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* Dans l'article "BIO-,, élément préf."
BIO-, élément préf.
Premier élément de compos. désignant la vie en tant que phénomène organique.
A.− Le composé est un subst. désignant une discipline étudiant la vie comme phénomène général.
1. Bio- + élément suff. à valeur substantive (ou adj. corresp.) :
biosophie. « Philosophie de la vie »; [le Lucernois Ignaz-Paul-Vitalis Troxler] publia, en 1806, 1808 et 1812, ses œuvres philosophiques essentielles : « La vie et son problème; Éléments de biosophie; Regards sur la nature de l'homme » (Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 87; mot signalé dans les dict. dep. Ac. Compl. 1842)
biotaxie. « L'une des branches de la biologie, qui a pour sujet les êtres organisés considérés à l'état statique » (Littré, Lar. 19e)
biotechnie , néol. « Art, science de la vie » (Besch. Suppl. 1845-46 qui cite Virey: L'absence ou le silence des instincts conservateurs exige la recherche des lois spéciales de l'hygiène. Il nous faut un art, à défaut de nature; ou plutôt à cause de notre nature multiple, il y a pour elle seule une biotechnie anthropologique)-
2. Bio + subst. autonome :
bio-astronautique. « Biologie appliquée à l'astronautique »; spécialiste de bio-astronautique (Le Monde,1966, cité dans Gilb. 1970)
bioclimatologie. « Étude de l'influence du climat sur le développement des organismes vivants » (Lar. encyclop.).
bioclimatologique Dér. (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 774);
bioclimatique : recherche bioclimatique (Colloque national de géogr. appliquée,1962, p. 111)
biocybernétique , subst. fém.« La cybernétique appliquée à la biologie »; Biocybernétique et neurophysiologie. Les origines de la cybernétique étant étudiées par ailleurs, nous rappellerons seulement les contacts établis entre cette discipline et la biologie (Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 661)
biodynamique , subst. fém.Nous arrivons en « biodynamique » à la physiologie où, d'un « tourbillon vital » d'éther, par la prépondérance de l'éther gazeux naîtraient et agiraient divers organes, les uns et les autres créateurs des « sens », et, par leur entremise, des « sensations » (Bremond, La Poésie pure,1926, p. 161)
biomécanique , subst. fém.« 1. Partie de la biologie qui traite de l'action des agents extérieurs et les modifications qui en résultent. 2. Application des lois de la mécanique aux structures et aux appareils des êtres vivants » (Méd. Biol. t. 1 1970); prothèse fondamentale (biomécanique) (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 222)
biomédecine. « Partie de la médecine qui recherche les médicaments propres à conserver la vie, les fonctions vitales, notamment dans l'espace et sur les planètes » (d'apr. Neyron 1970).
biomédical Dér. (Le Monde, 1965, cité dans Gilb. 1970)
biopolitique , subst. fém.La biopolitique est une discipline en voie de formation dont la place sera bientôt largement reconnue et qui s'attache à l'étude des moyens de réconcilier la société moderne avec ce qui doit rester son rapport organique : la nature, le climat, la santé du sol, la pureté des eaux (Pol.1969)
biospéléologie. « Étude de la vie animale et végétale dans les cavernes et gouffres ».
biospéléologique. Dér. Recherches biospéléologiques, station biospéléologique (Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 688);
biospéléologue (B. Gèze, La Spéléologie sc., 1965, p. 152)
biosystématique , subst. fém.« La systématique appliquée à la biologie »; finalement la systématique a dû se pénétrer de plus en plus des apports de la biologie enrichis de ceux de la génétique. Cette conjonction nous a valu l'émergence de la biosystématique (Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 772)
P. iron. :
bio-théologie. « Théologie de la vie »; d'étranges et savoureux débats de bio-théologie (J. Rostand, La Genèse de la vie,1943, p. 29)
Rem. Bio- fonctionne comme forme abr. de biologique dans des composés dont le 2eélément est un autre adj. :
bio-psychique. La structure bio-psychique de l'individu (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 180)
biosocial. Des « synthèses » psychosociales, biosociales, psychomorales (A. David, La Cybernétique et l'humain,1965, p. 118)
B.− Les composés désignent des concepts ou des phénomènes en rapport avec la vie organique.
1. Le 2eterme est un élément suff. formateur d'adj. (parfois substantivés) :
biocide , subst. masc.« Produit qui tue un être vivant »; synon. dévitalisant (Plais. 1969)
biomorphique , adj.« Qui présente les caractères de la vie » (néol. proposé dans Lal. t. 1 1932; attesté chez J.-L. Jolley, Le Traitement des inform., texte fr. de Ch. Plessis, 1968, p. 157, lequel propose aussi p. 164 le subst. biomorphes; Lal. 1968 donne en outre biomorphisme)
biophage , adj.« Qui tire sa nourriture d'une matière ou d'un organisme vivant » (Méd. Biol. t. 1 1970); au fig. J'ai moi-même beaucoup souffert déjà de ceux que M. de Montherlant appelle, je crois, des biophages (Green, Journal,1950-54, p. 76).
biophologie Dér. (Méd. Biol. t. 1 1970)
biophore , subst. fém.« La plus petite particule de matière porteuse de vie vivante élémentaire »; [biologistes] qui ont admis l'existence d'éléments organiques, porteurs d'hérédité capables de croissance et de segmentation (...) (biophores de Weissmann etc.) (Journal de chim. et de phys.,1905,p. 108)
bioplaste , subst. masc.Ces chondriosomes furent découverts en 1894 par Altmann qui les appela bioplastes (à cette époque on cherchait les grains supports de l'hérédité et Altmann pensa qu'il avait affaire à eux) (R. Husson, F. Graf, Manuel de biol. gén.,1965, p. 29)
Rem. Rare, bio- désignant la vie en tant qu'animation :
biographe, bioscope. Demény (...) produisit (...), le premier, des projections de véritables photographies animées, avec son bioscope, qui est un appareil de projections, tandis que le biographe est un appareil de prises de vues (H. de Graffigny, Cours de cin.,1923, p. 25; bioscope est prob. empr. à l'angl. bioscope, 1824, noté dans NED)
2. Bio- + subst. autonome désignant un processus, un phénomène :
bioactivité. « Activité biologique des êtres qui vivent dans le sol » (Plais.-Caill. 1958)
bioconscience. « Forme de conscience attribuée à l'ensemble des êtres vivants » (P. Chauchard dans Piéron 1963)
biodégradation. « Décomposition d'une substance organique sous l'effet d'enzymes bactériens ou parasitaires » (Méd. Biol. t. 1 1970).
biodégradable. Dér. de biodégradation Détergents (...) biodégradables (Gilb. 1970; Méd. Biol. t. 1 1970, Neyron 1970)Gilb. 1970 relève aussi biodégradabilité;
bioélectricité. « Ensemble des phénomènes électriques qui se produisent dans un organisme vivant » (Méd. Biol. t. 1 1970).
Bioélectrique. On peut ainsi, avec un liquide insoluble interposé (...) imiter quelques-uns des phénomènes bioélectriques (Journal de chim. et de phys.,1925, p. 14d)
biosmose. « Osmose se produisant à travers les membranes vivantes » (Garnier-Del. 1958)
biotactisme. « Réaction de locomotion orientée et obligatoire d'une cellule, déclenchée et entretenue par d'autres cellules » (Méd. Biol. t. 1 1970)
biotropisme. Il est certes surprenant, comme le dit Hauduroy, de voir des affinités biologiques aussi diverses, un biotropisme aussi général (P. Morand, Aux confinsde la vie, 1955, p. 140)
3. Bio- + subst. désignant une chose concr. en relation avec l'étude de la vie organique :
bio-éléments. L'activité vitale [de certains animaux] sera contrôlée à bord même du vaisseau [spatial] par des instruments spéciaux dits « bio-éléments » (Science et vie,1961, cité dans Guilb. Astronaut. 1967)
biosatellite. « Satellite organisé pour l'étude du comportement biologique dans l'espace » (d'apr. Neyron 1970)
Rem. 1. L'élément de compos. bio- est empr. au gr. β ι ο ́ ς signifiant « non point le fait de vivre, mais la manière de vivre, le mode de vie surtout en parlant des hommes, mais parfois des animaux » (P. Chantraine, Dict. étymol. de la lang. gr., Paris, Klincksieck, t. 1, 1968, p. 176); parallèlement existe β ι ο ́ τ ο ς, bâti sur la même forme de la racine avec le suff. -τ ο ς, sur lequel a été formé le fr. biotologie « science qui traite de tout ce qui est habituel dans la manière dont chacun vit » (Ac. Compl. 1842). Le sens et le développement de bio- en fr. sont liés à la fortune de biologie, apparu en 1802. 2. -bie, élément suff., formé d'apr. la finale de amphibie*, empr. au gr., ne se trouve que dans aérobie*, et anaérobie : catabolisme anaérobie (Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 176) et troglobie : les « troglobies », c'est-à-dire (les) animaux qui sont exclusivement connus dans les cavernes où se déroule tout le cycle de leur existence (B. Gèze, La Spéléologie sc., 1965, p. 152).
BBG. − Darm. 1877, p. 238. − Dub. Dér. 1962, p. 106 (s.v. -bie).