| ![]() ![]() ![]() ![]() BIGARRÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de bigarrer*. II.− Adjectif A.− Qui présente des couleurs ou des dessins variés et plus ou moins disparates : 1. ... la multitude sur les terrasses faisait avec ses vêtements bigarrés comme des tas de fleurs qui s'épanouissaient dans l'air.
Flaubert, Salammbô,t. 2, 1863, p. 156. 2. ... devant les confiseries de la rue Vavin, je me pétrifiais, fascinée par l'éclat lumineux des fruits confits, le sourd chatoiement des pâtes de fruits, la floraison bigarrée des bonbons acidulés; vert, rouge, orange, violet : je convoitais les couleurs elles-mêmes autant que le plaisir qu'elles me promettaient.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 11. − [En parlant d'un animal] Peau bigarrée (Musset, La Confession d'un enfant du siècle,1836, p. 136);pelage bigarré (Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,1883, p. 401);vache bigarrée (synon. bringée*). SYNT. Grès bigarré. Partie inférieure du trias dans les Vosges et l'Allemagne (cf. Ch. Combaluzier, Introd. à la géol., 1961, p. 96), marbre bigarré (Michelet, Journal, 1838, p. 271 et Sur les chemins de l'Europe, 1874, p. 454; Taine, Philos. de l'art, t. 2, 1865, p. 34 et Voyage en Italie, t. 2, 1866, p. 88 et p. 219). Jaspe bigarré (Quinet, Ahasvérus, 1833, p. 73). − HÉRALD. [En parlant du papillon et de tout ce qui est nuancé de différentes couleurs] Ronquerolles : De gueules, à un papillon d'argent miraillé et bigarré de sable (Lar. 19e). Rem. Noté comme peu usité par Lar. 20eet Lar. encyclop. B.− P. ext., au fig. Composé d'éléments variés et plus ou moins disparates : 3. La législation en France était tellement bigarrée, que non-seulement des lois particulières régissaient les divers ordres de l'état, mais que chaque province, comme nous l'avons dit, avait ses priviléges distincts.
Mmede Staël, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr.,t. 1, 1817, p. 224. 4. Je crois aussi que la couleur authentique d'une pensée particulière ne prend sa pleine valeur que si elle se détache sur un fond qui ne soit pas déjà bigarré.
Gide, Journal,1931, p. 1084. Rem. On rencontre un emploi subst. masc. chez Sainte-Beuve, Portraits littér., t. 2, 1844-64, p. 236. Synon. bigarrure*. − [En parlant du lang.] Cf. Proust, Le Côté de Guermantes 2, 1921, p. 495.Style bigarré (Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 8, 1851-62, p. 40).Vers bigarrés. ,,Où l'on entremêle les mots de deux langues`` (Littré, Bél. 1957). − Parfois péj. [En parlant d'un groupe hum.] Foule, populace, population bigarrée : 5. courpière. − C'est bien possible... Nous n'avons plus guère de parents aujourd'hui, mais, autant qu'il me souvienne, la famille était fort bigarrée.
Hermant, M. de Courpière,1907, I, 5, p. 6. PRONONC. : [bigaʀe]. Mart. Comment prononce 1913, p. 37 déconseille de « fermer » (faire post.) le a de bigarré (ou même celui de bigarreau). STAT. − Fréq. abs. littér. : 138. BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 117, 118, 142, 209. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 322. |