| BIGAME, adj. masc. et subst. masc. A.− DR. CAN. (Celui) qui est marié en secondes noces ou (celui) qui a épousé une veuve : 1. Quelques années après, Meroflede mourut, et le roi se hâta d'épouser sa sœur Markowefe. Il se trouva ainsi, d'après les lois de l'église, coupable d'un double sacrilège, comme bigame, et comme mari d'une femme qui avait reçu le voile de religieuse.
Thierry, Récits des temps Mérovingiens,t. 1, 1840, p. 330. B.− DR. CIVIL. 1. Qui a deux femmes légitimes en même temps : 2. ... hier, Jeanne, en me répétant l'histoire de Louis XIV, m'a dit : « Mais maman, comment pouvait-il aimer cette La Vallière, puisqu'il était déjà marié? Il était donc bigame? »
Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 82. 2. Celui qui, en trompant l'état civil, a deux épouses simultanées : 3. [Alain :] − (...) Deux ans après la mort du misérable, madame de La Chanterie apprit qu'il existait une seconde madame de La Chanterie, veuve comme elle et comme elle ruinée. Ce bigame avait trouvé deux anges incapables de le trahir.
Balzac, L'Envers de l'hist. contemp.,Mmede La Chanterie, 1844, p. 304. − P. ext. Homme marié vivant avec une concubine. Prononc. : [bigam]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « qui s'est remarié, ou qui a épousé une veuve (d'un clerc) » (Adam de La Halle, Jeu de la Feuillée, éd. Langlois, 427); 1390 plus gén. (Bout., Somme rur., 11, 7 dans Gdf. Compl.); 2. ca 1450 « qui a simultanément deux femmes » (Le Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 1, vers 3357). Empr. au lat. eccl. bigamus « veuf remarié » (St Ambroise dans Blaise); sens 2, lat. médiév. 1110 (Rangerius, Carm., 659 dans Mittellat. W. s.v., 1476, 51). Fréq. abs. littér. : 10. |