| BICHON, ONNE, subst. A.− Petit chien d'agrément, métis de l'épagneul et du barbet, à tête ronde, fourrure abondante et museau court : 1. On voudrait les lions de l'Atlas peignés et parfumés comme des bichons de marquise.
Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 202. − P. ext., fam. Terme d'affection : 2. Insupportables ses protestations d'amour éternel, et les petits noms tendres dont elle m'affublait. J'étais tour à tour son bien unique, son canari, son bichon, son tiercelet, son dorelot... J'ai l'horreur des diminutifs.
Gide, Thésée,1946, p. 1429. − Arg. Jeune homme très efféminé, mignon : 3. Bichon, s.m. Petit jeune homme qui joue le rôle de Théodore Calvi auprès de n'importe quels Vautrins.
A. Delvau, Dict. de la lang. verte,1866, p. 32. B.− CHAPELLERIE. Petit coussinet dont on se sert pour lustrer les chapeaux : 4. La maison de mode, (...) utilise plus particulièrement : (...) Un bichon : sorte de coussinet de velours, de taille réduite, qui sert au brossage des pailles.
J. Coulon, Technol. gén. pour la modiste,1951, p. 6. − Arg. Brodequin réglementaire; p. ext. toute chaussure (cf. Esn. 1966) : 5. Bichon : Souliers à boufflettes [lire bouffettes]. « J'avais apporté des amours de souliers. Prenez nos bichons, que je lui dis. » (P. de Grandpré).
L. Larchey, Dict. hist. d'arg.,1878, p. 40. PRONONC. : [biʃ
ɔ
̃], fém. [-ɔn]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1588 « petit chien à long poil soyeux et au nez court, sorte de petit barbet » (Crespet, Le Triomphe de Marie, 66 rodans Vaganay dans R. Philol. fr., t. 45, p. 135 : O montagne ombreuse, où se mettra à l'ombre le bichon, qui sautera de race en race pour se rafraîchir); 2. 1808 fig. p. métaph. hypocoristique fam. (D'Hautel, Dict. du bas-lang. : Mon bichon. Nom d'amitié que l'on donne à un petit enfant); 3. arg. p. anal. a) av. 1878, P. de Grandpré dans Larch., supra; b) 1894 chapellerie (Ch. Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-s., p. 33).
Aphérèse de barbichon*, étymol. I, avec, peut-être pour 2 infl. sém. de biche*, terme d'affection. STAT. − Fréq. abs. littér. : 45. |