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arc-en-ciel (passer par toutes les couleurs de l'-) loc. verb. non conv. AFFECT. "éprouver de vives émotions, avoir très peur" - BEI, déb. 20e ; GR[85], DEL, ø d ; absent TLF.
1897 - «Un jour que mon pauvre ami était à sa table de travail [...], il leva les yeux et aperçut à la maison d'en face, sur le balcon, tout un lot de jeunes hommes et de jeunes femmes qui le contemplaient en riant [...]. Mon pauvre ami devint rouge, orange, jaune, vert, indigo, violet, puis rouge, orange, etc. Il passa, comme disent les bonnes gens, par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel...» A. Allais, Le Bec en l'air, 734 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
1899 - «- Mais, monsieur ! insista ma cousine, quand on a une tête et des oreilles comme cela, on les laisse au vestiaire. [...] Le monsieur passa par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, sans oublier les fameux rayons ultra-violets.» A. Allais, Pour cause de fin de bail, 895 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
carte de laisser-passer loc. nom. f. HIST. RÉVOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1801 - «Carte de laisser-passer : Espèce de passe-port qui fait arriver jusqu'à l'antichambre des consuls et des ministres, ou dans certains endroits privilégiés.» Cousin Jacques, Dict. néol. (Moutardier) - LTP
crible (passer qqn au -) loc. verb. RELAT. "fig. : questionner" - GR[85], ø d ; absent TLF.
1968 - «Quel sera mon travail ? - Recueillir les sujets alliés qui traversent les lignes et les passer au crible.» G. Hakim, Un Anglais dans la Résistance, ch. 18, 277 (Presses de la Cité) - R.R.
nuit blanche (passer une -) loc. verb. SANTÉ "souffrir d'insomnie" - FEW (7, 213b), v.1770 ; GR[85], ø d ; absent TLF.
1771 - «Vous saurez que j'ai passé une nuit blanche, mais si blanche, que depuis deux heures après minuit que je me suis couchée, jusqu'à trois heures après midi que je vous écris, je n'ai pas exactement fermé la paupière ; c'est la plus forte insomnie que j'aie jamais eue ; mais depuis quinze jours, je ne dors que quatre ou cinq heures par nuit, séparées par des lacunes de six, sept ou huit heures ; je ne souffre point, j'ai rarement de l'agitation, je ne sais à quoi attribuer cette incommodité [...]» Mme du Deffand, Corresp., let. à H. Walpole, 30 oct., t.2, 194 (Plon, 1865) - M.C.
Corr. et compl.GLLF (mêmes réf., ø texte), TLF (mêmes réf., ø texte, let. à Walpole), DHR (même date, ø réf.)
1774 - «En vérité, mon cher Voltaire, je ne sais pourquoi je vous écris tout ce fatras ; je ferais bien de ne le point relire, si je veux vous l'envoyer ; mais j'ai toute honte bue avec vous. J'ai passé une nuit blanche ; rien n'aigrit autant le sang et l'humeur.» Mme du Deffand, Corresp., let. à Voltaire, 2 avr., t.2, 398 (Plon, 1865) - M.C.
passer v.tr. CUIS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1767 - «[...] faire faire quelques tours à une viande dans une casserole, avec beurre, huile ou lard.» Dict. portatif de cuisine, 13 - F.R.-R.S.
1828 - Laveaux, Dict.
passer v.intr. JEUX CARTES - TLF, 1608, Oudin [d'apr. DDL 21] ; FEW (7, 710a), 1690, Fur. ; L, DG, PR[73], ø d.
*1676 - «On donne chacun quatre louis à celui qui a le quinola ; on passe ; et quand on fait jouer [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 29 juill., II, 155 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
passer v.intr. JEUX CARTES - DDL 10, 1676, Mme de Sév. ; FEW (7, 710a), GLLF, 1690, Fur. ; L, DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1608 - «R. Et moy i'ai coupé vn as. L. Et moy vn quatre. Me. Moy vn six, dequoy ie fay la main. O. Ca les cartes, car c'est à moy à donner : vne, deux, trois, quatre : vne, deux, trois, quatre. Me. Ie passe. R. Soit. L. Ie passe aussi.» C. Oudin, Dialogues fort plaisans, 63 (Orry) - P.E.
passer v.intr. ALP. "franchir un passage difficile dans un itinéraire d'ascension" - RSp., 1937, Blanchet ; in Ga [1970] ; absent TLF.
1883 - «J'ai trouvé ce passage émouvant ; pendant deux ou trois minutes je ne me suis pas senti très à mon aise, car on a le vide absolument devant soi et rien pour se retenir solidement. Tous ont bien passé, et maintenant il ne reste plus que quelques mauvais pas à franchir pour arriver au-dessus de la corniche du glacier Carré [...]» Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, 104 (Paris) - C.T.
1898 - «Comment avez-vous passé ? lui demandai-je - Comme vous. - Eh bien, avec vos grandes jambes, avez-vous pu trouver des saillies ? - Non, Monsieur, et pour cause ; il n'y en a pas.» R. alpine, numéro 7, juill., 198 - C.T.
passer (faire - qqn pour) loc. verb. ACTION - TLF (passer pour), 1604, Montchrestien ; R, cit. Racine [1668] ; GLLF, 1766, Rousseau ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1633 - «[...] je suis le plus estonné du monde de voir que n'ayant jamais faict estat des divinations, mais ayant plustost tousjours desclamé au contraire, cependant on me veuille ainsy faire passer pour prophète !» Gassendi, Let. familières à François Luillier, 64-65 (Vrin) - P.E.
passer : ça passe loc. phrast. ALP. "franchir un passage difficile dans un itinéraire d'ascension" - RSp. (s.v. passer), 1954, Azéma ; absent TLF.
1933 - « - Ca doit passer ! Deux endroits seront très difficiles : la pente, du glacier de base à la barre inférieure du Z [...] Nous admettons qu'il faudra douze heures pour passer... si vraiment 'Ca passe' !» La Montagne, numéro 254, déc., 364 - C.T.
1946 - «Le fauve [...] regarde l'infecte morceau trop indigeste pour moi et dit simplement 'Ca passe'.» Alpinisme, sept., 58 - C.T.
passer droit loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1967 - «[...] la fissure s'élargit, mais pas assez pour mes deux seuls gros coins ; les petits sont tombés avec le sac ; que faire ? Je cherche à droite, à gauche par un pendule dans une dalle. Il faut pourtant passer droit.» La Montagne et alpinisme, numéro 63, juin, 87-88 - C.T.
passer en force loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1969 - «[...] je pense que l'escalade libre, celle que je préfère, n'a rien à envier à d'autres sports pour la grâce et l'élégance ; mais il faut pour cela grimper en souplesse, passer en technique et non en force ; les bons grimpeurs n'ont jamais l'air de peiner, on croirait à les voir qu'ils passent sans effort.» La Montagne et alpinisme, numéro 72, avr., 39 - C.T.
passer en technique loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1969 - «[...] je pense que l'escalade libre, celle que je préfère, n'a rien à envier à d'autres sports pour la grâce et l'élégance ; mais il faut pour cela grimper en souplesse, passer en technique et non en force ; les bons grimpeurs n'ont jamais l'air de peiner, on croirait à les voir qu'ils passent sans effort.» La Montagne et alpinisme, numéro 72, avr., 39 - C.T.
passer en tunnel loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1908 - «Après 45 minutes, ils [les alpinistes] passaient en tunnel à travers un trou naturel dans le rocher et, côtoyant un grand éperon de la crête, ils rejoignaient le flanc méridional de l'Arête Est.» La Montagne, numéro 8, août, 310 - C.T.
passer outre loc. verb. DÉPLAC. - FEW (7, 707b), Wace ; Hu, Amyot ; L, DG, PR[72], ø d.
Corr. et compl.Gc et TLF (11e, Alexis, passer ultra)
v. 1050 - «Ne le saint cors ne puedent passer oltre.»Vie de saint Alexis, strophe 103, vers 515, 18 (Champion, 1917) - J.S.
passer sous le bec de qqn loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : échapper à qqn" - R (v.tr.), DELF, ø d ; absent TLF.
1800 - «DUBUIS, seul. Comment ! la plus jolie femme de la rue de l'Oursine me passerait sous le bec !» Gouffé et Duval, Cri-Cri, 20 (Barba) - P.E.
1809 - «La Mère DUSEIGLE. J' sais bien c' que t'as tant à coeur. Tu n' me pardonneras jamais de n'avoir pas voulu t' laisser l' perroquet d' feu not' pauvre tante. Mais t'auras beau faire, y t' passeras sous le bec, c't' oiseau là. Mad. TOURTENVILLE. C'est ce que nous verrons. [...] Mad. DUSEIGLE. Oh ! c'est tout vu.» Francis, Le Gâteau des rois, 14 (Cavanagh) - P.E.
passer sous le nez de qqn loc. verb. ÉVÉN. "fig. : échapper à qqn" - PR[72], Balzac ; TLF, cit. Bernanos, 1948passer devant le nez à : FEW (7, 32a), v. 1670 et 1845, Besch.
1843 - «Il m'a passé sous le nez le déjeuner !... quand mamzelle Camille a entendu le papa... la peur lui a pris, il a fallu me dissimuler sous la table.» Dupeuty et Cormon, Les Cuisines parisiennes, I, ix - B.W.
piques (passer par les -) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir la vérole" - absent TLF.
1585 - «I'ay honte de parler de la verole, des poulains, des bouches chancreuses, de la pelade, de la pissechaude et autres danrees qui se gaignent à la luyte Cupidique. Ceux qui ont passé par les piques peuuent sçauoir à quel marché ils en sont sortis, et combien en vaut l'aune [...]» Cholières, Les Neuf matinées, 137 (Richer) - P.E.
1610 - «[...] putains publicques, lesquelles apres auoir passé par les picques et été guaries de Chancres, Gonorrées, Chaude-pisses, mal de Napples ou grattelle des Indes et autres appennages bordelesques, encore toutes moites de la decoction de Chine ou de Gaiag, et nouuellement sorties du fourneau ou cage Hydrotique d'un Barbier [...]» Th. Sonnet de Courval, Satyre contre les charlatans, 115 (Milot) - P.E.
1615 - «[...] chaque verolé a priuilege d'en dire sa rattelee comme qui a passé par les piques.» Advertissement du sieur de Bruscambille sur le voy. d'Espagne, 7 (s.l.) - P.E.
Compl.DELF (1640, Oudin)
1640 - «[...] il a passé par les Picques .i. il a eu la verole.» Oudin, Curiositez fr., 425 (Slatkine) - P.E.
plume (passer la - par le bec) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : berner, frustrer" - FEW (9, 84a), 1608 ; Hu, DEL, Régnier ; GLLF, déb.17e ; L, cit. Mol. ; BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Rolland, 1813.
• passer le bec par la plume plais. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1756 - «LEANDRE. Non, Mamselle, je ne veux point que vous soyez Madame Cassandre. Je veux moi même faire votre fortune, & il ne sera pas dit que l'on m'aura passé le bec par la plume.» Théâtre des boulevards, I, 4 (A Mahon) - P.E.
plume (passer la - par le bec) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : berner, frustrer" - FEW (9, 84a), 1608 ; Hu, DEL, Régnier ; GLLF, déb.17e ; L, cit. Mol. ; BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Rolland, 1813.
• passer la plume dans le bec - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1791 - «[...] la matoise des Tuileries, qui, depuis la révolution, fait la bougresse et la mijaurée, ne nous passera pas davantage la plume dans le bec [...]» Calendrier du Père Duchesne, 54 (Paris) - P.E.
pâtissier (passer par devant l'huis du -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : perdre toute honte" - FEW (7, 751a), BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1531 - «DEPVDET depuduit, Pudorem abiecit, Il a osté toute honte, il est tout eshonté. Il a passé par deuant lhuys du pasticier. Ouid. Depuditus, profugusque pudor, sua signa reliquit.» R. Estienne, Dictionarium, 199 v° - P.E.
quart d'heure (passer un mauvais -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET - TLF, BEI, av.1755, Saint-Simon ; L (cit.), GLLF, 1771, Volt. ; DEL, cit. Flaubert ; GR[85], cit. Romains.
• passer un méchant quart d'heure - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1672 - «Par la mort, si quelqu'un s'y frottoit, / Je lui ferois passer un fort méchant quart-d'heure.» Montfleury, La Fille capitaine, in Montfleury, Théâtre, II, 317 (Compagnie des libraires) - P.E.
quart d'heure (passer un mauvais -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET - TLF, BEI, av.1755, Saint-Simon ; L (cit.), GLLF, 1771, Volt. ; DEL, cit. Flaubert ; GR[85], cit. Romains.
Au pl. - DEL, cit. Flaubert ; absent TLF. 1710 - «[...] jamais on ne leur donnoit le sol dans leurs poches, ce qui les rendoit miserables & leur faisoit souvent passer de mauvais quarts d'heures [...]» L'Art de plumer la poule sans crier, 204 (A Cologne, chez Robert le Turc) - P.E.
radis (passer les -) loc. verb. arg. ARG. POLICE "proposer à quelqu'un contre de l'argent des documents compromettants sur une tierce personne" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1934 - «Tout politicien qui se respecte a à sa solde - et, sans qu'il s'en doute, à ses trousses - un inspecteur, ou un commissaire de la S. G. Celui-ci établit, quotidiennement, le dossier du patron, surveille ses visites, ses bonnes amies, sa correspondance, ses déplacements, puis va trouver, 'avec le paquet', le concurrent ou l'adversaire, et en demande un bon prix. Le fait est courant. Cela s'appelle 'passer les radis'. Car l'argot pittoresque de la police de S. G. est le même que celui des malfaiteurs, leurs émules.» L. Daudet, La Police politique, 76 (Denoël et Steele) - G.S.
savate (passer à la -) loc. verb. arg. ARG. MILIT. MILIT. "punition" - TLF, ø d.savate : E, 1791 (?) et 1827 ; FEW (21, 536a), v. 1805 ; TLF, cit., 1828-29.
1823 - «Un moderne Croque-mitaine [...] Me dit, ayant craché trois fois : / Du boursicot, pour me graisser la patte, / Il faut ici dénouer le cordon, / Sinon tus va [sic] passer à la savatte [...]» P.E. Debraux, Les Agrémens d'une prison, in Le Nouvel enfant de la goguette, 12-13 (Le Couvey) - P.E.
travers (passer à / au -) loc. verb. non conv. ARG. POLICE "échapper aux mailles de la justice" - TLF (- au -), cit. Genevoix, 1925 ; GR[85], DEL, ø d "échapper à un danger" : TLF et DArg. (- à -), cit. Carabelli, 1910 ; GR[85], DEL, ø d
1897 - «[...] combien de coupables échapperont au châtiment qu'ils ont mérité, et, comme disent les agents dans leur argot, passeront à travers !» M. Goron, Les Mém. de M. Goron, in H. France, Dict. de la langue verte, 290 (Nigel Gauvin, 1907) - Ch.G.
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