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beurre frais (couleur -), beurre-frais (couleur -) loc. adj. COULEUR - GLLF, cit. Duhamel ; absent TLF.
1837 - «Gigonnet ôta sa terrible casquette verte qui semblait née avec lui, montra son crâne couleur beurre frais dénué de cheveux [...]» Balzac, Hist. de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, II, ch. XIII, t. II, 204 (3, rue Coq-Héron)date figurant sur le livre : 1838 - M.C.E.
beurre frais, beurre-frais n.m. COULEUR - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1839 - «[...] un jeune homme ganté de beurre frais [...]» Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique en France, 1, 291 - M.C.E.
beurre frais, beurre-frais adj. COULEUR - R, PR[77] (beurre-frais), cit. Duhamel [1951] ; GLLF, Lex.[75] (beurre frais, beurre-frais), ø d ; absent TLF.
Add.DDL
*av. 1847 - «L'importance sociale se réfugie tout entière dans le glacé de leurs gants beurre frais et le lustre de leurs bottes vernies.» F. Soulié, in Lar. GDU (1867) - M.C.E.
*1851 - «[...] une chaude mosaïque de crânes chevelus, tonsurés, dénudés, noirs, chinchillas [sic], bruns, blonds, beurre frais, roux argentins.» E. et J. de Goncourt, En 18..., ch. IV, 54 (Dumineray) - M.C.E.
*1876 - «[...] ils étaient encore de jolis cocos dans cette boîte [la mairie], de se ficher du monde, parce qu'on n'avait pas de gants beurre frais à leur mettre sous le nez.» Zola, L'Assommoir, ch. III, in Le Bien public, 30 avr., [1ère page], col. 4 - M.C.E.
beurre frais, beurre-frais adj. COULEUR - DDL 16 (beurre frais), av. 1847 ; R, PR[77], cit. Duhamel [1951] ; GLLF, Lex.[75], ø d ; absent TLF.
1815 - «[...] le frac dégagé, les culottes de casimir beurre frais, les bas blanc-perle et le gilet de piqué blanc, rendent à nos jeunes gens le costume qui leur convient [...]» Le Nain jaune, numéro 8, 20 janv., 96 - P.E.
1837 - «On me parlait un jour, à Bruxelles, d'un ci-devant jeune homme d'Anvers, qui, amoureux de la première chanteuse du théâtre, passait plusieurs fois par jour sous ses fenêtres en prenant soin de mettre en arrivant, et de retirer, lorsqu'il était hors de vue, les gants beurre-frais qui pouvaient servir des mois entiers à ce bizarre manège.» J. Lecomte, Les Let. de Van Engelgom, 127 (Bossard) - P.E.
av. 1867 - «BEURRE s.m. [...] Loc.adj. Beurre frais, ou simplement Beurre, Se dit d'une couleur particulière analogue à celle du beurre : L'importance sociale se réfugie tout entière dans le glacé de leurs gants BEURRE FRAIS et le lustre de leurs bottes vernies. (F. Soulié.).» Lar. GDU
frais adj. AFFECT. "fig. : neuf, naïf, à propos d'une pensée, d'un sentiment" - GR[85], cit. Loti ; TLF, cit. Bernanos, 1929 ; GLLF, ø d.
1768 - «Je vous prie de me dire si vous approuvez le mot frais pour exprimer une pensée neuve et naïve ; cette expression n'est chez vous nulle part. Qu'on introduise de nouveaux mots, à la bonne heure ; mais qu'on introduise des termes d'arts ou de sciences qui n'ont ni goût ni justesse, je les renvoie au Dictionnaire néologique.» Mme du Deffand, let. à H. Walpole, 13 déc., in Mme du Deffand, Corresp., t.1, 519 (Plon, 1865) - M.C.
frais (arrêter les -) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - BEI, 1867 ; DEL, cit. l'Epatant, 1908 ; GLLF, cit. T. Bernard ; TLF, cit. Valéry, 1945 ; GR[85], cit. Follonier, 1971.
1851 - «ZIZINE. Oh ! mes enfants, nous sommes en plein sentiment !... arrêtons les frais !... Mimi, viens avec moi chercher le déjeûner de nos canaris...» Clairville et Thiboust, La Corde sensible, 13 (Giraud et Dagneau) - P.E.
frais (être -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "par antiphrase" - TLF, cit. Stendhal, 1836 ; L, ø d.
1799 - «[...] le calotin d'Aymar, choisi [...] pour organiser le républicanisme en Piémont. Il étoit frais le Piémont dirigé par un jean-foutre de calotin, créature de l'émigré Talleyrand.» Ah !... ah !... C'est aujourd'hui qu'il est encore au poste, sacré-dieu, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 14], 5-6 - P.E.
1804 - «JOCRISSE. [...] mais vous, au bout d'un mois, qui vous aurait reconnu ? vous avez oublié dans quelle panne alors... Ah ! oui, vous étiez frais, et parce que vous v'là un petit brin recallé, vous v'nez profiter de ça pour séduire ma femme [...]» Sidony et Servières, Jocrisse suicide, 13 (Masson) - P.E.
1807 - «TAPIN [...] J'eus bientôt dissipé mon patrimoine, et il ne me resta pour ressource que mes talens. J'étais frais, si ma bonne étoile ne m'avait fait donner dans l'oeil à madame Galantine, cette riche veuve dont voici la boutique.» Martainville, Tapin, 15 (Barba) - P.E.
Corr.FEW (15/II, 173b), GLLF, Lex.[79], DELF, GR[85] (1808, D'Hautel)
1807 - «FRAIS. On emploie fréquemment ce mot par ironie, et dans un sens opposé à celui qui lui est propre. Ainsi, pour faire entendre que quelqu'un s'est mis dans un mauvais cas ; qu'il s'est enivré ; qu'il est mal vêtu, ou misérable, on dit qu'il est frais [...] Je serois frais, si je comptois sur lui. Pour dire, je serois mal à mon aise, si je me fiois à ses promesses.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 405-6 (Slatkine) - P.E.
frais et dispos loc. adj. SANTÉ "plein d'allant, sans marque de fatigue" - GR[85] (frais, gaillard et dispos), cit. Mol. ; TLF, cit. Crèvecoeur, 1801.
1565 - «Le fort Hercul', tousjours frais et dispos, / Avecq' Hyllas, qui oncq' ne se separe / De luy, à mont par la forest s'égare, / Pour y cercher un aviron nouveau [...].» J. Bertaut, Les Oeuvres poétiques, 144 (Libr. des bibliophiles) - P.E.
frais-froid adj. PROPRIÉTÉS ET ÉTATS - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1836 - «Il faisait frais-froid.» Barbey d'Aurevilly, Memoranda, 21 sept., 28 (Bateau Ivre, 1947) - J.S.
princesse (aux frais de la -) loc. adv. non conv. ARGENT - DArg., BEI, 1828, Vidocq ; TLF, 1828-29, Vidocq ; Ls, FEW (9, 390b), GLLF, DEL, GR[85], 1877.
*1831 - «ALEXANDRE, bas au conscrit. Grande réussite en coeur... Jeune militaire, je suis bien aise de vous le dire, votre sort changera. Vous n'êtes pas destiné à manger toujours à la gamelle... On a vu des rois épouser des bergères... Attention... Une princesse étrangère deviendra éprise à la parade d'un jeune caporal français, et brun ; elle le fait enlever dans ses états... Il est nourri, logé, chauffé, blanchi, éclairé et couché avec le gouvernement... aux frais de la princesse. LE CONSCRIT. Ça m'irait ben tout d' même...» Dumersan, Gabriel, Dupeuty, Victorine, 322-3 (Impr. Didot) - P.E.
émoulu (frais -) loc. adj. ÉVÉN. - DEL, 16e, Pasquier ; GLLF, GR[85], av.1615, Pasquier ; Gc, FEW (6/III, 33a), Pasquier ; TLF, DHR, 1673, Mol.
1548 - «Mon bon amy dist Eutrapel, je vous pry, je congnois le gentilhomme de longue main, ha il faict quelque beau coup d'essay ? Je me doubte qu'il ne vous ait tous cullebuttez, et mis hors les arçons, car il vient de Poictiers et est tout frais esmoullu.» N. Du Fail, Les Baliverneries d'Eutrapel, 62 (Klincksieck) - P.E.
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