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corde (filer (de) la -) loc. verb. ALP. - RSp., 1904, Man. du CAF ; absent TLF.
1884 - «Enfin, après s'être fait filer une quinzaine de mètres de corde, notre brave guide regrimpe près de nous et apparaît derrière la barre de rochers comme un de ces petits diables qui sortent d'une boîte, à la terreur des enfants.» Annuaire du Club alpin fr. Année 1883, 59 (Paris) - C.T.
1898 - «La cheminée fut reconnue impraticable et Gontard aidait son compagnon à redescendre du replat en lui filant de la corde, lorsque ce dernier sentit, à 1 mètre 50 avant d'arriver en lieu sûr, la corde lâcher subitement.» R. alpine, numéro 5, mai, 145 - C.T.
1899 - «[...] ses compagnons enfoncent leur piolet jusqu'à la hache dans la neige, donnent un tour à la corde et la laissent filer lentement sans secousse en la tenant toujours tendue.» R. alpine, numéro 6, juin, 165 - C.T.
coton (filer un mauvais -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : être malade, dans une situation critique" - FEW (19, 101a), 1863 ; GLLF, cit. Daudet ; DEL, DFNC, BEI, 19e ; L, ø d.
Corr.TLF, GR (1846, même texte)
1841 - «JOLIVET [...] Voilà six mois que ma femme file ce que nous appelons un mauvais coton.» H. Monnier, Scènes de la ville et de la campagne, II, 91 (Dumont) - P.E.
doux (filer -) loc. verb. non conv. CARACT. POUVOIR "se soumettre, obéir humblement" - DEL, 16e, Pasquier ; TLF (filler doux), DHR, 1603, C. de Rubys ; Gc (filler -), C. de Rubys ; GR[85], cit. Mol., 1668 ; FEW (3, 534a), 1671, Pomey ; GLLF, ø d.
1583 - «Quant aux soldats estrangers, ils sont à l'endroit de ceux de leur parti, clemens et gratieux, et en pays de conqueste, ne jettent tout leur feu du premier coup : mais filans doux pour un temps, apres qu'ils sont bien anchrez, descouvrent leurs intentions petit à petit, et font lors du pis qu'ils peuvent.» B. Poissenot, L'Esté, 1306 - FXT
1584 - «Mon Dieu, qu'il filoit doux ! Qu'il faisoit le courtois et gracieux !» O. de Turnèbe, Les Contens, 76 (Didier, STFM, 1964) - P.E.
filer v.tr. LITT. "développer une intrigue" - L, GLLF, 1865 ; TLF, cit. Sainte-Beuve, 1869 ; DG, ø d ; GR[85], cit. Henriot, 1952 ; Lex.[79], ø d.
1773 - «[...] mais je dédaigne toutes ces ressources-là, je vois seulement qu'avec un peu d'imagination et de style, rien de plus aisé que de filer un roman.» Diderot, Jacques le fataliste, t. 2, 223 (Buisson, 1796) - R.R.
1819 - «Filer, v.a.n. [...] - une intrigue, une scène, un dialogue, les conduire lentement avec art.» Boiste, Dict.aussi dans La Châtre, 1852 - TGLF
filer v.tr. EXPRESS. "dévider, réciter (des propos) d'une manière continue" - Hu, Béroalde de Verville [1610] ; DHR, 1611 ; TLF, 1616, D'Aub. fin 16e, D'Aub., in GLLF, correspond probablement à ce sens ; cf. TLF
1559 - «Sus sus doncques mes vers, sus doncques commençons, / Et filant noz propos, vne corde tissons / Pour en pendre quelcun, comme iadis l'Iämbe / D'Archiloc pendre feit le malheureux Lycambe.» O. de Magny, Les Odes, 216 (Lyon, Scheuring, 1876) - P.E.
filer v.intr. DÉPLAC. "se déplacer à une allure rapide" - TLF, 1783, Buffon ; GLLF, GR[85], mil. 18e, Buffon ; L, cit. Buffon, d'apr. Pougens.
1744 - «Si ce n'etoit La Levée, nous filerions : irons bon train [...] . [...] oh ! comme Le Canot voltigeoit sur L'eau : filoit, pistoit bien [...].» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 53 et 57 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
filer la belle passion loc. verb. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF filer le parfait amour : FEW (8, 237a), 1690, Fur. ; GR[85], cit. Dancourt ; DG, cit. Saint-Simon ; TLF, cit. Balzac ; DELF, cit. Goron ; L, GLLF, Lex.[79], ø d
1773 - «Il n'est pas de Jeune-home bién apris, né dans la Capitale, qui ne sache qu'on doit tout aux Dames. C'est d'après ce principe fondamental des Educations Parisiènes qu'il conviént de juger coment un Badaud doit filer la belle-passion.» Restif de La Bretonne, Le Ménage parisien, part. 1, ch. 9, 107 (Coll. 10/18, 1978) - R.R.
noeud (filer son -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. "s'en aller" - TLF, 1828-29, Vidocq ; FEW (7, 172a), 1862, Larchey ; E, 1885 ; L, DG, ø d.
*1844 - «Au reçu de la présente, file ton noeud vers le toit paternel.» Labiche, Deux papas très-bien, I, ii - P.S.
noeud (filer son -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. "s'en aller" - TLF, 1828-29, Vidocq ; DDL 5, 1844, Labiche ; FEW (7, 172a), GLLF, 1862, Larchey ; L, ø d ; E, 1885 ; DG, DELF, ø d.
*1832 - «Le Régisseur. [...] Et maintenant, attention. Filez votre noeud, et vivement ! Suivez-vous tous dans différentes directions, et rentrez chacun chez vous sans faire semblant de rien [...]» Facéties populaires, 6 - P.E.
*1835 - «LOLO. Laisse-moi donc, capon, demain il fera jour, n'as-tu pas peur ? V'là deux jours que j' fais la noce, moi : allons, viens-tu ? ou je file mon noeud. TITI. Non, tiens, attends donc ; me v'là.» H. Monnier, Scènes populaires, I, 103 (Dumont) - P.E.
*1843 - «PLURE D'OIGNON regardant au fond. Qu'est-ce que c'est que ça ?... j'aperçois des chapeaux à cornes. TOUS. Filons not' noeud. PLURE D'OIGNON. Séparons-nous les uns sur Clichy les autres sur Clignancourt et Saint-Denis.» D'Ennery et Grangé, Les Bohémiens de Paris, 38b (Magasin théâtral) - P.E.
plato (filer le -) loc. verb. abrév. de [amour] platoniquenon conv. ÉROT. "filer le parfait amour" - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92]. plato : E, 1865.
1867 - Delvau, Dict. de la langue verte, Suppl. (2e éd.) - K.G.
spé (prendre/filer du -) loc. verb. abrév. de spécialARG. PROSTIT. ÉROT. "être pédéraste" - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1970 - Marks, Harrap's French-English Dictionary - K.G.
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