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chanter v.intr. ALP. "pour le piolet" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1909 - «Elle [la foudre] court de bloc en bloc, elle fait briller la pointe du piolet, elle le fait chanter même.» Echo des Alpes, numéro 1, 2 - C.T.
1911 - «Lorsque le ciel roule des nuages menaçants, que le tonnerre gronde sourdement, le pic du piolet laisse échapper un son caractéristique ; c'est le chant du piolet, prophète du danger imminent, suprême appel au maître de ne point aller plus avant, d'abandonner l'arête aiguë où se joue la foudre. C'est sa propre condamnation que le piolet chante parfois de son crépitement vibré. Pour fuir le danger, il faut lâcher l'arme fidèle et se glisser loin d'elle, heureux si l'on trouve près de soi un replat où la poser ou un champ de neige où l'enfouir.» Echo des Alpes, numéro 3, 94 - C.T.
1933 - «Nous fuyions un orage, de la crête des Aiguilles Dorées vers le refuge. Nos piolets 'chantaient' et, sur les rochers aigus, nous entendions des bruissements pareils à ceux de l'effluve électrique [...]» La Montagne, numéro 250, juin, 230 - C.T.
1935 - «L'orage redouble ; les piolets commencent à chanter ; pas de temps à perdre.» La Montagne, numéro 273, nov., 334 - C.T.
1940 - «Dans l'expression : le piolet chante ... Sifflement aigu à la pointe du piolet, quand celui-ci baigne dans une forte tension électrique. Il est préférable de ne pas s'attarder pour écouter la suite.» Samivel, L'Amateur d'abîmes, Petit dict., 231 (Stock, Coll. Les Livres de nature) - C.T.
chanter v.intr. ALP. "pour le piton" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1949 - «Enfin, un piton qui chante ; le moral revient, la voix de Claude se fait plus distincte : 'Tire un peu, je me repose.'» La Montagne, numéro 343, janv.-mars, 20 - C.T.
1952 - «Je pose un étrier, lui fait [sic] confiance ... et je m'élève jusqu'à une petite fissure horizontale où j'enfonce un 'bon clou' qui chante bien. Je respire. Celui-là tiendra !» La Montagne, 359, nov.-déc., 83 - C.T.
chanter : comme si on chantait loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - DELF, déb. 19e ; FEW (2, 221a), 1835, Acad. ; TLF, cit. Augier, 1858 ; DG, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.L (cit. Désaugiers)
1808 - «Il pleure, il s' désespère, / Mais c'est comme s'il chantait.» Désaugiers, Chansons et poésies diverses, I, 152 (Capelle et Renand) - P.E.
*1826 - «RICHARD. [...] Vous lui écrivez, mais c'est comme si vous chantiez... elle ne vous répondra pas.» Théaulon et Etienne, Le Chiffonnier, 21 (Barba) - P.E.
chanter comme une truelle loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «Hilarion... (Sa voix est entièrement voilée et lui manque tout-à-fait ; honteux de son infructueuse tentative, il s'arrête.) Fichtre ! voilà que je chante encore comme une truelle !»Delaporte, Un Premier ténor, xvii - M.P.
chanter la mère godichon loc. verb. non conv. US. ALIM. "faire bombance" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - Dial. entre un Grassin et un habitant de Charonne-les-Paris, 5 - Dagneaud, 120.
1842 - «Cette marquise [...] était tout bonnement mademoiselle Agathe-Florentine Gabirolle, première danseuse du théâtre de la Gaîté, chez qui l'oncle Cardot chantait la mère Godichon.» Balzac, Un Début dans la vie, I, 721 (Bruges, Pléiade, 1951)
chanter victoire loc. verb. AFFECT. "se glorifier" - FEW (2, 221a), 1798, Acad. ; L, DG, PR[73], GLLF, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1680 - «Comment avez-vous pu croire être guérie de ce mal et chanter victoire sur (votre) poitrine ?» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 19 janv., II, 571 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
*1762 - «On dit proverbialement, Il ne faut pas chanter victoire avant le temps, pour dire, qu'il ne faut pas se glorifier d'un succès avant qu'il soit bien assuré. On dit dans le même sens, Il ne faut pas encore chanter victoire.» Acad., Dict. , (s.v. victoire.)
messe (chanter une -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET "fig." chanter messe "maltraiter" : TLF, 1564, Rab. ; Hu, Rab.
1529 - «Et quant et quant si rencontrons l'Hostesse, / Elle nous chante (en note) une grande Messe, / Et à l'offrande nous demande l'escot, / Allegant plus que maistre Jehan Lescot [...]» E. de Beaulieu, Les Divers rapportz, 336 (Droz) - P.E.
note (chanter une autre -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : changer de discours" - FEW (7, 196b), Mol. ; L, ø d chanter tout autre note : Hu, TLF, 1613, Pasquier
1627 - «P. Vous avez raison. Que demandés vous donc d'un chascun, estans huict de compagnie ? Cl. J'aurois volontiers quinze Risdalers. P. Il n'y auroit point de raison ; chantez une autre note, si vous voulez avoir de la voicture. Cl. Pourquoy est-ce trop ?» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 58 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
palinodie (chanter la -) loc. verb. EXPRESS. "fig. : se rétracter" - R, PR[77], 1566 ; DELF, 1595 ; FEW (7, 503b), GLLF, 1596, Hulsius ; DG, ø d ; TLF, cit. Arnoux, 1948chanter des palinodies : L, Gc, BW6, D'Aub.
1555 - «Par ceste mienne ode assez brusquement escrite, il sembleroit que j'eusse du tout, et outre mesure, chanté la palinodie de ce que j'avoys tant de foys soustenu [...]» Jodelle, Oeuvres complètes, I, 94 (Gallimard) - P.E.
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