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bouche (avoir plein la - de) loc. verb. non conv. EXPRESS. "fig." - DELF, cit. Augier, 1877 ; DG, GLLF, TLF, Lex.[79], GR[85], ø d.
1804 - «ACHMET. Hé bien esclaves, êtes-vous prêts ? CADET. Entends-tu ?... Esclaves ; il en a plein la bouche. Allons, ferme, Grignardet, du coeur, que t'es cagne, va tu n'as pas pus de fermeté qu'un fromage à la crême ; quiens, regarde-moi, comme je suis solide sur mes quilles !... Mourons en n'héros.» Bosquier-Gavaudan, Cadet Roussel chez Achmet, 26 (Cavanagh-Barba) - P.E.
bouche (de -) loc. adv. EXPRESS. "de vive voix" - TLF, cit. Restif, 1796 ; GLLF, ø d.
av. 1662 - «C'étaient des satisfactions si sensibles, que je ne te les pourrais dire DE BOUCHE.» Pascal, in Lar. GDU , (s.v. bouche) (1867) - TGLPF
1736 - «Je veux et ordonne qu'il soit remis à ma fille, abbesse à l'Abbaye-aux-Bois, vingt-cinq actions pour en faire l'usage que je luy ay dit de bouche, et je luy donne et lègue une de mes pendules et une de mes montres à répétition, telle qu'elle les voudra choisir, mais je luy conseille de choisir la pendule de Thiou, qui marque l'heure au vray.» D'Albert de Verrue, let., in Gazette des beaux-arts, t.16, 1er avr., 323 (1864) - M.C.
bouche (faire bonne -) loc. verb. non conv. ACTION "fig. : garder le meilleur pour la fin" - DEL, ø d ; absent TLF. garder pour bouche : L, ø d
1578 - «Je me doute que vous gardez les beaux exemples pour faire bonne bouche.» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé, II, 165 (Lemerre) - P.E.
bouche (faire la petite -) loc. verb. EXPRESS. RELAT. "fig. : ne pas s'exprimer clairement, faire mystère" - Hu, Pasquier [av.1615] ; BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. 1828-29.
1594 - «Alors vous ne fistes plus la petite bouche pour dissimuler vostre intention : vous n'allastes plus connillant, ny à cachette : vous vous declarastes tout à bon [...]» Satyre Ménippée, 149 (Charpentier) - P.E.
bouche (ta -, bébé) loc. interj. non conv. EXCLAM. "pour imposer silence à qqn" - GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1885-90 - «On commençait à trouver qu'il devenait rasant. [...] tous les consommateurs se mirent à le chiner : - Ferme ça ! - Ta bouche, bébé !» Bruant, in Cellard, Ça mange pas de pain, 233 (Hachette, 1982) - P.R.
1896 - «VATELIN. - [...] Ah ! vous avez cru que j'étais bien élevé, eh bien ! pas du tout ; je vais vous faire voir comme je suis bien élevé. Ah ! là ! là ! Et puis zut ! flûte ! et je t'enquiquine ! Et allez donc ! c'est pas ton père ! Ta bouche bébé ! Tu as le sourire ! Tiens, prends ça pour ton rhume [...]. Voilà comme je suis bien élevé !» Feydeau, Le Dindon, in Feydeau, Théâtre complet, 532-3 (Garnier) - P.R.
bouche (ta -, bébé) loc. interj. non conv. EXCLAM. "pour imposer silence à qqn" - GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• ta bouche bébé, t'auras ... loc. phrast. - BEI (- une frite), déb. 20e ; absent TLF.
1901 - «TAIS-TOI, TAISEZ-VOUS ! [...] Ta bouche, Bébé t'auras une frite ou une tripe [...].» A. Bruant, L'Argot au XXe siècle, 418 - Ch.Be.
1911 - «Je l'entendrai toujours, le gerbier [le juge] : "... Il ne peut y avoir dans l'âme d'un pareil scélérat, aucune place où puisse germer la jalousie, cette fleur douloureuse et si humaine..." Ta bouche, bébé, t'auras un sou de frites !... [...] - Ecoute... Ça ne nous empêchera pas de nous revoir tout à l'heure... Le temps d'aller et de revenir au galop... - Ta bouche, t'auras une tripe !...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse , 57 et 198 (Ollendorff) - P.R.
bouche (traiter qqn à - que veux-tu) loc. verb. non conv. US. ALIM. "régaler qqn" - FEW, GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d. - GLLF, 1640, Corn. ; BEI, 18e ; FEW (14, 217a), 1876, Lar. ; TLF, cit. Maupassant, 1883 ; GR[85], ø d.
1649 - «Je m'en allois jusqu'en cette Province / Où plein d'honneur tu vis en petit Prince : / Où ta fortune au gré de ta vertu / Brille, et te traitte, à bouche que veux-tu ?» Saint-Amant, Oeuvres, III, 137 (Didier, STFM) - P.E.
bouche (vivre à - que veux-tu) loc. verb. non conv. ARGENT "vivre dans l'opulence" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. être - : DEL, cit. Boursault ; L, ø d ; à bouche que veux-tu : GLLF, 1640, Corn. ; BEI, 18e ; FEW (14, 217a), 1876, Lar. ; TLF, cit. Maupassant, 1883 ; GR[85], ø d.
1651 - «Vous possedez ses champs fertiles, / Des royaumes, & plusieurs villes / Acquises par vostre vertu, / Viuant à bouche que veux-tu [...]» C. Petit-Jehan, Virgile goguenard, 4 (Sommaville) - P.E.
bouche (être sur sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gourmand" - Gc, 1452-78.
Aux 18e et 19e - GLLF, cit. Mérimée ; L, DG, ø d ; FEW (1, 584b ; rég.), 1896 ; TLF, DELF, GR[85], ø d. 1704 - «BOUCHE. s.f. [...] On dit aussi en ce sens, qu'un homme est sujet à sa bouche, qu'il est sur sa bouche ; pour dire, qu'il est goulu, affamé.» Dict. univ. de Trévoux - TGLF
av. 1757 - «Vous que cet exemple touche / Ça vous fait ben voir / Que fille qui est sur sa bouche / Manque à son devoir.» Vadé, in France, Dict. de la langue verte, 491 (Libr. du Progrès) - TGLF
1804 - «TALMOUSE. Avancez, vous autres ; j'ai quelque chose à vous dire. UN CHANTEUR. Ah ! que c'est bête ! tu nous fais quitter la table au plus beau moment. TALMOUSE. Oh ! le goulu, comme il est sur sa bouche.» Daudet, Servière, Léger, Bombarde, 17 (Cavanagh) - P.E.
1807 - «Etre sur sa bouche. Signifie faire un dieu de son ventre ; employer tout ses revenus à la table.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 113 (Slatkine) - P.E.
1852 - La Châtre, Dict.aussi dans Lar. GDU, 1867 - TGLF
bouche (être sur sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gourmand" - Gc, Act. des Apost. ; DDL 31, 1704, Trév. ; GLLF, cit. Mérimée ; FEW (1, 584b ; rég.), 1896 ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1531 - «Gulosus gulosa gulosum, Gourmant, goulu, qui est sur sa bouche.» R. Estienne, Dictionarium, 349 v° - P.E.
bouche en coeur (faire la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d la bouche en coeur : TLF, cit. Huysm., 1876 ; GLLF, cit. Daudet ; Lex.[79], ø d
1804 - «DUHAZARD [...] c' n'est pas à madame Jocrisse qu'il en veut. MANON. Et à qui donc ? DUHAZARD. A vous, mam'zelle Manon, je l'ons reluqué une fois, qui vous faisait la bouche en coeur et l'oeil de carpe, et si ça lui arrive encore, il verra...» Sidony et Servières, Jocrisse suicide, 3 (Masson) - P.E.
bouche fraîche loc. nom. f. US. ALIM. "fig. : pour une personne qui a grand appétit" - FEW (15/II, 173b), 1572 (- fresche) et 1611, Cotgr. ; absent TLF.
1610 - «[...] escumeurs de repues franches, grands persecuteurs de bouteilles, Tondeurs de nappes, escornifleurs de Cabarets, francs à trippe, bouches fraiches, esceruelés, batteurs de paué, souffleurs d'Alchemie, banqueroutiers Cabalistes, Atheistes, Paracelsistes, & vn grand nombre de telle maudite canaille d'imposteurs.» Sonnet de Courval, Satyre contre les charlatans, 174 (Milot) - P.E.
bouche-en-cul n.f. non conv. INJURE "mijaurée" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1972 - «J'en ai rien à foutre de vos mijaurées, de vos bouchencus toujours repincées [...]»Ph. Sollers, Lois, 53 (Ed. du Seuil) - J.S.
bouche-à-bouche n.m. MÉD. - TLF, 1964, Paris-Match (même texte) ; GLLF, 1968 ; PR[67], Rs, ø d.
1964 - «Le premier médecin arrivé pratique immédiatement le bouche-à-bouche.» Paris-Match, 24 oct., 10 - B.D.
*1966 - «Grâce au bouche à bouche, les pompiers d'Antony ont pu ranimer Mme Auguste Pasche, 68 ans.» Trois morts, six personnes, in Le Figaro, 10 nov, 2 - O.S.
bouche-à-bouche n.m. plais. ÉROT. "sens particulier" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1888 - «Nous passâmes une journée charmante dans la solitude du tête-à-tête, ou, pour mieux dire, du bouche à bouche, et nous ne revînmes à Paris qu'assez tard.»Courteline, Les Femmes d'amis, 23 (Livre de poche, 1966) - J.S.
croque-en-bouche n.m. PÂTISS. - FEW (2, 1360b), PR[77], 1845, Besch. ; DG (néol.), ø d croquembouche : GLLF, Lex.[75], 1845, Besch. ; TLF, cit. Ségur, 1863 ; L, R, ø d.
1818 - «Croque-en-bouche. Faites une pâte royale un peu ferme [...]» La Pâtissière de la campagne et de la ville, 63 (Audot) - M.H.
demi-bouche (rire à -) loc. nom. m. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. v.intr. : FEW (10, 396b), 1611, Cotgr.
1791-98 - «Que signifie ce rire à demi-bouche ?» Casanova, Hist. de ma vie, t. 3, ch. 2, 35 (1960-62) - R.R.
demi-bouche (sourire à -) loc. nom. m. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. v. pron. : Hu, Amyot
[1827] - «Que signifie ce sourir à demi-bouche [sic] ?» Mém. de Jacques Casanova de Seingalt, t. 3, ch. 2, 54 (Bruxelles, Libr. Rozet, 1826-38) - R.R.
munitions de bouche loc. nom. f. US. ALIM. - FEW (6/III, 222b), 1636, Monet ; L, Bossuet ; DG, PR[73], ø d munitions : TLF, 1532, Rab. ; GLLF, 1538, R. Estienne
1598 - «Ceux qui voyagent portent ordinairement quelque mante ou tapis velu sur lesquels ils dorment, & des munitions de bouche pour se nourrir [...]» J. de Villamont, Voy., livre 3, ch. 3, 485 - R.R.
taire sa bouche loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1825 - «La mère LAITUE. Ma soeur, taisez vot' bouche.» Désaugiers, Lafontaine, Vanderburch, Le Marchand de parapluies, 25 (Brunet) - P.E.
états de bouche loc. nom. m. pl. "métiers de l'alimentation, de la restauration" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1803 - «Mais c'est depuis quelques années surtout que les états de bouche ont pris à Paris un accroissement et même un éclat qu'on n'y connoissoit point auparavant.» Grimod de la Reynière, Almanach des gourmands, 161 (2e éd.) - R.R.
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