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autre-sens n.m. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1986 - «Le 'sens', dans la pensée artistique, ne serait-il pas un 'autre-sens', l'autre du sens des savoirs ?» La Quinzaine littéraire, n° 464, 1er juin, 16 - K.G.
bon sens loc. nom. m. CARACT. - Gc (buon sens), 1270 ; FEW (11, 463a), 1393 ; TLF, v. 1393, Menagier de Paris ; ND3, 1398, Ménagier ; L, 14e, Ménagier ; BW5, 14e ; DG, PR[73], ø d.
1167 - «Et Diex maintiegne ta proëce / Et ton boen sens et ta beauté, / Ta bone foi, ta loiauté !» Gautier d'Arras, Ille et Galeron, vers 3259-61 (SATF) - Fr. mod., 41, 293.
bon sens (gros -) loc. nom. m. CARACT. - L, ø d ; R, PR[77], cit. Gide, 1916 ; GLLF, ø d ; absent TLF.
1781 - «CLEON. Ces gens-là, quelquefois, ont une gaieté, un gros bon sens.... CANDOR. Oh ! le gros bon sens de celui-ci pourroit mettre en défaut l'esprit du Courtisan le plus délié.» Le Sabotier, 10 (Petite bibl. des théâtres) - P.E.
1790 - «La loi humaine, suivant mon gros bon sens de marin, est un consentement unanime des Peuples [...]» Jean Bart, n° 72, 5 - P.E.
1797 - «GOULO, presque consterné. Est-ce que le pouvoir souverain serait seul capable de donner à l'homme assez d'amour propre pour l'apprendre à bien gouverner ?.. Ah ! sans doute qu'il ne faut, pour cela, qu'un gros bon sens et de l'esprit naturel !» Beffroy de Reigny, Turlututu, empereur de l'Isle verte, 68 (Moutardier) - P.E.
devant (sens - derrière) loc. adv. ORGANISATION/RELATION "fig. : à l'envers"
• sans devant dimanche non conv. - TLF, cit. Claudel, 1954.
1792 - «La mère Duchesne. Quel foutu gachis ! (à M. Doublet) et vous direz qu' tout n'est pas sans devant dimanche ! M. Doublet. Bien du contraire.» Etrennes de la mère Duchesne, 14 (Crapart) - P.E.
devant (sens - derrière) loc. adv. ESPACE/LIEU/FORME "à l'envers"
• sens devant dimanche
Corr.FEW (24, 7b) (1808, D'Hautel)
1807 - «Mettre son bonnet sens devant dimanche. Pour dire à l'envers, ou d'un côté opposé à celui qui lui est propre.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 338 (Slatkine) - P.E.
forme-sens n.f. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1970 - «Langage cuit, langage cru, le vécu, non le livre, est créateur de formes-sens. N'appelez pas poèmes des bavardages à poche que veux-tu. Une parole, âge adulte, est acte et destin.» H. Meschonnic, in Cahiers du Chemin, n° 8, cité in Les Let. fr., 21 janv., 9 - AFC
1978 - «Aller à Rome, retourner à Rome, là où est la vie, là où se fait l'Histoire, là où se cuit l'avenir, c'est le sens, c'est la forme, c'est la forme-sens des Martyrs, et aussi des Mémoires.» P. Barbéris, in Les Nouvelles littéraires, 2 mars, 7 - AFC
1986 - «L'attention portée aux textes n'empêche pas de les trouver passablement malmenés : oubli de leur caractère littéraire, des effets de formes, de ce qui différencie la littérature du document sociologique. On est loin des formes-sens et des stratégies narratives et on le regrettera.» La Quinzaine littéraire, n° 465, 16 juin, 22 - K.G.
hors-sens n.m. LITT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1970 - «[...] toute la critique repose ainsi sur l'idée que dans le texte il y a de l'insignifiant, c'est-à-dire, en fait, de la nature : le sens tiendrait sa suréminence d'un hors-sens, cependant noté, dont le rôle subalterne serait purement contrastif.»R. Barthes, S/Z, 58 (Ed. du Seuil) - J.S.
poil (flatter qqn dans le sens du/de son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «On lit dans l'excellent journal des hommes libres, que pour flatter le bon Dupont dans le sens de son poil, il faut pleurer sur la mort de Louis XVI.» Le Déjeuner, n° 11, 22 nivôse, 43 - P.E.
rebours (à (la) - du bon sens) loc. adv. non conv. VALEUR - TLF, ø d.au rebours du sens commun : L, cit. Diderot [1758]
1791 - «[...] vos élections ont toutes été faites à la rebours du bon sens [...]» Calendrier du père Duchesne, 48 (Paris) - P.E.
sens n.m. CIN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1975 - «Quand je parle du sens d'un plan je veux parler de la direction qu'il a, celle qu'il fait prendre au plan qui le suit, et celle qu'il prend à son tour quand il est lui-même dépassé.» M. Duras, in Marguerite Duras, 14 (Albatros) - RL.W.
sens (double -) loc. nom. m. LING. - FEW (11, 463b), GLLF, TLF, 1636, Monet ; L, ø d ; GR[85], cit. Alain, 1921.
1634 - «à grand peine deux mots se peuvent eschapper / Sans quelque double sens afin de nous tromper [...]» Corneille, La Veuve, 78 (Droz, 1954) - P.E.
sens (sixième -) loc. nom. m. ÉROT. "faculté d'éprouver les sensations de l'amour physique" - FEW (11, 463b), Buffon ; DHR, 18e ; GLLF, 1871, Littré ; absent TLF.
1777 - «Dans la fougue de l'âge, lorsque les passions commencent à éclater avec violence, toutes les forces de la nature se portent vers le sixième sens ; lorsqu'elles sont excitées c'est un torrent que rien ne peut arrêter.» Correspondance secrète, IV, 231 (Londres, Adamson, 1787) - P.E.
sens (tomber sous le -) loc. verb. PHILOS. "être directement perçu par les sens" - TLF, 1661, Bossuet ; GLLF, DHR, av. 1662, Pascal ; DEL, fin 17e, Pascal ; FEW (11, 463a), Pascal.
Formule d'approche : 1584 - «Le Ciel (dient-ils) [les Platoniques] tombe souz l'action des sens : car il est veu tant visiblement, que le nier seroit d'entendement stupide.» J. Des Caurres, Oeuvres morales, 62 v° (De La Noue) - P.E.
sens (ça n'a pas de / il n'y a pas de bon -) loc. phrast. PHRASÉOL. "cela n'est pas raisonnable" - GLLF, GR[85] (cit.), Zola, 1880 ; TLF, cit. Malraux, 1937.
1847 - «- Mais, mon cher client, lui dit le courtier de la maison Sonet, prenez un bouillon. Vous avez tant de choses à faire [...] - Mais cela n'a pas de bon sens ! dit Mme Cantinet à Schmucke en arrivant avec un bouillon et du pain.» Balzac, Le Cousin Pons, 283 - FXT
1867 - «MARTIN. - [...] Il vient dîner avec nous. Tu mettras son couvert, Pionceux. PIONCEUX. - Encore ! il n'y a pas de bon sens de l'avoir comme ça tous les jours. [...] AGÉNOR. - Maintenant, déboutonne ton gilet. (Le lui déboutonnant.) Ça n'a pas de bon sens de se serrer comme ça.» Labiche, Le Prix Martin, in Labiche, Théâtre , 1062-3 et 1077 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
sens commun loc. nom. m. ÊTRE "synthèse des différents sens" - GLLF, v.1560, Paré ; TLF, 1561, Paré ; FEW (11, 463a), Paré ; GR[85], cit. Descartes.
1541 - «Je confesse bien ce que dit Platon avoir apparence de raison : qu'il y a en l'homme cinq sens, lesquelz il appelle instrumens, par lesquelz le sens commun, qui est comme un receptacle universel, conçoit toutes les choses externes, qui se presentent ou à la veuë, ou à l'oyë, ou au goust, ou au flair, ou à l'attouchement. En apres que la phantasie discerne, ce que le sens commun a conceu et apprehendé, puis que la raison faict son office en jugeant de tout.» Calvin, Institution de la religion chrestienne, I, 41 (Champion) - P.E.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. CARACT. "pour une personne" - GLLF, cit. Pascal ; DG, R, cit. Saint-Simon ; L, cit. Volt. ; TLF, cit. Chênedollé, 1807.
1625 - «[...] mais je ne sceus jamais luy faire escrire trois feuilles de suitte, et puis il n'a pas le sens commun, ne possible trop de fidelité [...]» Peiresc, Let., VI, 282 (Impr. nat.) - P.E.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. plais. VALEUR "à propos d'un vêtement" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Vous m'obligez vendredi dernier de paroître avec un chapeau qui n'a pas le sens commun, et vous voulez aujourd'hui m'empêcher de figurer au bal faute de mon ajustement coquelicot.» Carrière-Doisin, Les Etrennes de mon cousin, 10 (Desenne) - P.E.
sens int' loc. nom. m. abrév. de sens interditnon conv. CIRCUL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1956 - «Entendu aux abords de la Muette un jeune homme dire à un camarade monté sur scooter : 'Prends pas par là, c'est sens int''.» Daninos, Conversation-service, in Le Figaro, 6 juill., 1 - K.G.
sens pluriel loc. nom. m. LING. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1977 - «Le problème de la manifestation syntagmatique des unités de connotation nous a donc menée à celui de l'isotopie, puis à la pluri-isotopie, et de là, au problème du sens pluriel. [...] Il arrive que par pluri- (ou poly-)isotopie on entende la coexistence successive, dans un même texte, de plusieurs isotopies, c'est-à-dire les variations thématiques qui caractérisent la diachronie discursive. Mais les isotopies, et le terme de 'pluri-isotopie' est alors plus intéressant, peuvent aussi être simultanées. Ou encore, enchevêtrées, lorsque le découpage des séquences-supports des différentes isotopies, ne coïncide pas, et que leur superposition n'est de ce fait que partielle.» C. Kerbrat-Orecchioni, La Connotation, 188 et 189, note (Presses univ. Lyon) - Y.G.
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