| ![]() ![]() ![]() ![]()
accroche-coeur n.m. COIFF. - GLLF, Lex.[75], 1837, Th. Gautier ; TLF, cit. Th. Gautier, 1858 ; L, FEW (16, 403b), 1863 ; DG (néol. ; -coeurs), R, ø d. la date de 1837, dans FEW, BW6, ND4, PR[77], concerne les favoris
1827 - «[...] occupons-nous maintenant des accroche-coeur. On donne ce nom à la petite mêche [sic] de cheveux qui se trouve tout auprès du pavillon de l'oreille : autrefois on la taillait carrément en la ramenant sur le coin de la joue ; on l'a coupée ensuite en pointe, et à présent on en fait un petit crochet, ou petite boucle à laquelle on met aussi une papillote.» Mme Celnart, Man. des dames ou L'Art de la toilette, 131 (Roret) - M.C.E.
affaires (avoir plus d'- que le légat) loc. verb. non conv. VIE SOC. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «GASTER. J'entens bien : elle n'est pas à la maison ; elle s'en est allée pourmener ; elle dort ; elle s'accoustre ; elle fait la blonde ; elle se baigne ; elle disne ; elle se trouve mal ; elle a des occupations ; elle a plus d'affaires que le legat. Voilà tousjours vos excuses ; et ce pendant le jour se passe, et les pauvres amans ont la trousse.» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 264 (Jannet) - P.E.
aile (avoir du plomb dans l'-) loc. verb. ÉVÉN. "subir un échec" - GLLF, TLF, 1878, Acad. ; R, PR[77], cit. Martin du Gard ; DELF, cit. Mauriac ; Lex.[75], ø d.
• en avoir dans l'aile - FEW (24, 281b), 1635, Corn. ; DELF, déb. 17e ; DG, 1650, Loret ; TLF, cit. Mérimée, 1829 ; L, GLLF, ø d.
1629 - «Parbleu ! J'en tiens, c'est tout de bon, / Ma libre humeur en a dans l'aile, / Puis que je prefere au Jambon / Le visage d'une Donzelle [...]» Saint-Amant, Oeuvres, I, 269 (Didier) - P.E.
aimer qqn comme son coeur loc. verb. AFFECT. "aimer au plus haut point" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1604 - «"Comment l'aimez vous [l'infante] ?" Resp. "Comme mon coeur".» J. Héroard, Journ., 1, 532 (Fayard) - P.R.
airs (avoir l'air d'avoir deux -) loc. verb. non conv. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.avoir un air de deux airs : GLLF, cit. Escholier ; avoir deux airs : FEW (24, 224b ; rég.), ø d ; un air à deux airs : FEW (rég.), ø d ; air sur deux airs : TLF, cit. Pagnol, 1931
1901 - « - Pas de papiers ? Contravention ! - Papiers en règle ? Contravention ! - Vous avez l'air d'avoir deux airs : Outrage à un représentant de l'autorité dans l'exercice de ses fonctions !» R. mensuelle Touring-Club de France, août, 338a - G.S.
aune (en avoir tout au/le long de l'-) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : subir" - DDL 19, BEI (- le -), 1640, Oudin ; FEW (5, 408b), 1656, Oudin ; absent TLF.
1547 - «Les Flameaux (au moins aucuns) vouloyent plus oultre & trop asprement poursuyure leur fortune ; toutesfois des plus saiges dirent, quilz en auoient tout au long de laulne, & quil ne falloit se venger si cruellement.» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 72 (Lemerre) - P.E.
aune (en avoir tout du long de l'-) loc. verb. MESURE "fig. : excessivement" - FEW (5, 408b), 1656, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
1640 - «Il en a eu tout le long de l'Aune .i. il a esté bien battu : Ou bien on luy a fait payer bien cher : il a receu bien du dommage.» Oudin, Curiositez fr., 23 (Slatkine) - P.E.
avoir (y en - ...) : quand il y en a pour deux/trois..., il y en a pour trois/quatre... loc. phrast. non conv. PROVERBE - DELF, GR[85], ø d ; absent TLF.
1789 - «RICCO [...] On m'attend pour dîner, et cette affaire mérite la préférence sur toutes les autres, et sur-tout lorsque l'on est à jeun... (à Frontin) Viens... suis-moi... quand il y a pour trois, il y en a bien pour quatre... (Il sort.)» [Dumaniant], Ricco, 54 (Cailleau) - P.E.
avoir : ce qu'on a dans la tête, on ne l'a pas ailleurs/autre part loc. phrast. non conv. CARACT. - BEI (quand il a quelque chose à la tête, il ne l'a pas au cul), 1640, Oudin ; absent TLF.
1739 - «[...] ce que la Grifaude avoit à la tête, voyez-vous, elle ne l'avoit pas autre part ; vaudroit autant prêcher une mule qu'une fille, quand elle a pris sa quinte [...]» [Caylus], Les Ecosseuses, 20 (Oudot) - P.E.
1813 - «BANCROCHE [...] si je profitions d' ça pour le r'tâter sur not' mariage... p't être ben... MARITORNE. Ah ! ben oui, c' que mon père a dans la tête, il ne l'a pas ailleurs, et avec sa manie de me marier à queuqu'un d' cossu, d'hupé, de conséquence enfin, il n' vous reste plus qu'à prendre votre sac et vos quilles.» Désaugiers, Brazier, Merle, Monsieur Croque-Mitaine, 10 (Barba) - P.E.
avoir : qu'est-ce qu'(il) y a ? loc. phrast. PHRASÉOL. - R, PR[77], ø d ; absent TLF.
1567 - «CONSTANT. [...] Hola ho ! / Qui est ceans ? respondez ho ! / FINET. Ieune homme qu'est-ce qu'il y a ? / Qui es-tu ? que cherches tu là ?» Baïf, Euvres, Le Brave, III, 344 (Lemerre) - P.E.
1768 - «Mme. MINOT. Claude ! [...] CLAUDE. Qu'est ce qu'il y a, Madame ? Mme MINOT. Apportez un chapon à ces Messieurs.» Carmontelle, Le Chapon au gros sel, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 23 (A Londres) - P.E.
1807 - «FANFARE. [...] Elle fait venir le p'tit Hypolite, beau garçon, bien mis, tenue d'officier, quoi, elle lui dit, écoute donc fiston ; le p'tit Hypolite lui dit qu'est-ce qu'y a ?» Gabriel, Moreau, Carmouche, L'Innocente et le mirliton, 12-13 (Huet Masson) - P.E.
avoir : qu'est-ce qu'il y a ? loc. phrast. PHRASÉOL. - DDL 19, 1567, Baïf ; GR[85], ø d ; absent TLF.
1512 - «LE SEIGNEUR DE BALLETREU. Qu'esse qu'il y a, mes amis ? RAOULLET. Nous ne venons pas pour ung peu.» P. Gringore, Raoullet Ployart, in Recueil de farces (1450-1550), II, 281 (Droz) - P.E.
1548 - «Comment (dist Eutrapel luy tirant une aureille) mon mignon, qu'est ce qu'il y ha ? As tu perdu quelque vache ? Nenny, monsieur, sauf vostre grace. Qu'est ce qu'il y a donc ?» N. Du Fail, Les Baliverneries d'Eutrapel, 12 (Klincksieck) - P.E.
av. 1559 - «LA DAMOYSELLE. Qu'esse qu'il y a, Nostre Dame ! / Où est-il or ? dy. NAUDET. Sus ma femme.» Le Gentilhomme et Naudet, in Recueil de farces (1450-1550), I, 286 (Droz) - P.E.
avoir : quand on a qqch. quelque part, on ne l'a pas ailleurs loc. phrast. non conv. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1863 - «TOINETTE. Vous me renvoyez ? RABAT-JOIE. J'essaie !... TOINETTE. C'est bien !... je m'élague... mais je reviendrai... Quand une femme comme moi a quelque chose là... elle ne l'a pas dans son armoire à glace !... Adieu !» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 8 (Dentu) - P.E.
avoir : y a pas ! loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "ellipse d'expr. du type ((il n')y a pas à chier / à dire)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1911 - «Y a pas ! A présent, j'aime le bon Dieu, nom de Dieu !...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 98 (Ollendorff) - P.R.
bagoulier (avoir un fort -) loc. verb. EXPRESS. "être bavard" - Gc, FEW (4, 314a), Hu, Beroalde de Verville ; absent TLF.
1633 - «[...] quoy que ie fusse pris, ie me sauuois tousiours par le grand chemin de Niort, car i'auois vn fort bagoulier [...]» La Geneste, trad. : Quevedo, L'Avanturier Buscon, 7 (Billaine) - P.E.
barbe (avoir une - d'avocat, qui croît par articles) loc. verb. non conv. CORPS - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1627 - «Il a une barbe d'Advocat, elle croist par articles [...] Er hat ein Item Bart /ein Haar da/ das ander dort [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 159 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
barbouiller le coeur loc. verb. non conv. AFFECT. "fig." - TLF, 1845, Besch. ; GLLF, Zola ; PR[67], ø d.
1839 - «Ah ! ça /une chanson/ et le roulis, ça barbouille drôlement le coeur !» Cogniard frères et Muret, Les Bamboches de l'année, ix - P.W.
*1848 - «Faire mal au coeur, le soulever, au propre et au figuré.» Bescherelle, Dict. , (s.v. barbouiller)figure dans : La Châtre, 1852 ; Landais, Suppl., 1859 ; Lar. GDU, 1866.
barbouiller le coeur loc. verb. non conv. SANTÉ "donner la nausée" - TLF, 1845, Besch. ; GLLF, Zola ; PR[67], ø d.
1839 - «Ah ! ça /une chanson/ et le roulis, ça barbouille drôlement le coeur !» Cogniard frères et Muret, Les Bamboches de l'année, ix - P.W.
*1848 - «Faire mal au coeur, le soulever, au propre et au figuré.» Bescherelle, Dict. , (s.v. barbouiller)figure dans : La Châtre, 1852 ; Landais, Suppl., 1859 ; Lar. GDU, 1866.
barbouillé (avoir le coeur -) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir la nausée" - TLF, cit. Zola, 1877 ; GLLF, Gide ; PR[67], ø d.
*1904 - «Pas trop bien, Auguste, j' ai le coeur tout barbouillé. C'est comme ça toutes les fois que je vais dans le tramway : ça me porte sur le coeur.» P. Berton et C. Simon, Zaza, I, iv - P.W.
bas (avoir qqn dans son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1882 - «J'ai le directeur dans mon bas, ou peu s'en faut.» E. et J. de Goncourt, Une Première amoureuse, in La Vie pop., 17 sept., 470 - R.R.
bec (en avoir par le -) loc. verb. non conv. SANTÉ - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1801 - «FAGOTIN. Ce gros Rondin, comme il a pris feu tout de suite ! comme il en aura par le bec, avant la fin du jour !» Duval, Fagotin, 24 (Véniard) - P.E.
blanc (avoir un -) loc. verb. PSYCHOPATHOL. "avoir un trou de mémoire, une absence" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Le patient soudain se tait. Il a un blanc. Malgré tout son désir sincère, il ne lui vient rien à l'esprit [...]» Ch. Odier, in R. fr. de psychanal., 1ère année, n° 1, 33-34 (1927) - M.C.
bon (avoir ... de -) loc. verb. non conv. TEMPS "avoir du répit pour..." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «Les grands tapageurs qui doive faire la contre-révolution remettent cette expédition au plus tard pour le mois de juillet, nous avons encore trois mois de bon [...]» [Lemaire], 371e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 1 - P.E.
bottes (en avoir plein ses -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être excédé" - BEI, déb. 20e ; GLLF, 1962, Rob. ; TLF, GR[85], DEL, ø d.
1907 - «EN AVOIR PLEIN SES BOTTES. Même sens que en avoir plein le dos.» H. France, Dict. de la langue verte, 102 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
bouche (avoir plein la - de) loc. verb. non conv. EXPRESS. "fig." - DELF, cit. Augier, 1877 ; DG, GLLF, TLF, Lex.[79], GR[85], ø d.
1804 - «ACHMET. Hé bien esclaves, êtes-vous prêts ? CADET. Entends-tu ?... Esclaves ; il en a plein la bouche. Allons, ferme, Grignardet, du coeur, que t'es cagne, va tu n'as pas pus de fermeté qu'un fromage à la crême ; quiens, regarde-moi, comme je suis solide sur mes quilles !... Mourons en n'héros.» Bosquier-Gavaudan, Cadet Roussel chez Achmet, 26 (Cavanagh-Barba) - P.E.
bouche en coeur (faire la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d la bouche en coeur : TLF, cit. Huysm., 1876 ; GLLF, cit. Daudet ; Lex.[79], ø d
1804 - «DUHAZARD [...] c' n'est pas à madame Jocrisse qu'il en veut. MANON. Et à qui donc ? DUHAZARD. A vous, mam'zelle Manon, je l'ons reluqué une fois, qui vous faisait la bouche en coeur et l'oeil de carpe, et si ça lui arrive encore, il verra...» Sidony et Servières, Jocrisse suicide, 3 (Masson) - P.E.
bouquet (avoir le - sur l'oreille) loc. verb. COMM. "fig. : être à vendre" - FEW (15/I, 199b), BEI, 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF. mettre - : FEW, 1611
1574 - «En ce mois, un capitaine dauphinois [...] vendit à une garde de la Cour l'évesché d'Amiens, qui dès longtemps avoit le bouquet sur l'aureille, la somme de trente mil francs [...]» P. de L'Estoile, Mém.-journ., I, 39 (Tallandier) - P.E.
1586 - «Mr de Joyeuse ayant esté adverty que cette place avoyt le bouquet (comme l'on dict) sur l'oreille et qu'elle estoyt en vente (car il n'y a rien de si certein qu'on l'avoyt présentée au Roy de Navarre et au prince de Condé) [...] il en parla au Roy [...]» R. de Lucinge, Let. sur la cour d'Henri III en 1586, 210 (Droz) - P.E.
bâton de maréchal (avoir le/son - dans sa giberne) loc. verb. PROVERBE - L, GLLF, GR[85], 1866 ; TLF, cit. Augier, 1874 ; DEL, ø d.
1841 - «Vous avez tous dans vostre giberne le bâton de maréchal, - a dit à son tour, il y a quelque vingt ans, un facétieux monarque français, aux troupiers exclusivement préposés à la garde de sa royale et grosse personne.» E. Marco de Saint-Hilaire, Physiologie du troupier, 121 (Aubert) - P.E.
cape (coup de -) n.m. MAR. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1833 - «L'un s'était trouvé à bord d'un navire où, pendant un coup de cape, le mât de misaine, déplanté, était venu prendre la place du grand mât, enlevé par l'effet d'une vague furieuse.» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 8, 274 - R.R.
casque (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, cit. Monselet ; FEW (2, 1435b), DArg., 1867 ; TLF, cit. Léautaud, 1910-21 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
• s'en donner dans le casque - L, FEW, GLLF, 1863 ; DEL, mil.19e ; absent TLF.
1710 - «[...] ils furent ensemble dans un cabaret boire quelques pots de bon vin pour se dire adieu, dont ils s'en donnerent tanquam sponsus, ce qui veut dire en bon françois, jusqu'aux yeux, si bien que ce malheureux Jean, s'en donna dans le Casque [...]» L'Art de plumer la poule sans crier, 98 (A Cologne, chez Robert le Turc) - P.E.
casque (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, cit. Monselet ; FEW (2, 1435b), DArg., 1867 ; TLF, cit. Léautaud, 1910-21 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
casquette (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. casquette, adj. : TLF, 1844, Vidocq ; L, FEW (2, 1436a), 1863 ; DArg., 1867 ; GR[85], ø d ; être dans les casquettes : DDL 19, 1830
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
cavata (avoir la -) loc. verb. MUS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Avoir la cavata, en langue de violoncelliste, se dit de l'archet séducteur qui communique le frisson des notes profondes, agite également les cordes et les fibres. Il l'avait la cavata, le petit [...]» A. Daudet, La Petite paroisse, 55 (Paris) - R.A.-Burns, 112.
cendrée (coup de -) loc. nom. m. non conv. ACT. OBJET - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «[...] il [le roi] se mettra, comme Charles IX à sa fenêtre du Louvre, ou ailleurs, et vous foutra l'ame à l'envers, soit que vous soyez protestant ou non. Pour s'amuser comme certain grand seigneur, tantôt il foutra un coup de cendrée dans le cul d'un malheureux qu'il verra poser tranquillement son cas [...]» Aux voleurs, aux voleurs, numéro 12, 3 - P.E.
chair (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "(vin) qui est riche en extrait sec et glycérine et donne l'impression de bien remplir la bouche" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1851 - «Il m'a semblé entendre un de ces vieillards [bordelais] qui me disait en se souvenant : "[...] mes vins avaient ordinairement beaucoup de chair et une robe consistante, un bouquet séveux, une huile très grasse et un tuilé d'une nuance admirable."» L. Lurine, in Le Messager de l'Assemblée, 22 avr., 1-2 - J.Hé.
chair (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "(vin) qui est riche en extrait sec et glycérine et donne l'impression de bien remplir la bouche" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
Au 20e : 1927 - «[vin] qui a de la chair.» L. Forest, Monseigneur le vin. L'art de boire, 110 [liste de vocabulaire] (Établissements Nicolas) - M.C.
chapelle (avoir de la -) loc. verb. BOULANG. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1751 - «[...] s'il a trop de chapelle, c'est-à-dire, si la croûte de dessus est trop élevée, ce qui arrive ordinairement lorsqu'on n'a pas écouvillonné le four, on met le dessus du pain dessous, au lieu que s'il est égal, on l'appuie contre le mur, en le posant sur le côté qui est assez cuit.» [Aubert de la Chesnaye des Bois], Dict. univ. d'agric. et de jardinage, II, 6a (David) - P.E.
charme (avoir du -) loc. verb. CARACT. - PR[67], TLF, ø d.
1817 - «Expression très à la mode dans un monde élégant, où l'on a presque toujours de bonnes raisons pour jeter du vague, ou plutôt du louche, sur sa pensée. Cette femme n'est ni jolie, ni gracieuse, ni bonne, ni spirituelle, mais elle a du charme.» Jouy, Hermite de la Guiane, 29 janv - P.W.
1848 - Bescherelle, Dict.
chat (avoir un - dans la gorge) loc. verb. non conv. SANTÉ "être enroué" - FEW (2, 515a), TLF, DHR, 1835, Acad. ; BEI, 1863, Littré ; GLLF, DEL, ø d.
1829 - «[...] deux prêtres en vigiles auprès du cercueil, récitent les litanies des morts. [...] - Tu vois pas qu'il y en a un qui dort, il ronfle de bon coeur. - Il fait le serpent [ancien instrument de musique d'église] pendant que l'autre dit ses prières. - [...] tenez, mes amis, c'est l'autre qui se réveille ; écoutez donc, il a un chat dans la gorge ; il entonnerait mieux une bouteille de Bordeaux [qu'un psaume].» Vidocq, Mém., 4, 208 (Tenon) - P.R.
chaud (avoir -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans une situation mouvementée, vive, violente, dangereuse" - TLF, cit. Romains, 1938 ; DEL, cit. Mauriac ; GLLF, GR[85], ø d.
1907 - «CHAUD (AVOIR). Se trouver dans une affaire où pleuvent balles et horions, où, selon l'expression consacrée : Il faisait chaud !» H. France, Dict. de la langue verte, 47 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
cheveu (avoir un - pour qqn) loc. verb. non conv. ÉROT. "avoir un penchant" - BEI, 1867 ; FEW (2, 248a), 1869, Lar. ; DArg., 1881 ; DEL (pour une femme), ø d ; absent TLF.
1855 - «ISOLINA. Le seigneur Hildebrand de Coucy-Coucy, mon voisin de château... me fait une cour des plus assidues... Il me lance des coups d'oeil que je qualifierai d'américain... Il a une tocade pour moi très-prononcée, et moi, de mon côté, je n'en rougis pas... j'ai un cheveu pour lui !... GERTRUDE. Ah !» Siraudin et Choler, La Dame de Francboisy, 4a (Impr. Morris) - P.E.
cheveu (avoir un -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être inquiet" - FEW (2, 248a), GLLF, 1866-69, Lar. ; TLF, cit. Verlaine, 1869-96 ; R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1859 - «UGENE. - Veux-tu que je te dise ? Tu as un cheveu. ERNEST. - Eh ben, oui, j'ai un cheveu. Après ? /Note/ Une inquiétude.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 76 (M. Lévy) - P.E.
cheveux (avoir mal aux -) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir mal à la tête après avoir trop bu" - TLF, cit. Larchey, 1859 ; R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
*1875 - «- Ah, oui ! tu es encore un joli viveur ! Pour une pauvre nuit de bal et quelques verres de champagne, avoir mal aux cheveux !» Le Journ. amusant, 6 mars, 4b - G.S.
chic (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. - FEW, 1845, Besch. ; L, DG, PR[67], ø d.
Add.DDL
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
*1842 - «Vous dites la bonne aventure. - En amateur. Sans patente ! et on vous croit ?... - Les sots et les paresseux. C'est que vous avez le chic, avec votre accent un peu étranger.» De Léris et Brisson, Les Quatre quartiers de la lune, I, i - P.W.
chic (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. - DDL 2, TLF, 1842, De Léris et Brisson ; FEW (17, 34b), 1845, Besch. ; L, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1821 - «SANSONNET. Qu'ils s'y frottent, les malins ... ahais ... vlan ! (Il fait le geste d'un croc en jambe). LE Père DUCHESNE. C'est qu'il a le chic, tout d'même !» Rougemont, Carmouche, Ferdinand, Le Fort de la Halle, 28 (Quoy) - P.E.
chien (avoir un mal de -) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - DEL, GR[85], ø d ; absent TLF.
• se donner un mal de chien - BEI, 19e ; absent TLF.
1805 - «Et M. l'Enflé, donc ! il se donne un mal de chien... quoique un peu berlu des yeux, et qu'il marche en disant tout est à moi, comme les boiteux... Il vous at un mérite d'affût ; ... il n'y a tant seulement qu'à le voir dans le Cidre de Voltaire, ou ben dans Sérimamis de Racine.» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 48 (Basset et Martin) - P.E.
chiens (avoir d'autres - à fouetter) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "avoir d'autres choses plus importantes à faire" - GLLF, 1872, Lar. ; TLF, cit. Duhamel, 1939 ; DEL, cit. Aragon, 1967 ; GR[85], ø d.
Corr.BEI (même texte, 1828)
1829 - «- Madame voudrait voir M. le curé. - Monsieur le curé ; ah ! il a bien d'autres chiens à fouetter...» Vidocq, Mém., 4, 186 (Tenon) - P.R.
chose (avoir la - de) loc. verb. SANTÉ "avoir la force de" - Mat. I, 1833, Balzac ; absent TLF.
1833 - «[...] quand je suis tombé à l'eau, en serrant le grand perroquet, j'ai eu la chose de ne pas me noyer ; par le plus grand hasard, j'ai croché une cage à poule, que vous aviez eu l'attention de m'envoyer par-dessus le bord, et le navire anglais qui naviguait dans nos eaux, m'a sauvé, Dieu merci.» E. Corbière, La Mer et les marins, part. 5, ch. 10, 299-300 - R.R.
chose (avoir la - de) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "avoir la possibilité, être dans la situation de" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. "avoir la force de" : DDL 14, 1833, Corbière
1811 - «CROUTE. Je suis venu z'un peu tard, peut-être ; mais dans notre état on n'a pas la chose de disposer z'à loisir de tous ses quart-d'heure...» Martainville, Taconnet, 14 (Barba) - P.E.
1830 - «LA SOEUR SAINTE-MARIE [...] Ah ! comme ça sent le renfermé ici ! (A Aglaé.) Tu n'aurais donc pas la chose d'ouvrir la fenêtre donc, toi ? (Elle ouvre la fenêtre.)» [Loeve-Veimars, Romieu, Vanderburch], Scènes contemporaines, II, 86 (Barbezat) - P.E.
1835 - «LA MERE BADUREAU. Peur qu'un autre la reconduise... Est-ce que nous aurions la chose d'être jaloux ?» Rougemont et de Courville, Mon ami Polyte, 2a (Magasin théâtral) - P.E.
av. 1861 - «C'est ce gueusard d'Italien qui a eu la chose de tenir des propos sur Jacques.» Ricard, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 87 (R. anecdotique) - P.E.
chouette (avoir de la malice comme une -), chouette (de la malice comme une -) loc. verb. non conv. CARACT. "être stupide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1809 - «NICETTE. Moi ! monseigneur ! oh ! c'est différent, j'ai le temps d'attendre... MONTLEON. Ah ! déjà de la malice ! MANQUE-TOUT. Comme une petite chouette...» Martainville, Quelle mauvaise tête !, 10 (Barba) - P.E.
claque (en avoir sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1867, Delv. ; FEW, 1907, Lar.
*1904 - «Eh bien, tu sais, la misère, le travail et le chagrin, j'en ai pourtant ma claque.» P. Berton et C. Simon, Zaza, V, iv - E.S.
cocarde (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DELF, mil. 19e ; TLF, 1861, Larchey ; FEW (2, 861a), 1869, Lar. ; R, GLLF, ø d.
1859 - «Robert, qui voit que nous avons fini de faire aller le négoce, nous dit à tous les deux : 'C'est pas tout ça ; vous avez votre cocarde (1), y faut éclairer (2). C'est six francs, sans compter la casse.' Je dis à Todore : 'Vas-y de ta part.' [Notes] (1) Vous êtes gris. (2) Payer.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 79-80 (M. Lévy) - P.E.
coeur ((avoir) le - sur la main) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - FEW (2, 1173b), DEL, BEI, 1779 ; L, ø d ; TLF, cit. Zola, 1880 ; GR[85], cit. Barbey d'Aurevilly.
1763 - «Cette femme était haute en verbe et parfaitement en gueule, elle avait le coeur sur la main et la main propre à faire le coup de poing ou à jeter un pavé sur le premier venu qui aurait mal parlé de ses merlans ou des ouïes de ses plies.» Du Laurens, L'Arétin moderne, 185 (Bibl. des Curieux) - P.E.
coeur (avoir du - à l'ouvrage) loc. verb. ACTION AFFECT. - GLLF, 1857, Baudelaire ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1927 ; R, PR[77], DELF, ø d avoir le - : Lex.[75], DELF, cit. Cendrars ; R, TLF, ø d
• remettre le coeur à l'ouvrage - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «LOLOTTE. Faut travailler, dà, pendant c' temps-là ; car c'est pour vous r'mettre l' coeur à l'ouvrage.» Beffroy de Reigny, Nicodême dans la lune, 5 (Chez l'auteur) - P.E.
coeur (avoir du - à l'ouvrage) loc. verb. ACTION AFFECT. - GLLF, 1857, Baudelaire ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1927 ; R, PR[77], DELF, ø d avoir le - : Lex.[75], DELF, cit. Cendrars ; R, TLF, ø d
1791 - «SUSETTE. Mais gnia pas d' bon sens d'et' triste comm' ça. Comment voulez-vous qu' j'ayons du coeur à l'ouvrage ?» Deduit, Nicodême dans le soleil, 3 - P.E.
coeur (donner du - à l'ouvrage) loc. verb. non conv. ACTION AFFECT. "fig." - GR[85], DEL, ø d avoir - : DDL 19, 1791 [repris in DEL] ; GLLF, TLF et GR[85] (cit.), 1857, Baudelaire ; L, ø d ; BEI, 19e
1786 - «MATHURIN [...] Quand je cultive une rose, je dis : 'Madame la verra ; p't-être qu'all' dira qu'alle est ben belle ; p't-être qu'all' la cueill'ra ; p't-être que, dans son sein, all' la mettra, en pays de connoissances.' Tout ça me donne du coeur à l'ouvrage. Je chante en travaillant, et je travaille mieux.» Guillemain, La Solitude, 9-10 (Bélin et Brunet) - P.E.
coeur (faire le joli -) loc. verb. non conv. CARACT. - L, FEW (2, 1174a), 1863 ; GLLF, cit. Mérimée ; TLF, cit. Courteline, 1888 ; DELF, 19e ; Lex.[79], GR[85], ø d.
1810 - «JOLI COEUR. Il fait le joli coeur ; dites, dameret, fanfaron.» E. Molard, Le Mauvais langage corrigé, 158 (Yvernault) - P.E.
coeur (faire le joli -), coeur (faire le joli--) loc. verb. non conv. CARACT. - DDL 32, 1810, Molard ; L, FEW (2, 1174a), 1863 ; BEI, 1867 ; GLLF, cit. Mérimée ; TLF, cit. Courteline, 1888 ; DEL, 19e ; GR[85], cit. Léautaud.
1761 - «MERCURE. Je veux sçavoir tout-à-l'heure à qui tu peux être, d'où tu viens, où tu vas ? SOSIE. Je vais-là, je viens de là ; j'appartiens à mon Maître. MERCURE. Tu fais le joli-coeur : qu'as-tu affaire, dis, dans cette maison-là ? SOSIE. Et toi, qu'as-tu affaire ici ?» Girauld, Essai sur une traduction libre des comédies de Plaute, 134 (Impr. du Fort-Carré) - P.E.
coeur (mettre du - au ventre) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig." - BEI, 1574 ; TLF, cit. Chateaub. ; GLLF, GR[85], DEL, ø d mettre le - : FEW (2, 1175a), DEL, 1574 ; L, TLF, ø d
*1604 - «[...] il vous veut mettre du coeur au ventre, luy qui n'a que le poulmon [...]» La Response de maistre Guillaume au Soldat fr., 13 (s.l., 1605) - P.E.
*1662 - «CRISPIN. Je vous suis. Priez Dieu pour moy. OCTAVE. Quelqu'un vient. Que faisois-tu ? Rentre ! CRISPIN. Je me mettois du coeur au ventre.» R. Poisson, Le Baron de la Crasse et L'Après-soupé des auberges, 112 (Nizet, STFM) - P.E.
coeur (à - ouvert) loc. adv. RELAT. "franchement" - FEW (2, 1173b), 1666, Molière ; L, R, cit. Molière ; TLF, cit. Goncourt, 1862 ; DG, ø d ; GLLF, cit. Arnoux ; DELF, cit. Prévert ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1605 - «Mais afin que tu croyes que ie suis de ta confrarie, ça parlons à coeur ouuert, que ie te donne vn plat de mon mestier [...]» Le Lunaticque à M. Guillaume, 4 (s.l.n.d.) - P.E.
1640 - «à Coeur ouuert .i. franchement.» Oudin, Curiositez fr., 108 (Slatkine) - P.E.
coeur de roi (avoir un -) loc. verb. AFFECT. "être généreux et libéral" - FEW (10, 367a), 1685, Fur. ; L, ø d ; absent TLF.
1672 - «Il est entièrement ridicule que M. de Grignan donne cent écus au secrétaire de M. de Vendôme. Ce n'est pas pour la somme, mais c'est qu'il ne faut pas les accoutumer à prendre tout sur M. de Grignan, qui, avec un coeur de roi, décide tout en prenant sur lui ce qui est en contestation.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 10 févr., I, 473 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
coeur à la Jeannette loc. nom. m. BIJOUT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.croix à la Jeannette : Ls, R, PR[77], 1782, Bachaumont ; L, GLLF, 1867
1833 - «Puis si quelque fille du bourg désirait la croix de cuivre, le coeur à la Jeannette ou le cordon de velours qu'elle portait, elle les lui donnait, heureuse du plaisir qu'elle faisait [...]» Balzac, Le Médecin de campagne, ch. XVII, t. I, 298 (Mame-Delaunay) - M.C.E.
compte (avoir son -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DArg., BEI, 1867, Delv. ; L, ø d ; TLF, cit. Bernanos, 1937 ; GLLF, DEL, GR[85], ø d.
1843 - «CHALUMEAU [...] il doit être souvent dans les vignes. BAGNOLET. Lui, jamais ! ça ne le grise pas ; ça l'engourdit, voilà tout... et quand il a son compte, il s'étale comme le voilà.» D'Ennery et Grangé, Les Bohémiens de Paris, 3a (Magasin théâtral) - P.E.
compter ((avoir) le temps de - jusqu'à ...) loc. TEMPS "pour marquer un bref espace de temps" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1859 - «Car Delphes et Pise sont comme des chars qui roulent, Et les choses qu'on crut éternelles s'écroulent Avant qu'on ait le temps de compter jusqu'à vingt.» V. Hugo, La Légende des siècles, 616 - FXT
1899 - «FLOCHE. [...] Une arme n'est dangereuse qu'aux mains d'un maladroit, et je suis maître de la mienne comme un bon écrivain est maître de sa langue. Songez que je vous crève un as à vingt-cinq pas, ou que je vous guillotine une pipe, le temps de compter jusqu'à quatre !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre..., 163 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
1920 - «PENSÉE. - [...] Ah, je voudrais comme elles voir Dieu, ne serait-ce que le temps de compter jusqu'à cinq.» Claudel, Le Père humilié, 548 - FXT
contre-coeur n.m. rég. CONSTR. - FEW (2, 1172a), Encycl. ; DG, ø d ; absent TLF.
1587 - «[Vaud] Pour fayre les contrecoeurs pour les portes de la panneterie.»Comptes, D 234 - GPSR, IV, 281.
corbillard (avoir / faire une tête / gueule ... à caler les roues de -) n.f. non conv. CARACT. "visage sinistre" - TLF, cit. Carabelli ; BEI, mil. 20e ; GR[85], DEL, ø d.
1901 - «LAID [...]Gueule, poire ou tronche à caler les roues de corbillard [...].» A. Bruant, L'Argot au XXe siècle, 290 - Ch.Be.
1911 - «Ce n'est pas une raison pour que tu fasses une tête à caler les roues de corbillard...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 120 (Ollendorff) - P.R.
corde (avoir la -) loc. verb. JUST. "subir l'estrapade" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.corde : GLLF, TLF, 1612, Régnier ; L, Régnier ; FEW (2/I, 650a), PR[73], 1690, Fur. ; DG, ø d.
1598 - «Car c'est vne maxime general en Italie, que pour peu de chose on a la corde, qui vaut autant comme l'estrapade en France, sinon qu'ils ne tombent pas de si haut.» J. de Villamont, Voy. , livre 1, ch. 16, 87 ; cf. 132 - R.R.
couilles (avoir des - au cul) loc. verb. non conv. CARACT. "être particulièrement courageux, audacieux" - BEI, déb. 20e ; DArg., cit. Siniac, 1968 ; DFNC, cit. Le Breton, 1973 ; DEL, cit. Dutour, 1985 [qui renvoie à Clemenceau] ; TLF, GR[85], ø d avoir des couilles : DDL 32 (- des moustaches et des couilles), 1790 ; GR[85], cit. Drieu, 1934 ; TLF, cit. Malraux
"Dans un jeu de mots :" av. 1883 - «C'est Larivière qui, trouvant une de ses vendeuses lasse, s'endormant sur un étalage, lui cria : "Mais, Nom de Dieu ! Vous n'avez donc pas de couilles au cul !" La vendeuse répondit : "Hier, Monsieur, j'en ai eu plus que vous".» Zola, Carnets d'enquêtes, 223 (Plon, Terre humaine) - P.R.
couilles (avoir des -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort, résolu" - GR[85], cit. Drieu, 1934 ; TLF, cit. Malraux - au cul : DFNC, cit. A. Le Breton ; TLF, Lex.[79], DELF, GR[85], ø d
• avoir des moustaches et des couilles - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Je vais donc faire part aux lurrons patriotes d'une conversation que je viens d'avoir à cet égard, avec un bougre qui a des moustaches et des couilles, et foutre qui raisonne bien. Nous nous sommes rencontrés hier à la Courtille et nous avons levé le coude en l'honneur de cet événement.» Ribote de Jeanbar et du père Duchesne, 1-2 (s.l.n.d.) - P.E.
coup (avoir le -) loc. verb. non conv. CARACT. "être habile" - GLLF, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1841 - «[...] pour faire sauter avec avantage des pommes de terre et des oignons dans la poêle à frire, il faut avoir le coup, afin que ni la cendre ni la fumée ne s'en mêlent [...]» R. Töpffer, Premiers voy. en zigzag, 302 (Garnier) - P.E.
coup (en avoir un -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gris, ivre" - FEW (2, 867b ; aveir -, rég. Norm.), [1907] ; absent TLF.
• avoir un petit coup - DEL, cit. Queffélec, 1988 ; absent TLF.
1894 - «- Payez-vous l'apéritif, patron ? - Pour sûr, messieurs. Un petit byrrh ? - Oui, mais, vous savez, du bon, hein ?... Pas de l'autre ! - Soyez tranquille. J'ai beau avoir un petit coup, je ne donnerai pas du byrrh des prix fixes.» A. Allais, Rose et vert pomme, 427 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
coup (faire un bon -) loc. verb. arg. ARG. ACTION - Mat.I, TLF, 1798.
• faire un beau coup - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1781 - «CRISPIN. [...] Voleur ! à moi ! Ah ! oui, j'aurois pu l'être. Cette pendule qu'il a achetée cinquante écus, avant-hier, de cet enfant de famille qui lui a été recommandé par cette Figurante des Boulevards, et dont il a déjà refusé vingt-cinq louis, c'étoit un beau coup à faire ! Mais ne pourrois-je pas encore pour me venger ?... n'y auroit-il pas moyen ?... Voyons... réfléchissons...» D'Hellé, Gilles ravisseur, 5 (Petite bibl. des théâtres) - P.E.
coup (faux -) loc. nom. m. ACT. OBJET "coup manqué" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1603 - «Jouant au palmail blessa d'un faux coup Mr de Longueville, qui estoit près de luy, en l'encoigneure gauche du front.» J. Héroard, Journ., 1, 439 (Fayard) - P.R.
coup (tirer un -) loc. verb. non conv. ÉROT. - BEI, déb.17e (?) ; GR[85], DEL (cit.), DArg., 1850, Flaubert ; TLF (- son -), cit. Goncourt, 1860 ; GLLF, av.1872, Th. Gautier ; DFNC, ø d.
1756 - «GILLES. Parguienne, Monsieur, j'étois là au cabaret ici près, le maître a demandé un doigt de vin, la servante m'a dit, Gilles, veux-tu venir en tirer un coup ensemble ? plutôt deux, ai-je répondu, & nous sommes descendus, puis je n'ai été ni sot ni étourdi, j'en ai d'abord tiré un ; & comme j'allois recommencer, je vous ai entendu appeller, & vite je suis accouru ; morguienne, Monsieur, c'est une bonne pâte de fille au moins que cette servante là.» Théâtre des boulevards, I, 290-1 (A Mahon) - P.E.
coup (être dans le -) loc. verb. non conv. ACTION "être impliqué dans qqch." - DMC, cit. Fig. litt., 1966 ; GR[85], cit. Curtis [1969] ; absent TLF.
1945 - «Tout écrit possède un sens, même si ce sens est fort loin de celui que l'auteur avait rêvé d'y mettre. Pour nous, en effet, l'écrivain n'est ni Vestale, ni Ariel : il est "dans le coup", quoi qu'il fasse, marqué, compromis, jusque dans sa plus lointaine retraite.» Sartre, in Les Temps modernes, oct., 3 - M.C.
coup bas loc. nom. m. BOXE - PR[72] (s.v. bas), GLLF, (s.v. coup), ø d ; absent TLF.
Add.DDL
*1937 - «Il fut disqualifié pour coup bas [...]» Paris-Soir, 21 janv. - IGLF
coup bas loc. nom. m. BOXE - DDL 5, 1937, Paris-Soir ; PR[73], GLLF, ø d ; absent TLF.
1927 - «Pourvu que je ne lui porte pas un coup bas, disait-il /le boxeur A. Routis/ [...]» V. Chapiro, in Le Miroir des sports, XVII, 424b - R. L. rom., 39, 207.
coup d'avant loc. nom. m. US. ALIM. "apéritif" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1804 - «Le Coup-d'avant est très-peu connu à Paris, mais il est en usage dans le nord de l'Europe, surtout en Suède et en Russie. Il consiste dans un grand verre de Vermout, ou même simplement d'eau-de-vie, que l'on présente à chacun des convives pour les mettre en appétit.» Almanach des gourmands, 2, 19 - P.R.
coup d'envoi loc. nom. m. FOOTBALL - TLF, cit. J. Mercier, 1966 ; PR[72], GLLF, ø d.
Add.DDL
*1937 - «L'arbitre donne le coup d'envoi.»Paris-soir, 21 janv. - IGLF
coup d'envoi loc. nom. m. FOOTBALL - GLLF, déb. 20e ; DDL 6, 1937 ; TLF, cit. Mercier, 1966 ; R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1928 - G. Hanot, in Le Miroir des sports, XVIII, 24a - R. L. rom., 40, 230.
1934 - «Fb : Coup d'envoi, (i) kick-off, (ii) place-kick.» Mansion, Harrap's standard French and English dictionary, t. 1 - R.R.
coup d'essai loc. nom. m. ACTION - TLF, 1548, N. Du Fail ; L, cit. Marot (autre texte) ; DG, PR[77], cit. Corn. ; GLLF, Lex.[75], ø d.
Compl.FEW (2, 866b), R (Marot)
1532 - «Ne vous chaille (mes frères) si la courtoisie des lecteurs ne nous excuse, le tiltre du livre nous excusera. Ce sont oeuvres de jeunesse, ce sont coups d'essay.» Marot, L'Adolescence Clémentine, 13 (A. Colin) - P.E.
*1536 - In titre : Le Coup d'essay de François de Sagon, secrétaire de l'abbé de Sainct Ebvroul, contenant la responce à deux epistres de Clément Marot, retiré à Ferrare - P.E.
*1537 - «Si n'a il couplet, vers, n' epistre / Qui vaille seulement le tiltre. / Dont ne soys glorieux ne rogue, / Car tu le grippas au prologue / De l'Adolescence à mon maistre ; / Et qu'on lise à dextre ou senestre, / On trouvera (bien je le sçay) / Ce petit mot de Coup d'essay, / Ou Coups d'essay, que je ne mente.» Marot, L'Enfer, les coq-à-l'âne, les élégies, Le Valet de Marot contre Sagon, 169 (Champion) - P.E.
coup d'Etat loc. nom. m. POLIT. "action à l'initiative de l'Etat" - FEW (2, 866b), 1641, Corn. ; GLLF, 1642, Corn. ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Bainville, 1924.
1598 - «C'est vn coup d'estat (dictes-vous) d'auoir aboly l'Aristocratie : mais ie croy que c'est sa ruine.» Le Miroir français, 61 (Breyel) - P.E.
coup d'éperon loc. nom. m. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1627 - «Que s'il se resolvoit de travailler dez à present sur cet autheur ce seroit un grand coup d'esperon envers ces messieurs pour extorquer leur consentement [...]» Peiresc, Let., I, 155 (Impr. nat.) - P.E.
coup de barre loc. nom. m. non conv. SANTÉ "fatigue" - E, 1929 ; TLF, ø d.
1897 - «[...] habituellement la fièvre jaune débute brusquement. [...] Une douleur lombaire intense (coup de barre) éclate, accompagnée de constriction épigastrique [...]»J. Gasser, in G.-M. Debove et Ch. Achard, Man. de méd., VIII, 478 - C.H.
coup de collier loc. nom. m. non conv. ACTION "fig." - Mat., 1792, Hébert ; DELF, 18e ; GR[85], cit. Hugo donner un - : DELF, cit. Vallès ; TLF, cit. Erckmann-Chatrian, 1870 ; L, DG, GLLF, Lex.[79], GR[85], ø d
1789 - «Pour sortir d' l'ornier' du malheur / Toute un' pauv' cher' Nation qui s' meurt. / Mais pour que c' coup d' colier là vaille, / Entr' eux fin'ment ils avisons / D' députer tous les bons Garçons, / Afin qu'ils s' rendion' zà Varsaille [...]» R'quête en magnier' d'écrit à monseigneu le pervo des marchands, 3 (s.l.n.d.) - P.E.
coup de dent loc. nom. m. RELAT. "fig." - FEW (2, 866a), 1690, Fur. ; L, Lex.[75], DELF, ø d ; absent TLF.donner un - : L, R, GLLF, ø d
1606 - «Et si ie te dits ce mot et iette ce coup de dent en passant, ne t'en fache point, car tu m'en as bien fait imprimer d'autres [...]» La Victoire du soldat fr., 27 (s.l.) - P.E.
coup de feu loc. nom. m. non conv. HÔTELL. "dans un restaurant" - FEW (2, 866b), PR[77], DELF, 1835, Acad. ; GLLF, cit. Zola ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Moselly, 1907 ; R, ø d.
1812 - «PERRETTE. Ah ! mon dieu ! et si votre oncle nous voyait ensemble, il serait d'une colère !... NICOLAS. Pas de danger. Il a c'te noce dans la tête, v'là l' moment du coup d' feu [...]» Désaugiers et Gentil, Les Auvergnats, 16 (Poulet) - P.E.
1825 - «MITONNEAU. Excusez : c'est que, voyez-vous, un jour de noce, toutes les casseroles sont sens dessus dessous, et nous sommes dans le coup d' feu.» Désaugiers, Lafontaine, Vanderburch, Le Marchand de parapluies, 4 (Brunet) - P.E.
coup de feu loc. nom. m. ACTION "moment de presse" - FEW (3, 656b ; être dans le -), 1808, D'Hautel ; FEW (être dans son -), 1863 ; L, ø d ; TLF, cit. Goncourt, 1885 ; GLLF, Lex.[75], cit. Daudet ; DELF, cit. Cendrars ; DG, PR[77], ø d.
1814 - «COLETTE. Pardonnez-lui, mon père. LE PERE LACOLLE [colleur de papiers]. Lui pardonner, quand il me quitte au moment du coup de feu !» Moreau et Lafortelle, Monsieur Crouton, 8 (Barba) - P.E.
coup de fouet loc. nom. m. MÉD. - FEW (2/II, 866b), 1863 ; L, ø d ; TLF, cit. Estaunié, 1908.
1845 - «La maladie de la jambe connue vulgairement sous le nom de coup de fouet, a été regardée par presque tous les auteurs comme la rupture du tendon du muscle plantaire grêle.»Ph. Boyer, Traité des maladies chirurgicales, II, 640 (5e éd.) - C.H.
coup de fouet n.m. ACTION "fig. : impulsion" - TLF, cit. Acad., 1835 ; GLLF, 1872, Lar.
*1843 - «[...] le calorique, seule cause de stimulation dans la boisson dont nous venons de parler, est par lui-même essentiellement diffusible, et ne peut, par conséquent, que donner à l'économie un coup de fouet qu'elle oublie presque immédiatement.» Dr Trousseau, in J.-G. Houssaye, Monographie du Thé. Description botanique, torréfaction, composition chimique, propriétés hygiéniques de cette feuille, 113 (Paris, Chez l'auteur) - C.H.
coup de fouet loc. nom. m. ACTION "fig. : impulsion" - TLF, cit. Las Cases, 1823 ; DELF, 1835, Acad. ; L, ø d ; FEW (2, 866b), 1869, Lar. ; GLLF, 1872, Lar. ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1587 - «Ce coup de fouet a fait gemir les plus advisez sous la juste prudence de nostre Dieu [...]» Le vray discours sur la route et admirable desconfiture des reistres, in VHL, IX, 114 (Jannet) - P.E.
coup de fouet loc. nom. m. MÉD. VÉTÉR. - FEW (2, 866b), 1863 ; L, ø d ; absent TLF.
1824 - «Interruption des mouvements d'expiration, signe de la pousse.» Nysten, Dict. de méd. (4e éd., Maloine) - J.Gh.
coup de Jarnac loc. nom. m. non conv. RELAT. "attaque perfide" - GR[85], cit. Gautier, 1835 ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Clémenceau, 1899 ; GLLF, DELF, ø d.
1803 - «LE BRAMINE. L'article est clair et précis : toutes les fois qu'un mari meurt dans ces climats, sa glorieuse épouse le suit... Mad. ANGOT. C'est vous qui m'en avez empêché, je l'aurais suit. LE BRAMINE. Un moment. Comprenez moi bien ; elle le suit dans son tombeau, elle a l'honneur de s'immoler pour lui. Elle est consumée vivante dans un bûcher. NICOLAS, tremblant. Le velà, le coup de jarnac.» Aude et Lion, Madame Angot au Malabar, 23 (Fages) - P.E.
1807 - «Jouer un coup de jarnac à quelqu'un. Signifie au figuré supplanter, jouer de mauvais tours à quelqu'un ; le déconcerter dans ses projets ou dans ses entreprises. Cette locution s'emploie de beaucoup de manières, mais toujours à-peu-près dans le même sens.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 61 (Slatkine) - P.E.
coup de la planchette loc. nom. m. CATCH - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1933 - «[...] il [...] porta le coup de la planchette qui envoya voltiger l'américain dans un coin du ring.»L'Auto, 11 oct. - IGLF
coup de massue loc. nom. m. ÉVÉN. "fig." - TLF, av. 1615, Pasquier ; L, cit. Scarron ; GLLF, 1690, Fur. ; FEW (6/I, 514a), Mme de Sév. ; R, cit. Madelin ; DELF, 17e ; DG, Lex.[75], PR[77], ø d.
1614 - «Quel besoin estoit-il de nous donner ce coup de massuë sur la teste, que d'auoir faict voir ce ieune Roy a Orleans, à Blois, à Tours, et à Poictiers [...]» La Carabinade du mangeur de bonnes gens, 4 (s.l.) - P.E.
coup de patte (donner un - à qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - FEW (8, 29b), 1700, Pomey ; TLF, cit. Maistre, 1808 ; L, DG, ø d.
1690 - «[...] je donne quelques coups de patte aux prélats [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 29 janv., III, 665 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
coup de peigne loc. nom. m. COIFF. - sens propre : FEW (8, 101b), 1694, Acad. ; TLF, cit. Jouy, 1813 ; L, DG, R, Rs, PR[77], ø d ; GLLF, 1970 ; Lex.[75], ø d ; fig. : FEW, 1685, Fur. ; Mat.I, 1792 ; L, R, TLF, ø d.
1643 - «Ha ! Dieu vous gard, la belle Ville, / Vous voicy donques sur les rangs, / Il faut vous chatoüiller les flancs, / D'une main adroite et civile : / Comme le Chef de l'Univers, / Vous pouvez bien dedans ces vers / Esperer quelque coup de peigne, / Vous en tâterez, je le veux : / Mais aussi qu'aucun ne se plaigne, / Si j'en arrache des Cheveux.» Saint-Amant, La Rome ridicule, in Saint-Amant, Oeuvres, II, 7-8 (Didier) - P.E.
coup de pied loc. nom. m. non conv. RELAT. "fig. : affront" - Lex.[75] (- au derrière, au cul), ø d ; absent TLF.
1627 - «[...] cette femme le cajolla si bien que ce ne fut plus rien. Mais elle luy donna tost aprez un autre coup de pied, car elle receut une religieuse sienne parente de loing, sans aucun dot [...]» Peiresc, Let., I, 290 (Impr. nat.) - P.E.
coup de pied (il y a des coups de pieds au cul qui se perdent) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pour exprimer sa réprobation devant un comportement" - BEI, mil. 20e ; DArg., ø d ; absent TLF.
1944 - «Louis-Léon Martin, dans le journal de Luchaire, a le toupet de parler de gens qui se sont planqués pendant l'autre guerre... Comme disait le Canard, il y a des coups de pied au cul qui se perdent.» J. Galtier-Boissière, Mon Journ. pendant l'occupation, 67 (La Jeune Parque) - P.R.
coup de pied en vache loc. nom. m. non conv. ACT. OBJET - GLLF, GR[85], DFNC, DArg., 1860, Gautier ; FEW (14, 98a), DEL, v.1860 ; TLF, Dict. 19-20e.
1842 - «[...] des novateurs hardis commençaient à placer des coups de poing de bout à l'anglaise, et le temps d'arrêt en pleine poitrine, autrement dit coup de pied en vache, mais bien peu se risquaient à détacher ce coup, de peur de se faire ramasser les jambes.» Th. Gautier, La Peau de tigre, 296 (M. Lévy) - P.E.
coup de pistolet loc. nom. m. ARG. FIN. - E, 1856 ; absent TLF.
1855 - «[...] un novice vient tirer un coup de pistolet à la Bourse (c'est l'expression pour désigner une opération isolée et sans suite, un coup de main) [...]» F. Mornand, La Vie de Paris, 149 (Libr. nouv.) - P.E.
coup de pistolet loc. nom. m. ARME - L, DG, cit. Boileau ; R, cit. Prévost ; GLLF, cit. Chateaub. ; TLF, ø d.
1565 - «[...] le President Mynard retournant au Palais sur sa mule, estant pres sa maison en la vieille rue du Temple, fut occis sur le champ d'vn coup de pistolet [...]» [P. de La Place], Commentaires de l'estat de la religion et république, 36 recto (s.l.) - P.E.
coup de poing (faire le -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET - L, cit. Saint-Simon ; TLF, cit. Zola, 1891 ; GLLF, PR[77], DELF, ø d.
1666 - «GRAND FRANCOIS. Margué comme tu lorgne, / Veux-tu que je fassion le coup de poing nous deux ?» [Brécourt], La Nopce de village, 11 (Ribou) - P.E.
*1784 - «FINETTE. Fi ! quelle horreur ! FRONTIN. Avec le Savetier du coin / Tu me verras parfois faire le coup de poing.» Le Rival par amitié, ou Frontin quakre, 21 (Petite bibl. des théâtres) - P.E.
*1800 - «C'ment veut-on qu'un' fille s' signale / Dans l' quartier où l'on fait le coup d' poing ?» Demautort, Vadé chez lui, 4 (Michel) - P.E.
coup de poing à l'anglaise loc. nom. m. BOXE - TLF, ø d.
• bout à l'anglaise - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1864 - «L'antagoniste de Jim, sans cesser de le regarder entre deux yeux, et trompant par ce stratagème la vigilance de Wilfrid, détacha rapidement à ce dernier un bout à l'anglaise (1) en plein visage [...] [Note] (1) Les boxeurs appellent ainsi un coup porté d'ordinaire directement au visage.» E.D. Forgues, in R. des deux mondes, t.54, 15 nov., 477 - M.C.
coup de talon loc. nom. m. NATATION - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1798 - «DANIERES. [...] je nage comme le poisson dans l'eau, je vais à brasse, je fais la planche, le coup de talon : oh ! je suis fort.» Desforges, Le Sourd, 6 (Barba) - P.E.
coup de tampon loc. nom. m. CH. DE FER "collision" - FEW (17, 309b), 1872 ; TLF, cit. A. Daudet, 1897 ; GR[85], ø d.
1864 - «Les collisions, appelées en terme de métier coups de tampons, n'aboutissent que trop souvent à des catastrophes. L'exposé des complications inhérentes au service des chemins de fer a fait assez comprendre au lecteur en combien de cas ce grave accident est à redouter.» J. Gaudry, in R. des deux mondes, t.51, 15 juin, 952 - M.C.
coup de temps loc. nom. m. non conv. RELAT. "mauvais tour" - absent TLF
1791 - «Tous ces geusards de prêtres ont bien pris le coup de tems ; la clique des dévotes étoit pour eux [...]» Let. du père Duchêne à ses concitoyens assemblés, 4-5 (s.l.) - P.E.
Compl.Mat. (1792, Hébert)
1792 - «[...] quel beau point de vue que trois guillotines placées en rang d'oignon, où l'on verroit la tête cornue du gros Capet, celles de Frédéric et de François, prises dans le tracnart, et tomber d'un seul coup de tems. [...] Il n'étoit pas plus difficile de renverser un trône qu'une bastille ; et dans un coup de temps, les chevaliers du poignard, les Suisses ont été mis en déroute, et Louis le foux réduit à demander grace [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 170, 4 et n° 174, 4 (EDHIS) - P.E.
Corr.FEW (13/I, 189b) (1808, D'Hautel)
*1807 - «Coup-de-temps. Expression populaire qui présente l'idée d'une chose faite avec finesse et dans un mauvais dessein ; coup de jarnac, mauvais tour.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 359 (Slatkine) - P.E.
coup de torchon loc. nom. m. arg. ACT. OBJET "/dans une bagarre/" - TLF ("lutte à coups de poings"), 1865, Henry ; FEW (13/II, 104a), 1872 ; DG, Lex.[79], GR[85], ø d arg. milit. : DELF, 1869 ; L, GR[85], ø d
v. 1803 - «J' m'arboute et j' l'y crève un chassis ; / D'après c' fameux coup d' torchon d' maître, / Y d'mandit grac' ben à propos [...]» Aubert, Les Nouveaux mots poissards (Daniel) - P.E.
coup de torchon (donner un -) loc. verb. arg. AFFECT. ARG. PRISONS "embrasser" - FEW, 1869 ; absent TLF.
1821 - Ansiaume, Arg. du bagne de Brest - Fr. mod., 12, 203.
coup de trapèze loc. nom. m. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1961 - «Dans le deuxième trou le piton casse (toutes les chances !) et un troisième trou est nécessaire avant que Jack effectue la sortie du passage : un coup de trapèze sur un feuillet branlant.» La Montagne et alpinisme, numéro 32, avr., 36 - C.T.
coup de traversin loc. nom. m. non conv. SANTÉ "petit somme" - TLF, cit. Delesalle, 1896.
1841 - «Adrien :.. Allez, mes amis, vous avez besoin de repos. Brulot : C'est vrai qu'un petit coup de traversin ne fera pas de mal !»Carmouche et Laloue, Anita, II, viii - M.P.
*1897 - «Dormir alors [...] ah ! j' dormirai [...] Oh ! là, là, qué coup d'traversin.»J. Rictus, Les Soliloques du pauvre, 87 (Rey, 1919) - IGLF
coup de téléphone loc. nom. m. TÉLÉCOMM. - TLF, cit. Guitry, 1911 ; R (cit.), GLLF, 1936, J. Romains ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1906 - «Un dernier coup de téléphone de Moscou atteste que là-bas on hésite à admettre la certitude de la victoire de la répression.» G. Leroux, L'Agonie de la Russie blanche, 236 (Ed. des Autres) - P.E.
coup de vent loc. nom. m. MÉTÉOROL. - FEW (2, 866b), 1611, Cotgr. ; L, DG, cit. Corn. ; R, cit. Lamartine ; Lex.[75], cit. Sollers ; PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
av. 1529 - «[...] il n'est gros air ne broullas si difformes / gros coups de vens si pesantz et enormes / qu'en la vertu de Dieu tu ne deffies.» J. Parmentier, Oeuvres poétiques, 106 (Droz-Minard) - P.E.
coup droit loc. nom. m. TENNIS - TLF, cit. Rob.
Add.DDL
*1928 - «[...] le revers semble un coup moins facile que le coup droit.» Lacoste, Le Tennis, 71 - IGLF
*1936 - «[...] les coups droits au tennis [...]» Sports - IGLF
coup droit loc. nom. m. TENNIS - DDL 5, 1928, Lacoste ; absent TLF.
1927 - «[...] cherchant à imiter, à copier le revers de Lacoste, le coup droit de Hunter [...]» J. Samazeuilh, in Le Miroir des sports, XVII, 434c - R. L. rom., 39, 207.
coup du milieu loc. nom. m. non conv. US. ALIM. "verre d'alcool" - FEW (2, 867b), 1835, Acad. ; L, GLLF, ø d ; absent TLF.
1776 - «[...] il y a même des Colonies (*) dont les habitans se trouvent si fatigués par les transpirations, qu'au milieu du repas, et sur-tout du dîner, ils sont dans l'usage de prendre un second petit verre de liqueur spiritueuse, qu'ils appellent le coup du milieu. [...] (*) A Cayenne, par exemple.» Dazille, Observations sur les maladies des nègres, 273 (Didot) - P.E.
1801-02 - «LE COUP DU MILIEU. CHANSON BACHIQUE. Nota. Depuis plusieurs années, on boit, dans les grands repas, entre le premier et le second service, un verre de vin de Madère ou un verre de Rhum, que l'on nomme le Coup du milieu.» A. Gouffé, in Les Dîners du Vaudeville, numéro 52, nivôse an 10, 10 - P.E.
1822 - «[...] le coup du milieu qu'on boit immédiatement après le rôti, et qui consiste en un petit verre d'absinthe de rhum ou de vieux cognac [...]» Le Réveil, numéro 53, 22 sept., 3 - P.E.
coup franc loc. nom. m. FOOTBALL - TLF, cit. Mercier, 1966 ; PR[72], GLLF, ø d.
1921 - «Les coups francs accordés pour un penalty [...]» Pefferkorn, Le Football-association, 251 - IGLF
1937 - «II tira au coup franc.» L'Auto, 11 janv. - IGLF
coup sec loc. adv. rég. Périgord TEMPS "sur le coup" - FEW (2, 868a ; rég., copsec), 1907 ; absent TLF.
1899 - «'Sortons', dis-je à Lina et à son amie, après avoir longtemps regardé faire les gens. Et, une fois dehors, je respirai fortement, content d'être en plein air. Puis, après nous être promenés un moment, je menai les deux droles à l'ombre d'un noyer, sur le bord d'un pré, en leur disant : 'Ne bougez pas d'ici, je reviens coup sec.' [...] Mais lorsque je fus près de La Granval, soudain la pensée du défunt curé Bonal me revint et, avec elle, comme une bouffée de révolte, les souvenirs de ma jeunesse et la mémoire des miens morts de misère et de désespoir. Je m'arrêtai coup sec, effrayé de cet anéantissement de ma volonté.» Le Roy, Jacquou le Croquant , 183 et 338 (Livre de poche) - J.H.
coup sur coup loc. adv. TEMPS "à de courts intervalles" - FEW (2, 868b), Amyot ; L, cit. Molière ; DG, cit. La Fontaine ; R, cit. Bossuet ; TLF, cit. Balzac, 1834 ; DELF, cit. Vailland [1966] ; GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1594 - «Quoi qu'il en advienne, nous avons envoyé coup sur coup nos agents à Rome, comme monsieur le cardinal de Pelvé mon bon precepteur vous pourra tesmoigner [...]» Satyre Ménippée, 54 (Charpentier) - P.E.
coup-base n.m. BOXE - GLLF, ø d ; absent TLF.
1936 - «[...] la technique des coups-bases : direct, swing et crochet [...]»Echo des sports - IGLF
coup-de-poing n.m. ARME - GLLF, Ls, 1874 ; TLF, 1883, Loti ; FEW (2, 866a), PR[73], Rs, 1890, Lar. ; DG, ø d.
1873 - «Coup-de-poing, casse-tête, m. ; der Handschläger, Todtschläger, Handring ; Truncheon, life-preserver.» Tolhausen, Dict. technologique fr.-all.-angl., 816 (Tauchnitz) - P.E.
coups (avoir/donner cent -) loc. verb. ACT. OBJET "bastonner"
• avoir cent coups - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1532-50 - «Rifflart. Dictes une pie, je vous prie. La femme. Non feray, par saincte Marie, / Mais ung coqu. Rifflart. Vous en aurés / Plus de cent coups, n'en doubtés mye. / Cuidés-vous que ce soit mocquerie ?» L'Obstination des femmes, in A. Tissier, La Farce en France de 1450 à 1550, II, t.1, 31 (SEDES) - P.E.
coups (avoir/donner cent -) loc. verb. ACT. OBJET "bastonner"
• donner cent coups - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1655 - «LELIE [...] Il me prendroit envie, en ce juste courroux, / De me battre moy-mesme, et me donner cent coups.» Molière, L'Estourdy, in Molière, Théâtre, I, 110 (Les Belles lettres) - P.E.
1661 - «ISABELLE [...] Ie ne plaindray plus, mais si plus il m'outrage, / Et s'il me prend iamais pour autre que pour sage, / Si pour m'oster l'honneur il fait aucun effort, / Ie luy fera donner cent coups après sa mort.» Dorimond, La Femme industrieuse, 47 (Quinet) - P.E.
1661 - «DON GVILLOT [...] Si par malheur ie suis pris pour ce que ie suis, / Qu'on me donne cent coups, à vous trois mil ennuis ; / Que ferons-nous tous deux ?» Dorimond, La Rosélie, 18 (Quinet) - P.E.
1683 - «M. GROGNARD [...] Et toi, je te devrois faire donner cent coups, / Pour te récompenser de cette belle affaire.» Poisson, Les Fous divertissans, in Poisson, Les Oeuvres, II, 235 (Compagnie des libraires) - P.E.
courbature (avoir la -) loc. verb. MÉD. - TLF (avoir de la -), cit. Goncourt, 1874.
1756 - «Quoique je n'aye réduit la Goutte qu'à un seul nom, pour vous donner moins d'embarras, cependant il est bon de ne pas vous laisser ignorer les noms que les Auteurs ont donné [sic] à cette maladie. Aux pieds, on la nomme, Podagre ; aux mains, Chiragre ; aux coudes, Onagre ; aux dents, Dentagre ; à la hanche, Sciatique ; Courbature, quand la Goutte affecte les unes et les autres des vertebres, depuis le col jusqu'au coccix, les côtes, les clavicules, et les omoplates. L'étimologie de Courbature est devenue si commune, qu'aux moindres incommodités, soit par des excès de fatigue, ou autres incommodités, soit à la ville, ou à la campagne, on se plaint vulgairement, d'avoir la courbature.» J.A. Loubet, Let. sur la maladie de la goutte, let. XV, 1er mai, 250 (Duchesne, 1757) - J.Hé.
crocs (avoir les -) loc. verb. arg. SANTÉ "avoir faim" - DArg., 1824, Ansiaume ; BEI, déb. 20e ; TLF, GR[85], cit. Queneau, 1942 ; GLLF, ø d.
1745 - «L'esperance [= nom d'homme] a Les Crôs : faim» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 82 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
1748 - «[...] avoir La faille basse... : faim... les crôcs.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 116 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
cul rond (avoir le - et faire des étrons carrés) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1647 - «Si j'estois obbligé de dire mon sentiment des oeuures de se bon malade /Scarron/ je dirois sauf vostre respect quil fet des merueilles car il a le cul rond et fet les estrons carrés. pardonnés à ma liberté.» N. Poussin, Corresp., let. à Chantelou, 4 févr., 350 (Schemit) - P.E.
côtes (avoir les - en long) loc. verb. non conv. CARACT. "être paresseux" - FEW (2, 1245b), DELF, 1863 ; L, GLLF, 1867 ; R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d côte en long, n.m. : Mat.I, 1858, Peschier
• avoir les côtes au long - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1832 - «ANTOINE. Ah ! j'ai les côtes au long moi, je le prends à l'aise.» J. Méry, L'Assassinat, 239 (Canel et Guyot) - P.E.
dalle en pente (avoir la -) loc. verb. arg. ARG. US. ALIM. - FEW (15/II, 49b), GLLF, 1920, Bauche ; TLF, cit. Arnoux, 1944 ; PR[72], ø d.
1881 - «Dalle en pente. Solide appétit [...] 'Que ceux qui ont un vaste estomac, de gros boyaux, la dalle en pente, engloutissent des platées énormes et vident des brocs, rien de plus juste.' La Petite lune, janvier.» Rigaud, Dict. arg. mod. - IGLF
1898 - «Vous avez donc toujours la dalle en pente, vous, la vieille ?» G. de Téramond, La Petite Zaza, I, vi - B.T.
dames noires (avoir la visite des -) loc. verb. MÉD. "euphém." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1821 - «Une femme à la mode, un homme du monde, n'osent plus dire, même dans l'intimité, on m'a posé des sangsues. Lorsqu'on ne peut se dispenser de faire connaître que le docteur a ordonné cette espèce de saignée, soit parce que madame est sujette aux palpitations, soit parce que monsieur a la tête lourde, ou mademoiselle un teint trop coloré, on dit : J'ai eu la visite des dames noires.» Journ. des dames et des modes, n° 71, 25 déc., 561 - P.E.
dent (ne pas perdre un coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "manger avec appétit" - GR[85], cit. La Fontaine ; GLLF, ø d ; absent TLF.
1605 - «[...] mange son massepain, n'en perd pas un coup de dent.» J. Héroard, Journ., 1, 745 (Fayard) - P.R.
derrière (avoir qqn/qqch. dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. "mépriser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1795 - «[...] la femme Marie-Jeanne Dieu qui aurait dit 'qu'elle se moquait de la nation, qu'elle l'avait dans le derrière, ainsi que la République 310'. [Note] 310. A.N., F 7 4606, dossier Pierre Boisset ; F 7 4677, dossier Marie-Jeanne François.» F. Gendron, La Jeunesse dorée, 104 (Presses de l'université de Québec) - P.E.
descoeur (avoir à -) loc. verb. AFFECT. - être à - : FEW, m. fr. ; G, ø d ; absent TLF.
fin 16e - «Il mourrait plutost que d'y aller, car il avoit trop à descoeur tous perturbateurs du repos public.» Carloix, Mém. de Vieilleville, IV, 244 (1757) - R.M.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
• avoir le diable au ventre - Gc, Rose ; GR[85] (dans le -), ø d ; absent TLF.
Au 16e :
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
diable (avoir le - au corps) loc. verb. CARACT. "fig. : agir avec emportement et passion" - L, cit. Mol. ; BEI, cit. Mme de Sév., 1690 ; GR[85], 1696, Mme de Sév. ; DEL, cit. Diderot ; GLLF, TLF, ø d.
Au 16e : • avoir le diable au/à dos - Hu et DEL (- à dos), Larivey [1611] ; absent TLF.
1578 - «Car vous sçavez qu'on dit d'un tel homme que ceux dont nous parlons maintenant, Il a le diable au corps, ou Il a le diable au ventre. [...] au lieu qu'on diset, Il a le diable au corps, ou il a le diable au ventre : maintenant les courtisans, qui veulent italianizer, disent, Il a le diable au dos : ou, à dos [...]» H. Estienne, Deux dialogues du nouv. langage françois italianizé , II, 153 et 173 (Lemerre) - P.E.
dindons (ne pas avoir gardé les - ensemble/avec qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1832 - «BOURGUIGNON, à part et reculant. Diable ! voilà un poltron qui devient fatigant... (Haut) mais mon camarade... DODINET. Vous n'avez pas gardé les dindons avec lui !...» Carmouche et de Courcy, Les Deux Grivet, 33 (Marchant) - P.E.
discuter le coup loc. verb. non conv. RELAT. - TLF (s.v. coup), cit. Montherlant, 1936 ; R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1926 - «A terre, le pilote s'amuse, plaisante [...] 'discute le coup' sans trêve [...]» Le Miroir des sports, 21 déc., 436b - G.S.
dos (avoir bon -) loc. verb. non conv. CARACT. RELAT. "fig. : supporter des vexations, railleries, etc." - BEI, 1690, Fur. ; TLF, DEL, cit. Zola, 1880.
Compl.L (même texte, ø d)
1587 - «Et, parce que Socrates avoit la chair dure, qu'il avoit bon dos, qu'il portoit tout, vous nous voudrez, ne ferez pas ? faire croire que tous les maris sont de mesmes.» Cholières, Les Après-dînées, in Cholières, Oeuvres, II, 70 (Jouaust) - P.E.
dos (avoir qqn sur le/son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : être sous sa surveillance" - L, ø d ; BEI, déb.20e ; TLF, DEL, cit. Cendrars, 1948 ; GLLF, GR[85], ø d.
1738 - «Hier ce diable de Rousseau me tomba dès le matin, à huit heures, sur les épaules, et resta collé dessus jusqu'au soir, en me disant continuellement que j'étais sa consolation. Il fut cependant la désolation de sa consolation, et je ne pus avoir celle de finir la lettre que je vous écrivais. A chaque souris encore que j'entends trotter, je sue de frayeur, et crois toujours que je l'ai sur mon dos. Dépêchons donc.» Piron, Oeuvres posthumes, 49 (Dentu) - P.E.
dose (avoir sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - TLF, 1896, Delesalle ; GR[85], ø d.
• en avoir une dose - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1837 - «Oh ! si vous le voyiez !... il en a une dose... il est rond comme une pomme d'api...» Vanderburch, L'Avoué et le Normand, 610a (Impr. Didot) - P.E.
doublure (ne pas avoir sa -) loc. verb. non conv. CARACT. "être extraordinaire" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «Lehardy donne lecture d'une lettre datée de Rouen, le 3 fructidor, et adressée à Delahaye, l'un des condamnés à la déportation. Elle est, dit-il, d'un nommé Robert, journaliste, condamné aussi à la déportation, et qui n'a pas sa doublure dans nos galères ni dans nos prisons. En voici un passage : 'Grand-merci de ton excellente correspondance : une lettre de temps à autre, c'a me ravigotte les sens.» Le Surveillant, n° 24, 14 vendémiaire an 6, 189 - P.E.
doutance (avoir - que) loc. verb. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1833 - «Oui, j'crois avoir doutance que t'as pas le coeur bien guerrier ; mais je te relev'rai l'courage, n'aie pas peur.» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 3, 226 - R.R.
av. 1870 - «J'avais bien une doutance que ça faisait partie de la bande de l'homme noir.» G. Sand, in Lar. GDU
déboutonner son coeur loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1781 - «THOMAS. Allons, déboutonnez vot' coeur en faveur de vot' fils. Qu'est-ce que vous risquez ?» [Guillemain], L'Enrôlement supposé, 31 (Cailleau) - P.E.
1815 - «TOINETTE. Déboutonne ton coeur, c'est l' véritable quart-d'heur.» Dubois et Brazier, Le Bouquet des poissardes, 4 (Barba) - P.E.
déboutonné (à coeur -) loc. adv. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Augier, 1853.
1797 - «TURLUTUTU, à part. I' n' parl'ra pas l' premier... il a z-eune dent contre moi, je l' parie... faut li tirer les vers du nez... [...] t'nez, mon Cousin, parlons nous deux à coeur déboutonné [...]» Beffroy de Reigny, Turlututu, empereur de l'Isle verte, 74 (Moutardier) - P.E.
1804 - «Eh ben, faut-y parler za coeur déboutonné ?» Duval, Languille de Melun, 17 (Cavanagh) - P.E.
déliée (avoir la langue -) loc. verb. EXPRESS. "fig." - ND4, PR[77], 1688, Miege ; absent TLF.
1673 - «[...] il est vrai que, pour l'intention, elle est bonne, et qu'elle me donne quelquefois des tours et des arrangements de paroles, quand je parle de vos intérêts, qui ne seroient pas désagréables, si j'avois autant de pouvoir que j'ai la langue déliée.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 24 nov., I, 640 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
estom (avoir de l'-) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du culot" - E (estom'), 1901, Bruant ; absent TLF, GR[92].
*1931 - «In Nevers nennt man mir u.a. avoir de l'estom [...] Der Magen oder Bauch wird oft als Sitz der Energie aufgefasst.» Gottschalk, Französische Schülersprache, 106 - K.G.
estomac d'autruche (avoir un -) loc. verb. SANTÉ "digérer n'importe quoi" - FEW (12, 309b), 1669 ; BEI, 1690, Fur. ; DEL, 1751, Le Roux ; L, ø d ; TLF, cit. Sartre, 1948 ; GLLF, GR[85], ø d.
1627 - «J.B. [...] la cornemuse ne sonne jamais, si elle n'a le ventre plein. P. Tien, voilà une pance farcie, tu as un estomac d'Austruche, tu pourras bien digerer ceste viande.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 86 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
extrait (avoir son -) loc. verb. arg. ARG. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1805 - «Le caniche [de l'imprimeur] semble répondre : Il a son extrait, et je crains la barbe (1). [Note : ] (1) Un peu gris, ou bien rond ; ce qui vaut une bonne ivresse.» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 15-16 (Basset et Martin) - P.E.
fagot (avoir l'air d'un -) loc. verb. péjor. TOILETTE "être mal habillé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. être habillé comme un fagot : TLF, 1835, Acad. ; DG, R, GLLF, ø d ; se mettre comme un fagot : L, ø d.
[1832] - «Nous ne nous entraidâmes que pour placer nos cheveux sous la coiffe, mais quand nous fûmes habillés, nous avions l'air de fagots, à l'exception du jeune officier qui faisait illusion et qu'on aurait pu prendre pour une très-jolie femme ; car un faux sein et un cul-de-Paris remplaçaient les beautés qu'il ne pouvait avoir comme homme.» Mém. de Jacques Casanova de Seingalt, t. 8, ch. 8, 363 (Bruxelles, Libr. Rozet, 1826-38) - R.R.
faible (avoir un - pour qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - TLF, cit. Mérimée, 1870 ; GLLF, cit. Feuillet ; DG, GR[85], ø d.
1798 - «CADET-ROUSSEL [...] Mais revenons à ma perfide moitié : car, malgré toutes ses bamboches, j'ai toujours un faible pour elle [...]» Boullault, La Mort de Cadet-Roussel, 23 (Barba) - P.E.
faim (avoir - de chier) loc. verb. non conv. SANTÉ - Hu (avoir faim de pisser, soif de chier), B. de Verville ; absent TLF.
• avoir fain de descharger son ventre - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1531 - «Cacaturio cacaturis, Auoir fain de descharger son ventre.» R. Estienne, Dictionarium, 72 r° - P.E.
faim (avoir - de chier) loc. verb. non conv. SANTÉ - Hu (avoir faim de pisser, soif de chier), B. de Verville ; absent TLF.
1627 - «P. Il me faut jouër de l'aiguillette. C. Hastez vous, j'ay aussi faim de chier. O que vous la faites longue, je croy que vous avez mangé du chanvre, vous chiez des cordes.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 136 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
1640 - «nostre vulgaire se sert du mot de Faim, en vn estrange sens, v.g. i'ay faim de chier ou de pisser .i. enuie, volonté.» Oudin, Curiositez fr., 208 (Slatkine) - P.E.
feu (avoir le - au cul) loc. verb. non conv. TEMPS "être pressé" - GLLF, DEL, BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Dabit, 1929 ; DArg., cit. Siniac, 1985 ; GR[85], ø d.
v. 1610 - «Luy qui a le feu au cul... [...] Or bien nostre Rodigue avoit le feu au cul : partant il se haste d'aller trouver son roy. Il pousse son mulet pour se diligenter [...]» Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, 62 (CMMC) - P.E.
fil (avoir le -) loc. verb. arg. , non conv. RELAT. "savoir enjôler, duper" - FEW (3, 533b), 1808, D'Hautel ; TLF, GR[85], cit. Vidocq, 1828-29 ; L, ø d.
1756 - Vadé, Les Racoleurs, in Oeuvres de M. Vadé, III, 13 (1758) - Butler, 165.
1802 - Cordier de Saint-Firmin, Le Galant savetier, 23 - Butler, 165.
1807 - Michel, Dict. des expressions vicieuses, 91 - Butler, 165.
fil (n'avoir plus un - de sec) loc. verb. "fig." - TLF (s. propre ?), cit. Bourget, 1921.
1903 - «Dites vite, je pantèle, et je suis sûre qu'Annie n'a plus un fil de sec. [Annie et Claudine sont impatientes de connaître la recette de crème pour la peau de Calliope.]» Willy, Claudine s'en va, 100 (Ollendorff) - M.C.E.
fil (ne pas avoir un - de sec) loc. verb. non conv. SANTÉ "être en sueur" - GLLF (n'avoir plus -), 1887, Zola ; R, PR[77], cit. Zola ; TLF, cit. Bourget, 1921 ; Lex.[75], ø d.
1835 - «MONSIEUR PRUDHOMME. Ouf ! je n'en puis plus... je suis tout en nage... je n'ai pas un fil de sec ...» H. Monnier, Scènes populaires, II, 39 (Dumont) - P.E.
foire aux nez (avoir été le premier à la -) loc. verb. non conv. CORPS "avoir un long nez" - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1534 - «Par ce (dist Ponocrates) qu'il feut des premiers à la foyre des nez. Il print des plus beaulx et plus grands.» Rabelais, Gargantua, 232 (Droz) - P.E.
1627 - «Vous estes bien emmanché de nez, vous avez esté des premiers à la foire aux nez [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 159 (Strasbourg, Faculté des Lettres ) - P.E.
fortune (faire contre (mauvaise) - bon coeur) loc. verb. CARACT. - FEW (2, 1175a), GLLF, 1690, Fur. ; L, cit. Baron ; TLF, cit. Sand, 1855 ; R, cit. Madelin ; DG, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1643 - «Mais n'importe (cher amy) faictes contre fortune bon coeur et ne gemissez pas dans la crainte [...]» A. Gantez, L'Entretien des musiciens, 42 (Claudin) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
• avoir mis (à qqn) un pied en la fosse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1579 - «Et qu'il soit vray, vous le voyez par ces bons peres à qui l'aage a desja mis un de leurs pieds en la fosse, lesquels voudroient estre rajeunis de trente ans [...]» P. de Larivey, Le Laquais, 63 (Nizet, STFM) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1622 - «Hola ! Mamie, vous parlés encore, vous qui estes vieille, et qui desja avez un pied dans la fosse !» La Grande division arrivée ces derniers jours entre les femmes et les filles de Montpellier, in VHL, VII, 251 (Jannet) - P.E.
1622 - «[...] mon mari en porte quelques unes, qui l'accompagneront en fin jusques au tombeau ; aussi bien a-il desjà un pied dans la fosse ; rien ne luy servira d'avoir une barbe reverende et une calotte à l'antique.» Les Caquets de l'accouchée, 51 (Jannet) - P.E.
fou (avoir un succès -) loc. verb. SPECT. - L, GR[85], cit. P.-L. Courier ; DG, GLLF, TLF, Lex.[79], ø d.
1818 - «Il y a des villes où la pièce aurait eu un succès fou. Eh bien ! Les Viennois l'ont accueillie très-froidement.» Petite chronique de Paris, année 1818, 32 (Eymery) - P.E.
fret (avoir la -) loc. verb. rég. SANTÉ "avoir froid" - TLF (rég. Canada), cit. Hémon, 1916.
1901 - «Claudine, j'ai la fret, mes mains pluchent aga mon pouce tout grafigné ! Bine-moi, Claudine, ma Claudine.» Colette, Claudine à Paris, 190 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
froid (avoir - aux pieds) loc. verb. non conv. AFFECT. "être jaloux" - absent TLF.
Corr. et compl.Gc (1572, Des Périers), L, FEW (8, 294b), Hu (Des Périers)
1558 - «Or le mary sachant que c'estoit de vivre, ne se monstroit point avoir de froit aux piedz : mesmement à la nouveauté ne se deffiant pas grandement d'une si grande jeunesse qui estoit en sa femme [...]» B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 84 (Champion) - P.E.
froid aux yeux (ne pas avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - L, ø d ; FEW (3, 797b), TLF, 1872, Lar. ; DG, E, PR[72], ø d.
1826 - «Ces gaillards-là n'auront pas froid aux yeux.»Anon., Reinzi, in Larchey, Dict. - B.W.
1843 - «En v'là un qui n'avait pas froid aux yeux... et pas fier avec ça...»Dupeuty, Cormon et Saint-Amand, Le Trombone du régiment, I, xii - B.W.
gale (n'avoir pas la - aux dents) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig. : être gros mangeur" - FEW (4, 33b), DEL, 1752, Trév. ; BEI, 18e ; L, ø d ; TLF, GR[85], cit. Genevoix, 1925.
• avoir la gale aux dents "avoir très faim" - FEW (rég.), 1869 ; absent TLF.
1706 - «Aux dents aurois-tu bien la gale, / Pour refuser si beau présent, / Et à ton Jule si décent ?» Moreau de Brasei, in Scarron, Le Virgile travesti, 358 (Garnier) - P.E.
gale (n'avoir pas la - aux dents) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig. : être gros mangeur" - FEW (4, 33b), DEL, 1752, Trév. ; BEI, 18e ; L, ø d ; TLF, GR[85], cit. Genevoix, 1925.
CARACT. "Par ext. :" 1706 - «Alors, le pieux fils d'Anchise / Méditoit funeste entreprise / Pour le trône du roi Latin, / Dans lequel il veut sans gradin / Monter, pour y régir l'Itale : / Aux dents c'est n'avoir pas la gale.» Moreau de Brasei, in Scarron, Le Virgile travesti, 415 (Garnier) - P.E.
galoubet (y avoir du -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "y avoir du grabuge" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1860 - «CHARLEMAGNE, à l'avant-scène. Ah ! belle Mimi, vous trahissez vos serments... Eh bien, à nous deux ! Il y aura ce soir du galoubet... moi et mes amis nous vous sifflerons... Mais comment faire pour avoir des places ?... Oh ! j'enrage !» Grangé et Thiboust, Les Mémoires de Mimi-Bamboche, 15b (C. Lévy) - P.E.
gauches (avoir deux mains -) loc. verb. non conv. CARACT. "être maladroit" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. avoir deux bras gauches : GLLF, cit. Rivarol
1829 - «Avant de modifier les instrumens, examinons donc les mains de l'opérateur, et si, au lieu d'être ambidextre, il a deux mains gauches, laissons les instrumens tels qu'ils sont, et gardons-nous de faire tomber nos reproches sur l'invention.» La Lancette fr., n° 5, 2 juill., 18b - P.E.
gaz (avoir son coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DArg. (avoir son gaz), 1859 ; BEI (coup de gaz "coup de vin"), 1867 ; absent TLF.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
gaz (y avoir du -) loc. verb. ALP. "le vide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1950 - «Un clou, un étrier, un autre clou, la double corde dans le mousqueton et je pénètre dans le dièdre. J'essaye en escalade libre, redescends, remonte, regarde en bas 'eh, eh ! il y a du gaz' et me rends facilement au conseil de mon second : un troisième piton, solide celui-là et qui fera pester Julius !» La Montagne, numéro 349, juill.-sept., 66 - C.T.
gong (coup de -) loc. nom. m. BOXE - GLLF, déb. 20e ; PR[72], TLF, ø d.
1935 - «Le coup de gong.» Paris-Soir, 21 janv. - IGLF
goût (avoir du -) loc. verb. rég. AFFECT. "s'amuser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1900 - «On a du goût ! soupire Marie [...]» Colette, Claudine à l'école, 141 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
1901 - «Ça serait sûrement drôle s'ils se faisaient pincer ensemble. Dieu ! que j'aurais du goût !» Colette, Claudine à Paris, 244 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
1902 - «[...] je m'éveillai irritée et bougonne, pestant contre la mairie et l'église [...] contre le chocolat trop chaud et Mélie en cachemire violet dès sept heures du matin ('Ah ! ma France, tu vas en avoir du goût') [...]» Colette, Claudine en ménage, 282 (Flammarion, 1960) - A.Ré.
grand-foi (avoir - à) loc. verb. INTELL. "croire" - TLF, ø d.
1750 - «Quoique je n'eusse jamais eu grand' foi aux miracles des gens à secrets, la faiblesse où j'étais réduite, m'avait insensiblement disposé l'esprit à la crédulité.» Fougeret de Monbron, Margot la ravaudeuse, Préf., 141-2 - FXT
1759-94 - «Je l'anonçai même au Roi, qui, prévenu par M. Berryer et par la correspondance secrète du premier président, n'avait pas grand'foi, non plus que madame de Pompadour, au succès de ma négociation.» F.-J. de Pierre de Bernis, Mém. du cardinal de Bernis, part. 2, ch. 30, 209 (Mercure de France, 1980) - R.R.
gueule (avoir une sale -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, 1888, Courteline ; FEW (17, 12b), 1920, Bauche ; PR[72], ø d.
*1903 - «Oui, hein ? J'en ai une sale gueule !... Dame, je viens d'en bouffer de la mistoufle !»J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, vi - B.T.
gueule (coup de -) loc. nom. m. non conv. EXPRESS. - TLF, cit. Courteline, 1888 ; GLLF, GR[85] (cit.), 1893, Courteline ; DG, Lex.[79], DELF, ø d.
1790 - «Je ne finirai pas cet article sans donner un coup de gueule à Marat, c'est un vrai chien trop sanguinaire.» [Lemaire], 2e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 7 - P.E.
1806 - «Mais l' princ' donn' ed' grands coups d' gueule, / Ça m' tire ed' ma lithurgi'.» Ducray-Duminil, in Le Chansonnier du Vaudeville, II, 92 (Collin) - P.E.
gueule de bois (avoir la -) loc. verb. non conv. SANTÉ - FEW,1907, Lar. ; TLF, cit. Sartre, 1949 ; PR[67], Sartre.
1902 - «Quand t'as la gueule de bois.» P. Veber, Loute, I, iii - E.S.
homme (avoir son jeune -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, 1867, Delv. ; FEW (5, 94b ; rég.), GLLF, ø d ; absent TLF.
1835 - «PIERRE, accourant. Ah ! monsieur Charles, ah ! j'ai découvert le pot aux roses ; quatre bouteilles de champagne, dont trois vides, étaient cachées sous sa paillasse... [...] MACAIRE. Merci ! Un fils qui dit à son père : Allez vous coucher ! - C'est égal, je ne t'en veux pas... mais ça n'est pas bien... car tu es mon fils... CHARLES. Mais oui ! mais oui ! MACAIRE. Tu es mon sang, le plus pur de mon sang ! tu es mon tout ! - Ah ! j'ai mon fils ! - J'ai mon jeune homme ! PIERRE. Et il est soigné, j'espère, son jeune homme !» Saint-Amand, Antier, Lemaître, Robert Macaire, 277b (Impr. Didot) - P.E.
1853 - «CESARINE [...] Ah ! quel bonheur !... (Elle se lève vivement et jette en l'air aiguille et faux-col.) ANNIBAL, bas à Mégriot, observant Césarine. La petite malheureuse !... elle a son jeune homme !...» Guénée, Delacour, Thiboust, Une Femme qui se grise, 18 (Impr. Daix) - P.E.
1859 - «ERNEST. - Il me demande si je veux m'humecter. Je lui dis comme ça que j'ai mon casque 5. [Note :] 5 Avoir son casque, ou sa casquette, ou son jeune homme, ou son coup de gaz, être gris.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
av. 1861 - P. d'Anglemont, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 160 (R. anecdotique) - P.E.
1863 - «TOINETTE. On gobelotte, on a son plumet, son jeune homme !» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 32 (Dentu) - P.E.
homme (avoir son jeune -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - BEI, 1867, Delv. ; FEW (5, 94b ; rég.), GLLF, ø d ; absent TLF.
• avoir son petit jeune homme
Compl.FEW, GLLF (Nerval)
1852 - «Un individu en blouse, qui semblait avoir son petit jeune homme (être gris) [...]» Nerval, Les Nuits d'octobre, in Nerval, Oeuvres, 421 (Garnier) - P.E.
hérisson (avoir un - dans le ventre) loc. verb. US. ALIM. "fig. : être grand buveur" - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1627 - «J.B. Il est vray Mons. il est bon d'antidoter l'estomac de syrop vignolat contre le serein. P. Ho! quant à toy, tu as un herisson dans le ventre, s'il ne nage tousjours, il te pique.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 94 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
idée (n'avoir aucune -) loc. verb. INTELL. n'avoir aucune idée de : FEW (4, 534b), Pascal ; TLF, cit. Mme de Staël, 1817 ; GR[85], ø d.
1815 - «PANTIN [...] Mais c'est unique que cela me soit sorti de la tête... PINSON. Comment ? Vous n'avez aucune idée ? PANTIN. Aucune... mais ce qui s'appelle aucune...» [Désaugiers, Gentil, Brazier], Je fais mes farces, 18 (Barba) - P.E.
idées (ne plus avoir toutes ses -) loc. verb. rég. Nièvre et Ouest INTELL. "avoir l'esprit dérangé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1909 - «Philippe nous écrit que maman n'a plus toutes ses idées.» J. Renard, Journ., 1241 - FXT
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les tire-bouchons
1854 - «PLANTIN. Gourot, lui, sait son affaire, tandis que l'autre... PREMIER LIEUTENANT. La sait à moitié. C'est pas encore lui qui a inventé les tire-bouchons. PLANTIN. Ni les paratonnerres. Après ça, Gourot n'a pas besoin de ça.» H. Monnier, Les Bourgeois de Paris, 261 (Charpentier) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les télégraphes électriques
1855 - «CORNALINE. Vous comprenez bien, chère amie, que j'ai étudié mon marquis et que je le sais par coeur. Il n'a pas inventé les télégraphes électriques, et il absorbera tout ce que je voudrai lui faire avaler.» Cogniard frères et Bourdois, Le Monde-camelotte, 12a (Magasin théâtral) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé la poudre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - BEI, 17e ; FEW (4, 790a), GLLF, 1718, Acad. ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; L, ø d ; GR[85], cit. Anouilh ; DEL, ø d.
• ne pas avoir inventé les paratonnerres
1854 - «PLANTIN. Gourot, lui, sait son affaire, tandis que l'autre... PREMIER LIEUTENANT. La sait à moitié. C'est pas encore lui qui a inventé les tire-bouchons. PLANTIN. Ni les paratonnerres. Après ça, Gourot n'a pas besoin de ça.» H. Monnier, Les Bourgeois de Paris, 261 (Charpentier) - P.E.
inventer : ne pas avoir inventé le fil à couper le beurre loc. verb. non conv. INTELL. "fig." - DEL, BEI, 1867, Delv. ; Ls, cit., 1873 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1863 - «RABAT-JOIE. Jeune homme, - j'ai beaucoup connu... monsieur votre père... Il était grêlé, mais bon travailleur. - Quant à son intelligence..., je ne crois pas que ce soit lui qui ait inventé le fil à couper le beurre !... BELOEIL. C'était mon père !...» Siraudin et Blum, Mon-Joie fait peur, 16 (Dentu) - P.E.
joli coeur (faire le -) loc. verb. non conv. CARACT. - FEW (2, 1174a), 1863 ; L, ø d ; TLF, cit. Courteline, 1888 ; GLLF, cit. Mérimée ; DG, ø d ; DELF, 19e ; GR[85], cit. Léautaud.
1840 - «J'attends qui me plaît ! Faites le joli-coeur !» Burat de Gurgy et Gastaldy, Les Deux Filles de l'air, I, x - P.W.
1842 - «JOLI, IE. adj. [...] Joli coeur, se dit familièrement et subst. d'Un homme qui fait l'agréable, qui a de l'afféterie. Faire le joli coeur.» Complément Acad.aussi dans La Châtre, 1854 - TGLF
jusque-là (avoir - de qqch.) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : en avoir assez" - L, FEW (14, 73b), GLLF, 1676, Mme de Sév. ; TLF, cit. Daudet, 1868 ; PR[73], ø d.
1673 - «En un mot, j'ai déjà de Marseille et de votre absence jusque-là [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 26 janv., I, 601 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
larme (avoir la - à l'oeil) loc. verb. AFFECT. - GLLF, v. 1660, Bossuet ; L, cit. Bossuet ; R, cit. Daudet ; DELF, mil. 19e ; DG, Lex.[75], PR[77], TLF, ø d.
déb. 16e - «LE SOT. Il avoit beu par tel compas, / Qu'il avoit les larmes a l'ueil.» Farce du gaudisseur, in E. Droz, Le Recueil Trepperel, Les Sotties, 10 (Slatkine) - P.E.
1595 - «Qui vive, dirent les guetteurs ? Vivons tous, respondit Roger, la larme à l'oeil, et bons amis comme devant.» Nouv. des régions de la lune, in Satyre Menippée, 311 (Charpentier) - P.E.
1632 - «[Rhodes] est une ville où je n'osois pas promener librement à cause de la jalousie que les Turcs ont contre les chretiens qui ne peuvent voir ses belles et grandes fortifications qu'avec la larme à l'oeil.» F. de Gallaup-Chasteuil, let., in Les Correspondants de Peiresc, II, 333 (27) (Slatkine) - P.E.
1645 - «Jei différé de vous escrire pendans que vous auiés encores la larme à l'oeil mais l'espasse de deus mois ayant donné le loisir de penser quil ne faut point pleurer les bienheureus. Je m'imagine que vous serés retourné en vous mesme [...]» Poussin, Corresp., 323 (Schemit) - P.E.
1649 - «J'y reconnus la porte Scée, / De laquelle, la larme à l'oeil, / Je baisai les gonds et le seuil.» Scarron, Le Virgile travesti, 138 (Garnier) - P.E.
larmes (avoir des - dans la voix) loc. verb. VOIX - FEW (5, 119a), GLLF, v.1800 ; TLF, cit. Champfleury, 1853 ; GR[85], cit. Balzac ; DEL, ø d.
1801 - «[...] les amateurs prétendent y reconnaître le charme de mademoiselle Desgarcins, qui, suivant leur expression, plus bizarre qu'originale, avait des larmes dans la voix.» Geoffroy, Cours de litt. dramatique, VI, 258 (Blanchard) - P.E.
linge (avoir du -) loc. verb. non conv. ARGENT "être cossu" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1934 - «P. Avoir du linge, to be well off.» Mansion, Harrap's standard French and English dictionary, part. 1 (fr.-angl.) - R.R.
linge (avoir du -) loc. verb. non conv. TOILETTE "être bien vêtu" - GLLF, 19e ; TLF, DEL, GR[85], ø d.
Corr.DDL 28 (av. 1872, même texte) et compl. BEI (Larch.)
av. 1861 - «Et Bovarine ! qu'est-ce que c'est ? Ça a-t-il du linge ?» Lemercier de Neuville, in Larchey, Les Excentricités du langage fr., 165 (R. anecdotique) - P.E.
loup (avoir vu le -) loc. verb. non conv. CARACT. "avoir de l'expérience" - Hu, Ph. de Marnix ; FEW (5, 457b), GLLF, 1640, Oudin ; L, DG, TLF, Lex.[79], ø d.
• avoir vu courir le loup - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1799 - «MENU. Il s'entend avec l'aveugle, je te dis ; mais ils ne me feront pas. J'ai vu courir le loup. Comme ils feraient des moqueries de moi, si je leux lâchais la pièce en Jobar...» [Aude et Hapdé], Cadet Roussel misantrope et Manon repentante, 17 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
luna (avoir la -) loc. verb. d'apr. ital. CARACT. "être triste" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1839 - «A l'époque de ses malheurs il y avait déjà près d'une année que la duchesse avait fait une rencontre singulière : un jour qu'elle avait la luna, comme on dit dans le pays, elle était allée à l'improviste, sur le soir, à son château de Sacca, situé au delà de Colorno, sur la colline qui domine le Pô.» Stendhal, La Chartreuse de Parme, 346 (Garnier, 1962) - TGLF
lune (avoir l'air de tomber de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "avoir l'air étonné" - PR[72], Dorgelès ; absent TLF.
1904 - «Eh ! oui ! Tu n'es jamais à ce qu'on dit. Tu as l'air de tomber de la lune ! [...]» P. Berton et C. Simon, Zaza, II, viii - E.S.
main (avoir la - malheureuse) loc. verb. non conv. ÊTRE "être maladroit" - TLF, cit. Sand, 1845 ; L, GLLF, 1867 ; DEL, GR[85], ø d.
1781 - «M. POINTU [jouant aux dés]. Tope... dix. LEANDRE. Voilà un coup manqué. M. POINTU. Voilà vos quatre cents louis. Je vous en dois six à mon tour, & c'est à vous le dez. LEANDRE. J'ai la main malheureuse. Combien jouez-vous ? M. POINTU. Je prends ma revanche. Les mille.» [Beaunoir], Jérôme Pointu, 38 (Cailleau) - P.E.
1804 - «BRISQUET [...] J'ai la main malheureuse aujourd'hui ; j'ai déjà cassé un verre et trois assiettes [...]» Dumaniant et Servière, Brisquet et Jolicoeur, 20 (Cavanagh) - P.E.
1830 - «DEUXIEME CHIFFONNIER. L'affaire est sérieuse... / Que ne t'en charges-tu ? LA SENTINELLE. J'ai la main malheureuse... / Je crains de le manquer !» Carmouche, de Courcy, Dupeuty, Tristine, 19 (Riga) - P.E.
main (avoir la dernière -) loc. verb. ÉVÉN. "être achevé, fignolé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. mettre la dernière main à : GR[85], cit. Ronsard ; GLLF, 1668, La Fontaine ; L, cit. La Fontaine ; TLF, cit. Courier, 1808 ; DEL, ø d
1555 - «[...] ce livre que tu vois au jourd'huy sortir en la lumiere. Lequel n'ayant eu jamais la derniere main, ains semblable à un pauvre posthume, a pris naissance apres la mort de son pere [...]» Jodelle, Oeuvres complètes, I, 95 (Gallimard) - P.E.
main (donner un coup de -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - TLF, cit. Balzac, 1833 ; DELF, déb. 19e ; L, DG, ø d ; GLLF, Lex.[79], cit. Duhamel ; GR[85], ø d.
1801 - «CADET [...] la pièce nouvelle de Beuglan, les aventures de François ou les passions d'un coeur vicieux : tenez au vis-à-vis de ce morceau, Grébillon est de la S. Jean ; j'y ai donné un coup de main pour les vers.» Aude, Cadet Roussel aux Champs Elysées, 23 (Fages) - P.E.
Corr.FEW (2, 866a) (1808, D'Hautel)
1807 - «Coup de main. On appelle ainsi un travail de peu de durée, comme lorsqu'on se fait aider par des étrangers dans un moment de presse.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 245 (Slatkine) - P.E.
mal (avoir - à une patte) loc. verb. non conv. ARGENT "ne pas vouloir payer" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «[...] i s' font si ben payé eux, que ne baillont-i d' leur part ? - Ah ben oui, i z'ont tous mal à c'te patte là, si n' prenions que leurs gages, i z'i en auroit b...ment de reste.» Chronique de Paris, n° 51, 19 floréal an V, 2 - P.E.
malheureuse (avoir la main -) loc. verb. non conv. CARACT. "être maladroit" - TLF, cit. Sand, 1845 ; L, GLLF, 1867 ; DG, Lex.[79], DELF, GR[85], ø d.
• avoir la main périlleuse non conv. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1795 - «DUPONT. Eh bien ! qui est-ce qui ne casse pas ? Je me rappelle que j'avais la main périlleuse aussi, étant petit. Je ne touchais à rien sans le casser.» Dorvigny, Jocrisse changé de condition, 42-43 (Cailleau) - P.E.
manchette (coup de -) loc. nom. m. ESCRIME "coup de taille au poignet" - FEW (6/I, 209b), GLLF, TLF, DHR, 1840, Acad. Compl. ; RSp., ø d.
1820 - «Dans les régimens, les soldats qui se battent au sabre se donnent de ces coups qu'on nomme de manchette, qui peuvent détacher le poignet ou bien couper les tendons des muscles fléchisseurs [...].» Patissier, in Dictionnaire des sciences médicales, XLIII, 372 (Panckoucke) - P.E.
marché (avoir le - de) loc. verb. COMM. - FEW (6/II, 4a), Brantôme ; absent TLF.
1598 - «Mais on leur dict, que deux Janissaires auoyent deffendu aux mariniers de partir iusques à ce qu'ils eussent eu le marché de nous, qui vaut autant à dire, iusqu'à ce qu'on leur eust donné de l'argent.» J. de Villamont, Voy., livre 2, ch. 8, 283 - R.R.
marin (avoir le pied -) loc. verb. MAR. - FEW (6/I, 344b), GLLF, 1685, Fur. ; L, Saint-Simon ; DG, PR[73], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1673 - «Le pauvre Grignan n'a pour tout potage que le régiment des galères, qui a le pied marin, très-ignorant d'un siège. Il a beaucoup de noblesse avec de beaux justes-au-corps, qui ne fera que l'incommoder.» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Guitaut , 23 nov., I, 637 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
marteau (avoir un coup de -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fou" - GR[85], av. 1585, Ronsard ; TLF, 1587, Ronsard ; Hu, Ronsard.
Aux 18e et 19e - FEW (6/I, 309a), DFNC, 1835, Acad. ; E, av. 1840 ; L, ø d ; TLF, cit. Maupassant, 1880 ; DG, GLLF, ø d. 1796 - «BRUNO. Tians, qu'il est donc drole ! est-ce qu'il auroit un coup de marteau, c' pauv' cher homme ?» Pigault-Lebrun, Les Sabotiers, 28 (Huet) - P.E.
martel (avoir - en tête) loc. verb. AFFECT. - DDL 18, 1561, J. Grévin ; Hu, Pasquier ; FEW (6/I, 313a), 1607 ; L, cit. Th. Corn. ; DG, ø d ; TLF, cit. Benoit, 1919 ; DELF, ø d.
• avoir des martels en tête - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1867 - «Et vli ! Et vlan ! Tenez vous bien, gens de clubs, drôles de la Bourse, demoiselles de ballet et vous aussi, vieux catharreux de Cythère [...] Il a tant d'autres martels en tête, le dix neuvième siècle !» Ch. Bataille, in Le Charivari, 1er oct., [2] - J.Hé.
martel en tête (avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - DDL 18 (- le - en teste), 1561, Grévin ; FEW (6/I, 313a), 1607, Hulsius ; Hu, Pasquier ; L, Corn. ; BEI, 1690, Fur. ; TLF, cit. Benoît, 1919 ; DEL, ø d.
1559 - «Combien qu'il est aussi soigneux de ses affaires, bien qu'il aye aussi martel en teste pour ses affaires [...]» Térence, Heautontimorumenos, 71 (apud Theobaldum Paganum) - P.E.
martel en tête (avoir le -), martel en tête (avoir -) loc. verb. AFFECT. - FEW (6/I, 313a), 1607, Huls ; L, cit. Th. Corn. ; DG, ø d ; absent TLF.y - : Hu, Pasquier
1561 - «JULIEN. Avez-vous le martel en teste ? / Signor mio, sus, une aubade ! PANTHALEONE. Mais plustôt une bastonnade / A ce faquin qui fait du brave. JULIEN. Vous n'avez guères que la bave [...]» J. Grévin, Les Esbahis, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, V, i, 197 (Garnier) - P.E.
minute (avoir sa - de qqn) loc. verb. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1880 - «Chose inouïe ! Napoléon lui-même, ce grand choqueur d'opinion publique qui convenait à Sainte-Hélène d'avoir été renversé pour l'avoir choquée [...] eut sa minute de madame de Staël [...]» Barbey d'Aurevilly, Goethe et Diderot, vii (Dentu) - J.S.
moelle (avoir de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du "cran"" - FEW (6/I, 634a ; avoir moelle), 1878, Larch. ; DFNC (- dans les os), ø d ; absent TLF.
Formule d'approche : 1827 - «GERVAIS. Moi ! avec ma poigne et c't' outil-là, (il montre son marteau) je m' moquerais de toute la bande, vois-tu, j' les battrais tous comme du fer. L'HOTE. Ah ! j' sais ben qu'il y a d' la moëlle la dedans. GERVAIS. On le dit, et bonsoir, à dimanche.» Antier et Arago, Mandrin, 12 (Bezou) - P.E.
moelle (avoir de la -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir du "cran"" - FEW (6/I, 634a ; avoir moelle), 1878, Larch. ; DFNC (- dans les os), ø d ; absent TLF.
Compl.DArg. (s.v. moelleux, 1859)
1859 - «ERNEST. - Parce que t'es un gouapeur. Mais ceux qui préfèrent le sentiment à la gouape, c'est pas ça. On a de la moelle ou on n'en a pas. T'as jamais eu de moelle pour un décime.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 77 (M. Lévy) - P.E.
monde (avoir son passeport pour l'autre -) loc. verb. non conv. SANTÉ "mourir" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1777 - «[...] je présume quils auront bientôt leur passeport pour l'autre monde, sans que je m'y oppose...» [Marchand et Nougaret], Le Vuidangeur sensible, 2 (Bastien) - P.E.
moral (avoir le -) loc. verb. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.avoir bon moral : GLLF, PR[82], ø d
1917 - «Il [...] accomplit son service avec un entrain et une belle humeur qui enthousiasment le sergent Charles : - Ah ! vous l'avez, le moral, vous, Laurençot !» A. Erlande, in Mercure de France, numéro 452, 16 avr., 692 - P.E.
mouler un coup loc. verb. ARG. PRISONS RELAT. "duper" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1821 - «[...] faire croire un mensonge./ Il est le plus Capable pour mouler un Coup.» Ansiaume, Arg. du bagne de Brest, f°11 v°, § 289 - IGLF-Fr. mod., 12, 195.
moëlleux (avoir du -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (6/I, 640a), 1840, Acad. ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1836 - «Souplesse : cette danseuse a du moelleux dans les jambes.» Landais, Dict.
*1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
mâche (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "se dit d'un vin riche en tanin, ayant du corps, de la chair, et dont la consistance donne l'impression qu'on pourrait le mâcher" - GLLF, 1962, Lar. ; TLF, cit. Lar. des vins, 1979 ; DHR, 20e "avoir bon goût" : FEW (6/I, 455b ; Bourgogne), ø d
1816 - «Les vins du département de Saône-et-Loire et de l'arrondissement de Villefranche, département du Rhône, connus sous le nom de vins de Mâcon [...] ont une moelle plus épaisse et beaucoup moins délicate : sans être pâteux, ils ont ce qu'on appelle de la mâche [...].» A. Jullien, Topographie de tous les vignobles connus, 92 (L'auteur) - J.Hé.
mâche (avoir de la -) loc. verb. OENOL. "se dit d'un vin riche en tanin, ayant du corps, de la chair, et dont la consistance donne l'impression qu'on pourrait le mâcher" - GLLF, 1962, Lar. ; TLF, cit. Lar. des vins, 1979 ; DHR, 20e "avoir bon goût" : FEW (6/I, 455b ; Bourgogne), ø d
Au 20e : 1927 - «[Vin] qui a du corps. - qui a de la chair. - qui a de la mâche.» L. Forest, Monseigneur le vin. L'art de boire, 110 [liste de vocabulaire] (Établissements Nicolas) - M.C.
mâtin (avoir un plaisir de -) loc. verb. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «[...] elle a entendu, cour du grand-maître, trois soldats du régiment de Flandre dire : Ah ! voilà les Parisiens qui arrivent, nous aurons un plaisir de mâtin [...]» Déposition de Claudine Normand, 19 déc., in Procédure criminelle, instruite au Châtelet de Paris , 46 (Baudouin) - P.E.
1789 - «[...] ces soldats en voyant arriver les femmes de Paris, dirent : "Nous allons avoir un plaisir de mâtin" [...]» Déposition de Pierre Beche, 23 déc., in Procédure criminelle, instruite au Châtelet de Paris , 57 (Baudouin) - P.E.
nez (avoir le - sale) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - DEL, cit. Barbusse, 1917 ; FEW (7, 31b), 1920, Bauche ; GR[85], DArg., ø d ; absent TLF.
1897 - «IVRESSE. [...] Etre ivre, avoir le nez [...] sale.» J. Lermina et H. Lévêque, Dict., 85 (Bibl. Chacornac) - Ch.Be.
av. 1907 - «LE CHANTEUR DES RUES. - Do, mi, sol, do !... Sol ! sol ! sol !... Do, mi, sol, do ! (Bas) Vieille saleté, qui dit que je suis saoul. LA FEMME, bas. -Dis donc, tu sais, saleté toi-même ! L'HOMME, même jeu. - Vrai, faut que tu en aies, du culot, pour aller dire que j'ai le nez sale ! [...].» Courteline, in H. France, Dict. de la langue verte, 257 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
non-avoir n.m. DR. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1800 - «Celui qui hérite par bénéfice d'inventaire court les chances de l'avoir et du non-avoir [...]» Cousin Jacques, Dict. néol. , (s.v. bénéfice d'inventaire) (Moutardier) - LTP
oeil (au premier coup d'-) loc. adv. PERCEP. "par un regard rapide" - GLLF, TLF, GR[85] (du -), ø d.
"/sens propre/" 1731 - «Concevez, s'il se peut, ma joie et mon étonnement : au premier coup d'oeil je reconnus dans la plus jeune la maitresse de mon coeur.» Abbé Prévost, Le Philosophe anglois, t. 1-3, 364 - FXT
oeil (au premier coup d'-) loc. adv. PERCEP. "par un regard rapide" - GLLF, TLF, GR[85] (du -), ø d.
ÉVÉN. "/sens fig./" 1760-63 - «ARLEQUIN. Ohi ! z'il y a bien des choses dans le monde dont z'au 1er coup d'oeuil l'Entrée parroit diablement difficile et qui en les aprofondissant un peu prouvent tout le contraire je ne me rebute point z'aisaiment, moi [...].» P.-A. de Beaumarchais, Parades, Les Bottes de sept lieues, 76 (SEDES, 1977) - P.E.
oeil (avoir de l'-) loc. verb. non conv. VALEUR "avoir un bon aspect" - TLF, cit. Goncourt, 1867.
1861 - «La chose a de l'oeil. C'est léger, mais c'est trop léger. A. Scholl.» Larchey, Les Excentricités du langage - IGLF
*1902 - «Là ! c'est terminé : ça a de l'oeil !» P. Veber, Loute, III, i - E.S.
*1907 - «Avoir un bon aspect, se bien présenter. Se dit en parlant d'une chose. 'Cette robe a de l'oeil'.» H. France, Dict. - IGLF
oeil (avoir l'- sur qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - L, DEL, Montaigne ; Gc, Amyot ; GR[85], Mol. ; TLF, ø d Commynes, in FEW (7, 312b) et GLLF, correspond à avoir l'oeil ; cf. Littré
1521 - «Non pas que le très-doulx espoux n'ait tousjours l'oeil sur elle (aultrement mal luy seroit ; car à chacun peché fust ruynée en enfer, et ne tient que à un fillet de grace).» G. Briçonnet et Marguerite d'Angoulême, Corresp., I, 54 (Droz) - P.E.
1531 - «[...] enjoignons aux officiers des lieux où il y a marchez, se prendre garde et avoir l'oeil sur lesdits vendeurs et acheteurs, à ce que nostredite ordonnance soit gardée et observée, et les infracteurs d'icelle punis comme dessus.» Déclaration, in Recueil gén. des anciennes lois fr., XII, 356 (Plon) - P.E.
oeil (avoir un - à la cave et l'autre au grenier) loc. verb. non conv. SANTÉ "être atteint de strabisme divergent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «[...] je vois la fille. Sous le rapport de l'embonpoint et de la couleur, elle ne laisse rien à désirer. Pour la figure, l'avantage est qu'il ne lui faudra pas de fard pour avoir la peau rouge comme du sang de mouton et que, pour la surveillance des domestiques, elle aura un oeil à la cave et l'autre au grenier.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 124 (Seghers) - P.R.
oeil : avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. SANTÉ - L, ø d ne pas avoir les yeux dans sa poche : DG, GLLF, GR[85], 1893 ; DELF, TLF (cit.), 1912, Claudel ; Lex.[79], cit. Bernanos
1809 - «Est-ce que tu as les yeux dans ta poche, avec ta voiture ?... Veux-tu bien te ranger de mon chemin, donc ?» La Savonade, in Les Méditations d'un hussard, 18-19 (Delacour et Levallois) - P.E.
oeil : avoir les yeux en sautoir loc. verb. SANTÉ "loucher" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1748-49 - «[...] avoir les yeux en Sautoir : etre louche.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 121 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
oeil : avoir les yeux plus grands que le ventre loc. verb. CARACT. "fig. : voir trop grand" - TLF, 1580, Mont. ; L, ø d ; FEW (7, 312a), GLLF, 1878, Acad. ; DELF, cit. Flaubert ; PR[77], ø d.
*1604 - «Nous auons les yeux plus grands que le ventre, nous n'auons pas trente ans de vie, et nous pensons bastir vne fortune de mille.» V. d'Audiguier, La Philosophie soldade, 161-2 (Du Bray) - P.E.
oeil : ne pas avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. PERCEP. "fig." - TLF, 1859, Labiche ; GLLF, GR[85], 1893, Dict. gén. ; BEI, fin 19e ; DEL, 1912, Claudel.
• ne pas mettre ses yeux dans sa poche - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1842 - «Ah ! bien dit l'aubergiste, il était temps que Moreau fît son beurre. Oui, car une fois les maîtres là, dit Léger, ils ne mettent pas leurs yeux dans leurs poches.» Balzac, Un Début dans la vie, 94 (Droz) - P.E.
oreilles (avoir les - battues de qqch.) loc. verb. non conv. AFFECT. - GLLF, 1690, Fur. ; absent TLF.
1588 - «Mais en fin ceste femme Angloise, de longue main nourrie au sang, se faschant d'avoir tous les jours les oreilles battües des faulses peurs que ses bons conseillers luy faisoient, se laissa aisément vaincre à leur prieres [...]» G. Du Vair, Actions et traictez oratoires, 17 (Cornély) - P.E.
1684 - «Ils nous battent les oreilles de leurs discours [...] I'ay les oreilles battües de ces discours [...]» Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat, 127 (Chouët) - P.E.
oublier : avoir oublié d'être bête loc. verb. non conv. INTELL. - FEW (7, 272a), 1868 ; L, GR[85], ø d ; absent TLF.
av. 1848 - «Que diable ! dit M. Pinchonnelle alléché, chacun son tour. Je veux acheter aussi, moi. - Je vous crois bien, reprend un des acheteurs, vous avez oublié d'être bête.» E. Ourliac, Proverbes et scènes bourgeoises, 296 (M. Lévy) - P.E.
panique (avoir la -) loc. verb. non conv. AFFECT. panique : BW5, 1834 ; FEW (7, 543b), PR[73], 1835, Acad. ; ND3, 1836, Landais ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1828 - «[...] je me sentis frapper sur l'épaule : ma première pensée fut de fuir, sans me retourner... mais un embarras de voiture barrait le passage ; j'attendis l'événement, et d'un coup d'oeil, je reconnus que j'avais eu la panique.» Vidocq, Mém. de Vidocq, I, 299 (Tenon) - Fr. mod., 41, 297.
par-coeur n.m. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1967 - «On s'exerçait hier encore à des suites infinies de phrases, on apprenait des propos pesants comme des chasubles, on pliait sous une sorte de par-coeur.» Aragon, Blanche ou l'oubli, 135 (Gallimard, Folio) - K.G.
part (un coup de pied quelque -) loc. nom. m. non conv. ACT. OBJET "par euphémisme, au derrière" - TLF, cit. Sardou, 1872 ; R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1816 - «J' suis né paillasse, et mon papa, / Pour m' lancer sur la place, / D'un coup d' pied queuqu'part m'attrappa, / Et m' dit : Saute, paillasse !» Béranger, Paillasse [datée déc. 1816], in Béranger, Chansons, II, 34 (Chez les marchands de nouveautés) - P.E.
peau (n'avoir que la - et les os) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : être très maigre" - DEL, BEI, 12e (?) ; DDL 30, 1617, R. Le Maistre ; L (cit.), FEW (7, 427b), GLLF (cit.), 1668, Racine ; GR[85], TLF, ø d.
1531 - «Curiosus agnus, Vng agneau qui est fort maigre, qui na que la peau & les os.» R. Estienne, Dictionarium, 175 r° - P.E.
peau (n'avoir que la - sur les os) loc. verb. SANTÉ - DELF, 12e (?) ; L (cit.), DG (cit.), FEW (7, 427b), GLLF (cit.), 1668, Racine ; Lex.[79], GR[85], TLF, ø d.
1617 - «Vn Enfant de sept ans (disions nous) si delicate, qui n'a que la peau sur les os, et ses veines des filets : la saigner pour vn mal de trois iours, sans fieure, et sans douleur !» R. Le Maistre, La Santé du prince, 16 (s.l.) - P.E.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
1561 - «Il peut bien aduenir, & est le plus souuent, que c'est à cause de la crainte, comme i'ay experimenté de plusieurs : qui apres l'operation me disoyent qu'ils auoyent eu plus de peur, que de mal.» P. Franco, Traité des hernies, 246 (Cercle du livre précieux) - P.E.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - DDL 34, 1561, P. Franco ; FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; BEI, DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
Formule d'approche : 1606 - «En courant, il bronche dans ung trou entre deux quarreaux. [...] Pleure plus de la peur que du mal [...].» J. Héroard, Journ., 1, 1050 (Fayard) - P.R.
peur (avoir plus de - que de mal) loc. verb. AFFECT. ÉVÉN. "sortir d'une situation dangereuse sans grand dommage" - FEW (8, 86b), GLLF, 1788, Féraud ; BEI, DEL, fin 18e ; TLF, cit. Libération, 1985 ; GR[85], ø d.
Add.DDL 34 (1561, P. Franco)
*1608 - «Il veult saulter par dessus ung guachis, il glisse et y tumbe de costé : eust plus de peur que de mal.» J. Héroard, Journ., 1, 1484 (Fayard) - P.R.
pied (avoir le - fin) loc. verb. non conv. PERCEP. SANTÉ "sentir des pieds" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1657-59 - «Or M. de Bassompierre avoit le piéfin.» Tallemant des Réaux, Historiettes, I, 26 (Gallimard, 1960) - F.N.
pied (avoir toujours un - en l'air) loc. verb. DÉPLAC. - TLF (toujours le pié en l'air), 1548, Du Fail ; FEW (8, 296a), GLLF, 1685, Fur. ; L, Dancourt ; DG, ø d.
1680 - «Ainsi, ma fille, il faudra prendre une résolution sage, et n'être plus ici un pied en l'air, comme vous êtes toujours [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 17 janv., II, 566 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
pied à l'étrier (avoir le -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. - FEW (17, 253a), 1685, Fur. ; TLF, cit. Sainte-Beuve, 1842 ; L, DG, PR[67], ø d.
1678 - «[...] dépêchez-vous de me donner vos ordres, car ce qui s'appelle un pied à l'étrier c'est ce que j'ai.» Mme de Grignan, let. à M. de Grignan, 20 mai, in Let. de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, V, 443 (Hachette, 1862) - F.N.
pieds nickelés (avoir les -) loc. verb. non conv. ACTION - FEW (16, 600a), PR[67], ND2, 1912.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1898 - «- Et il se dessèche d'amour pour toi ! - J'ai les pieds nickelés.» G. de Téramond, La Petite Zaza, I, i - B.T.
pinceau (avoir un coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1823 - «BEAUSOLEIL. [...] heureusement que le vent n'est pas fort pour le quart d'heure, et que je suis là pour te soutenir... dis donc, père Leflanc, il me semble que tu as un p'tit coup de pinceau aussi, toi.» Francis, Dartois, Gabriel, L'Enfant de Paris, 31 (Huet) - P.E.
pinceau (coup de -) loc. nom. m. ACT. OBJET "coup de pied" - FEW (8, 188a), 1878, Larchey.pinceau : FEW, 1867, Delv. ; R, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1800 - «DUBUIS. Oui, mais je repêche mon homme au coin de la rue de l'Arbalette, et je lui lâche un coup de pinceau sur les embochoirs, qui l'a mis au grabat pour six semaines.» Gouffé et Duval, Cri-Cri, 18 (Barba) - P.E.
*1803 - «ST-FIRMIN. Avec cinq ou six coups de pinceau, je me charge de t'arranger la figure.» Gouffé, Duval, Tournay, M. Seringa, 17 (Cavanagh) - P.E.
Corr.GLLF, Lex.[75], PR[77], DFNC (1859 ; pinceau, d'ap. E) et compl. E (1859 ; détacher un coup de pinceau)
*1859 - «Je dis : 'Ca va cesser, n'est-ce pas ?' et je lui détache un coup de pinceau sur la giberne (4). [Note] (4) Un coup de pied au ...» Monselet, Le Musée secret de Paris, 81 (M. Lévy) - P.E.
pinçons (avoir les doigts à -) loc. verb. rég. Ardennes PERCEP. "avoir l'onglée" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1933 - «D'abord il fait tellement froid que j'ai les doigts à pinçons et les jambes gourdes comme si j'étais affligé (1) [en note (1) Infirme]. Je ne saurais remuer ni pied ni patte.» Ch. Braibant, Le Roi dort, 203 (Denoël et Steele) - J.C.
piques (avoir passé par les -) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : avoir fait l'expérience" - FEW (7, 707b), v.1550 ; L, Hu, 16e, Tahureau ; BEI, 1690, Fur. ; absent TLF.
1547 - «Vous en parlez à ce que ie voy, comme experimenté (mon Compere) dist Anselme, & croy que vous auez passé par les piques.» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 48 (Lemerre) - P.E.
planche (avoir de la -) loc. verb. arg. ARG. THÉÂTRE THÉÂTRE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1838 - «Nous ne sommes pas de ceux qui admirent exclusivement [...] cette habileté matérielle que l'on appelle avoir de la planche, en argot dramatique [...]» Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique en France, 1, 100 - P.W.
plate (avoir la bourse -) loc. verb. ARGENT "ne pas avoir d'argent" - FEW (9, 44b), GLLF, TLF, DHR, 1611, Cotgr.
Formule d'approche : 1529 - «Tant du souper comme de la disnée, / Faisons tout ung, jeunant sans fiction, / Non pas par gloire ne par devotion, / Ains par la crainte que avons de Plate Bource [...].» E. de Beaulieu, Les Divers rapportz, 345 (Genève, Droz, 1964) - P.E.
platine (faire un coup de -) n.f. non conv. EXPRESS. "bavarder" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.- FEW (9, 50a), GLLF, TLF, 1808, D'Hautel ; L, DG, PR[73], ø d.
1833 - «Tu n'étais donc pas là, quand il a fait un coup d'platine avec l'équipage ? 'Enfants ! qu'il a dit, l'pavillon d'Henri IV a-t-été blasphémé et molesté, et j'compte sur vous pour aller le laver dans le sang des Barbaresses !'» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 3, 224 - R.R.
plein le dos (en avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Flaubert, 1872 ; FEW (9, 60b), GLLF, 1888, Villatte ; L, DG, PR[73], ø d.
Add.DDL
*av. 1842 - «/le duc de Montebello/ sollicité un jour par un de ses amis de faire une simple démarche pour obtenir certaine décoration étrangère, lui répondit [...] 'Une croix ! une croix ! merci, j'en ai plein le dos !' [...]» Fortunatus [F. Mesuré], Le Rivarol de 1842, 134 (Bureau du Feuilleton mensuel) - P.E.
plein le dos (en avoir -) loc. verb. non conv. AFFECT. - DDL 12, av. 1842 ; L, ø d ; DELF, TLF, cit. Flaubert, 1872 ; FEW (9, 60b), GLLF, 1888, Villatte ; DG, ø d ; R, cit. Courteline ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1809 - «ça fait pitié / Des muscadins de cette sorte. / J' en ons plein l' dos, le diable emporte / Avec son patois saugrenu....» Les Méditations d'un hussard, La Savonade, 14 (Delacour et Levallois) - P.E.
1814 - «NIGAUDIN. [...] On n'a jamais, dieu m' pardonne, / Porté d' semblables fardeaux, [...] J' peux m' vanter qu' la charge est bonne, / Et que j' en avons plein l' dos.» Désaugiers et Brazier, Le Boulevard Saint-Martin, 6 (Barba) - P.E.
1816 - «[...] v'là que, sans cornette et sans guimpe, / Ma princesse, chère aux badauds, / Sans que j' l'en pri', sur moi grimpe, / Et je dis que j' en ai plein l' dos.» Le Chansonnier de la mère Radis, 12 (Locard et Davi) - P.E.
1827 - «Allons, Suzon, je t'nons dimanche, / Ouvre tes yeux et tes rideaux ; / Quand j'ons six grands jours scié la planche, / Tu sais qu' j' ai d' la maison plein l' dos. / Il faut que j' sortions d'un' barrière... / Débarbouill' vite ton garçon...» Désaugiers, Le Menuisier Simon, in Désaugiers, Chansons et poésies diverses, IV, 26 (Ladvocat) - P.E.
av. 1831 - «L' secrétair' se lève en héros, / Apostrophe le chef d'ordre : / Va-t'en, de toi l'on a plein l' dos : / T'es un chef de désordre.» P.E. Debraux, Chansons complètes, II, 165 - P.E.
1831 - «[...] pour moi, voyez-vous, en fait d'émeute j' en ai plein le dos.» [Le Coq gaulois], numéro 4, 3 - P.E.
pliés (avoir des -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (9, 68b ; faire des pliés), 1835, Acad. ; PR[67], ND2, déb. 19e ; TLF (faire ses -), cit. Balzac, 1846 ; L, DG, ø d.
1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
plumes (avoir des -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : gagner qqch." - ø t. lex. réf. ; absent TLF. de qqn : FEW (8, 84a), 1690, Fur. ; L, ø d.
1595 - «[...] sa cour de parlement [...] a confisqué toutes nos possessions et biens, dont ceux de l'université de Paris esperent en avoir des plumes.» Nouv. des régions de la lune, in Satyre Ménippée, 298-9 (Charpentier) - P.E.
poignard (tourner à qqn le - dans le coeur) loc. verb. RELAT. "fig." - GLLF, 1736, Volt. ; FEW (8, 512b), L, Volt. ; absent TLF.
1671 - «[...] si quelqu'un m'eût tourné un poignard dans le coeur, il ne m'auroit pas plus mortellement blessée que je l'étois de cette pensée.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 15 avr., I, 258 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
poil (avoir du - au menton) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être adulte" - TLF, cit. Adam, 1902 ; R, PR[77], ø d.
1650 - «L'AMOUR [...] Avec ce superbe Hocqueton, / Vous seriez plus méchant qu'Achille, / Si vous aviez une jambe de bille, / Un bras de fer, et du poil au menton. / APOLLON. Voyez un peu cette chenille !» Dassoucy, Les Amours d'Apollon et de Daphné, 80 (Droz-Minard) - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
1790 - «Or, celui qui appelle la nation une bougresse, une voleuse, à coup sûr vous fout un soufflet, et j'espère qu'on a des bayonnettes et du poil !» [Lemaire], 1e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 4 - P.E.
1792 - «[...] et puis d'ailleurs, s'il n'est pas content, et qu'il ait du poil, on sçait que je ne boude pas, et que le père Duchêne donne encore à choisir depuis le camion, jusqu'à la pièce de quarante huit.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Billet doux du père Duchesne, 2 - P.E.
1793 - «[...] ce sont les administrateurs du district d'Arras, Pas-de-Calais, qui vont faire la chasse aux aristocrates, aux enragés-modérés, aux nobles perfides, aux prêtres scélérats. Aussi ils sont conduits par des administrateurs et un juge de paix : ils ont du poil ceux-là, ah dame.» Le Rougyff, n° 19, 223ème jour de l'égalité, 2a - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
• avoir du poil aux dents - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Mais foutre, marchez-y droit comme ma pipe, autrement les paysans vous foutront sur les oreilles. Ils ont du poil aux dents, et ils se souviennent du foutu temps passé [...]» [Lemaire], Le Trou du cul du père Duchesne, 3-4 (Impr. de Chalon) - P.E.
poil (avoir du -) loc. verb. non conv. CARACT. "être fort" - GLLF, 1875, Lar. ; TLF, cit. 1878-79.
• avoir du poil aux yeux - GLLF, DELF, GR[85], 1842, E. Sue ; FEW (8, 511b), v.1850 ; TLF, cit. Courteline, 1893.
1790 - «C'est un bougre qui a du poil aux yeux que l'ami BENAVENT...» Jean Bart, n° 76, 3 - P.E.
1792 - «Nos braves volontaires leur ont prouvé qu'ils ont du poil aux yeux [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 172, 7 (EDHIS) - P.E.
1838 - «S'il y avait eu là un seul homme de tête et qui eût eu du poil aux yeux, je ne t'écrirais pas aujourd'hui, et pas un homme de ma troupe ne boirait la goutte à l'avenir.» A. de Saint-Arnaud, Let., I, 173 (M. Lévy) - P.E.
pointe (avoir une/sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être un peu ivre" - DArg., BEI, 1867, Delv. ; TLF, DEL, cit. Zola, 1877 ; FEW (9, 576b), 1890-1900, Dict. gén.
1853 - «MEGRIOT, se levant. Je vas te dire... je ne déteste pas une femme qui a une pointe... j'en ai connu une, qui, lorsqu'elle était dans cet état-là, fesait la cabriole...» Guénée, Delacour, Thiboust, Une Femme qui se grise, 21 (Impr. Daix) - P.E.
pointes (avoir des -) loc. verb. CHORÉGR. - FEW (9, 574b), TLF, 1842, Acad. Compl. ; L, ø d.
1840 - «A-t-elle des pointes ? hé ? ... a-t-elle du moelleux ? a-t-elle des pliés !» Rochefort et Carmouche, La Mère Saint-Martin, x, in Répertoire dram., IV (Henriot-Beck) - T.W.
pompe (avoir la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "être fatigué" - ø t. lex. réf. ; absent TLFcoup de pompe : TLF, PR[73] (avoir le -), 1922, d'apr. Esnault.
1909 - L'Auto, 7 juill. - Lapaille, 36.
porte (n'avoir jamais passé par une - [avec une somme d'argent]) loc. verb. non conv. ARGENT "ne pas posséder une telle somme d'argent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
v. 1624 - «CAPITAINE [...] Assûre toy, vilain de quatre races, que ta desobéissance te couste un habit de dix pistoles. GALAFFRE. Vous et elles ne passates jamais par une porte.» Les Ramonneurs, 64 (Ed. A. Gill, Didier, STFM) - P.E.
1633 - «ALAIGRE. Je crois que dix escus et luy ne passèrent jamais par une porte.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 218a (Laplace, Sanchez) - P.E.
1811 - «RAMPONEAU. Excuse ma surprise ; mais cinquante louis et Taconnet, ne passent pas souvent par la même porte.» Martainville, Taconnet, 33 (Barba) - P.E.
porte-pipes (ne pas avoir inventé les -) loc. verb. plais. CARACT. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1875 - « - Pas un mauvais garçon, mais un rapiat fini ! Ensuite, vous avez pu voir vous-même, Fanny, qu'il n'a pas inventé les porte-pipes. - Et ... après.» Le Journ. amusant, 29 mai, 4b - G.S.
potins (avoir ses -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1859 - «[...] c'est pour me consoler. De quoi ! on a ses potins [3] comme tout le monde. [Note] : [3] Embarras.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 78 (M. Lévy) - P.E.
1861 - «POTAS, TINS : Embarras, méchants commérages.» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 218 (R. anecdotique) - P.E.
pouce (donner le coup de -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET "fig. : étrangler" - TLF, 1847, Balzac ; BEI, 1872 ; FEW (9, 132b), 1874, Lar. ; GR[85], cit. Hugo - un coup de pouce : FEW, 1869 ; L, DEL, ø d
1783 - «JAVOTTE [...] (A Lucas.) Parfide ! Va, tu ne m'es pus rien. (Elle jette le Bouquet.) Tiens, v'là ce Bouquet que tu me présentais d'eune main, tandis que de l'autre tu me donnais le coup de pouce.» Guillemain, Les Cent écus, 25 (Cailleau) - P.E.
prise (avoir - sur qqn) loc. verb. RELAT. "se quereller avec" - FEW (9, 345b), 1613, Régnier ; GLLF, TLF, DHR, 1632, Corn.
1606 - «Harlequin repartit, Ie ne veux pas laisser passer ceste là, & vous ne prouuerez point par moy, qu'on ait iamais eu aucune prise sur eux.» [C. de Plaix], Le Passe-par-tout des pères jésuites, 168 (2e éd., s. l., 1607) - P.E.
puce (avoir la - à l'oreille) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être inquiet, désemparé" - FEW (9, 523a), GLLF, GR[85], BEI, 1640, Oudin ; TLF, 1642, Oudin ; DEL, 17e.
1593 - «Le Roy, qui n'inclinoit pas en cet endroit, qui avoit la puce à l'oreille pour n'estre pas venu à bout de son desseing, fust aysément desgouté de cette entreprise [...]» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 104 (Droz) - P.E.
punaise (avoir une - dans le bois de lit) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
pâtée (y avoir grasse -) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1872 - «[...] mais, pour le cas où, contre toute probabilité, toi ou quelqu'un de ton entourage, voudriez vous occuper là-bas d'affaire humaine, et qu'en tout, vous pourriez mettre au service de cette affaire 2 000 ou 2 500 frs, il y aurait grasse pâtée, pour plusieurs [...] dans deux mois.»Prunget, let. à Vallès, 27 mai, 20 (Delfau) - J.Q.
quatre heures (coup de -) loc. nom. m. non conv. TEMPS - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1879 - «Mais comment voulez-vous que ceux qui suent d'ahan des douze ou treize heures par jour, s'interrompant à peine pour souffler un brin et humer 'le coup de quatre heures' prennent le loisir de lire quatre feuilles, si bien remplies que vous les supposiez ?»E. Gautier, let. à Vallès, 21 juill., 252 (Delfau) - J.Q.
quelque part (avoir qqn -) loc. verb. non conv. RELAT. "mépriser, être ennuyé par" - FEW (7, 671a), 1862, Larch. ; BEI, mil.19e ; DFNC, cit. Zola [1877] ; TLF, cit. Courteline, 1891.
av. 1861 - «'Pour ce qui est de la rousse et du guet, je les ai queuqu' part.' - CABASSOL. Avoir quelque part (Etre ennuyé au suprême degré) est ici un synonyme violent d'en avoir plein le dos. Seulement cela se prolonge un peu plus bas.» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 224 (R. anecdotique) - P.E.
queue (avoir deux trous sous la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
• avoir deux pertuis sous la queue - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «LOYS. Si est-ce que les dames ont beaucoup de finesse, et n'y a au monde malice par dessus celle de la femme. Il se faut garder du devant d'un toreau, du derrière d'une mulle et de tous costez d'une femme. Puis fiez-vous à qui a deux pertuis sous la queuë !» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 283 (Jannet) - P.E.
queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - GLLF, DELF, 1835, Gautier ; TLF, cit. Baudelaire, 1867 ; L, ø d sans queue ni tête : GR[85] (cit.), TLF, 1835, Gautier ; Lex.[79], ø d
1813 - «JASMIN. Hé bien, voilà de ces mariages qui n'ont ni queue, ni tête, et qu'on devrait défendre.» Désaugiers et Gentil, Le Petit enfant prodigue, 4 (Barba) - P.E.
queue (n'avoir ni - ni tête) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - DDL 32, 1813, Désaugiers et Gentil ; GLLF, DEL, TLF, BEI (sans - ni -), 1835, Gautier ; L, ø d.
• n'avoir ni pieds ni têtes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1777 - «Dans ce déluge de rapsodies, la Capitale se trouva inondée de projets, qui n'avoient ni pieds ni têtes, & qui, vraie maladie épidémique, se répandirent dans les Provinces [...]» [Godard d'Aucour], L'Académie militaire, Les Héros subalternes, II, 204 (Amsterdam) - P.E.
quitte (avoir plus de - à) loc. verb. ÉVÉN. - FEW (2, 1473a ; Saintonge), ø d ; absent TLF.
1930 - «On a plus de quitte à la laisser faire = on a plus d'avantage à ..., plus d'acquêt de (vieilli)...» Glossaire du parler français au Canada (Les Presses de l'Université Laval, 1968) - TLFQ
race (avoir de la -) loc. verb. CARACT. "distingué" - TLF, ø d.
1836 - «Si elle avait eu de la race, peut-être eussé-je essayé, mais elle est incorrigiblement bourgeoise.»Barbey d'Aurevilly, Premier memorandum, Samedy [sic], 20 août, 10 (3e éd.) - A.R.-J.De.
1932-35 - Acad., Dict., in Mots et dict.
raquette (coup de -) loc. nom. m. TRANSP. - PR[67], 1927 ; absent TLF.
1906 - «Le mérite de cette nouvelle élue tient surtout à ce que, dans les passages des cassis [...] le coup de raquette est évité aux voyageurs d'arrière (on désigne par là le choc, comparable à celui que donne une raquette à un volant, que subit la banquette d'arrière lorsque les ressorts, s'étant affaissés dans l'obstacle, se détendent ensuite brusquement).» L'Illustration, 15 déc., 407b - W.R.
rat (avoir un - dans la contrebasse) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - GR[85], cit. Fallet, 1977 ; absent TLF.avoir des rats dans la tête : FEW (10, 125a), TLF, 1798-1878, Acad. ; DEL, ø d
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
reconnaissance (avoir la - du ventre) loc. verb. non conv. RELAT. "être reconnaissant envers qui a nourri, a apporté son assistance matérielle" - BEI, 19e ; TLF, cit. Breton, 1928 [évoqué par DEL] ; GLLF, DHR, 20e.
• avoir la reconnaissance du polichinelle - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1895 - «- [...] Et puis... pour ce que ça nous rapporte ! - Le fait est ! - Ces gens n'ont même pas la reconnaissance du polichinelle...» A. Allais, Deux et deux font cinq, 459 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
revenir : avoir un goût de revenez-y loc. verb. non conv. US. ALIM. - GLLF, 1893, Dict. gén. ; BEI, déb.19e ; FEW (10, 353b), TLF, DEL, GR[85], ø d.
1835 - «AUGUSTINE, qui s'est délectée à boire. Il est gentil votre vin, monsieur Théodore, il est bien doux. THEODORE. Ma foi... mon verre a filé au galop sans dire gare. (Il tend son verre.) HIPPOLYTE. Eh bien ! redoublons... AUGUSTINE, tendant le sien. Par la même occasion. HIPPOLYTE. Il paraît qu'il a un petit goût de revenez-y.» Rougemont et de Courville, Mon ami Polyte, 9b (Magasin théâtral) - P.E.
rien pour rien (n'avoir -) loc. verb. non conv. ARGENT - R, PR[77], ø d ; absent TLF.
Add.DDL :
*1816 - «Comme nous n'avions pas d'argent, il nous fallut aviser aux moyens de nous en procurer, afin de pouvoir vivre, car à Paris, comme ailleurs, l'on n'a rien pour rien.» Hist. et aventures de Cadet l'Argoté, 5 (Sétier) - P.E.
rien pour rien (n'avoir -) loc. verb. non conv. ARGENT - DDL 19, 1816 [repris in GR] ; absent TLF.
1782 - «NICODEME [...] Oui, c'est le pus court. Ça me coûtera quelque chose ; mais on n'a rien pour rien.» [Guillemain], Le Faux talisman, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 109 (A Londres) - P.E.
route (avoir qqch. en -) loc. verb. non conv. ACTION - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1876 - «Je dois terminer le siège de Paris pour le 2e vol. de la troisième invasion et je n'ai guère que le temps nécessaire ; [...] ensuite j'ai en route, mais ne sachant si je le ferai vraiement, la Soupe aux capucins que nous avons vue ensemble.»A. Lançon, let. à Vallès, 10 déc., 97 (Delfau) - J.Q.
répondant (avoir du -) loc. verb. non conv. CORPS "[d'une femme] être bien en chair" - DArg., 1960, Simonin ; absent TLF.
1936 - «Elle avait du répondant, un poitrail d'athlète, elle m'aurait retourné comme une crêpe si j'étais devenu très méchant !» Céline, Mort à crédit, 261 (Gallimard) - FXT
1951 - «- Lulu ! ... Ce qu'elle peut être bath, avec ses cheveux rouquins et ses mirettes vertes... Sans parler de tout ce qu'elle a comme répondant, par devant et par derrière...» M. Grancher, Douze souris et un Auvergnat, 168 (Lyon, éd. Vinay) - P.R.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. AFFECT. "être sensible à l'injure" - FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, ø d "avoir du courage" : R, Lex.[79], PR[82], TLF, ø d
• avoir du sang dans le coeur - absent TLF.
1574 - «Que s'il nous reste encor' quelque masle vigueur, / Si nous avons encor' quelque sang dans le coeur [...]» Garnier, Cornélie, III, vers 813-4 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 36.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - DELF, fin 18e (?) ; FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, Lex.[79], GR[85], TLF, ø d.
1803 - «PISTACHE [...] Mais avant je t'appelle / En combat singulier. / As-tu du sang dans les veines ? BOUT-RIME. Oui, du collier je suis franc. PISTACHE. Je vais te percer le flanc / Pour tes étrennes.» Francis et Désaugiers, M. Pistache, 22 (Cavanagh) - P.E.
sang (avoir le - qui bout dans les veines) loc. verb. AFFECT. - DG (le sang bouillait aux veines), cit. Rotrou [1637] ; FEW (11, 176a), 1656, Corn. ; L, cit. Corn. ; GLLF, 1694, Acad. ; Lex.[79], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1624 - «Pour moy ce peu de sang qui me boût dans les veines, / Ne permettra des Dieux les ordonnances vaines [...]» Hardy, Didon, II, 3, vers 501-2 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 37.
sans-coeur n.m. non conv. CARACT. "homme insensible" - TLF, 1830, Monnier ; L, FEW (2, 1175a), GLLF, Lex.[79], GR[85], 1863.
1819 - «Sans-coeur, s. qui n'a pas de coeur, de sentiment, d'honneur, de pudeur ; fainéant. popul. très-usit. au masculin.» Boiste, Dict. - P.W.
santé (en avoir une -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : avoir de l'audace" - TLF, 1894, Courteline ; FEW (11, 185a), 1907, Lar.
1808 - D'Hautel, Dict. du bas-langage, in Sainéan, Langage parisien (1920) - E.S.
*1901 - «[...] courage [...] santé [...] 'Travailler est hygiénique [...] Mais gagner son pain sous la trique !. C' qu'i faut en avoir, un' santé ! ' P. Paillette.»Bruant, L'Arg. au XXe siècle - IGLF
*1903 - «[...] une crâneuse !.. et qui jaspine aux sergots quand vous n'êtes pas là !.. Ben mince alors, faut que vous ayez une santé...»J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, iii - B.T.
*1904 - «Ah ! si, par exemple ! Quand je le vois, je pense à Floriane, Bon Dieu ! Il faut qu'elle en ait une santé ! Je n'en veux pas de son amant [...]»P. Berton et C. Simon, Zaza, 1, iii - E.S.
sauterelle (avoir une - dans la guitare) loc. verb. plais. INTELL. "être un peu "toqué"" - DArg. (- dans la vitrine), 1982, Perret ; absent TLF.
1907 - «SAUTERELLE DANS LA GUITARE (AVOIR UNE). Même sens qu'avoir une araignée dans le plafond, être un peu toqué.» H. France, Dict. de la langue verte, 395 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
sec (coup -) loc. nom. m. ESCRIME - FEW (11, 585a), GLLF, TLF, DHR, 1703, Trév. ; TLF, ø d.
1696 - «Il y a deux manieres de parades, les unes sont colant le fer, & les autres par un coup sec, celles où il faut coler le fer sont lors qu'on doit risposter de quarte [...] & celles dont le coup sec favorise la risposte [...].» Labat, L'Art en fait d'armes, 38 (Toulouse, Eché, 1979) - P.E.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. CARACT. "pour une personne" - GLLF, cit. Pascal ; DG, R, cit. Saint-Simon ; L, cit. Volt. ; TLF, cit. Chênedollé, 1807.
1625 - «[...] mais je ne sceus jamais luy faire escrire trois feuilles de suitte, et puis il n'a pas le sens commun, ne possible trop de fidelité [...]» Peiresc, Let., VI, 282 (Impr. nat.) - P.E.
sens commun (ne pas avoir le -) loc. verb. plais. VALEUR "à propos d'un vêtement" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Vous m'obligez vendredi dernier de paroître avec un chapeau qui n'a pas le sens commun, et vous voulez aujourd'hui m'empêcher de figurer au bal faute de mon ajustement coquelicot.» Carrière-Doisin, Les Etrennes de mon cousin, 10 (Desenne) - P.E.
soleil (avoir le - dans l'estomac) loc. verb. arg. SANTÉ "avoir faim" - FEW (12, 27b) et BEI (le soleil luit dans son ventre), 1690, Fur. ; absent TLF.
1829 - «Un SOLDAT. Elle bat la breloque, on voit qu'elle a le soleil dans l'estomac.» Vidocq, Mém. , 4, 171 (Tenon) - P.R.
sou (n'avoir pas le -) loc. verb. non conv. ARGENT - FEW (12, 50b), GLLF, 1694, Acad. ; L, cit. Brueys ; TLF, cit. Balzac, 1834 ; GR[85], cit. Balzac.
• n'avoir le sou - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1561 - «MARIE. Voylà mademoiselle esprise / De l'amour d'un jeune escolier, / Qui n'a le soul pour employer, / Et veult estre aimé à crédit.» J. Grévin, La Trésorière, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, 66 (Garnier) - P.E.
sou (n'avoir pas le -) loc. verb. non conv. ARGENT - FEW (12, 50b), GLLF, 1694, Acad. ; L, cit. Brueys ; TLF, cit. Balzac, 1834 ; GR[85], cit. Balzac.
1661 - «Et quand ce vint au bout du compte, / Remply de frayeur et de honte, / Il dit qu'il n'avoit pas le sou ; / L'Hôte en pensa devenir fou [...]» J. Loret, La Muze hist., III, 405 (Daffis) - P.E.
1694 - «PIERROT [...] Je croyois que les Gens de qualité n'avoient jamais le sou. Oh, oh !» Biancolelli, Arlequin défenseur du beau sexe, in Gherardi, Le Théâtre ital., V, 166 (Braakman) - P.E.
sou (n'avoir pas le premier -) loc. verb. non conv. ARGENT "n'avoir pas d'argent disponible" - FEW (12, 50b), 1696 ; TLF, cit. Balzac, 1832 ; DG (néol.), ø d.
Compl.L (Mme de Sév.)
1676 - «La plus incroyable chose du monde, c'est la dépense que font ces dames, sans avoir le premier sou, hormis celles à qui le Roi les donne.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 21 oct., II, 231 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
sou (n'avoir pas un - de qqch.) loc. verb. non conv. ARGENT "n'en retirer aucun argent" - FEW (12, 50b), 1696 ; TLF, cit. Aragon, 1936.
Compl.L (Mme de Sév.)
1671 - «Quand vous songerez qu'il n'a jamais eu un sou d'aucun de ses livres, et qu'il les donne tous [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 9 août, I, 356 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
targette (coup de -), targettes (coup de -) loc. nom. m. non conv. ACT. OBJET "coup de pied" - DFNC, cit. Chabrol, 1963 ; DEL, ø d ; absent TLF.
1951 - «Mais il montra ses 48 fillette : - Allez-vous vous tailler, ou voulez-vous que je vous y oblige à coups de targettes dans le pétrousquin ?» M. Grancher, Douze souris et un Auvergnat, 18 (Lyon, éd. Vinay) - P.R.
temps (avoir fait son -) loc. verb. SEXE ET ÂGE "pour une personne" - FEW (13/I, 188a-b), GLLF, DEL, GR[85], BEI, 1549, Est. ; TLF, cit. Erckmann-Chatrian, 1864.
1531 - «Mon aage est acheuee, Iay faict mon temps, Ie suis desormais vieille, Cest a toy a faire. [...] Il estoit ia fort vieux, fort aagé, Il auoit faict son temps.» R. Estienne, Dictionarium , 2 r° et 278 r° - P.E.
tenir le coup loc. verb. non conv. CARACT. "résister" - DELF, cit. Zola ; GLLF, av. 1914, Péguy ; TLF, cit. Bernanos, 1935 ; FEW (13/I, 214b), 1949, Lar. ; R, cit. Gide ; Lex.[75], PR[77], ø d.
1857 - «- Il court des bruits fâcheux sur votre compte. - Quels bruits ? expliquez-vous. - On prétend que vous ne pouvez pas tenir le coup, que vous êtes en pleine déconfiture, que vous allez déposer votre bilan.» H. Monnier, Mém. de monsieur Joseph Prudhomme, II, 228 (Libr. nouv.) - P.E.
tordre (n'avoir qu'à - et avaler) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
• ne faire que tordre et avaler - ø t. lex. réf. ; absent TLF "avaler sans mâcher" : FEW (13/II, 84b), 1611, Cotgr. ; L, DG, TLF, ø d
1791 - «[...] c'est la faute des bouches, M. Bouche, qui ne faisoient, foutre, que tordre et avaler, qui ne s'ouvroient que pour dire des mensonges [...]» Let. du père Duchêne à monsieur Bouche, in Le Véritable P. Duchesne f., 4 - P.E.
tordre (n'avoir qu'à - et avaler) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «Je vous conseille donc de mettre de l'eau dans votre vin et de ne pas croire ce que viennent vous conter un tas de bougres de ci-devant qui vous assurent que la contre-révolution est toute prête, qu'il n'y a plus qu'à tordre et avaler.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Le Père Duchêne à la toilette de madame Veto, 4 - P.E.
1792 - «[...] on vous avoit mâché tous les morceaux pour être libres ; vous n'aviez plus qu'à tordre et avaler, et vous avez préféré à vous nourrir du poison qui vous étoit distribué dans les clubs [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Le Père Duchêne fout son bonnet de travers, 6 - P.E.
tout à coup loc. adv. TEMPS "aussitôt" - FEW (2, 867b), DEL, 1549, Est. ; Hu, Brantôme ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1531 - «Ex tempore, Sur le champ, Tout a coup, Sans y penser, Tout a lheure mesme.» R. Estienne, Dictionarium, 266 v° - P.E.
transcendant (n'avoir rien de -) loc. verb. non conv. VALEUR - TLF, ø d.
1938 - «En dehors de deux solos de ténor d'Eddie Miller les improvisations n'ont rien de transcendant, mais il nous faut aimer la flamme avec laquelle ces deux classiques sont joués.» Ch. Delaunay, Les disques hot, in Cahiers du Sud, n° 208, n.p - P.E.
tremblette (avoir la -) loc. verb. non conv. AFFECT. "avoir peur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. tremblette : FEW (13/II, 242b), 1904, Lar. ; absent TLF.
1912 - «Ceux qui ont la tremblette pour leur progéniture feront bien de ne pas la mener là, car il s'agit d'être attentif et d'avoir tout son sang-froid.» Echo des Alpes, n° 1, 13 - C.T.
tripe (avoir la - républicaine) loc. verb. non conv. POLIT. - GLLF, 1964, Lar. ; DHR, 20e ; DEL, TLF, ø d.
1947 - «L'ineffable Florimond Bonte reproche à Herriot, qui préside, de l'avoir fait expulser en 1939, au mépris de la Constitution : - Vous aviez la tripe "républicaine" à ce moment-là !» J. Galtier-Boissière, Mon journ. dans la grande pagaïe, 180 (La Jeune Parque) - P.E.
1958 - «Ceux qui jugent satisfaisante la France d'aujourd'hui ou d'hier prennent alors parti à propos de ce "rajeunissement" du système institutionnel ; ils en sont adversaires s'ils ont la "tripe républicaine" ; ils en sont partisans s'ils ont un tempérament de Droite.» G. Lavau, in Esprit, n° 9, sept., 234 - P.E.
trique (sec comme un coup de -) loc. adj. non conv. CORPS - TLF, 1896, Verlaine ; DEL, BEI, fin 19e ; GLLF, GR[85] (cit.), 1926, Maurois.
1896 - «Maigre. Asperge [...] Sec comme un coup de trique, un cotteret, un fagot.» Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 384 (Ollendorff) - P.E.
trompe-coeur n.m. AFFECT. - TLF, cit. Roy, 1953 (même texte).
1953 - «C'est ici le triomphe du trompe-l'oeil, quand tout le roman français, de Madame de Lafayette à Balzac, de Stendhal à Aragon, du Chrétien de Troyes du Chevalier au Lion au Gobineau des Pléiades, est au contraire le triomphe du trompe-coeur.» Cl. Roy, Le Commerce des classiques, 236 (Paris) - B.K.
trop (boire un coup de -) loc. verb. non conv. US. ALIM. - TLF, cit. Pourrat, 1922 ; GLLF, GR[85], ø d.
1797 - «TURLUTUTU. [...] est-c' que j'aurais bu un p'tit coup d' trop, par hasard ?» Beffroy de Reigny, Turlututu, empereur de l'Isle verte, 48 (Moutardier) - P.E.
1824 - «GEORGES. [...] Je n'ai qu'un tort, c'est d'avoir bu un coup de trop hier.» Ferdinand et Simonnin, Le Porteur d'eau, 20 (Bezou) - P.E.
trélu (avoir le -) loc. verb. non conv. SANTÉ "voir trouble" - AD (trélu), ø d ; absent TLF.
1690 - «Terme populaire, qui ne se dit qu'en cette phrase. Avoir le trelu, pour dire, Voir une chose autrement qu'elle n'est, avoir la vuë trouble.» Furetière, Dict.
Au 19e :
1842 - «Eblouissement. Avoir le trelu, expr. prov. et pop., Avoir la vue trouble.» Complément Acad.
1892 - Guérin, Dict. des Dict.
téléphone (avoir le -) loc. verb. TÉLÉCOMM. - GLLF, 20e ; GR[85] (ne pas -), TLF, ø d.
1901 - «MARTHE. Attends... J'entends du bruit. (Regardant à la fenêtre.) Non ! Je m'étais trompée. (Soucieuse). Ce serait désolant !... Si, encore, ce loueur avait le téléphone, on pourrait s'assurer que la voiture est partie. MAREX. Si elle n'est pas partie, c'est trop tard ! Et puis ils n'ont pas le téléphone. A Servon, personne ne l'a.» C. Foleÿ et A. de Lorde, Au téléphone..., 7 (Molière) - P.E.
1906 - «Mais je crois qu'il serait plus raisonnable peut'être pour moi de remettre cela à un moment où ma vie sera réorganisée. Tu n'as pas le téléphone ? Tout à toi [...] Marcel.» Proust, Corresp., VI, 116 (Plon) - P.E.
tête (avoir la - près du bonnet) loc. verb. non conv. CARACT. "être colérique" - L, Mme de Sév. ; DG, PR[73], GLLF, ø d.
Corr.Gc (1561, Des Périers) et compl. TLF (mêmes réf., ø texte)
1558 - «Un Picard ha la teste prês du bonnet, un chantre ha tousjours quelques minimes en son cerveau [...]» B. des Périers, Oeuvres françoises, Nouv. récréations, 245 (Jannet, 1856) - F.N.
tête (avoir sa - à soi) loc. verb. non conv. AFFECT. - L, ø d ; DEL, cit. Gide ; TLF, GR[85], ø d.
1773 - «[...] ne vous ai-je pas dit que, le jour de mon second interrogatoire [...] je n'avois pas ma tête à moi, & que j'étois dans un état...» Beaumarchais, Suppl. au mémoire à consulter, 23 (Impr. de Quillau) - P.E.
une (en bailler d'-, en avoir/savoir de deux) loc. verb. non conv. RELAT. "jouer un tour" - absent TLF.
1565 - «[...] je croy que vous venez d'Angers, vous en avez bien veu ceus qui en venoient : vous en sçaviez de deux, vous nous en avez baillé d'une : je croi que vous estes fils de boucher, vous tatez bien la chair [...]» J. Tahureau, Les Dialogues, 39 (Droz) - P.E.
Compl.Hu (même texte, ø d)
1584 - «BETA. De belles ! On vous en a bien baillé d'une ! C'estoit quelqu'un qui en avoit de deux. Ce ne sont que toutes bayes ; c'est seulement l'air du païs qui fait cela.» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 263 (Jannet) - P.E.
une (en bailler d'-, en avoir/savoir de deux) loc. verb. non conv. RELAT. "jouer un tour" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
• en bailler d'une - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1624 - «La mort à ces messieurs en a bien baillé d'une ; / Elle fait les grands coups au jeu de la Fortune [...]» J. Dulorens, Premières satires, 95 (Libr. des bibliophiles) - P.E.
1633 - «PHILIPPIN. Hé bien ! ma fille, nous leur en avons bien baillé d'une !» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 202b (Laplace, Sanchez) - P.E.
voler : ne pas l'avoir volé loc. verb. non conv. ÉVÉN. - FEW (14, 606a), GLLF, GR[85], 1835, Acad. ; L, DEL, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1830 - «UN GARCON. Enfin, le bourgeois se marie donc ! ce pauvre cher homme, il ne l'a pas volé !» Brazier et Carmouche, Oh ! qu' nenni, 22 (Riga) - P.E.
ça (avoir, etc. de -) loc. verb. non conv. ARGENT "de l'argent" - TLF, ø d.
1796 - «Mad. ANGOT [...] Il est vrai que l'argent ne nuit pas ; si M. Angot, défunt, ne m'avait pas laissé de ça, je ne me verrais pas aujourd'hui dans la passe de quitter mon commerce [...]» Maillot, Madame Angot, 12 (Barba) - P.E.
1813 - «BERTHE. Et pourquoi donc çà ? MIMI, faisant le mouvement du pouce. Faute de çà...» Désaugiers et Gentil, Le Petit enfant prodigue, 14 (Barba) - P.E.
épée (un beau coup d'-) loc. nom. m. ACTION "sottise, bévue" - FEW (12, 141a), 1718, Acad. ; TLF, ø d.
1683 - «Mandez-moi, mon cher Monsieur, [...], et comme vous vous trouvez de ce beau coup d'épée que vous avez fait [...]» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Guitaut , 20 avr., II, 934 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
|