| ![]() ![]() ![]() ![]()
abois (être aux -) loc. verb. ÉVÉN. "fig." - L, GR[85], cit. La Fontaine ; BEI, 17e ; TLF, cit. Las Cases, 1823 ; GLLF, ø d.
1594 - «[...] l'Espaignol nostre ennemy naturel, que Dieu voulut separer de nous, non seulement de langue, de meurs, et d'esprit, mais aussi d'un long entregect de montaignes, est maintenant au rouet, et que les Jesuites ses creatures sont pareillement aux abois [...]» E. Pasquier, Ecrits politiques, 256 (Droz) - P.E.
accroc (être -), accro (être -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être très attiré" - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1979 - «Je suis accro d'elle [...]» Le Matin, 23 mars, in Dico-Plus, numéro 10, 25 - K.G.
1981 - «J'aime toutes ses gueules je les surprends je les apprends. Pourtant la première fois je me suis dit c'est l'brave mec j'en ferais bien un copain. Mais maintenant chui accroc.» Hanska, J'arrête pas de t'aimer, 153 (Balland) - K.G.
1982 - «Perdez-vous dans la nature, allez sniffer la neige. 50 % de réduction, pas moins ! Trouvez pour cela dix enfants de moins de dix-huit ans, et partez en période bleue, car si vous êtes accro à la blanche vous verrez votre réduc ramenée à 20 ou 30 %.» Le Nouv. observateur, 4 déc., 12 - K.G.
affaires (être dans les -) loc. verb. COMM. - DG, GLLF, L, PR[73], TLF, ø d.
1800 - «Affaires d'intérêt (ou les affaires) : Cela s'entend des affaires de banque, des affaires de commerce qui faisaient jadis et feront encore la prospérité de l'Etat. Mais cela s'entend aujourd'hui des affaires d'entreprises ; et quand on dit : 'un tel est dans les affaires', l'opinion prononce sur le champ en faveur de sa bourse. Il faut avoir vu par soi-même, avoir vu de près, avoir vu dans tous ses détails ce nouvel échafaudage d'intrigue et de cupidité, pour s'en faire une idée juste.» Cousin Jacques, Dict. néol. (Moutardier) - LTP
agneau (doux comme un -) loc. adj. CARACT. - L, cit. Montesq. ; DELF, mil. 18e ; TLF, cit. Flaubert, 1849 ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1643 - «[...] il estoit souple comme un gand, et doux comme un agneau [...]» A. Gantez, L'Entretien des musiciens, 50 (Claudin) - P.E.
Compl.FEW (24, 264b) (Scarron)
1649 - «[...] une sorcière [...] menoit, dit-on, / Tous les jours pisser son dragon, / L'appâtoit, lui donnoit à boire, / Avec quatre mots de grimoire, / Le rendoit doux comme un agneau [...]» Scarron, Le Virgile travesti, 177 (Garnier) - P.E.
aigle (n'être pas un -) loc. verb. non conv. "fig. : n'avoir qu'une intelligence moyenne" - DHR, 1768 ; TLF, cit. Hugo, 1862 (une -) et Amiel, 1866 (un -) ; DEL, cit. Proust, 1920 ; GLLF, ø d sans être un aigle : DDL 19, 1782
*1798 - «Il y avait toujours autour de nous, dans les coulisses, un brave homme nommé M. de Bois-Roger, qui n'était pas un aigle, à beaucoup près, mais bon humain, fort gai, s'entend d'une grosse gaieté, et fort riche d'une grande richesse. [...] Ce n'était pas un aigle que mon Espagnol, il s'en fallait de beaucoup ; mais de la loyauté, de la bonhomie, du bon sens, de la gaieté même et surtout beaucoup de complaisance [...].» P.J.B. Desforges, Le Poète ou Mém. d'un homme de lettres, V, 58 et 298 (Babeuf, 1819) - J.C.
aile (avoir du plomb dans l'-) loc. verb. ÉVÉN. "subir un échec" - GLLF, TLF, 1878, Acad. ; R, PR[77], cit. Martin du Gard ; DELF, cit. Mauriac ; Lex.[75], ø d.
• en avoir dans l'aile - FEW (24, 281b), 1635, Corn. ; DELF, déb. 17e ; DG, 1650, Loret ; TLF, cit. Mérimée, 1829 ; L, GLLF, ø d.
1629 - «Parbleu ! J'en tiens, c'est tout de bon, / Ma libre humeur en a dans l'aile, / Puis que je prefere au Jambon / Le visage d'une Donzelle [...]» Saint-Amant, Oeuvres, I, 269 (Didier) - P.E.
aimer qqn comme son coeur loc. verb. AFFECT. "aimer au plus haut point" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1604 - «"Comment l'aimez vous [l'infante] ?" Resp. "Comme mon coeur".» J. Héroard, Journ., 1, 532 (Fayard) - P.R.
air (il y a ... dans l'-) loc. phrast. ÉVÉN. "il y a ... en préparation" - TLF, cit. Fromentin, 1863 ; GR[85], cit. Renan, 1863 ; DG, FEW (24, 221b), 1890-1900 ; GLLF, cit. Martin du Gard ; Lex.[79][79], DELF, ø d.
• il y a ... en l'air - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1793 - «Je me défie de quelques membres de votre montagne et de la convention. Ils reçoivent des lettres de Lyon et de Caen. Il y a du grabuge en l'air.» Rougyff, n° 6, 191e jour de l'égalité, 3b - P.E.
aller : comme va la santé ? loc. phrast. non conv. POLITESSE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1644 - «LA PREMIERE. Bon vespre, dame Quienette ! Hé ! qu'est-ce, comme va la santé ? Comment se porte sthomme et vos enfants ?» Nouv. compliments de la place Maubert, in VHL, IX, 237 (Jannet) - P.E.
aller : comme vous y allez ! loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - R, PR[77], cit. Molière ; TLF, Lex.[75], DELF, ø d.
• comment vous y allez - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
déb. 16e - «MAISTRE ALIBORON. Tout beau, / Comment vous y allez. DANDO. Ha ! mon seigneur, pardonnez moy.» Sottie des sots qui corrigent le magnificat, in E. Droz, Le Recueil Trepperel, Les Sotties, 199 (Slatkine) - P.E.
1609 - «O ! Monsieur Turquant, comment vous yallez, et que se soucie le peuple de tout cela [...]» Suitte des rencontres de M. Guillaume en l'autre monde, 33 (Ramier) - P.E.
aller : comme vous y allez ! loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - R, PR[77], cit. Molière ; TLF, Lex.[75], DELF, ø d.
1640 - «Comme vous y Allez .i. vulg. que vous procedez rudement.» Oudin, Curiositez fr., 9 (Slatkine) - P.E.
aller : s'en - comme on est venu loc. verb. ÉVÉN. - GLLF, v. 1675, La Fontaine ; L, cit. La Fontaine ; Lex.[75], ø d ; absent TLF.
1619 - «De tout mon gain, et de tous mes larrecins [...] tout s'en estoit allé comme il estoit venu, entré par vne porte et sorty par l'autre, autant gaigné, autant perdu, autant seruy, autant mangé, et du fruittage pour tout gage.» [J. Chapelain], trad. : [M. Aleman], Le Gueux, I, 226 (De la Mare) - P.E.
an quarante (s'en foutre comme de l' -) loc. phrast. non conv. AFFECT. - DDL 19, 1791, Lemaire [repris in TLF].
1790 - «[...] s'il y en a qui se plaignent, pere Duchesne s'en fout comme de l'an quarante.» Journ. du père Duchesne, Prospectus, 3 - P.E.
1790 - «BAS-PERCE, après avoir bu. Le roi a tout gâté... il ne veut rien entendre que le bonheur de son royaume ; on diroit qu'il se fout de sa couronne comme de l'an quarante, pourvu que le peuple soit heureux.» Le Grand espion réformé des Capucins, 10 (s.l.n.d.) - P.E.
an quarante (s'en foutre comme de l'-) loc. verb. non conv. AFFECT. s'en moquer - : DELF, 1821 ; FEW (6/III, 21b), 1840, Compl. Acad. ; L, ø d ; GLLF, 1875, Lar. ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1791 - «Charles Villette, ce bon citoyen qui s'est toujours distingué par son patriotisme, et qui se fout de son marquisat comme de l'an quarante [...]» [Lemaire], 69e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 2 - P.E.
1791 - «[...] je m'en fous tout comme de l'an quarante.» Hébert, in G. Walter, Hébert et le Père Duchesne, 360 (Janin) - P.E.
Artaban (fier comme -) loc. adj. non conv. CARACT. "extrêmement fier" - BEI, 17e [sic] ; FEW (25, 358b), 1842 ; TLF, cit. Amiel, 1866 ; GLLF, cit. Proust ; DEL, ø d fier comme un Artaban : FEW, GR[85], 1838
1829 - «[...] les inspecteurs vont droit à lui et l'invitent à leur exhiber ses papiers de sûreté ; Hotot, fier comme Artaban, leur répond qu'il n'en a pas.» Vidocq, Mém., 3, 170 (Tenon) - P.R.
Artaban (fier comme -) loc. adj. non conv. CARACT. "extrêmement fier" - BEI, 17e [sic] ; FEW (25, 358b), 1842 ; TLF, cit. Amiel, 1866 ; GLLF, cit. Proust ; DEL, ø d fier comme un Artaban : FEW, GR[85], 1838
• fier comme un tas de bancs - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1953 - «Du temps qu'on était à l'école, alle était déjà fière comme un tas de bancs, pace qu'alle était la première au catéchisme !» H. Bouyer, in Le Populaire de l'Ouest, 31 janv., d'ap. P. Brasseur, Le Parler nantais de Julien et Valentine, 29 (Univ. de Nantes) - P.R.
article (être à son -) loc. verb. non conv. , rég. ÉVÉN. "être à son aise" - FEW (25, 379a ; rég. Ouest), DHR, ø d ; absent TLF.
1829 - «- ils t'arrêteront et te conduiront au poste [...] ; c'est afin que celui que tu dois confesser t'ait déjà vu au violon, et qu'en te revoyant ensuite au dépôt il n'en soit pas étonné. - Ne t'inquiète pas, je battrai si bien, que je défie le plus malin de ne pas me croire emballé pour tout de bon. Au surplus, tu verras si je suis à mon article.» Vidocq, Mém., 3, 169 (Tenon) - P.R.
arête de poisson (en -) loc. adj. SKI - RSp., 1924, Encycl. sports ; absent TLF.
Formule d'approche : 1903 - «On peut aborder les pentes faibles en jetant les skis, la pointe en dehors, à droite et à gauche, de façon à laisser sur la neige des traces disposées comme des arêtes de poisson.» R. alpine, 75 - M.J.
arête de poisson (en -) loc. adj. SKI - RSp., 1924, Encycl. sports ; absent TLF.
1906 - «Marche ... [...] : Ouvrir le ski droit plus ou moins, suivant la raideur de la pente, le poser sur la neige en le faisant passer par-dessus le ski gauche ; exécuter avec le ski gauche ce qui vient d'être prescrit pour le ski droit. La marche en arête de poisson est employée pour gravir, sur un faible parcours, un thalweg étroit ou un chemin encaissé qu'on ne peut franchir par une marche en gradins ou en lacets.» Rivas, Petit man. du skieur, 21 (Briançon) - C.T.
1912 - «On s'épuise vite à gravir une longue pente en procédant en arête de poisson, c'est-à-dire en écartant fortement les jambes et en frappant les skis sur la neige.» R. Auscher, trad. : Fendrich, Les Sports de la neige, 84 (Hachette) - M.J.
as de trèfle (être ficelé comme l'-) loc. verb. non conv. TOILETTE "être mal habillé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
av. 1907 - «PALMYRE. - Je vous conseille de ne pas vous plaindre. Seulement, vous m'attrapez, parce que je suis une petite couturière avec laquelle vous marchandez... Vous iriez chez Larossi [...], vous paieriez ce qu'on vous demanderait, et vous seriez ficelées comme l'as de trèfle.'» M. Donnay, in H. France, Dict. de la langue verte, 126 (Nigel Gauvin) - P.R.
assis (en être -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être stupéfait" - Lex.[79], GR[85] (en être resté -), ø d asseoir qqn : TLF, cit. Zola, 1874 ; GLLF, Lex.[79], ø d
1938 - «[...] il faut que je descende téléphoner à Pierre, il va faire une tête ! [...] Lulu revint au bout de quelques instants : 'Pierre en était assis, dit-elle. Il voulait des détails, mais je les lui donnerai tout à l'heure, je déjeune avec lui.» Sartre, in NRF, numéro 300, sept., 382-3 - P.E.
autre (comme dit l'-) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - L, R, cit. Molière ; TLF, cit. Prévert ; GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1613 - «[...] vous la congnoissez bien, c'est Thiennette, la poissonniere ceste grosse dondon assez belle ribaude, qui fut mariée n'y a pas long temps à ce Iaquelin fichu, qu'au diable soit le macquereau : bien, c'est tout vn (comme dit l'autre) il en gagne sa vie, et elle aussi daube des mieux de son costé [...]» Complot et finesse de six poissonnières et harangères, 7 (Paris) - P.E.
Compl.DELF (cit. Oudin)
*1640 - «Comme dit l'autre, c'est vne façon de parler du vulgaire, pour addition ou authorité à ce qu'il dit.» Oudin, Curiositez fr., 24 (Slatkine) - P.E.
autre (comme dit l'-) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - L, R, cit. Molière ; DELF, cit. Oudin ; TLF, cit. Prévert ; GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
• comme dit cet autre - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - «[...] l'on se trompe bien lourdement, comme dit cet autre [...]» [Caylus et Voisenon], Quelques avantures des bals de bois, 20 (Chez Guillaume Dindon) - P.E.
1756 - «Chacun son tour s n'est pas trop com dit stautre, chacun l' sien.» Dialogue entre deux poissardes sur la prise du fort Saint Philippes, 3 (s.l.n.d.) - P.E.
1758 - «Parc' qu'ainsi comme l' dit c't' autre, / L'ami d'notre ami c'est le nôtre.» Mentelle et Desessarts, L'Amour libérateur, 30, in Nouv. choix de pièces (Cuissart) - P.E.
1760-63 - «Aussi comme dit c't'autre aimons-je t'y mieux nous enfuir que nous exposer à faire une lâcheté.» Beaumarchais, Les Députés de la Halle et du Gros-Caillou, in Beaumarchais, Parades, 121 (S.E.D.E.S.) - P.E.
1780 - «Madame TOPETTE, seule. [...] Belles Dames de Paris, cheux qui midi est le point du jour, queu différence de vous à moi ! Si les matinées que vous passez à dormir, sont, comme dit stautre, des grasses matinées, les miennes à moi sont donc des matinées de Carême.» Guillemain, Le Café des Halles, 3 (Cailleau) - P.E.
1786 - «DANDINET. Ah, ah, sans doute, vaut mieux ça qu'une jambe cassée, comme dit c't'autre. Finalement bref pour finir, je voudrois ben parler à mon cher oncle [...]» [Ducray-Duménil], Les Deux Martines, 22 (Cailleau) - P.E.
1789 - «[...] s'est saquergué la fête de la nation, et j'espere ben qu' j'en frons l'anidversaire ; mais comme dit c't'autre, la fête passée adieu le saint [...]» Harangue des dames de la Halle, 3 (s.l.) - P.E.
1797 - «TURLUTUTU. [...] j' n'aurons qu'à j'ter bas ma première peau, comme dit c't autre.» Beffroy de Reigny, Turlututu, empereur de l'Isle verte, 41 (Moutardier) - P.E.
1823 - «MERE MICHEL. [...] Ce coquin de Paris est si grand, comme dit c't'autre.» Brazier et Dumersan, Les Cuisinières, 13 (Barba) - P.E.
1831 - «LE SERGENT. [...] tous ceux qu'étaient restés ils se battaient, ils se tapaient, fallait voir.... Si ce n'eût été que ça, mais ils s'envoyaient mourir.... enfin les cent coups, quoi.... Aussi voilà que c'était par trop fort de café, comme dit c't autre : il s'en montait, il s'en tombait tous les jours : à toi, à moi, la paille de fer. Ca n' pouvait pas durer.» H. Monnier, Scènes populaires, 274 (Levavasseur et Canel) - P.E.
autre (comme dit l'-) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - DDL 19, 1613 [repris in DEL] ; FEW (24, 354a), 1640, Oudin ; L, GR[85], cit. Mol. ; TLF, cit. Prévert, 1946 ; GLLF, ø d.
1579 - «Aussi comme dit l'autre, il ne faut que deux mots et qui servent [...]» Ph. d'Alcripe, La Nouv. fabrique des excellens traits de vérité, 7 (Jannet) - P.E.
v. 1610 - «Nous fusmes introduits en une belle grande sale parée, comme dit l'autre, autant à l'antique qu'à la moderne [...]» Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, 7 (CMMC) - P.E.
avaler : j'en avalerais x comme ça à mon déjeuner loc. phrast. non conv. VALEUR "pour témoigner du peu de cas qu'on fait d'une personne" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1829 - «- Tudieu, me dit-il, en s'arrêtant un instant, comme pour me contempler : Quel gaillard ! tu peux te vanter que tu remplis joliment ta culotte de peau. - N'est-ce pas ? le daim ne fait pas un pli. Je ne suis pas mince non plus, et en nous voyant, on peut bien dire que les deux font la paire. Ce n'est pas comme ce criquet, ajouta-t-il, en désignant Clément, qui était le plus petit des agents de ma brigade ; combien que j'en avalerais comme ça à mon déjeûner ?» Vidocq, Mém., 3, 402 (Tenon) - P.R.
aveugle (crier comme un - qui a perdu son bâton) loc. verb. EXPRESS. - FEW (24, 35b), DELF, 1640, Oudin ; L, DG (- à qui on a pris -), R, ø d ; absent TLF.
Add.DDL :
*1611 - «[...] il eust eu beau crier comme vn aueugle qui a perdu son baston.» Advis de Mtre Guillaume nouvellement retourné de l'autre monde, 5 (s.l.) - P.E.
*1612 - «Et M. G. de plorer comme vn aueugle qui a perdu son baston, de souspirer comme vn amoureux transi, ie deuins muet comme vne carpe, aueugle comme vne taupe [...]» Le Voy. de Me Guillaume en l'autre monde vers Henry le Grand, 50 (Paris) - P.E.
*1612 - «[...] nous trouuasmes vne autre bande, qui crioient comme aueugles qui ont perdu leur baston il y auoit le bon Hyppocrate, et le roupieux de Galien Rhetoré, le stercophague Amathus, le marmiteux AEtius, le fouille-merde AEginete, parlant par reuerence, le pescheur Rondelet, le Iobelin du Laurens, et mille autres veaux fraisez qui soustenoient que la medecine meritoit le non d'art [...]» La Responce de Guérin à Me Guillaume, 20 (Milot) - P.E.
*1613 - «Turq. Monsieur en entrant en la cuisine ne le voyant pas ie l'ay vn peu poussé du coude, dont il s'est mis à crier comme vn aueugle qui a perdu son baston, mais courroux est vain, sans forte main : s'il auoit la force comme la volonté, il me plumeroit comme vn Canard.» S. Bernard, Tableau des actions du jeune gentilhomme, 20 (Ledertz) - P.E.
aveugle (crier comme un - qui a perdu son bâton) loc. verb. EXPRESS. - DDL 19, 1611 [repris in DEL] ; FEW (24, 35b), BEI, 1640, Oudin ; L, Hu, GR[85], ø d ; absent TLF.
1534 - «Jusques à ce que nous les aiez rendues, nous ne cesserons de crier apres vous comme un aveuigle qui a perdu son baston, de braisler comme un asne sans cropiere, et de bramer comme une vacche sans cymbales.» Rabelais, Gargantua, 122 (Droz) - P.E.
1606 - «Alors il se mit à les cercher, & à crier, comme vn aueugle qui a perdu son baston, Qui a point veu nos Rapelez ? Sont-ils dedans ? Sont-ils dehors ? Ont ils pris la trauerse ?» [C. de Plaix], Le Passe-par-tout des pères jésuites, 17 (2e éd., s.l.) - P.E.
aveugle (crier comme un - qui a perdu son rotin) loc. verb. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1842 - «Ma femme n'a jamais de douleurs sourdes, dit M. Boulignot ; quand par hasard elle se fait la plus légère égratignure, elle crie comme un aveugle qui a perdu son rotin.» P. de Kock, in La Grande ville, I, 70 (Bureau central des publications nouv.) - P.E.
aveugle (crier comme un bâton qui a perdu son -) loc. verb. plais. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1756 - «CASSANDRE. Je vous entends bien, car vous criez tous les deux comme un bâton qui a perdu son Aveugle.» Blanc et noir, in Théâtre des boulevards, II, 259 (A Mahon) - P.E.
1756 - «GILLES. Dame aussi, Monsieur, vous criez comme un bâton qui a perdu son Aveugle.» Le Muet, aveugle, sourd et manchot, in Théâtre des boulevards, III, 266 (A Mahon) - P.E.
1859 - «BOBECHE. - Hélas ! j'ai perdu ma bonne femme ; je l'ai perdue le jour même de sa mort. LAFLEUR. C'est tout simple ; tu as dû faire un beau bruit. BOBECHE. - Je t'en réponds ; je criais comme un bâton qui a perdu son aveugle.» P.-J. Martin, Les Bonnes bêtises, 35 (Magnin) - P.E.
aveugle (juger de qqch. comme un - des couleurs) loc. verb. INTELL. - FEW (2, 922b), 1611, Cotgr. ; BEI, 1640 ; DEL, cit. Sorel ; L, GR[85], ø d ; absent TLF.
1605 - «Tu parles de la guerre sans sçauoir ses effetz, tu en iuges, comme vn aueugle des couleurs [...]» L'Anti-Thersite, 33 (s.l.) - P.E.
avoir : ce qu'on a dans la tête, on ne l'a pas ailleurs/autre part loc. phrast. non conv. CARACT. - BEI (quand il a quelque chose à la tête, il ne l'a pas au cul), 1640, Oudin ; absent TLF.
1739 - «[...] ce que la Grifaude avoit à la tête, voyez-vous, elle ne l'avoit pas autre part ; vaudroit autant prêcher une mule qu'une fille, quand elle a pris sa quinte [...]» [Caylus], Les Ecosseuses, 20 (Oudot) - P.E.
1813 - «BANCROCHE [...] si je profitions d' ça pour le r'tâter sur not' mariage... p't être ben... MARITORNE. Ah ! ben oui, c' que mon père a dans la tête, il ne l'a pas ailleurs, et avec sa manie de me marier à queuqu'un d' cossu, d'hupé, de conséquence enfin, il n' vous reste plus qu'à prendre votre sac et vos quilles.» Désaugiers, Brazier, Merle, Monsieur Croque-Mitaine, 10 (Barba) - P.E.
baba (rester comme -) loc. verb. non conv. AFFECT. - E, TLF, DFNC, GR[85], 1790 ; DELF, fin 18e.
• être comme baba
Corr.GLLF, Lex.[79], TLF (1808, D'Hautel)
1807 - «Il est comme Baba la bouche ouverte. Se dit par raillerie d'un niais ; d'un Colas ; d'un sot, qui a toujours la bouche béante, et qui s'extasie sur les choses les plus frivoles et les moins dignes d'attention.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 112 (Slatkine) - P.E.
baba (rester comme -) loc. verb. non conv. AFFECT. - E, TLF, DFNC, GR[85], 1790 ; DELF, fin 18e.
*1809 - «DUSEIGLE. Oui, elles ont rompu les chiens drès qu'elles nous ont vus ; et elles nous ont agoni de sottises, à seul' fin d' nous abasourdir, si ben qu' moi, qui me préparais à épouster l' casaquin, j' suis resté là comme baba.» Francis, Le Gâteau des rois, 17 (Cavanagh) - P.E.
bague (aller comme une - à un chat) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
av. 1750 - «Ils veule me fere de la cademie ; sela m'iret come une bage a un chas.» M. de Saxe, in Lar. GDU, XIV, 303a - P.E.
1798 - «[...] aussi j' dis j'en va porter le deuil, ça m'ira comme une bague à un chat ; mais c'est égal, faut représenter pour faire honneur à la défunte.» Testard, La Bible à ma tante, 8 (Paris) - P.E.
bailler comme un colas loc. verb. non conv. ACTION "attendre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1800 - «Comment, triple nom d'un escadron, Bonaparte, dont un tas d'imbéciles raisonnent à tort et à travers parce qu'ils n'y connoissent que du feu [...] ce brave général part et je resterais-là à bailler comme un colas.» Le Grand départ du père Duchêne, pour aller à Dijon, comme premier aide-de-camp du brave Bonaparte, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 2 - P.E.
bal (être dans le -) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : être dans de beaux draps" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1902 - «Tu as entendu. Elle fera de la musique. Et je serai dans le bal, moi ; mariage rompu, scandale. Bon sort !» Veber, Loute, III, v - P.W.
balant (être sur le -) loc. verb. rég. Suisse et Est AFFECT. "être dans l'incertitude" - TLF (- balan), cit. Combe, 1911.
*1936 - «Salut ! Merde ! C'était plus l'entrain !... d'être comme ça sur le balant avec la famille à la traîne, c'était devenu la terreur... J'en avais la caboche farcie par les préoccupations...» Céline, Mort à crédit, 367 (Denoël et Steele) - TGLF
baleine (gueuler comme une -) loc. verb. non conv. EXPRESS. "vociférer" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - « - Lieut'nant, gueule comme une baleine l'col'nel, prenez vot' p'loton, allez occuper l'pont St'Martin.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 460 (s.l.n.d.) - G.S.
baleine (rire comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - R, GLLF, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
• rigoler comme une baleine - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1884 - «Croyait que l'curé allait rigoler comme un' baleine, pas du tout.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 137 (s.l.n.d.) - G.S.
1885 - «Rigolait comme une baleine, l'animal, et c'pendant n'me comprenait pas.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 619 - G.S.
baleine (rire comme une -) loc. verb. non conv. EXPRESS. - DDL 17, 1884, Frison ; GLLF, TLF, GR[85], DEL, ø d se marrer - : GR[85], cit. Ajar, 1979
• rigoler comme des baleines de pépin plais. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Magnum et Black, qui rigolent comme des baleines de pépin, par une pluie d'orage.» A. Allais, Deux et deux font cinq, 94 (Ollendorff) - P.E.
baleine (rire comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. "rire sans retenue" - DDL 17 (rigoler -), 1884, G. Fripon ; BEI, déb. 20e ; GR[85], cit. Ajar, 1979 ; GLLF, TLF, ø d.
• se tordre comme une baleine - DEL, cit. Prévert, 1945 ; absent TLF.
1901 - «RIRE. [...] Se tordre comme une baleine.» A. Bruant, L'Argot au XXe siècle, 395 - Ch.Be.
baleine (rire comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. "rire sans retenue" - DDL 17 (rigoler -), 1884, G. Frison ; BEI, déb. 20e ; GR[85], cit. Ajar, 1979 ; GLLF, TLF, ø d.
1907 - «Rire comme une baleine, rire à gorge déployée et d'une façon ridicule.» H. France, Dict. de la langue verte, 11 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
baleine en couches (gémir comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - «[...] si t'avais s'ment l'quart des douleurs ombilicales que j'ai dans l'estomaque, tu gémirais comme une baleine en couches. [...] En s'voyant dans c'te foutue position, la pauv'e femme commence à gémir comme une baleine en couches.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot , 805 et 824 (s.l.n.d.) - G.S.
bander comme un chien loc. verb. non conv. ÉROT. "avoir une forte érection" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1732 - «VALENTIN [...] Fais-moi la foutre, je t'en prie. Elle me fait bander comme un chien.» A.-C. de Caylus (?), Le Bordel, 46 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
bariolé comme la chandelle des rois loc. adj. COULEUR - L, ø d ; absent TLF.chandelle des rois : FEW (10, 368a), 1690, Fur.
1671 - «Je vous ai parlé de la Launay ; elle étoit bariolée comme la chandelle des Rois, et nous trouvâmes qu'elle ressembloit au second tome d'un méchant roman [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 5 juill., I, 326 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
barre de fer (être -) loc. verb. POUVOIR "fig. : être inflexible" - L, DEL, GR[85], cit. Saint-Simon ; absent TLF. barre de fer "homme inflexible" : L, ø d ; GLLF, GR[85], cit. Renan, 1883 ; DEL, ø d
Au 19e : 1842 - «Je suis ici barre de fer, rien ne doit être fait que je ne le sache et par mes ordres.» A. de Saint-Arnaud, Let., I, 425 (M. Lévy) - P.E.
1853 - «[...] il n'eût jamais possédé la souplesse des Mazarin et des Guizot. Au milieu des complications de la politique contemporaine, sa fibre irritée l'eût poussé dans les extrêmes. Au pouvoir, M. Carrel se fût fait barre de fer et peut-être pis que cela [...]» H. Castille, Les Hommes et les moeurs en France sous le règne de Louis-Philippe, 170 (Henneton) - P.E.
bas (avoir qqn dans son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1882 - «J'ai le directeur dans mon bas, ou peu s'en faut.» E. et J. de Goncourt, Une Première amoureuse, in La Vie pop., 17 sept., 470 - R.R.
bec (rester le - dans l'eau) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - DELF, GR[85], cit. Flaubert ; GLLF, TLF, Lex.[79], ø d.
1803 - «BROSSART. [...] Décidez-vous, parce que je n'aime pas à rester le bec dans l'eau.» Gouffé, Duval, Tournay, M. Seringa, 21 (Cavanagh) - P.E.
besace (être réduit à la -) loc. verb. non conv. ARGENT "être dans la misère" - BEI, 1690, Fur. ; DEL, cit. Diderot [1792] ; L, GLLF (être à la -), TLF, GR[85], ø d.
• être réduit au bisac, être réduit au bissac - ø t. lex. réf. ; absent TLF. réduire au bissac : "à la mendicité" : FEW (11, 24a), v.1550
1633 - «MACEE. Mon mary ! mon mary ! tout est perdu ! il n'y a plus que le nid, les oiseaux s'en sont envolez ! Nous sommes reduits au bisac ; nous sommes venus à nid de chien, nous sommes volez et ruinez de fond en comble.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 201a (Laplace, Sanchez) - P.E.
beurre (entrer comme dans du -), beurre (rentrer comme dans du -) loc. verb. non conv. ACTION "fig." - L, TLF, 16e, Carloix.
Aux 19e et 20e - DELF, cit. Sergent ; DG, GLLF, Lex.[79], GR[85], ø d. 1800-01 - «Ah ! mon dieu, quand j'y pense, à c'te Bastille, il sembloit que c'étoit le fort Mahon, à entendre parler les parisiens ; et ils sont entrés là comme dans du beurre : la mitraille alloit chercher les ceux qui n' pensoient à rien.» [Capelle], Aneries révolutionnaires, 30-31 (Capelle) - P.E.
1807 - «C'est entré la dedans comme dans du beurre. Pour dire tout de go, librement, sans aucun effort.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 90 (Slatkine) - P.E.
beurre (mettre du - dans les épinards) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - GLLF, GR[85], 1866, Lar. ; FEW (19, 11a), 1867, Lar. ; BEI, 1872 ; DEL, TLF, cit. Zola, 1877 ça r'mettrait - : GR[85], cit. Monnier, 1835 ; 1835, in DArg., correspond à cette forme
• remettre du beurre dans les haricots - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1835 - «AMELIE, inquiète. Comment ? BERTRAND. Eh bien, puisque tu vas te marier !... AMELIE. Ah ! BERTRAND. Avec un homme riche ! ah, ça va remettre du beurre dans nos zharricots. Hoé ! hoé ! enfin y va donc y avoir une noce, va-t-on danser et manger !» Dumersan et Alexandre, La Femme du peuple, 20 (Neirinckx et Laruel) - P.E.
beurre (mettre du - dans les épinards) loc. verb. non conv. ARGENT "fig." - GLLF, GR[85], 1866, Lar. ; FEW (19, 11a), 1867, Lar. ; BEI, 1872 ; DEL, TLF, cit. Zola, 1877 ça r'mettrait - : GR[85], cit. Monnier, 1835 ; 1835, in DArg., correspond à cette forme
• mettre du beurre dans ses épinards - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «ADELE. Ça mettra du beurre dans ses épinards, à mame Boudard. M. PREPARE. Croyez-vous ? Elle lui paraissait pourtant bien attachée, à son frère.» H. Monnier, Scènes de la ville et de la campagne, II, 17 (Dumont) - P.E.
1855 - «MADAME DESJARDINS. Dites donc, sans vouloir la mort de personne, s'il pouvait vous mourir un parent comme ça tous les huit jours ; ah ! ah ! ah ! ah ! MADAME FLOQUET. Ah ! ah ! ah ! ah ! MADAME DESJARDINS. Ça mettrait du beurre dans vos épinards. Ah ! ah ! ah !» Gabriel et Monnier, Le Roman chez la portière, 3a (Typographie Morris) - P.E.
1871 - «Mme PRIEURE. Et vot' campagne, l'a-vous toujours ? Mme BALBU. - M'en parlez pas, a nous coûte pus cher qu'a ne vaut. Mme PRIEURE. - Faut la vendre, ça mettrait du beurre dans vos épinards. Mme BALBU. - Si je la garde, c'est uniquement par rapport à ma demoiselle.» H. Monnier, Les Etrennes, in Almanach comique [...] pour 1871-1872, 40 (Pagnerre) - P.E.
bien (être - avec qqn) loc. verb. RELAT. "être en bons termes avec qqn" - GR[85], cit. Corn. ; TLF, cit. Bonstetten, 1824.
1584 - «GENEVIEFVE [...] Croyez qu'en tout evenement le Seigneur Basile ne nous manqueroit point, avec lequel je serois aussi bien, pour le moins, qu'avec Eustache [...].» O. de Turnèbe, Les Contens, 15 (Didier, STFM, 1964) - P.E.
bien (être -) loc. verb. non conv. ÊTRE "être élégant, présentant bien" - GR[85], cit. Mol., 1667 ; absent TLF.
1661 - «ISABELLE. Se sont, ouy se sont femmes, / Vrayement elles sont bien, parlez vn peu mes Dames, / Masque tes yeux sont beaux, ton habit est brillant ; / Et le beau sein, ce masque, en tout est fort gallant [...]» Dorimond, L'Amant de sa femme, 7 (Ribou) - P.E.
bien en main (être -) loc. verb. ALP. "pour la corde" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1958 - «Pour être 'bien en main' cette corde de nylon devra posséder un diamètre d'au moins 10 mm. [...]» La Montagne et alpinisme, numéro 18, juin, 242 - C.T.
bienheureux (dormir comme un -) loc. verb. non conv. SANTÉ "dormir profondément" - TLF, cit. O. Feuillet, 1878 ; GLLF, GR[85], DEL, ø d.
• ronfler comme un bienheureux - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1828 - «Le voisinage de tels camarades de lit n'était rien moins que rassurant ; cependant il fallut s'en accomoder ; tout ce qu'il en advint, c'est que je ne dormis pas : les autres ronflèrent comme des bienheureux.» Vidocq, Mém., 1, 26 (Tenon) - P.R.
bienheureux (dormir comme un -) loc. verb. non conv. SANTÉ "dormir profondément" - TLF, cit. O. Feuillet, 1878 ; GLLF, GR[85], DEL, ø d.
1847 - «- Faut-il l'éveiller, ce pauvre cher homme qui dort comme un bienheureux [...] ?» Balzac, Le Cousin Pons, 221 - FXT
bijou (comme un -), bijoux (comme des -) loc. adv. non conv. VALEUR "très bien" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1824 - «BETZY [...] Ah ! dame ! pour la fête de monsieur y faut que je me distingue ! Mes bouquets sont dans l'eau ; toutes mes invitations sont faites depuis hier soir ; je n'ai plus que ma cuisine à penser... ça ira comme un petit bijou.» V. Ducange, Le Diamant, 3 (Pollet) - P.E.
1825 - «Cependant le petit navire / Allait sur l'eau comme un bijou ; / Avec la voile on pouvait dire / Que les zéphirs faisaient joujou.» Parigot, Télémaque travesti, 87 (Sanson) - P.E.
1830 - «JACQUES, à son détachement. Peloton, halte !... Mes amis, vous pouvez vous en rapporter à un ancien de la garde qui doit s'y connaître, mais, ma parole vous avez marché comme des bijoux !...» Prosper, L'Empereur, 40 (Barba) - P.E.
bisbille (être en -) loc. verb. non conv. RELAT. - GR[85], cit. Sand, 1849 ; TLF, cit. Reider, 1862 ; GLLF, Lex.[79], cit. Duhamel ; DG, ø d.
• être en grisbille - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «[...] et tout cela pour le partage des biens communaux sur lequel on est bougrement en grisbille. Voilà de beaux foutus gueux de se quereller plutôt que de vivre en frères [...]» [Lemaire], 308e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 3 - P.E.
1795 - «[...] cette engeance toujours en gris-bille entre elle [...]» Journ. du bon homme Richard, n° 4, 30 - P.E.
bière (n'être que de la petite -) loc. verb. non conv. , péjor. VALEUR "en parlant d'une personne" - R, cit. Duhamel ; DELF, cit. Goron ; PR[77], ø d ; absent TLF.
Add.DDL :
*1822 - «C'est la coqu'luche d' l'Inde entière. / Sur lui la faveur pleut d' tout' parts, / Et d'puis qu'il a celle de Mars, / Moi, je n' suis plus que d' la p'tit' bière.» Désaugiers, Cadet Buteux à la première représentation du Paria, 9 (Barba) - P.E.
bière (n'être que de la petite -) loc. verb. non conv. , péjor. VALEUR "en parlant d'une personne" - DDL 19, 1822, Désaugiers ; R, cit. Duhamel ; DELF, cit. Goron.
1806 - «LAMOUSSE. Ah ! Fi donc !... Cette Vénus, près de vous, n'est que de la petite bierre : je m'y connais.» Francis et Désaugiers, Mars en carême, 17 (Barba) - P.E.
blague dans le coin loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - FEW (15/I, 34b), 1861, Larch. ; GLLF, cit. Zola ; Rs, cit. Queneau ; R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1859 - «ERNEST. - Je te le secoue, il tombe sous la table en disant : 'J'veux un fiacre. Moi, ça commençait à me fendre l'arche*. Je lui dis : 'Pas de bêtises, mon vieux ! ça ne serait pas à faire ; blague dans le coin, t'es malade, mais paye ta moitié.' /Note/ *Cela m'ennuyait.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 80 (M. Lévy) - P.E.
blanc (être - comme neige) loc. verb. non conv. CARACT. CRIMES "être innocent" - L, FEW (7, 154b), GLLF, 1676, Mme de Sév.
Aux 19e et 20e - TLF, cit. Mérimée, 1840 ; DELF, cit. Balzac ; DG, Lex.[79], GR[85], ø d. 1804 - «SERINGUA [...] Il y a quelques noirceurs là dedans. TAPAM. Ça va sans dire ; mais, ce n'est pas du côté des charbonniers. Ils sont blancs comme neige dans st' affaire là.» Ribié, Petit-pot, 4 (Fages) - P.E.
bleu (ne pas couper dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : "ne pas faire dans la dentelle", "ne pas faire de sentiment" (?)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «ROGER. - Ecoutez !... je ne sais pas faire de phrases... un militaire ! Généralement ça ne coupe pas dans le bleu... [...].» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 648 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
blouse (se mettre dans la -) loc. verb. non conv. CARACT. "se tromper" - TLF, 1847 être dans la blouse "être trompé" : GLLF, cit. Flaubert
• se foutre une blouse - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «Qu'est-ce que c'étoit ? je vous le donne en cent. Quatre évêques, foutre ! envoyés par les jacobins, pour complimenter l'évêque de Paris, qu'ils croyoient trouver chez le petit ; mais ils se foutoient une blouse : car il étoit à la Courtille.» Grand étonnement du père Duchesne sur les anti-chambres républicaines, in Le Véritable P. Duchesne f., 6 - P.E.
blé (être pris comme dans un -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "attrapé" - FEW (15/I, 128a), DELF, v. 1620 ; TLF, 1798, Acad. ; L, DG, R, GLLF, ø d.
1615 - «[...] craignant d'estre pris comme dans vn bled, il trousse ses quilles et gaigne le hault, comme s'il eust eu le feu au cul, et la mort derriere.» Le Tondeux qui court en certains quartiers de la France, 13 (s.l.) - P.E.
bois (assassiner qqn comme dans un -) loc. verb. CRIMES - ø t. lex. réf. ; absent TLF. voler comme dans un bois : DDL 19, 1791 [repris in GR] ; FEW (15/I, 193a), DEL, 1834 ; L, ø d ; TLF, cit. Goncourt, 1886 ; GLLF, ø d
1633 - «PHILIPPIN. Prenez garde, qui frappera du cousteau mourra de la guesne. Au secours ! on m'assassine comme dans un bois.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 198a (Laplace, Sanchez) - P.E.
bois (voler comme dans un -) loc. verb. CRIMES - FEW (15/I, 193a), DELF, 1834 ; TLF, cit. Flaubert, 1853 ; R, cit. Musset ; L, ø d ; DG, GLLF, PR[77], ø d.
1791 - «[...] les cinquante-cinq sous qu'on lui a volés comme dans un bois à l'entrée de l'infernale rue Vivienne.» Le Véritable P. Duchesne f., Contre l'agioteur qui lui a escroqué cinquante-cinq sous, 5 - P.E.
1830 - «ANATOLE. [...] D'abord il m'aurait été impossible de venir jeudi : nous avons essayé le tilbury d'Eugène... c'est une horreur... volé comme dans un bois.» H. Monnier, Scènes populaires, 166 (Flammarion) - P.E.
bon là (être -) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF."fanfaronner, dire des inepties" : E, 1790 (s.v. là)
Add.DDL :
*1739 - «Bourguignon. Ah, ah ! que faites-vous donc d'un sac ? Madame Rognon. Un sac, il est bon là, queu mic mac, il n'est que trop plein son sac.» [Caylus], Les Ecosseuses, 110-1 (Oudot) - P.E.
*v. 1747 - «Mr. MINUTIN. [...] L'accusé mourut en prison, et comme à sa mort il avoit gardé le tacet, je me trouvai habile à succeder. Mr. BORDEREAU. Ah, ah ! il est bon là. C'étoit un modèle de conduite pour les dépots.» [Caylus], Hist. de Guilleaume, 55 (s.l.n.d.) - P.E.
*1794 - «DOROTHEE. Trinquons ensemble, monsieur Sans-Culotte. SANS-CULOTTE. Ah ! monsieur Sans-Culotte ! monsieur est bon là. Allons.. à ta santé ... Hé bien ? CATHERINE, soufflant à Dorothée. A la tienne. DOROTHEE. A la tienne, va.» J.S. Raffard, Les Volontaires en route, 35 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
*1796 - «VALENTIN. [...] Il est bon là, monsieur mon père : t'as soupé, mon garçon ; prends ma canardière, vas veiller au loup ; moi, j' vas me coucher.» Pigault-Lebrun, Les Sabotiers, 3 (Huet) - P.E.
*1801 - «POMMADIN, seul. J' payerai les pots cassés ... Il est bon là... Si sa fille casse queuqu' chose, faudra qu' je l' paye ....» Martainville, L'Intrigue de carrefour, 12 (Barba) - P.E.
*1816 - «Moi j' l'i dis : ne crains rien, ma cadette, / Car j' sis bon là / Tout d' même à la papa. [...] Y veut m' ratisser les apôtres / Avec la s'melle d' ses sabots, / Mais moi, qu' est bon là pour les autres, / J'dis qu'il la gobait aux oiseaux.» Le Cousin germain de Vadé , 101 et 107 (Marchands de nouveautés) - P.E.
*1828 - «ANDRE. Si monsieur veut encore quelque chose, il n'aura qu'à parler. DUCROQUIS, à part. Il est bon là le Normand ! Je crois qu'on peut se passer de dessert quand on déjeûne avec du fromage.» Théaulon et Choquart, M. Ducroquis, 9 (Barba) - P.E.
*1830 - «LE GARCON PATISSIER. Ah ! ouin ! ... ô hé ! ... les autres ? il est bon là l' gendarme. Viens donc, hirondelle de potence, viens donc, maintenant.» Les Barricades de 1830, 52 (Levavasseur) - P.E.
*1830 - «PRUNEAU. [...] nous v'là à la porte du père Raimond, un ancien qui est encore bon là... nous pouvons nous asseoir ... as-tu quelque chose à manger ?» E. Arago et F. Duvert, 27, 28 et 29 juillet, 33 (Barba) - P.E.
*1831 - «Si ces malins tenaient seulement la moitié de ce qu'ils promettent ils auraient plus d'abonnés qu'ils en voudraient ; mais je vous dirai plus tard, comme je l'espère, s'ils sont toujours bons là.» [Le Coq gaulois], numéro 2, 1 - P.E.
bon là (être -) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - DDL 19, 1739 ; E, 1790 ; L, ø d ; absent TLF.
1665 - «Je vous placeray, sans prier, / Chez nostre riche Thresorier ; / C'est dans ce grand logis qu'il loge... / Paix, écoutez : j'entends l'horloge, / C'est sept heures... Il est bon là : / Sur cette pierre que voilà, / Auprès cette petite porte, / Attendez-moy, mais que je sorte.» F. Colletet, in Paris ridicule et burlesque, 277 (Garnier) - P.E.
1668 - «ERASTE. L'Histoire ? Ah ! il est bon là, l'Histoire ! C'est bien des gens comme moy, va, qui se soucient de l'Histoire [...]» Subligny, La Folle querelle, 37 (Jouaust) - P.E.
1691 - «Lisette. Quel autre incident est-ce encore ici ? Thibaut. Jarni, qu'il est bon là ! Lisette. A qui en as-tu ?» Dancourt, La Maison de campagne, 77 (Nizet, STFM) - P.E.
1692 - «OCTAVE. Je sçay un secret pour vous faire respecter chez vous. Quittez votre Robe, & faites-vous d'Epée. JEANNOT. Ah, ah, il est bon là ! ARLEQUIN. Assurément.» Dufresny, L'Opéra de campagne, in Gherardi, Le Théâtre ital., IV, 20 (Braakman) - P.E.
1738 - «DORANTE. Après l'exclusion qu'on me donne en ces lieux ? LISETTE. Hé ! C'est le coup de maître ! DORANTE. Il est bon là ! LISETTE. Sans doute. / Ne décidons jamais où nous ne voyons goute.» Piron, La Métromanie, 40 (Le Breton) - P.E.
bonjour (simple comme -) loc. adj. non conv. VALEUR - GLLF, 1837, Balzac ; TLF, cit. Goncourt, 1861 ; FEW (11, 635a), 1875, Lar. ; DELF, cit. Leiris, 1955 ; R, Lex.[79], PR[82], ø d.
1833 - «Avoir soin de ses chevaux, souffrir quelquefois la faim et la soif, se battre quand il faut, voilà toute la vie du soldat. N'est-ce pas simple comme bonjour?» Balzac, Le Médecin de campagne, VIII, 396 (Pléiade) - P.W.
bonjour (uni comme -) loc. adj. non conv. CARACT. "franc" - TLF, cit. Balzac, 1822. simple comme bonjour : DDL 25, 1833, Balzac ; GLLF, 1837, Balzac ; TLF, cit. Goncourt, 1861 ; FEW (11, 635a), 1875, Lar. ; GR[85], cit. Renard, 1893 ; DELF, cit. Leiris, 1955 ; Lex.[79], ø d.
1794 - «C'est un bon garçon, uni comme bon jour, qui se donne bien du mal et bien de la peine... Il fait des pièces de spectacles, des livres pour la révolution.» L.M. Henriquez, Les Aventures de Jérôme Lecocq, 31 (Impr. Célère) - P.E.
1807 - «Uni comme bonjour. C'est-à-dire sans façon ; franc, ouvert et naturel ; plein de candeur et de bonne foi.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 106 (Slatkine) - P.E.
bonjour (venir à qqn comme -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF simple comme bonjour : DDL 25, 1833, Balzac ; GLLF, 1837, Balzac ; TLF, cit. Goncourt, 1861 ; FEW (11, 635a), 1875, Lar. ; GR[85], cit. Renard, 1893 ; DELF, cit. Leiris, 1955 ; Lex.[79], ø d.
1814 - «LE CHEVALIER. Fort bien ! trop bien !... Et les roses de votre teint font croître les soucis de la mélancolie... divin ! divin ! Les roses, les soucis... C'est de l'opéra-comique tout pur. JEANNOT. Eh bien, je ne l'ai pas cherché. Çà m'est venu comme bon jour. LE CHEVALIER. C'est que vous avez beaucoup d'esprit.» Etienne, Jeannot et Colin, 10 (Barba) - P.E.
bosse (donner dans la -) loc. verb. non conv. RELAT. "être dupe" - TLF, 19e, Lar. ; L, ø d.
Add.DDL :
*1791 - «[...] j'aurons l'air d'être avertis par l'opinion du peuple, foutre ! j'en ferons la motion. Ceux qui ne sont pas dans le secret, donneront dans la bosse [...]» Le Véritable P. Duchesne f., Conseil pacifique du père Duchesne, 2 - P.E.
*1792 - «La mère Duchesne. Bon Dieu ! tout le monde a pourtant eu la bêtise de donner dans c'te bosse -là, et on n'a pas voulu voir que ces bougres-là n' disiont au peuple qu'il est souverain, que pour le faire servir à leux méchanceté [...]» Etrennes de la mère Duchesne, 20 (Crapart) - P.E.
*1797 - «Le directeur Laréveillère-Lépaux a, dit-on, douze ou quatorze enfans qui sont tous bossus. On assure qu'il les a fait baptiser ces jours derniers ; c'est pour faire sa cour au peuple qui devient religieux ; mais il faut espérer que le peuple ne donnera pas dans la bosse.» Chronique de Paris, numéro 50, 18 floréal an 5, 2 - P.E.
*v. 1798 - «Tu m'aimais / à ce que tu disais, / assez bonne j'étais / pour donner en plein dans la bosse, / mais ça fait brosse. bis. / mais ça fait brosse aujourd'hui pour jamais.» La Fille jalouse, in Recueil de chansonsB.N. Ye 56375-257 - P.E.
*1800 - «Oh que non, pas d' çà, pas d' çà, je ne donne pas dans la bosse. Est-ce que vous croyez qu'on embête le père Duchêne de ste force là. Vous me prenez donc pour un autre ?» Le Grand départ du père Duchêne, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 1-2 - P.E.
*1817 - «Bonjour ami Polichinel, / Te v'là dans ton jour solennel ; / J' t'ai vu z'autrefois en carosse, / Te v'là descendu, ça fait brosse, / J' n'ai jamais donné dans la bosse.» Les Complimens de carnaval, 6 (Chassaignon) - P.E.
*1822 - «LOUISON, à part. Est-ce que sans moi, il voulait fair' la noce, / Pour mes amours, j'entrevois du mic-mac. CITRONNET, bas à Louison. Non... c'est qu' vot' père a donné dans la bosse, / Et que voilà not' mariage dans le sac.» Rougemont, La Dot du savetier, 30 (Quoy) - P.E.
*1831 - «[...] si bien que les malins ont donné dans la bosse, et que le grand maigre lui met cent sous dans la main.» [Le Coq gaulois], numéro 2, 16 - P.E.
*1831 - «Je ne conçois pas que nous autres, gens du peuple, nous ayons pu donner si long-temps dans la bosse ; pardon, excuse ! c'est dans le panneau que je voulais dire.» Du nouveau ... Attention, nom de D... ! Mayeux, numéro 3, 11 - P.E.
bosse (donner dans la -) loc. verb. non conv. RELAT. "être dupe" - DDL 19, 1791, Père Duchesne [repris in GR] ; L, ø d ; TLF, 19e, Lar.
1790 - «Ça n'a pas pris ; on s'est foutu de lui et de ses livres, et il a eu un pied de nez. - Tant c'en seroit pourtant, si les Parisiens avoient été assez couillons pour donner dans cette bosse... C'est pour le coup, alors, que nous aurions vu de belles affaires...» Le Grand espion réformé des Capucins, 8 (s.l.n.d.) - P.E.
bouche (être sur sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gourmand" - Gc, 1452-78.
Aux 18e et 19e - GLLF, cit. Mérimée ; L, DG, ø d ; FEW (1, 584b ; rég.), 1896 ; TLF, DELF, GR[85], ø d. 1704 - «BOUCHE. s.f. [...] On dit aussi en ce sens, qu'un homme est sujet à sa bouche, qu'il est sur sa bouche ; pour dire, qu'il est goulu, affamé.» Dict. univ. de Trévoux - TGLF
av. 1757 - «Vous que cet exemple touche / Ça vous fait ben voir / Que fille qui est sur sa bouche / Manque à son devoir.» Vadé, in France, Dict. de la langue verte, 491 (Libr. du Progrès) - TGLF
1804 - «TALMOUSE. Avancez, vous autres ; j'ai quelque chose à vous dire. UN CHANTEUR. Ah ! que c'est bête ! tu nous fais quitter la table au plus beau moment. TALMOUSE. Oh ! le goulu, comme il est sur sa bouche.» Daudet, Servière, Léger, Bombarde, 17 (Cavanagh) - P.E.
1807 - «Etre sur sa bouche. Signifie faire un dieu de son ventre ; employer tout ses revenus à la table.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 113 (Slatkine) - P.E.
1852 - La Châtre, Dict.aussi dans Lar. GDU, 1867 - TGLF
bouche (être sur sa -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être gourmand" - Gc, Act. des Apost. ; DDL 31, 1704, Trév. ; GLLF, cit. Mérimée ; FEW (1, 584b ; rég.), 1896 ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1531 - «Gulosus gulosa gulosum, Gourmant, goulu, qui est sur sa bouche.» R. Estienne, Dictionarium, 349 v° - P.E.
bouclé comme un caniche loc. adj. COIFF. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1843 - «[...] leurs bizarres coiffures [des filles de joie] inventées pour attirer les regards : celle-ci en Cauchoise, celle-là en Espagnole ; l'une bouclée comme un caniche, l'autre en bandeaux lisses [...]» Balzac, Illusions perdues, 2e part., Un Grand homme de province à Paris, in Balzac, La Comédie humaine, t. VIII, 215 (Furne, Dubochet et Hetzel)dans l'orig., Un Grand homme de province à Paris, Souverain, 1839, ch. XI, t. I, 205 : 'l'une en boucles comme un caniche' - M.C.E.
bouffi (comme tu dis -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.tu l'as dit bouffi ! : TLF, DELF, cit. Leroux, 1907 ; GLLF, PR[77], ø d.
1820 - «MALASSIS. Est-ce que vous avez trouvé un trésor ? BRINDAVOINE. Comme tu dis, bouffi, et je régale les amis.» Brazier et Dumersan, Le Coin de rue, 29 (Barba) - P.E.
boulet de canon (comme un -) loc. adv. non conv. CARACT. "fig." - TLF, DEL et GR[85] (arriver...), ø d comme un boulet : TLF, cit. Courteline, 1893 ; GLLF, GR[85], ø d
1835 - «THEODORE [...] à moins qu'un verre de vin... Oh ! ça, un verre de vin sous les cheveux, ça me change à mon avantage... hardi comme un boulet de canon !...» Rougemont et de Courville, Mon ami Polyte, 3a (Magasin théâtral) - P.E.
bourrique (chargé comme une -) loc. adj. non conv. MESURE - TLF, DEL, ø d.
1760-63 - «ARLEQUIN tout essouflé. Gare les boeufs Monsieur Le daron z'est au bout de la ruelle, et Gilles le suit chargé comme une bourique Mamselle [...]» Beaumarchais, Les Bottes de sept lieues, in Beaumarchais, Parades, 71 (SEDES) - P.E.
bout (être au - de son rouleau) loc. verb. non conv. SANTÉ "être à bout de ressources, de force" - DEL, 1828 ; GLLF, BEI, 1835, Acad. ; TLF, 19e ; L, ø d ; FEW (10, 513a), 1923, Lar. ; GR[85], cit. Bazin.
• être au bout de sa bobine - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1825 - «La vie des artistes n'a souvent qu'un temps bien court. Celui-ci me paraît au bout de sa bobine ; il en est de même de Rossini.» V. Jacquemont, Letters to Achille Chaper, 103 (The American philosophical Society) - P.E.
bout (être sur le bon -) loc. verb. non conv. - DEL, ø d ; absent TLF.
1596 - «I'espere nos affaires seront desormais sur le bon bout : le coeur m'en creue de joye, pour un poinct que je ne puis celer.» R. Mortier, Le "Hochepot ou Salmigondi des folz", 97 (Bruxelles, Palais des Académies) - P.E.
bouteille à l'encre (clair comme la -) loc. adj. non conv. INTELL. "fig." - DG (noir -), ø d c'est la bouteille à l'encre : TLF, 1835, Acad. ; L, ø d ; GR[85], cit. Villiers de l'Isle-Adam, 1887 ; DG, ø d ; GLLF, DELF, cit. Proust ; Lex.[79], ø d
1789 - «P. GERARD. [...] il nous fit un embrouillamini de discours à la tribune sur le veto, qui étoit clair comme la bouteille à l'encre [...]» Les Actes des apôtres, n° 14, 10 - P.E.
boyaux (aimer comme ses petits -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Balzac, 1837 ; L, DG, ø d ; DELF, cit. Salacrou.
• aimer plus que ses menus boyaux - ø t. lex. réf. ; absent TLF. aimer comme - : Hu, DELF, Larivey
1576 - «Philippin. Ascagne est vostre corriual et le bien-aimé : car Madamoiselle Lucelle l'aime plus que ses menus boyaux.» [L. Le Jars], Lucelle, 55 (R. du Petit Val) - P.E.
boyaux (aimer comme ses petits -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Balzac, 1837 ; L, DG, ø d ; DELF, cit. Salacrou.
1640 - «[...] ie l'aime comme mes petits Boyaux .i. ie l'aime extremement.» Oudin, Curiositez fr., 59 (Slatkine) - P.E.
1786 - «Je vous chéris comme la prunelle de mes yeux ; je vous aime comme mes petits boyaux ; c'est une chose sûre [...]» Beffroy de Reigny, Les Lunes du Cousin Jacques, numéro 8, 98 - P.E.
boîte (c'est dans la -) loc. phrast. CIN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1952 - «[...] caméra, dans l'expression : 'c'est dans la boîte', c'est filmé.» O. Uren, Le Vocabulaire du cinéma fr., in Fr. mod., 20, 203 - IGLF
branler dans le manche loc. verb. non conv. CARACT. "fig., d'une personne : être mal assuré, irrésolu" - FEW (6/I, 219a), 1640, Oudin ; DEL, 17e ; GR[85], cit. Lesage ; L, TLF, ø d.
1593 - «Après cette deconvenue, leur infanterie lansquenette et les Suisses commencèrent à bransler dans le manche. Cette armée ne feit onques despuis que de perdre [...]» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 99 (Droz) - P.E.
1614 - «Pauures Hurlubiers, & quoi vous branlez dans le manche, le poux vous bat encor, hé voiez vous paz que ie me moque [...]» Accueil au Roy par Gabirel [sic] Bien-venu, 11 (s.l.) - P.E.
bras (gros comme le -) loc. adv. non conv. EXPRESS. - DG, R, GLLF, cit. Racine [1668] ; DELF, cit. Hugo ; L, Lex.[75], PR[77], TLF, ø d.
• appeler qqn monsieur gros comme le bras loc. verb. - TLF (dire madame la mairesse gros comme le bras), cit. Balzac, 1844 ; DELF (s'appeller -), cit. Zola ; Lex.[75], ø d.
1640 - «[...] on m' appelle Monsieur gros comme le Bras .i. on me fait grand honneur. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 60 (Slatkine) - P.E.
v. 1747 - «Quoique je ne sçavois ni lire, ni écrire, ni chiffrer, je pris les affaires en main, pour gouverner le ménage comme avoit fait l'abbé, ensorte que tout le monde m' appelloit Monsieur Guillaume, gros comme le bras dans la maison.» [Caylus], Hist. de Guilleaume, II, 93 (s.l.n.d.) - P.E.
1793 - «[...] tous les bandits que vous appelez monsieur, gros comme le bras.» Hébert, in G. Walter, Hébert et le Père Duchesne, 380 (Janin) - P.E.
1804 - «DEFONSE. On l'appelle monsieur, gros comme le bras ; on le salue quand il passe [...]» Villiers et Pessey, Le Charivari de Charonne, 5 (Barba) - P.E.
bâillé (être -) loc. verb. AFFECT. "fig. : au spectacle" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1903 - «D'ailleurs, la fin de Poil de Carotte, que je viens d'écouter, n'est pas bonne. Sans les mots qui portent, je serais 'bâillé'.» J. Renard, Journ., 22 avr., 817 (Pléiade, 1960) - A.Ré.
bâton de maréchal (avoir le/son - dans sa giberne) loc. verb. PROVERBE - L, GLLF, GR[85], 1866 ; TLF, cit. Augier, 1874 ; DEL, ø d.
1841 - «Vous avez tous dans vostre giberne le bâton de maréchal, - a dit à son tour, il y a quelque vingt ans, un facétieux monarque français, aux troupiers exclusivement préposés à la garde de sa royale et grosse personne.» E. Marco de Saint-Hilaire, Physiologie du troupier, 121 (Aubert) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; DELF, cit. Flaubert ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; R, cit. Madelin ; Lex.[75], PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1807 - «LA TULIPE. Dam ! j'suis comm' ça... quand on a l'air de vouloir mettre des bâtons dans les roues d'un amour honnête et respectif, et j' dis mieux : c'est qu' si le commissaire a l' malheur de parapher.... La première nuit d' ses noces s'ra son dernier jour. Et allez donc.» Francis, Désaugiers, Moreau, Taconnet chez Ramponneau, 15 (Barba) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
• jeter des bâtons dans la roue - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «Il est très-probable qu'il a semé des millions pour jetter des bâtons dans la roue, et pour arrêter la marche de la révolution...» Jean Bart, n° 155, 4 - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
• fourrer des bâtons dans la roue - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1802 - «PARCHEMIN. Ton papa ! j'ai beaucoup d'estime et de considération pour lui ; mais sa vie est dans les douteux, s'il s'ostine [sic] à fourrer des bâtons dans la roue de nos amours.» G. Duval, Parchemin, 15 (Barba) - P.E.
bâtons (mettre des - dans les roues) loc. verb. RELAT. - DDL 19, 1807 [repris in DELF, GR] ; FEW (10, 490b), 1835, Acad. ; GLLF, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], ø d.
1792 - «Je serois plus content de voir guillotiner une douzaine de viédases qui mettent des bâtons dans les roues, que d'apprendre le gain d'une bataille [...] tant d'autres chenapans qui vouloient juger le ci-devant roi quand il n'étoit pas jugeable, mettent aujourd'hui des bâtons dans les roues quand il s'agit de le racourcir tout de bon.» Hébert, Le Père Duchesne , n° 189, 7 et n° 202, 6 (EDHIS) - P.E.
bête (être d'un -) loc. verb. CARACT. "[à valeur augmentative], être d'une bêtise inimaginable (d'une personne)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1798 - «Ce fut un jour de fête et de grand gala à la maison ; mais, pour mon compte, je fus d'une stupidité, d'un bête incroyable. J'ouvrais de grands yeux atones, qui regardaient tout sans rien voir [...].» P.J.B. Desforges, Le Poète ou Mém. d'un homme de lettres, I, 13 (Babeuf, 1819) - J.C.
1877 - «Il faut dire aussi que ces hommes sont d'un bête, quand ils couchent avec une femme, ils vous découvrent toute la nuit... - une jolie conduite, murmura Madame Putois.» Zola, L'Assommoir, 546 - FXT
1880 - «Elle le pressait du regard, elle avait remonté les mains jusqu'à ses épaules, et le secouait pour lui arracher cette confession. - Sans doute, répondit-il enfin d'un ton grave. Alors, elle s'abattit de nouveau à ses pieds, dans une crise de fou rire, bégayant, lui donnant des tapes. - Non, c'est impayable, il n'y a que toi, tu es un phénomène... mais, mon pauvre chien, tu as dû être d'un bête ! Quand un homme ne sait pas, c'est toujours si drôle !» Zola, Nana, 1273 - FXT
bête (être d'un -) loc. verb. VALEUR "[à valeur augmentative], être d'une bêtise inimaginable (d'un inanimé)" - GLLF, cit. Courteline ; TLF, GR[85], ø d.
1886 - «Sa lettre est d'un bête !» Zola, L'Oeuvre, 37 - FXT
1887 - «Paraît que c'est d'un bête, que c'est d'un laid, tout nu !» Zola, La Terre, 2e part., 137 - FXT
bête comme chou loc. adj. non conv. VALEUR "facile à faire, à deviner" - DELF, cit. Proust ; TLF, cit. Sartre, 1944 ; R, GLLF, Lex.[79], PR[82], ø d.
*1934 - «C'est bête comme chou, (i) it's simplicity itself, (ii) it's idiotic.» J.E. Mansion, Harrap's standard French and English dictionary, part. 1 - R.R.
bête comme chou loc. adj. non conv. VALEUR "facile à faire" - DDL 25, 1934, Mansion ; TLF, cit. Sartre, 1944 ; DELF, cit. Proust ; GLLF, Lex.[79], GR[85], ø d.
1896 - Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg. (Ollendorff) - A.Do.
1907 - H. France, Dict. de la langue verte - A.Do.
bête comme ses pieds loc. adj. non conv. INTELL. - FEW (8, 295b), GLLF, DELF, 1867, Delv. ; TLF, cit. Bousquet, 1935-36 ; R (- un pied), Lex.[79], PR[82], ø d.
• Berthe-comme-ses-pieds - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1882 - «C'était le bon temps alors, le temps où florissait [sic] Maria l'anguille et Berthe-comme-ses-pieds, enivrantes créatures !» C. Monselet, Les Deux reporters, in La Vie pop., 6 août, 373 - R.R.
bête à manger du foin (être -) loc. verb. non conv. INJURE - GLLF, mil. 18e ; TLF, cit. Stendhal, 1836 ; L, DG, R, Lex.[75], PR[77], DELF, ø d.
1774 - «La balance des jugements et des réputations n'est plus rien ; il n'est plus de milieu ni dans la pensée ni dans l'expression ; [...] tout homme est admirable, excellent, délicieux, ou maussade à donner des vapeurs, ennuyeux à périr, bête à manger du foin [...]» Gresset, Oeuvres, II, 321 (Didot) - P.E.
calcul (se tromper dans son -) loc. verb. INTELL. "fig." - TLF (- en son -), 1694, Acad. ; DG et R (- dans ses -), PR[77], ø d.
1684 - «Il s'est trompé dans son calcul, Er hat sich in seiner meinung geirret // Erravit in opinione suâ.» Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat., 173 (Chouët) - P.E.
calme et inodore (être/rester -) loc. verb. non conv. EXPRESS. "faire silence" - BEI ("affecter une sévérité extrême"), 1872 ; absent TLF.
1859 - «[...] il vous menacera de vous manger le nez. Autrement il restera calme et inodore.» Monselet, Le Musée secret de Paris, 130 (M. Lévy) - P.E.
1861 - «CALME ET INODORE (Etre) : Faire silence. Ces deux mots ne vont jamais l'un sans l'autre [...]» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 55 (R. anecdotique) - P.E.
camion (beau comme un -) loc. adj. non conv. VALEUR "très beau" - BEI, fin 20e ; DEL, ø d ; absent TLF.
1955 - «Vingt dieux le Lionel ! Beau comme un camion ! - Oui, on a l'air fin, tous les deux, se renfrogna Lionel en touchant du doigt le costume du fermier, frais sorti de l'armoire.» R. Fallet, Rouge à lèvres, 189 (Denoël, 1977) - P.R.
canard (comme un - qui a trouvé un hautbois) loc. phrast. non conv. CARACT. "pour exprimer plaisamment la stupéfaction, l'étonnement, l'embarras" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1888 - «- Eh bien, quoi ? demanda Huret agacé, quand tu auras fini de me dévisager comme un canard qui a trouvé un hautbois ?» Courteline, Le Train de 8 h 47, in Courteline, Théâtre..., 596 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
canif (donner des coups de - dans le contrat) loc. verb. non conv. ÉROT. "tromper sa femme" - L, DG, ø d ; TLF, GR[85], cit. Beauvoir, 1958 ; GLLF, Lex.[79], ø d.
1794 - «Vous dites que nos femmes nous enrôlent dans la grande confrérie, croyez-vous que les vôtres ménagent plus votre front, parce qu'elles paroissent froides comme des caraffées d'orgeat. Les sournoises vous en font aussi bien porter que les nôtres ; elles savent se venger des coups de canif que vous donnez dans le contrat [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 340, 3 (EDHIS) - P.E.
1803 - «[...] jamais je n'en ai abusé. Je ne puis pas en dire autant de lui ; je l'ai surpris deux ou trois fois donnant des coups de canif dans le contrat. Il m'avait tant aimée que je lui pardonnai de tout mon coeur de m'aimer encore assez pour tenir à mon pardon.» A.A. Beaufort, L'Enfant du trou du souffleur, I, 193 (Lepetit) - P.E.
Corr.FEW (16, 337a), DELF (1808, D'Hautel)
1807 - «Donner des coups de canif dans le contrat. Se rendre coupable d'adultère [...]» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 153 (Slatkine) - P.E.
capot (être -) loc. verb. ÉVÉN. "par ext." - L, ø d t. jeux : FEW (2, 271b), DELF, mil. 17e ; GLLF, TLF, 1690 ; L, GR[85], ø d
1619 - «[...] aussi bien cas-auenant que leur Marmitte se renuersast, vous n'auez pas le nez d'y fournir de nouuelles morfailleries, vu que vous estes à la derniere carte et en danger d'estre Capot (ce que Dieu ne vueille, pour vous garantir de la maladrie de Mont faulcon).» Response du Paysan au libelle intitulé Le Bourgeois, 7-8 (Au Chesne verd) - P.E.
carpe (muet comme une -) loc. adj. non conv. EXPRESS. - FEW (6/III, 312b), 1690, Fur. ; TLF, 1846, A. Dumas ; GLLF, Lex.[75], cit. Daudet ; DELF, 19e ; L, DG, ø d ; R, cit. Martin du Gard ; PR[77], ø d.
1612 - «Et M. G. de plorer comme vn aueugle qui a perdu son baston, de souspirer comme vn amoureux transi, ie deuins muet comme vne carpe, aueugle comme vne taupe [...]» Le Voy. de Me Guillaume en l'autre monde vers Henry le Grand, 50 (Paris) - P.E.
1619 - «Son zest n'est pas une harquebuse / Qui, deschargeant, meine du bruit ; / Il est muet comme une carpe, / Et l'on ne sent presque l'escarpe / De cet esprit qui va de nuit.» C. d'Esternod, L'Espadon satyrique, 119 (Fort) - P.E.
carte (être à la dernière -) loc. verb. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1619 - «[...] aussi bien cas-auenant que leur Marmitte se renuersast, vous n'auez pas le nez d'y fournir de nouuelles morfailleries, vu que vous estes à la derniere carte et en danger d'estre Capot (ce que Dieu ne vueille, pour vous garantir de la maladrie de Mont faulcon).» Response du Paysan au libelle intitulé Le Bourgeois, 7-8 (Au Chesne verd) - P.E.
cas (être un -) loc. verb. non conv. ÊTRE "pour une personne" - DHR (c'est un cas), 1883 ; GLLF, cit. Sartre ; TLF, ø d.
1911 - «M. Péguy est un "cas" dans la littérature d'aujourd'hui, et qui vaut qu'on s'y arrête.» F. Le Grix, in La R. hebdomadaire, n° 24, 17 juin, 409 - P.E.
casquettes (être dans les -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - ø t. lex. réf.casquette, adj. : TLF, 1844, Vidocq ; L, FEW (2, 1436a), 1863.
1830 - «L'HOMME IVRE. J' veux pas boire avec toi. LE SERGENT. Qu'est-ce qui vous parle de boire ? j' vous dis qu' vous êtes un peu dans les casquettes, et qu'il faut aller vous pousser zun somme.» Les Barricades de 1830, 30-31 (Levavasseur) - P.E.
casseur d'acier (frapper/cogner ... comme un -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET - L, cit. Des Périers (autre texte) ; DEL, cit. Du Fail (autre texte) ; absent TLF.
Compl.Hu (même texte, ø d) et FEW (2, 1431a) (Du Fail)
1548 - «[...] aux despens du preudhome Polygame, qui les y trouvant donnoit dessus comme un quasseur d'acier [...]» N. Du Fail, Les Baliverneries d'Eutrapel, 67 (Klincksieck) - P.E.
Compl.Gc, Hu (même texte, ø d) et FEW (Des Périers)
*1558 - «Tantost revisitant les procez de quelques femmes veufves, et aultres qui venoyent chez luy pour le solliciter. Brief, il en prenoit là où il en trouvoit : et frappoit soubz luy comme un casseur d'acier.» B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 48 (Champion, STFM) - P.E.
*1609 - «[...] ne vous fondez sur les cheveux gris de Monsieur mon amy, il semble les oignons de Lominé, il a la teste blanche & la queüe verte & coigne soubs luy comme vn casseur d'assier, il a la mine de vous enterrer avec le Roy d'Espaigne [...]» La Boutade de maistre Guillaume contre les tiltres du roy d'Angleterre, 11 (s.l.) - P.E.
cendre (sur la - de mon père, qui est mort comme tu existes) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "formule de serment burlesque" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1829 - «Parole d'honneur, (prenant l'air et le ton solennels) sur la cendre de mon père, qui est mort comme tu existes... Cette formule homérique n'est plus usitée que parmi les prêtresses de Vénus-Cloacine. D'où leur est-elle venue ? je n'en sais rien. [...] Ce serment, vu la qualité des personnes qui le prodiguent, m'a toujours semblé si burlesque, que jamais il n'a été prononcé devant moi sans qu'il ne m'ait pris aussitôt une irrésistible envie de rire.» Vidocq, Mém., 3, 187 (Tenon) - P.R.
cerise (rouge comme une -) loc. adj. ÊTRE - L, ø d ; GR[85], cit. R. Fallet [1951] ; DEL, ø d ; absent TLF.
1777 - «Vous m'étonnés monsieur. Je croyais le St Sacrement très riche et fort grand seigneur. - Mr il s'agit de son service qui n'est pas fondé chéz nous. - En effet Mr bien des gens croyent que ce service se fait sans fondement. Mon abbé est devenu rouge comme une cerise, et a ces phrazes d'esprit, il m'a dit [...]» Beaumarchais, Corresp., III, 111 (Nizet) - P.E.
1839 - «Pauvre petite ! elle est rouge comme une cerise en finissant, car elle s'est aperçue qu'on l'écoutait [...]» P. de Kock, Moeurs parisiennes, III, 437 (Barba) - P.E.
chair (ne pas savoir si c'est - ou poisson) loc. verb. non conv. AFFECT. - FEW (8, 584b), BEI (- qqn -), 1690, Fur. ; L, ø d ; absent TLF.
1612 - «[...] ie voulu scauoir la verité de la verité, ne scachant si elle estoit chair où poisson, l'enuie m'en print comme de pisser, i'enrageois que ie ne la scauois.» La Responce de Guérin à Me Guillaume, 6 (Milot) - P.E.
chair (être - et ongle) loc. verb. AFFECT. RELAT. "être ami intime (avec qqn)" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1744 - «[...] ils Sont Chaire et ongle : s'entraiment beaucoup etc.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 66 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
chanter : comme si on chantait loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - DELF, déb. 19e ; FEW (2, 221a), 1835, Acad. ; TLF, cit. Augier, 1858 ; DG, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.L (cit. Désaugiers)
1808 - «Il pleure, il s' désespère, / Mais c'est comme s'il chantait.» Désaugiers, Chansons et poésies diverses, I, 152 (Capelle et Renand) - P.E.
*1826 - «RICHARD. [...] Vous lui écrivez, mais c'est comme si vous chantiez... elle ne vous répondra pas.» Théaulon et Etienne, Le Chiffonnier, 21 (Barba) - P.E.
chanter comme une truelle loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «Hilarion... (Sa voix est entièrement voilée et lui manque tout-à-fait ; honteux de son infructueuse tentative, il s'arrête.) Fichtre ! voilà que je chante encore comme une truelle !»Delaporte, Un Premier ténor, xvii - M.P.
charretier (jurer comme un -) loc. verb. EXPRESS. - FEW (2, 432b), 1611, Cotgr. ; DELF, 1656, Oudin ; L, ø d ; TLF, cit. Huysm., 1879 ; DG, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
• jurer comme un chartier embourbé - absent TLF.
1611 - «[...] et moy de iurer contr' eux comme vn chartier embourbé [...]» Advis de Mtre Guillaume nouvellement retourné de l'autre monde, 3 (s.l.) - P.E.
Compl.DELF (cit. Sorel)
1623 - «[...] je [...] leur dis en me deboutonnant tout d'un coup et après avoir juré comme un chartier embourbé, venez vous en là dehors avecque moy [...]» Sorel, Hist. comique de Francion, 224 (Garnier-Flammarion) - P.E.
chat (avoir un - dans la gorge) loc. verb. non conv. SANTÉ "être enroué" - FEW (2, 515a), TLF, DHR, 1835, Acad. ; BEI, 1863, Littré ; GLLF, DEL, ø d.
1829 - «[...] deux prêtres en vigiles auprès du cercueil, récitent les litanies des morts. [...] - Tu vois pas qu'il y en a un qui dort, il ronfle de bon coeur. - Il fait le serpent [ancien instrument de musique d'église] pendant que l'autre dit ses prières. - [...] tenez, mes amis, c'est l'autre qui se réveille ; écoutez donc, il a un chat dans la gorge ; il entonnerait mieux une bouteille de Bordeaux [qu'un psaume].» Vidocq, Mém., 4, 208 (Tenon) - P.R.
chat (éveillé comme un - qu'on ...) loc. adj. non conv. CARACT. "rusé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1587 - «[...] encores que de nom soyez esueillé, et que par effect ayez les yeux ouuerts, comme un chat qu'on chastre, si dormez vous dans l'ame [...]» Cholières, Les Après-disnées, 6 verso (Richer) - P.E.
v. 1610 - «RAMUS. Puisque je vous vois ententif, aussi éveillé qu'un chat qu'on fesse, vous le saurez.» Béroalde de Verville, Dessein, in Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, I, 51 (Delarue) - P.E.
1623 - «Bref, iour et nuict ce vieux Pourtraict / Eueillé comme vn chat qu'on fesse, / Ne parle rien que de Maistresse [...]» J. Auvray, Le Banquet des muses, 114 (Ferrand) - P.E.
1640 - «esueillé comme vn Chat qu'on foüette .i. fort fin, fort rusé, qui prend bien garde à ses affaires. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 87 (Slatkine) - P.E.
chat de gouttière (laid comme un -) loc. adj. VALEUR - ø t. lex. réf. ; absent TLF. chat de gouttière : TLF, 1694, Acad. ; GLLF, fin 19e ; GR[85], ø d.
1595 - «Non, dict Roger, n'usez point de charmes, mon bel ami, et si il estoit laid comme un chat de goutiere, je n'ay envie de voler si haut [...]» Nouv. des régions de la lune, in Satyre Menippée, 319 (Charpentier) - P.E.
chatte (amoureuse comme une -) loc. adj. non conv. ÉROT. - FEW (2, 518a), 1835, Acad. ; L, GR[85], DEL, ø d ; absent TLF.
1766 - «[...] je ne m'aviserai point de faire le revêche. Je suppose que dans cette occasion la Baronne ne la fit point non plus : outre qu'on la disoit amoureuse comme une chatte, je ne lui étois point indifférent.» [Du Laurens], Le Compère Matthieu, I, 110 (A Londres) - P.E.
chaud (ne pas être - pour qqch.) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "montrer peu d'intérêt, peu d'empressement pour" - DArg., 1957 ; DEL, cit. Aragon, 1967 ; GR[85], cit. Ferniot, 1973 ; GLLF, TLF, DFNC, ø d.
1873 - «PIGET. - A-t-on déjà versé beaucoup à ta souscription [pour construire une école] ? POMPADOUR. - Moi, j'ai donné vingt francs [...]... L'adjoint a donné quarante sous... [...] ça fait vingt-deux francs. COURTIN. Ils ne sont pas chauds pour l'instruction dans ta commune.» Labiche, 29 degrés à l'ombre, in Labiche, Théâtre, 855 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
chaumières (pleurer dans les -) loc. verb. AFFECT. - GR[85], ø d ; absent TLF.
1933 - «Archambaud fut tout à fait Régence et Fontenoy. Sa défaillance de Vars, son retour de Braus, c'est tout à fait la tradition de Cyrano et de Don Quichotte. Le calvaire d'Archambaud, c'est l'image d'Epinal du Tour de France. Leducq et Magne, et Lapébie aussi, eurent des malheurs dont on pleura dans toutes les chaumières ; mais à vrai dire aucun des trois, sauf peut-être Magne, n'avait sa chance pour la première place.» C.-A. Gonnet, in Vu, numéro 280, 26 juill., 1114 - P.E.
chausse-pied (y être sans -) loc. verb. non conv. INTELL. "comprendre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1623 - «Monsieur mon bon gallant, vous y estes sans chaussepied [...]» J. Wodroephe, The Spared Hours of a Souldier, 210 (Waters) - P.E.
1640 - «[...] vous y estes sans Chausse pied .i. vous entendez le point de l'affaire, vous comprenez : vous venez à bout de ce que vous avez entrepris. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 89-90 (Slatkine) - P.E.
chaussette ((il) y a du pied dans la -) loc. phrast. non conv. ÉVÉN. "tout va pour le mieux" - DEL, 20e ; absent TLF.
1911 - «Même qu'à ce moment-là, il n'y en avait pas pour être à la roue comme ma pomme sur la savate et le bâton. [...] On peut dire que j'étais ferré à glace sur ce truc-là... Y avait du pied dans la chaussette !... [...] Pour sûr, qu'il y a du pied dans la chaussette !... Qui qu'est chançard ? C'est mon lard...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse , 207 et 263 (Ollendorff) - P.R.
chauve (en être -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1854 - «Vous avez votre témoin, monsieur ? - J'en suis chauve, mais nous avons bien le temps. » Boyer et Nuitter, Le Manteau de Joseph, viii (Clermont, imprim. de A. Daix) - P.W.
chauve comme un oeuf loc. adj. non conv. CORPS - R, PR[77], DELF, ø d ; absent TLF.
1623 - «Mon Maistre chauue comme vn oeuf, / Ridé en caillette de Boeuf, / Plus vieux que n'est la Passemeze [...]» J. Auvray, Le Banquet des muses, 113 (Ferrand) - P.E.
chaîne de puits (être -) loc. verb. CARACT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1795 - «Prenons donc notre parti, et cessons d'être toujours à la recherche de moyens qui ne se rencontrent jamais. Je voudrais quelquefois, pour ton repos, que tu fusses un peu plus chaîne de puits ; mais, d'un autre côté, quand je songe à moi, je suis fort aise de te voir un être tout pensant, tout sensible et qui m'aime tant.» E. Carron, let. à J. Carron, in A.-M. Ampère, Journ. et corresp., 34 (Hetzel) - P.E.
chemise (changer de qqch. comme de -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - TLF, cit. Flaubert, 1857 ; L, R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1791 - «Sous l'ancien régime on changeait de ministres comme de chemises. Aujourd'hui il a fallu leur foutre du pied au cul pour les faire sortir.» Jean Bart, numéro 119 - P.E.
1830 - «MADAME DESJARDINS. Oui ... à propos, ce n'est plus M. Poirot. Ils en changent maintenant comme de ch'mises.» H. Monnier, Scènes populaires, 49 (Flammarion) - P.E.
cheval (être bon - de trompette) loc. verb. non conv. CARACT. "ne pas s'effrayer du bruit, des menaces" - FEW (17, 377a), 1611, Cotgr.
Au 19e- L, ø d ; TLF, cit. A. Daudet, 1872 ; DG, ø d. 1835 - «LAURENT. [...] moi d'abord je suis bon cheval de trompette, le bruit ne m'effraye point [...]» H. Monnier, Scènes populaires, II, 249 (Dumont) - P.E.
chien (comme - et chat), chiens (comme - et chats) loc. adv. non conv. RELAT. - L, Chron. du siège d'Orléans ; FEW (2, 515a), TLF, 1690, Fur. ; DG, ø d ; R, cit. Loti ; GLLF, Lex.[75], PR[77], DELF, ø d.
*1649 - «Parens de parens enuieux / S'entremangent le blanc des yeux ; / Le Beau-pere frotte son Gendre, / Qui le voudroit auoir vu pendre ; / Les Freres toûjours en debats / S'accordent comme chiens et chats ; / Le Fils au Pere fait la guerre, / Et le veut voir cent pieds sous terre [...]» [L. Richer], L'Ovide bouffon, I, 17 (Quinet) - P.E.
chien (être coiffée en -) loc. verb. COIFF. "avoir les cheveux ébourriffés et tombant sur le front" - ø t. lex. réf. ; absent TLFà la chien : Ls, cit. A. Daudet [1874] ; GR[85], 1883 ; DEL, cit. Colette [1922] ; GLLF, ø d
• être coiffée en chien fou - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1741 - «L'Eveillée étoit habillée de plumes de perroquet et coëffée en chien fou.» A.-C. de Caylus, Féeries nouvelles, 514 - FXT
chien (être coiffée en -) loc. verb. COIFF. "avoir les cheveux ébourriffés et tombant sur le front" - ø t. lex. réf. ; absent TLFà la chien : Ls, cit. A. Daudet [1874] ; GR[85], 1883 ; DEL, cit. Colette [1922] ; GLLF, ø d
1829 - «[...] les femmes sont coiffées en chien, c'est-à-dire les cheveux à volonté [...].» Vidocq, Mém., 3, 79 (Tenon) - P.R.
chien (être content comme un - qui trouve un clou) loc. verb. non conv. AFFECT. "être très mécontent, très déçu" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «Je commence à être en colère, je lui tourne les talons. [...] j'étais content comme un chien qui trouve un clou.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 325 (Seghers) - P.R.
chien (être content comme un - qui va à vêpres) loc. verb. non conv. AFFECT. "être très mécontent, rechigner" - ø t. lex. réf. ; absent TLFtrotter de côté comme un chien qui vient de vespres [à cause des coups de fouet que les bedeaux distribuaient aux chiens voulant suivre leurs maîtres à l'église] : L, cit. Béroalde de Verville, 1610
1875 - «Je suis content comme un chien qui va à vêpres. Mon patron, pour me consoler, me dit que, si on ne lui réclame pas son cheval, il le vendra et me donnera la moitié du produit de la vente.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 105 (Seghers) - P.R.
chiens (n'être pas bon à jeter aux -) loc. verb. VALEUR "fig. : être considéré comme sans aucune valeur" - L, cit. Mme de Sév. ; BEI, 19e ; TLF, cit. Romains, 1939 ; GLLF, GR[85], DEL, ø d.
• n'être pas bon à donner aux chiens - DEL (- à manger -), cit. Proust ; absent TLF.
1606 - «Car à leur retour à Rome ils furent tellement baffouez es Palais de quelques Cardinaux, partisans de l'Hespagnol, qu'ils n'estoyent pas bons à donner aux chiens [...]» [C. de Plaix], Le Passe-par-tout des pères jésuites, 5 (2e éd., s.l.) - P.E.
1631 - «PERRETTE [...] Seulement mes qu'elle soit relevée, Dieu sçait la vie qu'elle fera, je ne seray pas bonne à donner aux chiens ; j'auray bien fait de la despence.» Le Bourgeois poli, in VHL, IX, 193 (Jannet) - P.E.
chier dans les bottes de qqn loc. verb. non conv. RELAT. "faire du tort, jouer un mauvais tour" - TLF, DArg., v. 1910, Carabelli ; GLLF, DFNC, GR[85], DEL, ø d.
• foirer dans les bottes de qqn - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1888 - «- [...] Je comprends qu'on soit muffle et qu'on foire dans mes bottes [...].» Courteline, Le Train de 8 h 47, in Courteline, Théâtre..., 620 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
chier dans les bottes de qqn loc. verb. non conv. RELAT. "faire du tort, jouer un mauvais tour" - TLF, DArg., v. 1910, Carabelli ; GLLF, DFNC, GR[85], DEL, ø d.
1907 - «Chier dans les bottes [...] de quelqu'un [...], lui déplaire, lui jouer de mauvais tours.» H. France, Dict. de la langue verte, 52 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
chose (être -) loc. verb. non conv. CARACT. "niais" - GLLF (un peu -), 1866, Lar. ; FEW (2, 542a ; un peu -), 1869, Lar. ; TLF, 1871, Goncourt.
1666 - «COLIN [...] Quien pour nous marier je suis ton sarviteur, / Je son pauvre, vois-tu, mais j'avon de l'honneur. CLAUDINE. Hé mon Guieu, que t'es chose ! COLIN. Oh gna chose qui quienne, Il veut s'en aller.» [Brécourt], La Nopce de village, 14 (Ribou) - P.E.
chou (bête comme (un) -) loc. adj. non conv. INJURE - DELF, v. 1850 ; L, ø d ; FEW (2, 537a), 1867, Lar. ; TLF, cit. Flaubert, 1869 ; DG, R, GLLF, PR[77], ø d.
1830 - «MADAME DURET. Elle est bête comme un chou, cette petite fille... elle ne sait pas dire deux.» H. Monnier, Scènes populaires, 128 (Flammarion) - P.E.
chouette (avoir de la malice comme une -), chouette (de la malice comme une -) loc. verb. non conv. CARACT. "être stupide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1809 - «NICETTE. Moi ! monseigneur ! oh ! c'est différent, j'ai le temps d'attendre... MONTLEON. Ah ! déjà de la malice ! MANQUE-TOUT. Comme une petite chouette...» Martainville, Quelle mauvaise tête !, 10 (Barba) - P.E.
chouette (malin comme une -) loc. adj. non conv. CARACT. "stupide" - absent TLF
1791 - «Un petit bougre d'avocat malin comme une chouette, plaisanta en pleine audience sur la queue de l'évêque [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 21, 6 (EDHIS) - P.E.
Corr.FEW (6/I, 107a) (1808, D'Hautel)
1807 - «Malin comme une chouette. Pour dire sans finesse, sans esprit, gauche et dépourvu d'industrie. [...] Malin comme une chouette. Manière ironique et contradictoire de dire que quelqu'un est sot et stupide [...]» [D'Hautel], Dict. du bas-langage , I, 206 et II, 103 (Slatkine) - P.E.
châsse (paré comme une -) loc. adj. - R, cit. Mérimée [1845] ; L (au fém.), DG, GLLF, TLF (au fém.), PR[77], ø d.
• une vraie châsse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1842 - «Madame a deux diamants aux oreilles [...], et des dentelles ! et des anneaux dans les doigts, et des bracelets que vous diriez une vraie châsse [...]» Balzac, Les Deux frères, IIe part., ch. VIII, t. II, 111-2 (Souverain)orig. de La Rabouilleuse - M.C.E.
châsse (paré comme une -) loc. adj. TOILETTE - TLF, cit. Mérimée, 1845 ; BEI, 1864 ; L, ø d ; DEL, cit. Goron ; GLLF, ø d 1842, Balzac, in GR[85], correspond à une formule d'approche ; cf. DDL 16
1777 - «Madame a donc eu mal aux reins ! ce que c'est que l'amitié ! Madame qui était parée comme une chasse l'autre soir, qui avait mesme du rouge, une chaise longue et le plus galand deshabillé, avait donc passé laprès midi dans le plus triste abandon ; ce que c'est que la douleur !» Beaumarchais, Corresp., III, 96 (Nizet) - P.E.
1807 - «Paré comme un autel, comme une châsse.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 194 (Slatkine) - P.E.
ciel (être (ravi) au troisième -) loc. verb. non conv. AFFECT. - L, TLF, ø d.
1785 - «Il se branlait, il était au troisième ciel, il paraissait que rien au monde ne pouvait lui faire autant de plaisir [...]» Sade, Les 120 journées de Sodome, part. 1, t. 1, 221 (Coll. 10/18, 1975) - R.R.
1852 - «CIEL, s.m. [...] Fig. et fam. Etre ravi au troisième ciel. Eprouver un très grand bonheur, être dans la béatitude.» La Châtre, Dict.
cigare (s'en moquer comme d'un - sans paille) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1827 - «CHAPUIS. Je sais bien ce que vous allez me dire. La Charte, ils s'en moquent comme d'un cigarre sans paille, c'est vrai.» [Cavé et Dittmer], Les Soirées de Neuilly, I, 115 (Moutardier) - P.E.
cire (fait comme de -) loc. adj. non conv. TOILETTE "très bien fait" - L, Hu, DDL 9, 1558, Des Périers [repris in DEL] ; FEW (2, 595b), 16e ; BEI (cet habit vous est -), Oudin ; GLLF, cit. Perrault ; absent TLF.
Compl.Gc (même texte, ø d)
1531 - «Factus ad vnguem : Il est faict comme de cire, Il est fort bien faict.» R. Estienne, Dictionarium, 291 v° - P.E.
clair comme de l'eau de boudin loc. adj. non conv. VALEUR "particulièrement obscur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1907 - «CLAIR COMME DE L'EAU DE BOUDIN. Se dit d'une affaire peu claire, l'eau de boudin n'étant pas précisément limpide.» H. France, Dict. de la langue verte, 55 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
clair comme en plein midi loc. adv. non conv. INTELL. "fig." - L (ne point voir clair en plein midi), R (ne pas voir clair en plein midi), ø d ; absent TLF.
1790 - «[...] j'avons vû dans cette explication clair comme en plein midi [...]» Journ. des Halles, numéro 2, 4 - P.E.
1792 - «Tout ceci prouve clair comme en plein midi, qu'il y a loin de la popularité à l'estime [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], n°4, Le Père Duchêne donnant des culottes à Péth....ion, 4 - P.E.
1825 - «JEANNETTE. [...] N' voyez-vous pas clair comme en plein midi, qu' c'est un' manière honnête de r'tirer son épingle du jeu, parce qu'il aura trouvé quelqu' aut' fille plus à sa convenance ?» Désaugiers, Lafontaine, Vanderburch, Le Marchand de parapluies, 24 (Brunet) - P.E.
classe (être de la -) loc. verb. CYCL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1919 - «[...] songent avec bonheur qu'ils n'ont plus que sept efforts en perspective et puis que l'on sera de la classe (sic) [...]» Vélo-Sport, 14 juill. - Lapaille, 52.
cochon (crier comme un - qu'on égorge) loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1722 - «Je criys saisi d'effroi / Comme un cochon qu'en [sic] égorge, / A moi, mes amis, à moi, / La maison d'asprits regorge [...]» Le Fantosme villageois, in Recueil de chansons, 56 (B.N., Ye 10661) - P.E.
cochons (amis comme -) loc. adj. non conv. RELAT. - DELF, 19e ; L, DG, R, GLLF, TLF, Lex.[75], ø d
• amis comme porcs - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1732 - «Je vous envoie une image que l'abbé de La Tassonnerie m'a donnée. Je l'ai baisée en la recevant. Nous sommes amis comme porcs. Il doit m'amener l'abbé Dandelot.» Mlle de Bar, let., in Piron, Oeuvres posthumes, 92 (Dentu) - P.E.
cochons (amis comme -) loc. adj. non conv. RELAT. - DELF, 19e ; L, DG, GLLF, TLF, Lex.[79], ø d.
1793 - «M. Brissot et les jean-foutres qui tapissoient autrefois les rues du Chant du coq et d'autres placards semblables sont maintenant amis comme cochons.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 238, 4 (EDHIS) - P.E.
Corr.FEW (24, 446a) (1808, D'Hautel)
1807 - «Ils sont amis comme cochons. Manière basse et triviale de parler, pour exprimer que des personnes qui, naguères, se détestoient, se sont rapprochées par intérêt, et affectent de se donner réciproquement de grands témoignages d'amitié.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 28 (Slatkine) - P.E.
cochons (camarades comme -) loc. adj. non conv. RELAT. - DELF, av. 1616 ; GLLF, 1666, Fur. ; Mat.I, 1669, Fur. ; DG, cit. Fur. ; L, R, TLF, ø d.
*1640 - «Camarades comme cochons .i. grandement familiers. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 70 (Slatkine) - P.E.
cochons (s'aimer comme -) loc. verb. non conv. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1756 - «Ah ça, Monsieur, je m'en vais donc en Hollande : j'ai pourtant regret de vous quitter, car je suis fait à vous, et nous nous aimons comme cochons.» Le Chapeau de Fortunatus, in Théâtre des boulevards, III, 315 (A Mahon) - P.E.
coin (être frappé au - de) loc. verb. ÊTRE "fig. : être remarquable par" - BEI (marqué -), 17e ; TLF, cit. Las Cases, 1823 ; L, GLLF, 1865 ; GR[85], DEL, ø d - au bon coin : BEI (marqué -), 1690, Fur. ; TLF, av.1772, Piron ; FEW (3, 762b), 1835, Acad. ; L, ø d
1587 - «[...] je gageroie [...] que vous pensez que celles qu'on tient honnestes et dames d'honneur ne soient frappées au coin de la caquetoire !» Cholières, Les Après-dînées, in Cholières, Oeuvres, II, 214 (Jouaust) - P.E.
colique (aimer comme la -) loc. verb. non conv. AFFECT. "détester" - TLF, 1878, Rigaud ; FEW (2, 920a ; rég.), 1931 ; DELF, ø d.
1792 - «[...] vous tous, mes bougres à poil, que les ministres aiment comme la colique, allez toujours droit [...]» Hébert, Le Père Duchesne, n° 104, 3 (EDHIS) - P.E.
coller qqch. dans le fusil (se -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "manger" - TLF, cit. Vallès, 1885.
1884 - «[...] ces deux fugitifs ont d'abord l'envie de se laver le gosier avec une lampée de vin frais et de se coller dans le fusil la cartouche d'une gourmandise.» Vallès, Le Cri du Peuple, 14 sept., 375 (Ed. fr. réunis, 1953) - B.N.
*1892 - Guérin, Dict. des Dict.
combien (dans -) loc. adv. non conv. TEMPS "dans combien de jours/de temps ..." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1661 - «TRAPOLIN. Les maris vous deuront leur nouuelle disgrace ; / Les jaloux ont tousiours du pire quoy qu'on fasse ; / Mais, Monsieur, dans combien serez-vous de retour ? CAPITAN. Pour ces exploits ie veux le demy-quart d'vn iour.» Dorimond, La Femme industrieuse, 13 (Quinet) - P.E.
comme if loc. adj. abrév. de comme il fautnon conv. VALEUR - DFNC (comif), v. 1880 ; absent TLF, GR[92]..
Add.DDL :
Corr. et compl.E (comme -i'f, s.v. f) (1881)
*1881 - «T'as rien l'air comme if [...]» Rigaud, Dict. d'arg. mod. - K.G.
comme if loc. adj. arg. , non conv. VALEUR "comme il faut" - DFNC (comif), v.1880 ; E (s.v. f ; comme-i'f), DDL 23, 1881, Rigaud ; DEL (comif), ø d ; absent TLF.
1851 - «CEINTURON [...] Dites donc, c'est gentil ici... des glaces, ça a l'air comme if. FALAISE. Comme if ? POCHETTE. Comme il faut ! CEINTURON. Ces Normandes, elles ne savent pas le français !» Marc-Michel et Labiche, On demande des culottières, 20 (M. Lévy) - P.E.
comme il faut loc. nom. m. ÊTRE - TLF, cit. Zola, 1882.
Add.Mat. (1825, Delécluze)
*1867 - «Elle [la cantatrice Nilsson] débutait à peine que son avenir se déclarait, et cela dans Violetta, un rôle de courtisane médiocrement en harmonie, ce semble, avec les qualités qui la distinguent ; mais le naturel et le comme il faut percent dans tout.» F. de Lagenevais, in R. des deux mondes, t.69, 1er juin, 767 - M.C.
*av. 1869 - «Notre voyageur a des doutes sur le comme il faut : il chancelle dans sa foi au dandysme.» Saint-Marc Girardin, in Lar. GDU , (s.v. comme) (1869) - TGLPF
comme il faut (gens -) loc. nom. m. HIST. RÉVOL. - TLF, 1790, Le Rat du Châtelet ; GLLF, Balzac ; L, ø d.
*1791 - «L'influence du peuple [...] balance l'esprit aristocratique des ci-devant gens comme il faut de toutes les classes.» Robespierre, let. à la société des amis de la Constitution de Versailles, 1er juin, in Robespierre, Corresp., 107 (Alcan) - LTP
*1792 - «Ils /les brissotins/ sont les honnêtes gens, les gens comme il faut de la république ; nous sommes les sans-culottes et la canaille.» Robespierre, Oeuvres, 28 oct., IX, 59 (P.U.F.) - LTP
*1794 - «[...] les hommes qui ont quelque idée de leur dignité et de leurs droits [...] laissent pour le moment le champ libre aux gens comme il faut qui viennent décadairement flagorner le pouvoir.» Babeuf, Le Tribun du peuple, déc., n° 28, 44 (Coll. 10/18) - LTP
comme ça (c'est -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - R, TLF, PR[77], ø d.
1781 - «THOMAS. Pas possible ! VIEUX-CANON, gaiment. C'est comme ça. Auprès de Péronne, le père la Grange, le Fermier cheux qui je logeois, il vouloit me donner sa fille, âgée de seize ans. THOMAS. Ah ! il est bon, là, le lapin ! Tu n'as pas voulu ? VIEUX-CANON. T'entends ben que st' homme étoit dans la terrine, quand il me disoit ça.» [Guillemain], L'Enrôlement supposé, 13 (Cailleau) - P.E.
1791 - «La mère Duchesne. [...] vous, M. l' marié, ne s'rez qu'un jeanfoutre, entendez-vous, et toi, ma voisine, une catin ; et quand l' gobet diroit l' contraire, et c't' assemblée, et tous leux commodités, et tous leux tribunaux d' quat' sous ; j' disons qu' c'est comme ça, et j'en sommes sûre.» [Buée], Grand jugement de la mère Duchesne, 9 (Crapart) - P.E.
1792 - «GILLES. Une lettre. ARLEQUIN. Pour qui ? GILLES. Pour Colombine. [...] ARLEQUIN. Je suis chargé de la recevoir. GILLES. Par qui ? ARLEQUIN. Par le père. GILLES. C'est différent. ARLEQUIN. C'est comme ça. (Il l'ouvre).» Radet, Desfontaines, Barré, Arlequin afficheur, 26-27 (Brunet) - P.E.
1830 - «CHARLOT. Sois tranquille d'avance : / Quoiqu'il ne soit pas tard, personne ne viendra. GILLES. C'est bien peu vraisemblable. CHARLOT. Enfin c'est comme ça.» A. de Lauzanne, Harnali, 769a (Impr. Didot) - P.E.
1854 - «MADAME GIMARD. Que voulez-vous ? Ce n'est donc pas pour m'en faire un mérite à vos yeux, mais c'est comme ça, d'autant que j'adore voyager. L'année dernière, au mois d'août, je ne sais pas si je vous l'ai dit ?...» H. Monnier, Les Bourgeois de Paris, 223 (Charpentier) - P.E.
comme ça (si c'est -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "à propos d'un obstacle inattendu, d'un mauvais accueil" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1798 - «BLANCHET. Qu'est-ce que ça veut dire, beau-père ? CLOUTIER. Nix, plus de beau-père. BLANCHET. Oh ! si c'est comme ça, je remporte ma dinde.» Aude, Cadet Roussel barbier à la fontaine des Innocens, 28 (Barba) - P.E.
comme ça que (dire -) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - DDL 32, 1789 ; TLF, cit. Courteline, 1893.
1690 - «LE LAQUAIS. Monsieur, voila ce que Madame vous envoye. Elle dit comme ça, que vous aurez l'honneur que de la voir bien-tost.» Regnard, Arlequin homme à bonne fortune, in Gherardi, Le Théâtre ital., II, 365 (Braakman) - P.E.
1692 - «MEZZETIN. On dit, comme ça, qu'il doit bien-tôt chasser sur vos terres.» Regnard et Dufresny, Les Chinois, in Gherardi, Le Théâtre ital., IV, 180 - P.E.
1694 - «PIERROT. Ah, ah, n'est-ce que cela ? Tenez, je m'en vais vous faire entendre la chose. Monsieur le Comte dit comme ça, que les femmes ne valent rien ; les femmes de qualité, s'entend. Après, il dit comme ça que Colombine est une jolie fille.» Biancolelli, Arlequin défenseur du beau sexe, in Gherardi, Le Théâtre ital., V, 166 - P.E.
1749 - «[...] j' veux encore queuqu' tems faire la fille, et puis quand la fantaisie d'être femme m' prendra j' vous l' dirai ; ma maraine dit comme ça, qui gna pas d' tems plus genty pour une jeunesse que où-ce-qu'on se fait l'amour [...]» Vadé, Let. de la Grenouillère, in Vadé, Poésies et let. facétieuses, 123 (Quantin) - P.E.
1750 - «[...] j'arrivîmes stapendant maugré les grondemens du Ciel à un Pont ; je demandîmes ce queu c'étoit, que ça, un Moussieu qui étoit bian sçavant me répondit comme ça queu c'étoit le Pont de Savre [...]» Let. de Montmartre par M. Jeannot Georgin , 24 (A Londres) - P.E.
1767 - «Adieu, mon chou, au plaisir. On dit comme ça qu'il ne faut pas que tu signes rien en prison ; prends-y bien garde.» [J.-B. Artaud], La Petite-poste dévalisée, 18 (Delalain) - P.E.
1778 - «SIMONIN. Votre serviteur, Monsieur l'Avocat. On nous a dit comme ça que vous étiez un homme expert, & je venons, sous vot' bon plaisir, vous demander un p'tit bout d'avis, en magnière de Consultation.» [Des Buissons], Les Consultations, 21 (Cailleau) - P.E.
1781 - «LA FORET [...] Ne vous aime-t-il pas ? BLUTEAU. Oui, car il m'a dit comme ça que si je faisions un bon ménage, il en seroit fort aise.» [Carmontelle], Proverbes dramatiques, VIII, 101 (A Amsterdam) - P.E.
comme ça/cela que (dire -) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - TLF, cit. Courteline, 1893.
1789 - «[...] par après q' vous avez entendu Monsieux d' l' Fayette, j' savons ben qu'après l'y faut tirer l'échelle, et q' c' n'est pas à nous à venir nous mêler d' sarmonner après l'y ; qu' tout l' monde dit com' ça qu' c'est z'un homme qu'à d' l'inloquence comme un ange, et qu'i vous parle comme il agit [...]» Harangue des dames de la Halle, 2 (s.l.n.d.) - P.E.
1789 - «[...] et y nous dit com ça qu'y n' vouloit pas s'en aller [...]» Ho ! j'y voyons trop clair pour être votre dupe, Mons le Duc, 3 (s.l.n.d.) - P.E.
1790 - «[...] on dit comme ça qu'il faut être de l'académie pour avoir des talents [...]» Jean Bart, n° 94, 4 - P.E.
1790 - «Y a ben des mauvaises langues, madame Saumon ! elles disont comme ça que vous vous méconnoissez du depuis que vous avez quitté le commerce, à cause du gros héritage que vous avez fait [...]» Le Goûter de la Courtille, 1 (s.l.n.d.) - P.E.
1791 - «M. St. Dominique. Oh ! la bougre de bête que vous faites M. Saint Ignace de Loyola ! qu'est-ce qu'ils sont devenus vos matous d'enfans, que vous disiez comme cela qui survivroient à tout le monde [...]» Grande conversation de M. Saint-Dominique et de M. Saint-Ignace de Loyola, in Le Véritable P. Duchesne f., 3 - P.E.
commencer à être la jambe loc. verb. non conv. AFFECT. "fig." - ø t. lex. réf.la jambe ! : TLF, cit Toulet, 1920.
1903 - «Voilà un mois, depuis qu'on est ensemble, que tu les déménages tes fringues. Ça commence à être la jambe !»J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, i - B.T.
1905 - J. Rictus, N gagnant, in Sainéan, Langage parisien - B.T.
commerce (être hors du -) loc. verb. ACTION "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1680 - «L'étoile est changée, le sort est rompu pour les Grignans, et peut-être pour l'aîné ; ni bonheur, ni malheur, rien n'est de longue durée en ce pays-là ; j'en excepte les prisonniers et les exilés, qui sont hors du commerce.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 26 juin, II, 758 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
compte (être loin de son -) loc. verb. RELAT. "fig. : se tromper" - Gc, TLF, 1572 ; DEL, cit. Sorel [1623] ; FEW (5, 402b), BEI, 1640, Oudin ; L, cit. Bossuet.
• se trouver loin de son compte - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1565 - «Tu te trouveras bien loin de ton conte si ayant pensé suivre les plus sages, tu avois suivi les plus fols.» J. Tahureau, Les Dialogues, 22 (Droz) - P.E.
con comme la lune loc. adj. non conv. INTELL. "particulièrement stupide" - TLF, DFNC, cit. Céline, 1936 ; BEI, DEL, déb. 20e ; GR[85], DArg., ø d.
"Par allusion :" 1901 - «BÊTE. [...] En parlant des personnes [...]. Comme la lune.» A. Bruant, L'Argot au XXe siècle, 53 - Ch.Be.
con comme la lune loc. adj. non conv. INTELL. "particulièrement stupide" - TLF, DFNC, cit. Céline, 1936 ; BEI, DEL, déb. 20e ; GR[85], DArg., ø d.
1907 - «C (ÊTRE UN). Être un imbécile. Terme populaire, employé par euphémisme, pour désigner un mot de trois lettres. [...] Etre C... comme la lune, être stupide.» H. France, Dict. de la langue verte, 31 (Nigel Gauvin) - Ch.G.
1911 - «Pour sûr qu'elle me prenait pour un ahuri de Chaillot, un coin sans i comme la lune !» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 191 (Ollendorff) - P.R.
concombre (comme un -) loc. adv. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1801 - «Je prie ceux de mes lecteurs qui sont plus savants que moi de vouloir bien me dire d'où vient cette manière de parler ; 'Il raisonne comme un concombre ; il chante comme un concombre' [...] J'ai voulu prendre le parti de quelques harangueurs de la Tribune, et je disais qu'ils raisonnaient très bien. - Bah ! comme un concombre, me répondait-on. - Je ne vois pas l'analogie d'un concombre avec un harangueur de Révolution ; l'un est froid, l'autre est ardent ; celui-ci rafraîchit son monde, celui-là met le feu partout, etc.» Cousin Jacques, Dict. néol. (Moutardier) - LTP
concombre (raisonner comme un -) loc. verb. non conv. INTELL. - DDL 11, 1801 ; absent TLF.
1751 - «En me donnant ce couplet, on me donna celui qui suit, qui est du même auteur [Gallet]. C'est dans un opéra-comique de sa façon, qu'un maître qui parle à Pierrot son valet lui dit, sur l'air des Fraises : En toi l'on trouve quelqu'un / Qui d'esprit n'a pas l'ombre ; / Pas même le sens commun, / Et qui raisonne comme un / Concombre, concombre, concombre.» Collé, Journ. et mém., I, 365 (Didot) - P.E.
confrérie du pot au lait (être de la -) loc. verb. non conv. FAMILLE "avoir de petits enfants" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1614 - «estre en la confrairie du pot au laict, soubs la qualité de Papa [...]» Le Réveil de maistre Guillaume, aux bruits de ce temps, 12 (s.l.) - P.E.
1640 - «estre de la Confrairie du pot au laict .i. auoir de petits enfans. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 115 (Slatkine) - P.E.
connaissance (être en pays de -) loc. verb. VIE SOC. - FEW (2, 845b), 1690, Fur. ; DG, GLLF, PR[77], ø d ; absent TLF.
Compl.L (Mme de Sév.)
1689 - «Cette société plaît fort au marquis ; il y trouve Saint-Hérem, Jeannin, Choiseul, Ninon : il est en pays de connaissance, (et gai comme un petit compère).» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 10 janv., III, 312 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
connaître comme sa poche loc. verb. non conv. INTELL. - TLF, 1857, Flaubert ; FEW (16, 640b), DELF, G. Sand ; GLLF, 1875, Lar. ; Lex.[79], GR[85], ø d.
• connaître comme ses poches - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «C'est un vieux routier qui connoît toutes les ruses de guerre comme ses poches [...]» Jean Bart, n° 157, 3 - P.E.
1800 - «LE PACHA. Elle le connaît. Mad. ANGOT. Tiens, si je le connais ! comme mes poches.» Aude, Madame Angot au sérail de Constantinople, 22 (Théâtre de l'Ambigu) - P.E.
1804 - «ALI. Vous ne le connaissez pas encore à ce que je vois. CADET. Laissez donc ! je le connais comme mes poches.» Bosquier-Gavaudan, Cadet Roussel chez Achmet, 14 (Cavanagh-Barba) - P.E.
connaître qqn comme si on l'avait fait loc. verb. non conv. INTELL. RELAT. - R, PR[77], TLF, ø d.
1756 - «ISABELLE très vivement. Pardi c'est bien raisonné, je connois mon Pere comme si je l'avois fait ; je vous dit qu'il ne s'attendrira pas [...]» Léandre grosse, in Théâtre des boulevards, III, 182 (A Mahon) - P.E.
continuité (amputation dans la -) loc. nom. f. CHIR. "qui se fait dans la longueur des membres et non à l'articulation" - L, FEW (2/II, 1109b), 1863 ; absent TLF.
1833 - «AMPUTATION [...] ce mot s'entend plus particulièrement de l'ablation partielle des membres. On ampute ceux-ci dans la continuité ou dans la contiguité des os : ce dernier mode reçoit plus spécialement le nom de désarticulation.»Forget, in Dict. de la conversation, II, 106a (s.v. amputation) - C.H.
1847 - «L'amputation dans la continuité de ces os est préférable à leur désarticulation, et on doit la pratiquer lorsque l'étendue de la maladie qui l'exige le permet.»Ph. Boyer, Traité des maladies chirurgicales, IV, 154 (5e éd.) - C.H.
contrebande (être de - avec qqn) loc. verb. RELAT. "inspirer de la méfiance" - FEW (15/I, 55a), 1701, Fur. ; DG, Mme de Sév. (autre texte) ; GLLF, ø d ; absent TLF.
Compl.L (Mme de Sév.)
1671 - «Je vois bien, ma fille, que vous pensez à moi très souvent et que cette maman mignonne de M. de Vivonne n'est pas de contrebande avec vous.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 13 mai, I, 289 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
corde (il ne faut pas parler de - dans la maison d'un pendu) loc. phrast. PROVERBE - FEW (8, 174b), 1690, Fur. ; L, PR[73], GLLF, TLF, ø d.
1680 - «Eh ! ne savez-vous pas bien qu'il ne faut jamais parler de corde dans la maison d'un pendu ?» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Coulanges , 20 oct., II, 881 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
corde (être à la -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1906 - «D'autres fois, étant tous les trois à la corde, il fallait, avant que j'arrivasse auprès d'Almer, que Joussi s'engageât également [...]» La Montagne, numéro 12, déc., 556 - C.T.
cornet (se mettre qqch. dans le -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "manger" - FEW (2, 1197b), 1869, Lar. ; DELF, cit. Barbusse ; R, GLLF, TLF, PR[77], ø d.
1835 - «ADRIEN. Je n' suis pas fâché de m' mettre quelque chose dans le cornet (1). [Note] (1) Le cornet est mis là pour l'estomac.» H. Monnier, Scènes populaires, II, 75 (Dumont) - P.E.
coton (mettre dans du -) loc. verb. RELAT. "dorloter" - FEW (19, 101a), Mme de Sév. élever dans du coton : GLLF, PR[77], ø d
Compl.L (même texte, ø d) et TLF (mêmes réf., ø texte)
1695 - «Gouvernez-la bien, divertissez-la, amusez-la, enfin mettez-la dans du coton, et nous conservez cette chère et précieuse personne.» Mme de Sévigné, Let., à Ch. de Sévigné et au Président , 20 sept., III, 892 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
cou (être dans la merde jusqu'au -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - FEW (6/II, 21a), R, 1959 ; TLF, ø d.
• être en merde jusques au cou
12e - «Ses peres tint Cocuce un païs mou / Où les gens sont en merde jusques au cou.»De Audigier, in Fabliaux et contes, vol. 4, 217 (Barbazan et Méon, Warée, 1808) - J.S.
cou (être dans qqch. jusqu'au -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : être dans une situation fâcheuse, inextricable" - TLF, cit. Maupassant, 1885 ; GLLF, GR[85], DEL, ø d.
Corr.BEI (même texte, 1828)
1829 - «O débine qui a tué mon père, s'écria Suzanne ! - Ce n'est que trop vrai, nous y voilà jusqu'au cou, soupira sa soeur.» Vidocq, Mém., 4, 203 (Tenon) - P.R.
couilles (comme mes -) loc. adv. non conv. EXCLAM. VALEUR "pas du tout" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Ces bougres de puans nous menoient tous par la barbe, tant le Roi que la Nation. Je me serois, sacré canon, mangé l'ame toute vivante, quand je voyois une tapée de ganaches, nobles comme mes couilles, se faire appeller messeigneurs, aussi gros que le mont Ventour.» [Lemaire], Le Trou du cul du père Duchesne, 3 (Impr. de Chalon) - P.E.
coup (être dans le -) loc. verb. non conv. ACTION "être impliqué dans qqch." - DMC, cit. Fig. litt., 1966 ; GR[85], cit. Curtis [1969] ; absent TLF.
1945 - «Tout écrit possède un sens, même si ce sens est fort loin de celui que l'auteur avait rêvé d'y mettre. Pour nous, en effet, l'écrivain n'est ni Vestale, ni Ariel : il est "dans le coup", quoi qu'il fasse, marqué, compromis, jusque dans sa plus lointaine retraite.» Sartre, in Les Temps modernes, oct., 3 - M.C.
coups (être aux cent -) loc. verb. non conv. AFFECT. - BEI, déb.19e ; FEW (2, 589b), 1867, Lar. ; DEL, mil.19e ; Ls, GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1825 - «CHATELLERAUT. Voilà un mariage qui marche joliment, j'espère ! le futur qu'est au [sic] cent coups, les femmes qui piaillent, la pluie qui tombe [...]» Désaugiers, Lafontaine, Vanderburch, Le Marchand de parapluies, 32 (Brunet) - P.E.
cousu (être - avec qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "ne pas quitter qqn" - L, cit. Mme de Sév. (autre texte) ; FEW (2, 1088b), DELF, 1787, Féraud ; absent TLF.
1676 - «Elle [la princesse] croit que la Monaco contribue à cet oubli, afin de lui soustraire les aliments, et qu'elle ne vienne point à Paris, où la proximité [de la princesse] lui ôte toujours un peu le plaisir d'être cousue avec Madame : leur haine est réciproque.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 8 janv., II, 18 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies
coutume (être -) loc. verb. non conv. CARACT. "pour une pers." - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1978 - «Il ne donna aucun détail sur ce qui éveilla ses soupçons. En n'est [sic] pas coutume.» Hanska, La Mauvaise graine, 184 (O. Orban) - K.G.
crapaud (chargé de qqch. comme un - de plumes) loc. adj. non conv. ÊTRE "fig. : ne pas avoir de qqch." chargé d'argent comme ... "n'avoir pas le sou" : FEW (16, 362a), 16e ; BEI, déb. 17e ; DEL, 17e ; L, TLF, GR[85], ø d.
Compl.L, Hu (même texte, ø d)
1532 - «Et au regard des letres de humanité, et de congnoissance des antiquitez et histoires, ilz en estoient chargez comme ung crapault de plumes, et en usent comme ung crucifix d'ung pifre [...]» Rabelais, Pantagruel, 59 (Droz) - P.E.
crapaud (chargé de qqch. comme un - de plumes) loc. adj. non conv. ÊTRE "fig. : ne pas avoir de qqch." chargé d'argent comme ... "n'avoir pas le sou" : FEW (16, 362a), 16e ; BEI, déb. 17e ; DEL, 17e ; L, TLF, GR[85], ø d.
• n'avoir pas plus de ... qu'un crapaud n'a de plumes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «Toutefois la pluspart sont du tout en tout sans l'vne & l'autre partie, & n'ont non plus de lettres qu'vn crappaud a de plumes, ce qui les rend tant cruels & seueres [...]» J. Des Caurres, Oeuvres morales, 524 v° (De La Noue) - P.E.
crevé (manger comme un -), crevée (manger comme une -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "avec excès" - FEW (2, 1317b), 1798, Acad. ; L, ø d ; absent TLF.
1785 - «Il prévenait, et ce jour-là Aurore mangeait comme une crevée.» Sade, Les 120 journées de Sodome, part. 1, t. 1, 205 (Coll. 10/18, 1975) - R.R.
crin (être comme un -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de mauvaise humeur" - TLF (- des crins), cit. Balzac, 1840 ; GLLF, cit. Balzac ; FEW (2, 1342a), 1863 ; BEI, Larch. ; L, DEL, GR[85], ø d.
1807 - «Il est comme un crin. Expression métaphorique, pour dire qu'un homme est fort irrité, qu'il est enflammé de colère.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 259 (Slatkine) - P.E.
1830 - «POLTRONESCHI [...] Je descendrais en bas, en m'éloignant au loin... / Mais non ! ça ne se peut... mais ce colidor sombre... / Non, des deux chiffonniers erre là la sombre ombre... / Ah ! je suis comme un crin, comme un rhinocéros !... / A Charenton, hélas ! falloir laisser mes os !...» Carmouche, de Courcy, Dupeuty, Tristine, 23 (Riga) - P.E.
croquet (être comme un -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être énervé" - FEW (2, 1360a), 1821, Desgranges ; TLF, cit. Vidocq, 1828-29 ; L, DG, DELF, ø d.
1809 - «LOUISON. [...] Quand j' pense a Biscotin, Ah ! mon Dieu, comme j' bisque. DUSEIGLE. En v'là ben d'un autre. Quoi ! c'te talmouse là t'a donné dans l'oeil ! LOUISON. Vrai ! j'en suis comme un croquet.» Francis, Le Gâteau des rois, 7 (Cavanagh) - P.E.
croûte de pain (s'amuser comme une - derrière une malle) loc. verb. non conv. AFFECT. - DEL, ø d ; absent TLF.
1835 - «TITI [...] je les méprise... car, dans cet état-là, vrai, je m'amuse comme une croûte de pain derrière une malle.» Cogniard frères et Jaime, La Tirelire, 5a (Magasin théâtral) - P.E.
croûte de pain (s'ennuyer comme une - derrière une malle) loc. verb. non conv. AFFECT. - BEI, Larch. ; TLF (s'embêter), 1907, France ; DEL, ø d.
1862 - «Ma vie est un lac sans rides... Je m'ennuie comme une croûte de pain derrière une malle...» L. Thiboust, Un Mari dans du coton, in Chefs-d'oeuvre du théâtre mod., II, 243b (M. Lévy) - P.E.
crâne (être - dans qqch.) loc. verb. non conv. CARACT. "exceller" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.crâne : TLF, 1787, Féraud ; Mat. I, 1842, Balzac ; E, 1850.
1833 - «Votre bon Dieu n'a-t-il pas laissé mourir son fils, comme un simple particulier, par exemple ? hein ! Ripostez, s'il vous plaît, à cette botte-là, vous qui êtes si crâne dans les écritures ?» E. Corbière, La Mer et les marins, part. V, ch. 5, 251 - R.R.
cul (jouer le - dans l'eau) loc. verb. non conv. JEUX - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Ils jouont un jeu d'enfer, et cette passion est si engrainée chez eux, qu'ils joueriont, comme on dit, le cul dans l'eau.» Cahier des plaintes et doléances des dames de la halle et des marchés de Paris, 14-15 (s.l.) - P.E.
cul de basse-fosse (jeter dans un -) loc. verb. JUST. - TLF (jeter en -), cit. Gautier, 1863.cul de basse-fosse : FEW (2, 1515b), 1688 ; GLLF, Chateaub.
1790 - «Jeter dans un cul de basse-fosse : expression ministérielle de l'ancien régime.» Mr de L'Epithète, Dict. national et anecdotique, Append. (s.v. cul de basse-fosse) (Paris) - LTP
cul et chemise (être -) loc. verb. non conv. RELAT. - TLF, cit. Giono, 1947 ; FEW (2, 141a), R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d ne faire qu'un cul, qu'une chemise : FEW, 1808, D'Hautel
• ce n'est qu'un cul et une chemise - FEW (2, 1508b), DELF, 1656, Oudin ; TLF (n'être -), ø d.
1640 - «ce n'est qu'vn Cul et une chemise .i. ils sont tousiours ensemble, ils ont de grandes intelligences.» Oudin, Curiositez fr., 144 (Slatkine) - P.E.
cul et chemise (être -) loc. verb. non conv. RELAT. - TLF, cit. Giono, 1947 ; FEW (2, 141a), R, GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d ne faire qu'un cul, qu'une chemise : FEW, 1808, D'Hautel
• être comme (le) cul et (la) chemise - TLF, cit. Sartre.
1732 - «Le vulgaire s'imagine que vous faite des fleurs du Parnasse comme des choux de votre jardin, et que vous êtes Apollon et vous, comme le cul et la chemise.» D'Allainval, .....ana, II, 56 (Heuqueville) - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• faire caca dans sa culotte - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - «Les Etats tristes & confus, / Etoient lors diablement camus. / Au seul nom du Roi, les Pagnotes / Faisoient caca dans leurs culotes.» [Fougeret de Monbron], La Henriade travestie, 107 (A Berlin) - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• foirer dans ses culottes - L (- dans sa culotte), ø d ; absent TLF.
1791 - «[...] il y en a déjà trop à l'assemblée qui foirent dans leurs culottes, quand on leur dit que les pandours arrivent, et les bougres de mâchoires ne feroient, foutre, pas un pas, tant ils ont peur.» [Lemaire], 131e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 3 - P.E.
culotte (faire dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : avoir très peur" - DArg., cit. Destanque, 1980 ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• faire dans ses culottes - TLF, ø d.
1900 - «ROUSSEL. - Et ce petit musard de Vigneron ? GUINCETRE. - Ah ! lui ne crâne pas, depuis que Saulnier l'a pris avec sa femme ; il rase les murs ; il fait dans ses culottes.» L. Besnard, Les Chiens du maître, 7 (Ollendorff) - P.E.
culotte (s'en foutre comme de sa première -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF comme de sa première culotte : DELF, cit. Revel ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
1790 - «[...] et les grands abboyeurs se foutaient autant de l'être suprême, que je me fouts de ma première culotte. » Jean Bart , n° 89, 4 - P.E.
culotte (s'en foutre comme de sa première -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF comme de sa première culotte : DELF, cit. Revel ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• s'en foutre comme de sa vieille culotte - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - « et tant d'autres bougres qui se foutent autant du péril, que je me fouts de ma vieille culotte !» Jean Bart , n° 90, 6 - P.E.
culotte (s'en foutre comme de sa première -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF comme de sa première culotte : DELF, cit. Revel ; GLLF, TLF, GR[85], ø d.
• s'en foutre comme de ses premières culottes - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «[...] tant pis pour lui, je m'en fous comme de mes premières culotes [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Billet doux du père Duchesne, 2 - P.E.
danser : comme je danse loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pas du tout" - E (s.v. faridon), 1672 ; absent TLF.
Aux 18e et 19e - E, 1849. 1756 - «Je me nomme encor roi de France, / Je le suis. - Eh ! oui, lui répond-on, / Dans le fond tu l'es comme je danse : / Louis Quinze a la chose et le nom.» Piron, Complément de ses oeuvres inédites, 239 (Sartorius) - P.E.
1820 - «GIBELOTTE. [...] ton Fanfan-Gribouillet m'a l'air de t'épouser comme je danse. HELENE. Et qu'est-ce qui l'en empêcherait ? GIBELOTTE. Moi d'abord... J'y mets l' veto paternel.» Brazier et Mélesville, Les Dieux à la Courtille, 4 (Fages) - P.E.
1823 - «MADELAINE. Elle dit pourtant qu'elle gagne cent écus, là-haut, quel amour propre. THERESE. Oui, je sais bien, comme je danse, ça n'a que ses cinquante écus, sans profits encore.» Brazier et Dumersan, Les Cuisinières, 26 (Barba) - P.E.
1825 - «La mère LAITUE. Mon frère le fourreur ! et il est mort l'année dernière. TOUS, riant. Ah ! ah ! ah ! CHATELLERAUT. Mort ; .... comme je danse !» Désaugiers, Lafontaine, Vanderburch, Le Marchand de parapluies, 44 (Brunet) - P.E.
danser : comme je danse loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pas du tout" - DDL 19, 1756, Piron ; absent TLF.
Compl.E (s.v. faridon) (1672, ø réf.)
1672 - «L'ESPERANCE [...] Mon capitaine, ici, m'avoit dit de l'attendre / Un jour ou deux ; mais zest, il viendra justement / Comme je danse. Il fait en quelqu'endroit l'amant, / Il cajole par tout & petites & grandes : / Dieu sait ce qui s'ensuit.» Montfleury, La Fille capitaine, in Montfleury, Théâtre, II, 342 (Compagnie des libraires) - P.E.
demi-femme comme il faut loc. nom. f. plais. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1845 - «Arthur [...] a fait de moi une demi-femme comme il faut [...]» Balzac, Béatrix, V, 328-9 (Conard) - J.H.-P.W.
dents (être sur les -) loc. verb. non conv. SANTÉ "être épuisé" - DHR, 1611 ; GLLF, cit. La Fontaine ; BEI, mil. 17e ; TLF, cit. Sand, 1842-43 ; DEL, ø d.
*1616 - «Se va promener a la riviere et remonte, presque tousjours courant sans se lasser. Chascun estoit sur les dents.» J. Héroard, Journ., 2, 2381 (Fayard) - P.R.
derrière (avoir qqn/qqch. dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. "mépriser" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1795 - «[...] la femme Marie-Jeanne Dieu qui aurait dit 'qu'elle se moquait de la nation, qu'elle l'avait dans le derrière, ainsi que la République 310'. [Note] 310. A.N., F 7 4606, dossier Pierre Boisset ; F 7 4677, dossier Marie-Jeanne François.» F. Gendron, La Jeunesse dorée, 104 (Presses de l'université de Québec) - P.E.
desserre (être dur à la -) loc. verb. non conv. CARACT. "être avare, radin" - L (cit.), FEW (11, 504a), GLLF, 1665, La Fontaine ; DEL, La Fontaine ; BEI, 1690, Fur. ; GR[85], ø d ; absent TLF. être de dure - : Gc, Hu, Brantôme ; L, FEW, GLLF, DEL, 16e ; BEI, 1640, Oudin
1619 - «[...] si maintenant vn homme marié te semond chez luy, & que sa femme soit dure à la desserre, que le bien vienne d'elle, qu'elle soit vn peu haute à la main [...] comment plaint-elle ce disner : comme en sent elle la despense [...]» [Chapelain], trad. : [Aleman], Le Gueux, 370 (De la Mare) - P.E.
diable (comme un - dans un bénitier) loc. adv. non conv. ACTION "fig." - TLF, 1835, Acad. ; L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d.
1791 - «[...] il se débattoit comme un diable dans un bénitier, pour établir les droits de l'homme au vis-a-vis des foutus benets d'apprentifs corsaires du libraire le Geai.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 45, 6 (EDHIS) - P.E.
diable (comme un - dans un bénitier) loc. adv. non conv. ACTION "fig." - TLF, 1835, Acad. ; L, DG, GLLF, DELF, GR[85], ø d.
• comme le diable dans un bénitier - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1807 - «On dit dans le même sens : Il se démène comme le diable dans un bénitier.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 284 (Slatkine) - P.E.
diable (n'être pas si - qu'on est noir) loc. verb. CARACT. "n'être pas si méchant qu'on en a l'air" - BEI, 1640, Oudin ; DEL, 1656, Oudin ; TLF, 1835, Acad. ; L, ø d.
1593 - «J'estime qu'il n'estoyt si diable qu'il estoyt noir ; au moins il a tousjours esté catholique ; s'il estoit plus adonné au party du Roy de Navarre, c'estoit pour complaire à son maistre.» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 119 (Droz) - P.E.
1606 - «Nous ne sommes pas en nos ames / Si diables que nous sommes noirs.» J. Bertaut, Recueil de quelques vers amoureux, 248 (Didier, STFM) - P.E.
dieu (comme un -) loc. adj. non conv. VALEUR "augmentatif" - L, ø d ; TLF, cit. Triolet, 1945 ; GLLF (beau -), DELF, GR[85] (beau -), ø d.
1805 - «Eh de par tous les diables, dit Jean-Pierre à Simon Javelle, écarrisseur, tu as une femme si gentille, sage comme un Dieu, douce comme un mouton...» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 237 (Basset et Martin) - P.E.
dindon (être le - de la farce) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - DDL 32, 1790 ; FEW (4, 640a), 1808, D'Hautel ; DEL, déb.19e ; TLF, cit. Sue, 1842-43 ; BEI, 1853 ; L, GLLF, GR[85], ø d.
• être le dindon d'une affaire - FEW, 1835, Acad. ; GR[85], ø d ; absent TLF.
1756 - «LEANDRE [...] Isabelle auroit-elle oublié que c'est moi-même qui lui ai fait l'enfant qu'elle porte avec elle dans ses entrailles, ou plutôt suis je le dindon de cette affaire, le ciel, mer, queux terribles soupçons, Isabelle perfide, vous mocqueriez-vous [...]» Léandre hongre, in Théâtre des boulevards, I, 213 (A Mahon) - P.E.
dindon (être le - de) loc. verb. non conv. ÉVÉN. être le dindon de la farce : DDL 32, 1790 ; FEW (4, 640a), 1808, D'Hautel ; DEL, déb.19e ; TLF, cit. Sue, 1842-43 ; BEI, 1853 ; L, GLLF, GR[85], ø d.
• en être le dindon - L, ø d ; absent TLF.
1738 - «LEANDRE. Non, parbleu, il ne sera pas dit que j'en serai le dindon, & je vois bien que je n'ai pas d'autre parti à prendre que de mettre l'épée t'à la main.» Isabelle grosse par vertu, in Théâtre des boulevards, II, 81 (A Mahon) - P.E.
dindon (être le - de) loc. verb. non conv. ÉVÉN. être le dindon de la farce : DDL 32, 1790 ; FEW (4, 640a), 1808, D'Hautel ; DEL, déb.19e ; TLF, cit. Sue, 1842-43 ; BEI, 1853 ; L, GLLF, GR[85], ø d.
1749 - «[...] dites-moi du oui ou du non, si vous voulez rompe la paille aveuc moi, parce que je n' veux pas être l' dindon d' vos attrapes [...]» Vadé, Let. de la Grenouillère, in Vadé, Poésies et let. facétieuses, 124 (Quantin) - P.E.
dindon de la farce (être le -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - TLF, cit. E. Sue, 1842-43 ; DELF, déb. 19e ; L, DG, GLLF, Lex.[79], GR[85], ø d.
1790 - «[...] déjà y n' se cachons plus pour dire, que, d' magnère ou d'autre, je n' pouvons pas manquer d'être les dindons d' la farce.» L' Marignier d' la Guernouillère, 8 (Marchands de nouveautés) - P.E.
1790 - «[...] si leur orgueil les aveugle assez pour vouloir tenter quelque chose, ils seront, foutre, les dindons de la farce.» [Lemaire], 25e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 6 - P.E.
1792 - «Qui sera le dindon de la farce ? Je vous le demande, si ce n'est pas vous ? Car les deux mille familles que votre dernière cacade a fait partir, ne se sont pas embarquées sans bisquit [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], n° 12, Adresse bougrement patriotique du père Duchêne, 6 - P.E.
1794 - «Je suis, par ma bêtise, le dindon de la farce. / Ah ! maudite Antoinette ! infâme et triple garce !» L'Arrière-petit-fils du père Duchesne, n° 1, 10 - P.E.
Corr.FEW (4, 640a) (1808, D'Hautel)
1807 - «Il est le dindon de la farce. Pour dire il est seul dupe dans cette affaire ; c'est lui qui en supporte tous les frais ; qui sert de risée et de bardot à la compagnie.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 303 (Slatkine) - P.E.
dire : comme disent les bonnes gens loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1897 - «Un jour que mon pauvre ami était à sa table de travail [...], il leva les yeux et aperçut à la maison d'en face, sur le balcon, tout un lot de jeunes hommes et de jeunes femmes qui le contemplaient en riant [...]. Mon pauvre ami devint rouge, orange, jaune, vert, indigo, violet, puis rouge, orange, etc. Il passa, comme disent les bonnes gens, par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel...» A. Allais, Le Bec en l'air, 734 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
donner dans le paquet loc. verb. non conv. RELAT. "être trompé" - FEW (16, 614a ; - dans un -), v.1790 ; L, ø d ; absent TLF.
*1808 - «LA PALISSE. Un jour, à l'Epée-de-bois, nous jouons une tête de veau, je perds la tête ; huit jours après, pour me la rendre, tu m'offres un dindon ; moi, qui te croyais callé, je donne dans le paquet ; nous voilà à table. Quand il faut passer au comptoir, tu t'esbignes.» Ourry, Les Amours de Braillard, 13 (Cavanagh) - P.E.
doré (poisson -) loc. nom. m. rég. Canada ICHTYOL. "poisson d'eau douce de la famille des percidés" - GR[85], 1634 ; absent TLF.doré, n.m. : GR[85], 1806 ; TLF, cit. Montpetit, 1897.
1632 - «[...] y ayant abondance de saumons [...] : poisson blanc d'un pied de long : poisson doré, esplan, tanche, perche [...].» Les Voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, 1re part., 6 (Paris, chez Pierre Le Mur) - TLFQ
dos (être sur le - de qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - TLF, cit. Huysm., 1879 ; L, PR[72], GLLF, ø d.
1904 - «Mais non : elle est toujours sur votre dos. Il faut qu'elle regarde tout, qu'elle inspecte tout, qu'elle grapille sur tout. Dès que j'aurai trouvé une bonne place, je lui flanquerai ses huit jours [...]» P. Berton et C. Simon, Zaza, III, ii - E.S.
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - TLF, 1867, Goncourt ; DG, PR[72], GLLF, ø d.
Add.DDL
*1879 - «[...] on m'a presque rit [sic] au nez lorsque je cherchai quelque chose dans les prix doux 16 à 20 frs.»V. Oldfield, let. à Vallès, 6 févr., 226 (Delfau) - J.Q.
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - TLF, cit. Goncourt, 1867 ; DDL 6, 1879, Oldfield ; DG, ø d ; R, cit. Sartre ; GLLF, PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1859 - «Si ce grog laisse à désirer, M. Cocodès s'écriera avec la voix de feu Sainville : Pour mauvais, il est mauvais ! D'une chose exécrable, il dira : C'est dans les prix doux. Ou bien : Bah ! à la campagne!» Monselet, Le Musée secret de Paris, 129 (M. Lévy) - P.E.
doux (dans les prix -) loc. adv. ARGENT COMM. - DDL 19, 1859, Monselet [repris in GR] ; TLF, cit. Goncourt, 1867 ; GLLF, ø d.
1855 - «ROSALBA. Combien que vous le vendez ? Mme DERECHANGE. Ah ! c'est dans les prix doux... cent francs.» Cogniard frères et Bourdois, Le Monde-camelotte, 7a (Magasin théâtral) - P.E.
droit comme un i loc. adj. non conv. CARACT. - FEW (4, 530a), GLLF, DEL, BEI, 1835, Acad. ; L, ø d ; GR[85], cit. Jouhandeau ; TLF, ø d.
1733 - «Alés rondement en toutes choses, il faut etre rond comme une boule & droit comme un i.» [J.-B. Arnoult], Traité de la prudence, 204 (s.l.) - P.E.
av. 1749 - «Et qu'il y soit écrit sur la pierre / Par mon Secretaire : / Ci-dessous gît, qui / Droit comme un I / Eut perdu terre, / Si du Montfaucon / La fourche étoit sur l'Helicon.» La Muse de V*** au tribunal d'Apollon, in Voltariana, I, 121 (Paris) - P.E.
1757 - «[...] il s'agit d'arriver droit comme un I dans le séjour de la franchise [...]» Vadé, Oeuvres posthumes, 77 (A Londres) - P.E.
1761 - «Qu'aucune Belle n'échappe / A son coeur, droit comme un I, / Que de ses jardins, Priape / Soit le premier Bostangi [...]» Collé, Journ. hist. inédit, 99 (Mercure de France) - P.E.
1763 - «Une jeune mariée nommée Suzon, belle comme une médaille, droite comme un I, vivait chastement.» Du Laurens, L'Arétin moderne, 269 (Bibl. des Curieux) - P.E.
1802 - «PARCHEMIN. D'abord, il a fait le fier. Il était ferme sur la hanche et droit comme un i : t'aurais juré l'apologue du Belvédère.» G. Duval, Parchemin, 14 (Barba) - P.E.
1809 - «La colère enfin me transporte, / Et sur un banc, droit comme un I, / Je crie : à la porte, à la porte...» Désaugiers, Le Départ pour St-Malo, 20 (Masson) - P.E.
drôle (être/se sentir tout -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Montherlant, 1939 ; DEL, ø d ça me fait tout drôle : FEW (15/II, 72b), GLLF, 1961, Lar. ; DEL, ø d
Compl.GLLF, GR[85] (même texte, ø d)
1851 - «Elle a avoué [...] avoir été toute drôle, toute je ne sais comment.» Baudelaire, Du Vin et du haschisch, IV - P.W.
duo (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "tête-à-tête" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1773 - «Elle exige pourtant du respect, des égards, mais devant le monde seulement ; elle soufre tout ce que l'on veut dans le duo.» Restif de La Bretonne, Le Ménage parisien, part. 2, ch. 18, 220 (Coll. 10/18, 1978) - R.R.
dur comme fer (croire -) loc. verb. non conv. INTELL. - L, ø d ; TLF, cit. Barrès, 1906 ; GLLF, cit. Martin du Gard ; GR[85], ø d.
v. 1734 - «[...] notre Baron très cher / A donné dans le piége, & croit dur comme fer / Tout ce que d'après vous j'ai su lui faire entendre / Mais moi, si j'en croi rien, je veux bien m'aller pendre [...]» J.B. Rousseau, L'Hypocondre, in J.B. Rousseau, Portefeuille, I, 253 (Rey) - P.E.
1741 - «J'étions, (pour des gens de notre âge,) / Core assez de notre village, / Pour craire que falloit charcher / Un Evêque pras son clocher, / Un Farmier dans sa metarie, / Un Barger dans sa bargerie. / Croyant donc ça deur comme far, / Je sons partis comme un éclar.» Harangue des habitans de la paroisse de Sarcelles, in Pièces et anecdotes intéressantes, II, 154 (A Aix en Provence, aux dépens des Jésuites) - P.E.
décors (rentrer dans les -) loc. verb. arg. ARG. SPORTS CYCL. - E, 1927 ; absent TLF.
1919 - «rentrer dans les décors [...]» Vélo-Sport, 13 juill. - Lapaille, 55.
dégainer (être franc jusqu'au -) loc. verb. péjor. CARACT. "être brave" - ø t. lex. être brave - : FEW (14, 123b), 1675 ; L, Mme de Sév. ; DG, Destouches ; TLF, 1798, Acad.
1675 - «[...] mais c'est ce qui s'appelle franc jusqu'au dégainer ; car il /M. de Vins/ est passé à trois lieues d'ici, à la Guerche, sans oser approcher de moi [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 10 nov., I, 904 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
dératé (courir comme un -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. - FEW (16, 673b), GLLF, TLF, PR[77], DELF, 1835, Acad. ; L, DG, R, Lex.[75], ø d.
1750 - «Mais on n' peut pas d'mander à stila qui n'a qu'une jambe, d' courir comme un dératé : Et pis d'ailleurs, tant pus j' vous r'luquons, tant pus j' trouvons qu' vous êtes déjà ben assés riches [...]» Le Paquet de mouchoirs, iv (A Calceopolis) - P.E.
dévoué comme un caniche (être -) loc. verb. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLFfidèle - : TLF, ø d.
1878 - «Ces gens-là n'ont ni talent, ni idées, ni foi peut-être ; leur intolérance n'a d'égale que leur ambition et leur mysticisme nuageux, à l'allemande ; ce qui ne les a pas empêchés de rallier autour d'eux une foule de braves vétérans de la démocratie militante qui ne savent ni ce qu'ils font, ni ce qu'ils disent, ni où on les mène, mais qui leur sont dévoués comme des caniches et ne veulent plus entendre raison.»E. Gautier, let. à Vallès, 17 sept., 191 (Delfau) - J.Q.
eau (mettre de l'- dans ses souliers par le collet de sa chemise) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig. : se noyer" - BEI, 1640, Oudin ; L (l'eau est entrée - de son pourpoint), ø d ; absent TLF.
1627 - «Qui tomberoit en cet endroit, il mettroit de l'eau dans ses souliers par le collet de sa chemise : il y a plus à boire qu'à manger.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 146 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
eau (être tout en -) loc. verb. SANTÉ "transpirer" - L, cit. Boileau ; GLLF, cit. Lamartine ; GR[85], cit. Daudet ; TLF, cit. Colette, 1913 être en eau : FEW (25, 64a), DHR, 1538, Est. ; GLLF, TLF, ø d
1531 - «Hei mihi commista haec blanda dicta quo eueniant, madeo metu. Ie suis tout en eaue de paour que iay a quelle fin tendent ces parolles.» R. Estienne, Dictionarium, 262 v° (Ex officina Roberti Stephani) - P.E.
emballé sur qqn (être -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig." - E (s'emballer sur une fille), 1886 ; absent TLF.
1903 - «Vous êtes tous emballés sur elle comme des poires, des poires !» J. Lorrain et D. Fabrice, Clair de lune, I, vi - B.T.
embarquer qqn dans v.tr. RELAT. "fig. : entraîner dans" - GLLF, av.1654, Guez de Balzac ; DHR, 1654 ; TLF, ø d.
1620 - «Il me vouloit à present embarquer dans vne affaire [...]» [J. Chapelain], trad. : [M. Aleman], Le Voleur, 198 (De la Mare) - P.E.
empailler (être à -) loc. verb. iron. , non conv. INTELL. "d'une personne : stupide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1832 - «BOUGINIER [...] Ah ! mais il est stupide, le marchand de chevaux ! pardon de l'expression ! mais, parole d'honneur, il est stupide, il est à encadrer, à empailler, à mettre sous verre, lui et son raisonnement. Ah ! ah ! ah !» Xavier et Duvert, Mademoiselle Marguerite, 41 (Barba) - P.E.
encadrer (être à -) loc. verb. iron. , non conv. INTELL. "d'une personne : stupide" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. "grotesque, laid" : L, FEW (2, 1404b), GLLF, 1864
1832 - «BOUGINIER [...] Ah ! mais il est stupide, le marchand de chevaux ! pardon de l'expression ! mais, parole d'honneur, il est stupide, il est à encadrer, à empailler, à mettre sous verre, lui et son raisonnement. Ah ! ah ! ah !» Xavier et Duvert, Mademoiselle Marguerite, 41 (Barba) - P.E.
encordé en téléphérique (être -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1968 - «PROGRESSION D'UNE CORDEE DE 3 A LA DESCENTE Remarquez la corde tendue et les intervalles de 8 à 10 m, le skieur du milieu est encordé en 'téléphérique', il peut parfois fixer ses bâtons sur son sac comme le dernier de cordée.» La Montagne et alpinisme, numéro 70, déc., 372 - C.T.
ennuyeux comme la pluie loc. adj. CARACT. - L, FEW (9, 106a), GLLF, DELF, 1864 ; DG, ø d ; TLF, cit. Proust, 1918 ; R, PR[77], cit. Proust ; Lex.[75], ø d.
• ennuyeux comme un jour de pluie - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1844 - «Et cet homme eût été notaire, banquier, avare, sot, homme de province, ennuyeux comme un jour de pluie.» Balzac, Modeste Mignon, 1, 439 (Pléiade) - P.W.
enseigne (être logé à la même -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - FEW (4, 715a), GLLF, DELF, 1787, Féraud ; L, ø d ; TLF, cit. Zola, 1877 ; R, cit. Martin du Gard ; DG, Lex.[79], PR[82], ø d.
1773 - «Eh pardieu, mon Ami, dit en ricanant Mr. Sotentout, nous étions donc logés à la même enseigne !» Restif de La Bretonne, Le Ménage parisien, part. 1, ch. VI, 76 (Coll. 10/18, 1978) - R.R.
ergots (être sur ses -) loc. verb. non conv. SANTÉ "être en vie" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1833 - «[...] j'avais fait à l'armée aumône de ma vie, donc il y a eu du gain, puisque je suis encore sur mes ergots.» Balzac, Le Médecin de campagne, 8, 392 (Pléiade) - P.W.
estomac (mettre qqch. dans son -) loc. verb. ACT. OBJET "par ext. : entre la chemise et la poitrine" - FEW (12, 282a), 1856 ; absent TLF.
1830 - «TITI Attends ; je n' puis pas courir fort... mon soulier prend l'eau. LOLO R'tire-le ; mets-le dans ton estomac. Dieux ! es-tu embêtant !» H. Monnier, Scènes populaires, 110-1 (Flammarion) - P.E.
face (être dans la -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1883 - «Nous voici dans la face, peu inclinée d'ailleurs, qui est en complète désagrégation.» Annuaire du Club alpin fr. Année 1882, 72 (Paris) - C.T.
1964 - «Nous venions pour la première fois d'entendre parler de cette face du Fou ; les journaux avaient publié le récit de diverses tentatives, et nous savions que ce jour-là même, nos amis Marc Martinetti et Georges Payot étaient dans la face.» La Montagne et alpinisme, numéro 47, avr., 213 - C.T.
fade (être de -) loc. verb. arg. VIE PROF. "être associé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. "toucher sa part" : DArg., 1847
1882 - «Irréguliers dans le monde des chiffonniers, ils n'ont ni feu, ni lieu, ni amour, ni famille ; ils ne sont de fade (de moitié) avec aucun, de fade pour rien ; à moins qu'ils ne se mettent à deux pour acquérir un paquet de couennes ou qu'ils ne partagent, avec les camarades, les faveurs de quelque biffine aux yeux chassieux et au nez flamboyant.» J. Vallès, L'Assommoir des chiffonniers, in La Vie pop., 9 avr., 101 - R.R.
fagot (comme un -) loc. adv. péjor. TOILETTE "mal habillé" être habillé comme un fagot : TLF, 1835, Acad. ; DG, R, GLLF, ø d ; se mettre comme un fagot : L, ø d.
1819 - «Fagot, s.m. [...] habillé comme un -, mal, sans goût, ni ordre.» Boiste, Dict.
faire : faites comme chez vous loc. phrast. iron. , non conv. ACTION - BEI, 19e ; DEL, cit. Prévert ; TLF, GR[85], ø d.
1836 - «FRITZ [...] Quel mauvais genre ! C'est qu'il l'aurait fait... Le plus souvent que je vais me faire éborgner pour les beaux yeux de cette dame !... (On entend sonner à droite.) Bon ! le voilà qui sonne... Ne vous gênez pas, faites comme chez vous... brutal !» Léonce et de Bernard, Une Position délicate, 2b (Impr. Didot) - P.E.
faire dans v. non conv. VIE PROF. "avoir une activité déterminée dans un secteur" - GLLF, av. 1850, Balzac ; L, TLF, GR[85], ø d.
1820 - «Entr'autres fripiers littéraires, de ces compositeurs affamés [...] plusieurs faisaient dans l'opuscule, c'est-à-dire bâclaient, sans étude ni maturité, de ces petites brochures in-18, qu'on appelle en littérature de la matelotte, et auxquelles on n'a besoin que de flanquer une gravure un peu leste et un titre original afin de dérober au public un succès de scandale.» [J.P.R. Cuisin], L'Amour au grand trot, ou la gaudriole en diligence, 108 - J.Hé.
1843 - «FAIRE, v.a. [...] (- dans les draps, les cotons) t. de comm. (vicieux).» Boiste, Dict. - TGLF
faire dans ... loc. verb. non conv. VIE PROF. "faire le commerce de" - DDL 28, 1820, Cuisin ; GLLF, av.1850, Balzac ; TLF, GR[85], ø d.
1816 - «Cet officier, connaissant M. Tarrin, commerçant dans la même partie, comme lui il faisait dans les draps.» [H. Guillot], L'Indiscret conteur des aventures de la Garde Nationale de Paris, 49 (L'Auteur) - P.E.
*1832 - «faire veut dire, dans toutes les boutiques et magasins, faire le commerce de, faire des affaires dans. Napoléon se trouvant un jour à Rouen, à un bal, prenait plaisir à interroger les plus jolies danseuses sur la profession de leurs maris [...] Mon mari fait dans le coton, dit l'une ; le mien dans les draps, dit l'autre, et le mien dans la porcelaine, ajouta une troisième. - C'est plus propre, répliqua le vainqueur d'Austerlitz.» A. Jeancourt, Crac ! Pchcht !! Baounhd !, II, 122 (Renduel) - P.E.
fait comme de cire loc. adj. non conv. TOILETTE "d'un vêtement" - FEW (2/I, 595b), 16e ; Gc, Tournebu ; absent TLF.comme de cire : L, La Fontaine ; GLLF, Perrault ; DG, ø d.
Compl.Hu (B. des Périers)
1558 - «(une botte) qui lui estoit faicte comme un gant ou comme de cire [...]» B. des Périers, Oeuvres françoises, Nouv. récréations, 106 (Jannet, 1856) - F.N.
fait exprès (comme un -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - GLLF, Lex.[75], cit. Courteline ; L, DG, ø d ; R, cit. Bosco ; TLF, PR[77], DELF, ø d.
Add.DDL :
*1814 - «NIGAUDIN. [...] V'là qui va bien, et c'est comme un fait exprès que tout not' monde nous soit tombé sous la main en un crin d'oeil....» Désaugiers et Brazier, Le Boulevard Saint-Martin, 33 (Barba) - P.E.
*1816 - «Et v'là l'ami Giroux tout près, / Qui s' trouv' là comme un fait exprès.» Le Chansonnier de la mère Radis, 103 (Locard et Davi) - P.E.
fait exprès (comme un -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - DDL 19, 1814 [repris in GR] ; GLLF, Lex.[79], cit. Courteline ; L, DG, TLF, DELF (comme par un -), ø d.
1812 - «PAIN-SEC. Diable ! la tirlire des pourboires va pourtant mieux que le comptoir de la recette. C'est comme un fait exprès ! pour une fois qu'on a du monde...» Martainville et Dumersan, Jean de Passy, 4 (Barba) - P.E.
familier comme les épîtres de Cicéron loc. adj. non conv. VIE SOC. - BEI, 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
• aussi familier que les épices de Cicéron
v. 1713 - «[...] nous ne serions pas si bons amis que nous le sommes, car je voudrais que vous nous vissiez ensemble ; nous sommes aussi familiers que les épices de Cicéron ; cependant je ne suis pas déraisonnable, il est mon maître aujourd'hui ; mais Dieu aidant et ses saints, il ne le sera pas toujours.» Marivaux, Pharsamon, in Marivaux, Oeuvres de jeunesse, 597 (Gallimard) - P.E.
familier comme les épîtres de Cicéron loc. adj. non conv. VIE SOC. - BEI, 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
• familier comme l'épée de Cizron
1782 - «familier comme l'épée de Cizron [...]» Guillemain, L'Amant de retour, in Nisard, De quelques parisianismes populaires, 111 (Ed. de la Butte aux Cailles) - P.E.
fauteuil (comme dans un -) loc. adv. TURF - R, GLLF, TLF, ø d dans un fauteuil : TLF, 1898, Lévy ; DDL 10, 1901, Le Sport universel illustré ; FEW (15/II, 103b), E, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1910
v. 1889 - «Nous sommes arrivés premier, ah, mais, là, sans secousse, - 'comme dans un fauteuil'. La course avait été menée sévèrement du reste.» E. d'Hervilly, Trop grande, 70 (Libr. d'éducation de la jeunesse) - G.S.
fauteuil (dans un -) loc. adv. TURF - TLF, 1898, Lévy ; E, PR[73], GLLF, 1910.
*1901 - «L'expression familière à tous ceux qui fréquentent les champs de courses ou les vélodromes, 'dans un fauteuil', pourrait aussi être employée, et avec beaucoup plus d'exactitude cette fois, en parlant du nouveau mode de transport qui vient d'être inauguré en Norvège.» Le Sport universel illustré, 2 nov., 712b - M.H.
fauteuil (dans un -) loc. adv. non conv. ACTION "sans peine" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.t. turf : TLF, 1898, Lévy ; DDL 10, 1901 ; E, FEW (15/II, 103b), GLLF, PR[73], 1910.
1902 - «Les Briquets de M. Mallart arrivent en tête de la classe dans un fauteuil.» Le Sport universel illustré, 6 juill., 423a - M.H.
feuille (trembler comme une -) loc. verb. AFFECT. - DLMF 1, Jugement amant banny ; GR[85], cit. Prévost, 1731 ; DEL, 19e ; FEW (13/II, 241a), 1935, Acad. - la feuille : FEW, 1640, Oudin ; GLLF, DHR, av.1679, Retz ; DEL, cit. Diderot ; TLF, cit. Stendhal, 1835
1542 - «Voyla qui faict augmenter mon soucy ; / Cela me faict trembler, comme une fueille, / S'il fault qu'il meure et puis que ne le vueille. / Pourray-je bien une chose vouloir, / Dont le penser desja me faict douloir ?» A. Héroet, Oeuvres poétiques, 39 (Droz) - P.E.
1561 - «Je t'asseure que tout mon corps, / Estant aussi froid que le marbre, / Trembloit comme une feuille d'arbre.» J. Grévin, La Trésorière, in J. Grévin, Théâtre complet et poésies choisies, 110 (Garnier) - P.E.
fiacre (écrire comme un -) loc. verb. non conv. EXPRESS. "fig. : très mal" - TLF, cit. France, 1888 ; GLLF, cit. France.
v. 1747 - «[...] qu'est-ce qu'on peut me reprocher ? Que j'écris comme un Fiacre. Il y en a bien d'autres qui écrivent de même ; & si pourtant, ils ne l'ont jamais été ?» [Caylus], Hist. de Guilleaume, II, 100 (s.l.n.d.) - P.E.
1766 - «On ne manquerait pas de lui appliquer le proverbe : il écrit comme un fiacre, s'il s'avisait de faire des livres pendant l'exercice de cette nouvelle dignité.» Grimm, etc., Corresp. littéraire, philosophique et critique, VII, 81 (Garnier) - P.E.
1767 - «Il écrit d'ailleurs comme un fiacre.» Grimm, etc., Corresp. littéraire, philosophique et critique, 243 - P.E.
1776 - «J'écris comme un fiacre : j'ai de mauvaises plumes, je cours la poste.» Mme Roland, Let., nouv. série, I, 465 (Impr. nat.) - P.E.
fil (être -) loc. verb. arg. , non conv. CARACT. "être habile" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. être au fil : E, 1889
1888 - Maupassant, Le Rosier de Madame Husson, 143 - Butler, 165.
flairé (être -) loc. verb. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1871 - «[...] vous joindrez un mot de vous me donnant mission de faire exécuter la procuration et de surveiller les opérations, et sur l'heure, j'agirai. Il y a urgence. C'est DEJA FLAIRE'.»L. Bigot, let. à Vallès, nov., 6 (Delfau) - J.Q.
flanc (être sur le - à perpétuité) loc. verb. non conv. SANTÉ "être mort" - ø t. lex. réf. ; absent TLF "être exténué" : L, FEW (16, 211a), GLLF, 1865 ; TLF, cit. Zola, 1877 ; DELF, 19e ; DG, Lex.[79], GR[85], ø d
1809 - «Ce que c'est que de nous, pourtant ! Tous ces braves mondes qui sont là sur le flanc à perpétuité ! Eh bien ! tous ont existé comme moi. La belle avance ! Ils en sont bien mieux lotis aujourd'hui !» Les Méditations d'un hussard, x (Delacour et Levallois) - P.E.
Flandre (être de -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être perdu" - DDL 32 (- Flandres), 1791 ; absent TLF.
1745 - «Puis on les renvoye au Palais / A coups de manches de balais ; / Et mon très-honoré beau-frere, / A coups de pié dans le derriere. / Il en fut quitte à bon marché ; / Car si Guise un mot eût lâché, / Le pauvre Sire étoit de Flandre ; / Mais la fuite il lui laissa prendre, / Content de l'avoir fait courir / Et qu'il eut eu peur de mourir.» [Fougeret de Monbron], La Henriade travestie, 41-42 (A Berlin) - P.E.
Flandres (être de -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être perdu, "flambé"" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1791 - «J.B. Mon ami : c'étoit sur l'arrêtement de cette voiture qui emportoit nos écus en diligence : oui, oui ! cet argent-là étoit de Flandres, sans les braves citoyens de Mauconseil [...]» [Le Père Duchêne de la place Saint-Michel], Le Père Duchêne bougrement en colère de ce qu'on l'a fait joyeux, 3 - P.E.
foie (être d'un bon -) loc. verb. iron. , non conv. CARACT. "se dit de qqn qui se moque du monde" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1807 - «Il est d'un bon sel. Expression ironique qui équivaut à, il est d'une bonne pâte, d'un bon foie ; il se moque pas mal du monde.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 338 (Slatkine) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
• avoir mis (à qqn) un pied en la fosse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1579 - «Et qu'il soit vray, vous le voyez par ces bons peres à qui l'aage a desja mis un de leurs pieds en la fosse, lesquels voudroient estre rajeunis de trente ans [...]» P. de Larivey, Le Laquais, 63 (Nizet, STFM) - P.E.
fosse (avoir un pied dans la -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE "être âgé" - BEI, 1640, Oudin ; FEW (8, 296a), TLF (- le -), 1660, Oudin ; GLLF, 1690, Fur. ; L, TLF, DEL, GR[85], ø d.
1622 - «Hola ! Mamie, vous parlés encore, vous qui estes vieille, et qui desja avez un pied dans la fosse !» La Grande division arrivée ces derniers jours entre les femmes et les filles de Montpellier, in VHL, VII, 251 (Jannet) - P.E.
1622 - «[...] mon mari en porte quelques unes, qui l'accompagneront en fin jusques au tombeau ; aussi bien a-il desjà un pied dans la fosse ; rien ne luy servira d'avoir une barbe reverende et une calotte à l'antique.» Les Caquets de l'accouchée, 51 (Jannet) - P.E.
four (il fait noir comme dans un -) loc. verb. PERCEP. - GLLF, GR[85], mil.15e, Les Quinze joies du mariage ; DEL, 18e ; GR[85], cit. Hugo [1862] ; TLF, cit. Cocteau, 1938.
Au 17e - L (cit.), GLLF, 1667, Mol. ; BEI, 1690. 1633 - «ALAIGRE. Il eust mieux valu venir entre chien et loup ; il fait noir comme dans un four ; à peine puis-je mettre un pied devant l'autre.» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 197b (Laplace, Sanchez) - P.E.
fourche (être traité à la -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET "fig. : être traité durement" - L, Hu, D'Aub. ; FEW (3, 884b), BEI, 1690, Fur. ; DEL, ø d ; absent TLF.
1596 - «[...] plustost ilz se rangeront soubz le doux et amiable gouvernement d'un sage debonnaire Prince et Seigneur, que d'estre de toutes parts ainsi comme esclaves de galere mal-menez et traictez à la fourche [...]» R. Mortier, Le "Hochepot ou Salmigondi des folz", 104 (Bruxelles, Palais des Académies) - P.E.
foutaut (comme -) loc. adj. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
• comme fouteau - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] si vous voulez exiger de l'intérêt de ces petits assignats, c'est comme fouteau, le pauvre manouvrier n'en voudra pas [...] si on recommençait à le tromper, ce serait comme fouteau ; et, entre nous soit dit, il y a assez de gabgie comme ça.» Jean Bart , n° 72, 6 et n° 88, 4 - P.E.
foutre (se - dans la tête) loc. verb. non conv. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «[...] les parlemens, qui faisoient un boucan de chien il y a deux ans contre le Roi [...] tonnerre de cent mille démons ! cedez tout, et vous verrez un beau boucan. [...] croyez-vous même, quand je me fous dans la tête de faire du style à quinze, que si j'entendois un boucan simpiternel sous mes fenêtres que je serois content?» [Lemaire], 2e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne , 4 et 5 et 7 - P.E.
frais (être -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "par antiphrase" - TLF, cit. Stendhal, 1836 ; L, ø d.
1799 - «[...] le calotin d'Aymar, choisi [...] pour organiser le républicanisme en Piémont. Il étoit frais le Piémont dirigé par un jean-foutre de calotin, créature de l'émigré Talleyrand.» Ah !... ah !... C'est aujourd'hui qu'il est encore au poste, sacré-dieu, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 14], 5-6 - P.E.
1804 - «JOCRISSE. [...] mais vous, au bout d'un mois, qui vous aurait reconnu ? vous avez oublié dans quelle panne alors... Ah ! oui, vous étiez frais, et parce que vous v'là un petit brin recallé, vous v'nez profiter de ça pour séduire ma femme [...]» Sidony et Servières, Jocrisse suicide, 13 (Masson) - P.E.
1807 - «TAPIN [...] J'eus bientôt dissipé mon patrimoine, et il ne me resta pour ressource que mes talens. J'étais frais, si ma bonne étoile ne m'avait fait donner dans l'oeil à madame Galantine, cette riche veuve dont voici la boutique.» Martainville, Tapin, 15 (Barba) - P.E.
Corr.FEW (15/II, 173b), GLLF, Lex.[79], DELF, GR[85] (1808, D'Hautel)
1807 - «FRAIS. On emploie fréquemment ce mot par ironie, et dans un sens opposé à celui qui lui est propre. Ainsi, pour faire entendre que quelqu'un s'est mis dans un mauvais cas ; qu'il s'est enivré ; qu'il est mal vêtu, ou misérable, on dit qu'il est frais [...] Je serois frais, si je comptois sur lui. Pour dire, je serois mal à mon aise, si je me fiois à ses promesses.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 405-6 (Slatkine) - P.E.
franc comme l'or loc. adj. non conv. CARACT. - L, FEW (15/II, 167a), GLLF, DEL, GR[85], BEI, 1865 ; TLF, cit. France, 1908.
1820 - «GASPARD. Oh Dieu ! c'est ben moi... qui suis franc comme l'or. SIMPLICE. Tais toi, t'es faux comme un jeton.» Merle, Carmouche, De Courcy, La Cloyère d'huîtres, 23 (Quoy) - P.E.
fuite dans la maladie loc. nom. f. PSYCHANAL. - TLF, GR[85], ø d ; in Laplanche [1967].
1914 - «Cette conception de l'autisme rattache Bleuler non seulement à l'Ecole de Zurich mais à toute l'Ecole de Freud, ces deux Ecoles faisant consister toute Névrose comme toute Psychose dans un désintéressement plus ou moins complet de la réalité extérieure et, suivant l'expression de Freud, dans une 'fuite dans la maladie'.» A. Hesnard, Les théories psychologiques et métapsychiatriques de la démence précoce, in Journ. de psychol., 11e année, 58, note - M.C.
1923 - «Sans aller aussi loin que Maeder qui apporte à l'explication des psychoses une conception téléologique, il semble bien qu'il doive exister, selon l'expression de cet auteur, une 'volonté de maladie' (Will zur Krankheit), la psychose ayant été une compensation contre une existence jugée incomplète et ayant réalisé d'une manière détournée les secrets désirs de la malade. Il y eut vraiment 'fuite dans la maladie'.» H. Claude, A. Borel et G. Robin, A propos d'une bouffée délirante à contenu symbolique, in Annales médico-psychol., II, 227 - M.C.
fumer comme une cheminée loc. verb. non conv. TABACS - BEI, déb.19e ; DEL, ø d ; absent TLF.
1851 - «BARBILLON. Je viens de fumer ma première pipe ! PATARAFFE. Mon neveu fume. MEDARD. Comme une cheminée. BARBILLON, à part. J'ai un peu mal à la tête.» A. Keller, Madame Flambart, 12a (Album dramatique) - P.E.
gai comme un enterrement loc. adj. non conv. AFFECT. "par dérision" - DEL, cit. Corbière ; GLLF, ø d ; absent TLF.
1811 - «Mettez un terme à c'te douleur précoce, / D'un bon succès, moi j'ai l' pressentiment ; / Voulez-vous qu' les apprêts d' not' noce / Soient gais comme un enterrement ?» Martainville, Taconnet, 3 (Barba) - P.E.
1820 - «Et j'allions voir un pestacle, / A peu d' chos' près, gai comm' un enterr'ment ; / Quand l' frère emprisonné, / Qu'a, non sans peine, / Rompu sa chaîne, / Accourt en scène / Comme un déchaîné.» Désaugiers, Cadet Buteux au Vampire, in Désaugiers, Chansons et poésies diverses, III, 246 (Libr. nat. et étr.) - P.E.
gai comme un pinson loc. adj. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Leroux, 1907 ; GR[85], ø d.
Corr. et compl.GLLF (1696, Dancourt), DEL (1698, Dancourt), BEI (1698) et L (même texte, ø d)
1697 - «Me voilà quitte de mes petites fonctions de la matinée ; j'ai bu mes eaux, pris mon bouillon, rendu mon remède, et mangé ma petite soupe, je me sens gai comme un pinson.» Dancourt, La Maison de campagne, la Foire Saint-Germain, Les Eaux de Bourbon, 230 (Nizet, STFM) - P.E.
gale (méchant comme la -) loc. adj. non conv. CARACT. "fig." - BEI, 1834, P. de Kock ; L, GLLF, 1865 ; DEL, mil.19e ; TLF, ø d 1807, in GR[85], correspond à gale "femme méchante" ; cf. DDL 13
1745 - «Le jeune Chevalier d'Aumale / Garçon méchant comme la gâle / Sous ses étendards nous poursuit, / Dont assez souvent il nous cuit. [...] Tous deux pleins d'une ardeur égale, / Tous deux méchans comme la gale, / Coupant, brisant, taillant, rognant, / Mordant, pinçant, égratignant.» [Fougeret de Monbron], La Henriade travestie , 45 et 87 (A Berlin) - P.E.
gale (méchant comme la -) loc. adj. non conv. CARACT. "fig." - BEI, 1834, P. de Kock ; L, GLLF, 1865 ; DEL, mil.19e ; TLF, ø d 1807, in GR[85], correspond à gale "femme méchante" ; cf. DDL 13
• plus méchant que la gale - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1773 - «Un Jolicoeur qui tout étripe, / Avec un autre ferrailleur, / Et puis un Saint-Jean racoleur, / Se sont pris aux forts de la halle, / Tous chiens plus méchans que la gale, / Qui n'ayant sabre à leurs côtés, / Sur mes meubles se sont jetés, / Pour leur lancer à toute éreinte ; / Je viens vous en porter ma plainte.» Les Porcherons, 46 (Jouaust) - P.E.
gammes (être en ses hautes -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig. : être excité" - Hu (- en sa -), Du Fail ; absent TLF.
1537 - «Point ne craingnent Seigneurs ne Dames / Quand ilz sont en leurs haultes games. / Mais en fin Dieu veult voluntiers / Qu'on pend toutz ces larrons putiers [...]» E. de Beaulieu, Les Divers rapportz, 119 (Droz) - P.E.
ganché (être -) loc. verb. JUST. Turquie"subir une forme d'estrapade" - FEW (4, 50b ; -é), 1611, Cotgr. ; absent TLF.
1598 - «[...] il enuoya ses Iannissaires pour le prendre, ce qu'ils executerent si bien, que le pauure Sangiac pris, mis prisonnier, son proces luy fut fait en vingt & quatre heures, & condamné à estre ganché. Ce genre de mort est fort estrange, que l'on faict en ceste maniere, on plante trois longs bois en terre peu esloignez les vns des autres, & ioincts par le haut avec d'autres bois, sur tous lesquels sont de longues pointes de fer fort acerees : & au milieu de ces trois bois il y en a vn autre eslevé beaucoup plus haut en maniere d'estrapade pour guinder le criminel, pour puis apres le laisser tomber sur l'vne de ces poinctes de fer [...]» J. de Villamont, Voy., III, ch. 11, 556 - R.R.
gant (aller comme un -) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "fig. : très bien convenir" - DELF, cit. Balzac [1838] ; FEW (17, 506a), GLLF, GR[85], 1845, Besch. ; TLF, cit. Sandeau, 1848 ; L, DG, Lex.[79], ø d.
1812 - «J' me dis : Gna queuqu' mariag' là d'sous (bis) / Faut, pour aller voir c'te pièce nouvelle, / Nous mett' sur un pied z'élégant ; / J' sis au moment d'avoir la main d' ma belle, / Et ça m' va comme un gant.» Désaugiers, VIe soirée de Cadet Buteux à la représentation des Deux Gendres, in Désaugiers, Chansons et poésies diverses, II, 86 (Poulet) - P.E.
gant (comme un -) loc. adv. TOILETTE "à propos d'un vêtement très bien ajusté" - FEW (17, 506a), GLLF, 1845, Besch. ; L, DG, PR[73], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1558 - «(une botte) qui lui estoit faicte comme un gant ou comme de cire [...]» B. des Périers, Oeuvres françoises, Nouv. récréations, 106 (Jannet, 1856) - F.N.
gant (retourner qqn comme un -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - TLF, cit. Courteline, 1888 ; GLLF, DELF, GR[85], 20e ; Lex.[79], ø d.
1791 - «C'est toujours le dernier venu qui a raison avec vous. Votre femme, avec quelques bouteilles de Champagne, va vous retourner comme un gant dans quelques minutes.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 74, 7 (EDHIS) - P.E.
gardeur de lions (habillé comme un -) loc. adj. TOILETTE "qui ne change pas de vêtement" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1640 - «habillé comme vn Gardeur de Lions .i. vn homme qui porte tousiours vn mesme habit.» Oudin, Curiositez fr., 246 (Slatkine) - P.E.
garçon (comme un grand -) loc. adv. non conv. ACTION - TLF, cit. Loti, 1883.
v. 1714 - «[...] cette Epée doit trancher les Ennemis, & les mettre en chair à pâté : Mettez-là à votre côté comme un grand Garçon, que vous êtes, & qui en avez fait d'autres dea.» Marivaux, Le Télémaque travesti, 280 (Droz) - P.E.
1828 - «SOPHIE [...] Mais vous, qu'est-ce qui vous amène ? BERTRAND. Personne : je suis venu ici tout seul, comme un grand garçon.» Duvert, Desvergers, Varin, La Couturière, 55 (Bréauté) - P.E.
garçon (être assez grand - pour ...) loc. verb. non conv. POUVOIR - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1761 - «[...] on fait réponse qu'on ne connoît d'autre capitulation que les armes à la main. Qu'une guerre à soutenir ne les effraye pas, & qu'ils sont assez grands garçons pour se défendre ; qu'en conséquence Messieurs nos Députés & toute leur sequelle eussent promptement à faire gilles [...]» Girauld, Essai sur une traduction libre des comédies de Plaute, 124 (Impr. du Fort-Carré) - P.E.
garçon (être joli -) loc. verb. non conv. CORPS VALEUR - TLF, cit. Maupassant, 1886 ; Lex.[79], GR[85], ø d n.m. : DELF, cit. Stendhal ; L, GLLF, 1865 ; FEW (17, 616b), 1866 ; DG, TLF, ø d
1798 - «DUPONT, seul. Eh bien ! cela ne va pas mal. Il est, parbleu, joli garçon, et je suis très-persuadé qu'il plaira à ma fille.» Léger, Chazet, Buhan, Il faut un état, 34 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
genre (dans le grand -) loc. adv. non conv. MESURE "en grand" - FEW (4, 116b), 1845, Besch. ; L, ø d ; absent TLF.
1790 - «[...] c'est ici les grenouilles qui demandent un roi [...] garre que le Destin ne leur envoye une garce de cigogne, qui les boucanera dans le grand genre.» Je peux bien foutre mon avis tout comme un autre [...] Raisonnement énergique du R.P. Jean de Domfront, 10 (Paris) - P.E.
1800 - «[...] s'ils ne veulent pas entendre raison, qu'ils n'auront seulement qu'à paraître et à montrer le bout du nez, nous leur en repasserons dans le grand genre, et leurs oreilles tomberont en masse.» Le Grand départ du père Duchêne, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 10], 4-5 - P.E.
genre (dans le grand -) loc. adv. non conv. MESURE "en grand" - DDL 19, 1790 ; FEW (4, 116b), 1845, Besch. ; L, ø d ; absent TLF.
• dans le bon genre - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] vous avez prit [sic] la Bastille et vous avez travaillé dans l' bon genre les Delaunay, les Flesselles, les Foulon, et les Berthier, tous satans misérables encore ben plus coquins que l' bon dieu n'est saint. Mais c'est rasé çà, vous n' valez rien pour la vengeance [...] on est tout prêt à s' cogner la gueule dans l' bon genre [...]» L' Marignier d' la Guernouillère , 4 et 8 (Marchands de nouveautés) - P.E.
1799 - «[...] j' vais faire un tintamare au conseil ; mais je dis, nom d'un sabot, un tintamare dans le bon genre ! C'est que, sans me vanter, de ce côté-là, je suis ben tranquille au poste.» [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 2], 3 - P.E.
goiser (se - de qqch. comme de Colin-Tampon) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1791 - «[...] si j'étois une grosse dame de la Halle, je te parlerais du sucre et du café, dont je me goise comme de Colin-Tampon.» Entretiens naïfs du jardinier Hubert, 42 (s.l.) - P.E.
gouttes d'eau (se ressembler comme deux -) loc. verb. ÊTRE - GR[85], 1664 ; FEW (11, 625a), BEI, 1690, Fur. ; DEL, 17e ; TLF, 1798, Acad. ; L, GLLF, ø d.
1619 - «Quand le vieillard estoit seul elle luy disoit que i'estois luy tout craché, & que nous nous ressemblions comme deux gouttes d'eau.» [Chapelain], trad. : [Aleman], Le Gueux, 36 (De la Mare) - P.E.
gouttes d'eau (se ressembler comme deux -) loc. verb. ÊTRE - GR[85], 1664 ; FEW (11, 625a), BEI, 1690, Fur. ; DEL, 17e ; TLF, 1798, Acad. ; L, GLLF, ø d.
• ressembler comme deux gouttes d'eau à qqn - GR[85], 1671, Mme de Sév. ; L (cit.), FEW (4, 344b), 1715, Mme de Maintenon ; TLF, cit. Balzac, 1835 ; DEL, cit. Balzac, 1837.
v. 1624 - «Pardonnez moy, Monsieur, je vous prenois pour le plus beau Gentilhomme de la terre, à qui vous ressemblez comme deux gouttes d'eau [...]» Les Ramonneurs, 41 (Ed. A. Gill, Didier, STFM) - P.E.
gros comme lui / elle loc. adv. non conv. MESURE "beaucoup" - TLF, 1882, Maupassant ; GLLF, av. 1890, Maupassant.
1829 - «- Laisse faire seulement qu'elle ait l'âge d'une pièce de quinze sols [prix d'une passe], je suis bien sûre qu'elle gagnera à sa mère de l'argent gros comme elle.» Vidocq, Mém., 3, 182 (Tenon) - P.R.
gros comme un muid loc. adj. MESURE - TLF (gros et gras comme un muid), cit. Augier, 1850.
1771 - «J'ai la tête grosse comme un muid.» Mme du Deffand, Corresp., let. à Walpole, 17 mai - Bennett, 246.
gros comme une maison loc. adj. non conv. VALEUR "fig. : grossier, évident" - BEI, déb. 20e ; DFNC, cit. Berteaut, 1969 ; DEL, cit. Charrière, 1976 ; DArg., cit. Van Cauwelaert, 1987 ; GLLF, DHR, ø d ; absent TLF.gros comme la maison, loc.adv. : TLF, DEL, cit. Hugo, 1862
1876 - «AGÉNOR. - Tiens, veux-tu que je te dise ? [...] il te pousse des blagues grosses comme des maisons.» Labiche, Le Prix Martin, in Labiche, Théâtre, 1063 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
gros comme une malle loc. adj. non conv. VALEUR "très gros" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1886 - «Ils passèrent la fin de la journée dans des angoisses inexprimables, tirant des plans gros comme des malles pour tâcher d'éloigner le bleu [...].» Courteline, Les Gaîtés de l'escadron, in Courteline, Théâtre..., 769 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
guerre (à la - comme à la -) loc. phrast. ACTION ÉVÉN. - FEW (17, 567b), 1690, Fur. ; DELF, 17e, Fur. ; R, cit. Balzac ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Martin Du Gard, 1936 ; GLLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1604 - «[...] vous sçauez que c'est d'avoir affaire aux hommes et principalement en ce temps-là que lon dit, à la guerre comme à la guerre, mon compagnon deschaussez moy [...]» La Response de maistre Guillaume au Soldat fr., 33 (s.l.) - P.E.
gueuler comme un cochon qu'on saigne loc. verb. non conv. EXPRESS.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1885 - «Scrongnieugnieu, qu' c'est qu' ça ? fit-il en s'adressant à l'infirmier. C'qu'il a donc, c'lui qui s'permet d'geuuler [sic] comme un cochon qu'on saigne ?» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 614 (s.l.n.d.) - G.S.
halle aux draps (être dans/en/à la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "se coucher, dormir" - DDL 19, 1627 ; BEI (aller à -), 1640, Oudin ; absent TLF.
1624 - «Je ne fus pas si tost à la halle aux draps que l'un des ministres de Morphée, captivant mon esprit dans la corbeille de mensonge, le pourmena en une multitude d'actions [...]» Le Pont-breton des procureurs, in VHL, VI, 256 (Jannet) - P.E.
halle aux draps (être encore dans la -) loc. verb. non conv. SANTÉ "dormir" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1627 - «P. Je voudrois bien parler à vostre nouveau pensionnaire, est-il levé ? B. Nenny, Monsieur, il est encore en la hale aux draps : en baliant son poile, je l'ay ouy encor ronfler, il dort comme un loir.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 30 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
1640 - «[...] il est encore dans la Halle aux Draps .i. couché dans son lit, entre les draps.» Oudin, Curiositez fr., 265 (Slatkine) - P.E.
hallebarde (rimer comme - et miséricorde) loc. verb. VERSIF. - DELF, 1732 ; DG, R, ø d ; absent TLF.
• faire rimer miséricorde et hallebarde
1623 - «Vn Poëte de triquenique / Eût il le nez en As de pique / Se fera de tous estimer / Pourueu qu'il ait l'humeur raillarde, / Et qu'ensemble il face rimer / Misericorde et Hallebarde.» J. Auvray, Le Banquet des muses, 20 (Ferrand) - P.E.
hallebarde (rimer comme - et miséricorde) loc. verb. VERSIF. - DELF, 1732 ; DG, R, ø d ; absent TLF.
1690 - «Les Poëtes disent aussi en blasmant une mauvaise rime, que ces mots riment comme halebardes et misericorde.» Furetière, Dict. , (s.v. halebarde) - P.E.
hannetons (n'être pas piqué des -) loc. verb. non conv. VALEUR - FEW (8, 450b), DELF, 1859, Mozin ; TLF, cit. Aragon, 1936 ; R, PR[77], cit. Aragon ; GLLF, Lex.[75], ø d.
1821 - «Allez, Fanfan, ce n'est pas piqué des hannetons que deux aubaines comme ça, pour débuter.» Cuisin, Les Cabarets de Paris, 103 (Delongchamps) - P.E.
hareng saur (sec comme un -) loc. adj. non conv. CORPS - FEW (11, 585b), 1845, Besch. ; TLF, cit. France, 1912 ; GLLF, GR[85], 20e ; DEL, ø d.
• maigre comme un hareng soret - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
Compl.Hu (même texte, ø d)
1587 - «Là dessus nous nous departismes, luy estant bien aise d'avoir trouvé un peu de moyen pour se rengraisser, car il estoit maigre comme un hareng soret.» F. de La Noue, Discours politiques et militaires, 544 (Droz) - P.E.
hareng saur (sec comme un -) loc. adj. non conv. CORPS - FEW (11, 585b), 1845, Besch. ; TLF, cit. France, 1912 ; GLLF, GR[85], 20e ; DEL, ø d.
1807 - «Maigre ou sec comme un hareng saure. Pour dire, maigre et décharné.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 41 (Slatkine) - P.E.
hauteur (être à la -) loc. verb. non conv. CARACT. - DDL 18, 1876, Larch. ; FEW (24, 373b), 1877, Zola ; TLF, cit. France, 1899 ; GR[85], 1906 ; GLLF, déb. 20e ; Lex.[79], ø d.
1796 - «Vous savez, Citoyens, qu'en fait d'égalité, les Portugais ne sont pas encore à la hauteur ; ils y viendront ou ils n'y viendront pas : c'est égal.» Radet, in Les Dîners du Vaudeville, n° 3, frimaire an 5, 7 - P.E.
1803 - «[...] je me hâte de me rendre où l'on m'envoie. J'ai à mettre au pas une province entière qui n'est pas encore à la hauteur, et c'est une besogne aussi pressée qu'elle est utile.» [Bellin], Voy. de M. Candide fils au pays d'Eldorado, I, 56 (Barba) - P.E.
heureux (encore - de) loc. interj. non conv. PHRASÉOL. - TLF, cit. Céline, 1936.
1779 - «COLETTE [...] Vous faites la grimace ! / Il faut pourtant, Messieurs, qu'on en passe par-là ! / Encor heureux d'avoir cette ressource-là ! / Pour moi, je vien sauver celui que l'on doit pendre.» Dorvigny, Les Bons amis, 265 (s.l.n.d.) - P.E.
homme-poisson n.m. WW- TLF, cit. Gide, 1927.
1828 - «Dès que l'organisme est reconnu comme principe unique de l'existence, il faut, pour expliquer cette existence dans toutes ses phases, parcourir l'échelle entière de l'organisme. De l'homme-plante vous irez à l'homme-poisson, de l'homme-poisson à l'homme-quadrupède. Vous vous élèverez ensuite de l'homme sauvage au barbare, et enfin à l'homme de la civilisation.» Eckstein, Le Catholique, numéro 35, nov., 349 - P.E.
1921 - «[...] un même homme, si on l'examine pendant quelques minutes, semble successivement un homme, un homme-oiseau, un homme-poisson, un homme-insecte [...]» Proust, Sodome et Gomorrhe, 10 (Livre de poche) - P.E.
*1954 - «HOMMES-CAILLOUX, HOMMES-POISSONS.» R. Barthes, Michelet par lui-même, 41 (Seuil) - P.E.
huître (bâiller comme une -) loc. verb. non conv. SANTÉ - BEI, 19e ; DEL, TLF, ø d.
1831 - «Dimanche, après le dîner, je bâillais comme une huître dans la grande allée des Tuileries, quand j'ai aperçu les demoiselles -- -- -- assises au pied d'une caisse d'oranger.» Musset, Corresp., I, 48 (P.U.F.) - P.E.
hérisson (avoir un - dans le ventre) loc. verb. US. ALIM. "fig. : être grand buveur" - BEI, 1640, Oudin ; absent TLF.
1627 - «J.B. Il est vray Mons. il est bon d'antidoter l'estomac de syrop vignolat contre le serein. P. Ho! quant à toy, tu as un herisson dans le ventre, s'il ne nage tousjours, il te pique.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 94 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
idée (se mettre dans l'-) loc. verb. non conv. INTELL. - L, TLF, DELF, GR[85], ø d.
• se foutre dans l'idée non conv. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] ces sacrés idiots se foutent dans l'idée que l'on peut aussi facilement remédier aux désordres de l'état qu'il a été facile de les faire naître [...]» Troisième confession de l'apprenti du père Duchêne, 11 (Paris) - P.E.
image (être planté comme une -) loc. verb. non conv. MOUV. "être immobile" - absent TLF.
Compl.L, Hu (même texte, ø d), FEW (4, 565a) (Des Périers)
1558 - «Un jour que son pere estoit empesché à escripre ou à estudier, ce vertueux filz estoit planté devant luy comme une image, à regarder son pere sans rien faire [...]» B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 266 (Champion, STFM) - P.E.
image (être sage comme une -) loc. verb. CARACT. - FEW (4, 565b), 1690, Fur. ; TLF, cit. Balzac, 1850 ; L, DG, GLLF, PR[77], ø d.
1674 - «Pour moi je vous conjure de ne point amener votre petit érourdi de page, à moins qu'il ne soit devenu sage comme une image.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 12 janv., I, 681 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
imbécile (comme un -) loc. adv. non conv. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1725 - «UBALDE. Tout le Camp vous demande, notre General vous rapelle... mais quoi ! tandis que des deux bouts de la terre chacun court à la gloire, le brave Fils de Bertholde reste ici comme un imbécille ? vîte... allez-vous-en...» Armide, in Les Parodies du nouveau théâtre italien, II, 192 (Briasson) - P.E.
1781 - «Je dirai seulement que ce présomptueux histrion a agi comme un imbécile en débutant au Théâtre Italien [...]» Mayeur de Saint-Paul, Le Désoeuvré, 141 (Sansot) - P.E.
1784 - «Je regrette, le croirois-tu ? / Le temps où, comme un imbécille, / Je montois à ballon perdu.» Mém. secrets, XXV, 122 (Adamson) - P.E.
jambes (être sur ses -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. hipp. : RSp., 1867 ; t. tennis : RSp., 1942
1972 - «On est ainsi amené à user de ses forces le moins possible, à employer l'opposition au maximum, à être au maximum 'sur ses jambes' ; le grimpeur doit compter plus sur une utilisation subtile des 'grattons' nombreux et solides, que sur un effort violent.» La Montagne et alpinisme, numéro 88, 3, 285 - C.T.
jeter (être bon à - par les fenêtres) loc. verb. non conv. VALEUR - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1799 - «A peine avais-je six mois que j'étais déjà un diable [...] A un an j'étais bon à jeter par les fenêtres... et c'est ce qui m'arriva.» [Sewrin], Brick Bolding, I, 3 (Cailleau) - P.E.
jeu (voir dans le - de qqn) loc. verb. INTELL. - TLF, cit. Farrère, 1907.
1904 - «Tiens comme on lâche. Il n'y a pas deux manières. Si tu crois que je ne vois pas dans ton jeu... Il paraît que c'est mon tour... Très flattée [...]»P. Berton et C. Simon, Zaza, I, i - E.S.
jeunesse (n'être plus de la première -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - DG, GLLF, 1893 ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], GR[85], ø d.
1791 - «Charlotte, rue de Condé : elle n'est plus de la première jeunesse, mais elle a le talent d'exciter l'émulation : on s'arrange à l'amiable.» Almanach des adresses des demoiselles de Paris, 44 (A Paphos) - P.E.
1802 - «Ursule n'était plus de la première jeunesse, ni d'une beauté rare ; mais elle avait un bon coeur [...]» Les Aventures de Jésus Cadet, 179 (Lemarchand) - P.E.
1811 - «L'OGRESSE [...] Peut-être ne suis-je plus de la première jeunesse ; mais je saurai bien lui faire oublier cela [...]» Désaugiers et Gentil, L'Ogresse, 16 (Barba) - P.E.
jeunesse (n'être plus de la première -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - DG, GLLF, 1893 ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], GR[85], ø d.
• n'être pas de la première jeunesse - L, cit. Genlis, 1782 ; absent TLF.
*1792 - «M. BONHOMME. Considérez donc que je ne suis pas de la première jeunesse. JOLICOEUR. Que fait cela ? Quand il s'agit de servir son pays ; le Français n'a point d'âge.» A. Charlemagne, Les Ecoliers, 35 (Cailleau) - P.E.
jeunesse (n'être plus de la première -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - DG, GLLF, 1893 ; TLF, cit. Proust, 1922 ; Lex.[79], GR[85], ø d.
• n'être plus dans sa première jeunesse - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1800 - «Un homme qui n'est plus dans sa première jeunesse, d'un caractere tres-sociable, desireroit trouver pour lui et son valet-de-chambre le logement et la table, dans une maison connue et honnête, afin d'avoir un peu de société.» Petites affiches de Paris, n° 99, 9 germinal an 8, 1599 - P.E.
jeunesse (n'être plus de la première -) loc. verb. non conv. SEXE ET ÂGE - DDL 32, 1791 ; GLLF, 1893, Dict. gén. ; TLF, cit. Proust, 1922 ; GR[85], ø d.
• n'être pas de la première jeunesse - L, cit. Genlis, 1782 ; DDL 32, 1792, A. Charlemagne ; absent TLF.
1768 - «M. Ducis (c'est ainsi qu'on me l'a nommé), n'est pas auteur de profession. Il n'est pas non plus de la première jeunesse : il a, à ce qu'on assure, près de quarante ans.» Grimm, etc., Corresp. littéraire, philosophique et critique, VIII, 19 (Garnier) - P.E.
joli (être - !) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "dans l'embarras" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1902 - «Nous sommes jolis !... Ne bois pas ça !... Je te le défends.» P. Veber, Loute, III, xvii - E.S.
jour (être dans son bon -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - TLF (être dans ses bons jours), cit. Lemaître, 1885 ; BEI, fin 19e ; GLLF, 20e ; GR[85], ø d.
1866 - «Nicole. [...] Il est dans son bon jour !» Th. de Banville, Gringoire, 34 - FXT
jour (être dans son bon -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - TLF (être dans ses bons jours), cit. Lemaître, 1885 ; BEI, fin 19e ; GLLF, 20e ; GR[85], ø d.
• être dans son jour - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1863 - «BOCARDON, riant. - Ah ! ah ! (Aux autres.) Il n'est pas dans son jour.» Labiche, Célimare le bien-aimé, in Labiche, Théâtre, 189 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
jours ((il) y a des - comme cela/ça) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1773 - «La Mere ROUGEAU. C'est que vous avez bien dîné peut-être. M. DE BOURCLOS. Oui, avec assez d'appétit. La Mere ROUGEAU. Il y a des jours comme cela. Tenez, voilà Agathe qui vient.» [Carmontelle], Proverbes dramatiques, VI, 49 (Lejay) - P.E.
1783 - «BADEAU. Mais, Mamzelle, vous avez t'été ben pressée de vous fleurir si matin. JAVOTTE. Y a des jours comme ça.» Guillemain, Les Cent écus, 21 (Cailleau) - P.E.
juif (poisson -) loc. nom. m. ICHTYOL. "marteau" - FEW (5, 53b), 1611, Cotgr. ; absent TLF.
1558 - L. Joubert, trad. : G. Rondelet, L'Hist. entière des poissons, I, 304 (Lyon) - R. L. rom., 45, 250.
juste comme un bas de soie (c'est -) loc. phrast. non conv. MESURE - ø t. lex. réf. ; absent TLF. aller comme un bas de soie : L, TLF, GR[85], ø d
1840 - «ROUSSILLON. Vingt-six francs ! Merci, ce n'est pas mon compte. LOMBARD. Mais c'est le mien ! vingt-six francs ! (Il lui tend la somme). ROUSSILLON. Il me faut quarante-huit francs... Douze jours à quatre francs... c'est juste comme un bas de soie.» F. Soulié, L'Ouvrier, 5b (Magasin théâtral) - P.E.
lacs (tomber dans le -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans l'embarras, être pris au piège" - L, GLLF, TLF, DEL, GR[85], 1867 ; BEI, ø d.
• mettre qqn dans le lasse - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1786 - «TROTTIN. Tu as fort bien fait de suivre mes avis. Il s'agit maintenant de trouver un moyen pour... THIBAUT. Dame, vous m'avez mis dans l' lasse, faut qu' vous n'en retiriais da !» [Ducray-Duménil], Les Deux Martines, 17 (Cailleau) - P.E.
lacs (tomber dans le -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans l'embarras, être pris au piège" - L, GLLF, TLF, DEL, GR[85], 1867 ; BEI, ø d.
• mettre qqn dans le lac - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1789 - «Les Scélérats ! [...] comm' y vous ont mis dans l' lac ! comme y vous y ont laissé !» Les Poissardes à la reine, 6 (Impr. de Lormel) - P.E.
lait (nager dans du -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être au comble du bonheur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1759 - «DILAZAL [...] Il nage dans du lait, en portant ma couronne ; / Son crime me l'ôta, son crime la lui donne !» Grandval fils, Les Deux biscuits, 183 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
Landerneau (faire du bruit dans -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - absent TLF
Corr.DELF (1798, Duval) et compl. Ls (1796, Duval), GR[85] (Duval)
1796 - «ALAIN. Sa mort a fait du bruit dans Landerneau. [...] ALAIN. Antoine ! Oh ! le bon tour ! Je ne dirai rien ; mais cela fera du bruit dans Landerneau.» A. Duval, Les Héritiers , 351b et 364b (Impr. Didot) - P.E.
Landerneau (il y a du nouveau dans -) loc. phrast. ÉVÉN. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. cela fera du bruit dans - : Ls, 1796, A. Duval ; DELF, cit. A. Duval, 1798
1843 - «Faut qu'il y ait du nouveau dans Landernau...» Dumanoir et Arago, Brelan de troupiers, sc. xiii - P.W.
lapin (alerte comme un -) loc. adj. non conv. MOUV. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1804 - «AUGUSTINE [...] il fait p't'ête plus de trente voyages par jour, et quatre où cinq cents sur le dos, hardi comme un cheval de bataille, fort comme un turc, alerte comme un lapin ; queu travailleur à la diligence ? c'est un trésor pour la maison, il est toujours éreinté quand il rentre.» Aude, Le Nouv. Ricco, 4 (Barba) - P.E.
lapin (brave comme un -) loc. adj. non conv. TOILETTE "élégant"
Corr.DDL 13 (lapin "homme gaillard", 1718, Leroux) et compl. TLF (mêmes réf., ø texte)
1718 - «On dit d'un homme qui a quelque nouvel habit, ou qui est paré, qu'il est brave comme un lapin [...]» Le Roux, Dict. comique, 292-3 (Le Cene) - P.E.
lapin (courir comme un -) loc. verb. non conv. MOUV. - TLF, 1809, Leclair ; L, GLLF, 1867 ; DELF, mil. 19e ; DG, Lex.[79], GR[85], ø d.
• trotter comme un lapin - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1807 - «Il trotte comme un lapin. Se dit de quelqu'un qui met une grande promptitude dans ses courses.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 76 (Slatkine) - P.E.
lapin (paré comme un -) loc. adj. non conv. TOILETTE "élégant" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1735 - «On dit d'un homme qui a quelque nouvel habit, ou qui est paré, qu'il est paré comme un lapin.» Le Roux, Dict. comique, 380 (Beringos) - P.E.
lard (vilain comme - jaune) loc. adj. non conv. CARACT. "avare" - FEW (5, 189b), 1656, Oudin ; DELF, mil. 17e, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
1627 - «[...] d'aller à pied le brin d'estoc en main comme messagers, celà seroit vilain comme lard jaune [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 26 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
1640 - «[...] il est vilain comme Lard iaune .i. chiche, auare. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 296 (Slatkine) - P.E.
larmes (avoir des - dans la voix) loc. verb. VOIX - FEW (5, 119a), GLLF, v.1800 ; TLF, cit. Champfleury, 1853 ; GR[85], cit. Balzac ; DEL, ø d.
1801 - «[...] les amateurs prétendent y reconnaître le charme de mademoiselle Desgarcins, qui, suivant leur expression, plus bizarre qu'originale, avait des larmes dans la voix.» Geoffroy, Cours de litt. dramatique, VI, 258 (Blanchard) - P.E.
larrons (s'entendre comme - en foire) loc. verb. non conv. RELAT. - FEW (4, 744a), 1650 ; L (cit.), GLLF, TLF, GR[85] (cit.), DEL (cit.), 1656, Mol. ; BEI, 1690, Fur.
• s'entendre comme larrons - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1594 - «[...] il vous envoye des armees, mais non pas à vostre devotion : car il se garde de vous, et vous deffiez l'un de l'autre comme aveugles, et vous entendez comme larrons [...]» Satyre Ménippée, 106 (Charpentier) - P.E.
libre comme l'air loc. adj. non conv. ÉVÉN. - TLF, cit. Vigny, 1835 ; GR[85], cit. Monnier, 1835 ; FEW (24, 221b), Balzac ; BEI, 19e ; L, GLLF, DEL, ø d.
1803 - «Ne voulant pas exposer ma Fanchette à se casser un bras ou une jambe, en lui faisant franchir le mur que j'avais sauté, je me servis du même expédient que j'avais employé pour sortir de chez ma mère : il me réussit, et nous fûmes en moins de rien libres comme l'air.» A.A. Beaufort, L'Enfant du trou du souffleur, I, 75 (Lepetit) - P.E.
lice (être en -) loc. verb. SPORTS "participer à la compétition" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1949 - Le Soir, 4 juill. - Lapaille, 52.
lieues (être à cent - de + infinitif) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - BEI, 17e (?) ; TLF, cit. Leroux, 1908 ; DEL, Leroux ; GLLF, GR[85], ø d.
1866 - «MADAME BRETON. Je sais qu'ils devaient y aller, il en a été question, mais j'étais à cent lieues de croire que ce fût aujourd'hui.» H. Monnier, Paris et la province, 14 (Garnier) - P.E.
lire dans les yeux loc. verb. RELAT. "discerner, reconnaître comme par un signe" - TLF, DHR, 1592, Mont. ; GLLF, ø d.
1542 - «En pensant à celluy / Que je soubhaitte en la place de luy, / S'il parle bien, il lira dans mes yeulx / Que mon amy diroit encores mieulx.» A. Héroet, Oeuvres poétiques, 28 (Droz, STFM, 1943) - P.E.
loche (être gras comme une -) loc. verb. CORPS "avoir de l'embonpoint" - TLF, 1893, Dict. gén. ; GR[85], 1893.
1745 - «[...] il est gras comme une Loche (poisson).» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 80 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
logé (en être là -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être dans une situation fâcheuse" - TLF, cit. Stendhal, 1839.
1576 - «Lucelle [...] Et de ma part i'en suis là logee, qu'il faut ou que ie meure languissante, ou que ie luy declare mon amitié [...]» [L. Le Jars], Lucelle, 30 (R. Du Petit Val) - P.E.
Compl.L, FEW (16, 448b) (Cholières)
1587 - «Ho ! ho ! va dire messer Sylvestre, en estes vous là logé, par le sang goy [...]» Cholières, Les Après-dînées, in Cholières, Oeuvres, II, 129 (Jouaust) - P.E.
logé (être - à la même enseigne) loc. verb. non conv. ÉVÉN. - DDL 25, 1773, Restif de La Bretonne ; FEW (4, 715a), GLLF, DELF, GR[85], 1787, Féraud ; L, ø d ; TLF, cit. Zola, 1877 ; DG, ø d ; Lex.[79], cit. Adamov.
• être logé au même numéro - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1806 - «J'ai lu dans maint in-folio, / Que tôt ou tard nous devons être / Logés au même numéro.» Lafortelle, in Le Chansonnier du Vaudeville, II, 39-40 (Collin) - P.E.
lopaille (être -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être possédé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. n.f. "pédéraste passif" : E, GR[85], DFNC, 1887 ; FEW (17, 13b), 1928 ; TLF, cit. Céline, 1936
1936 - «Je rassemblais quand même des idées... Comme ça... tout en dératant !... Et dans la fièvre du galop... il me montait une vache suspicion... 'Merde ! que je me disais d'afur !... T'es encore tout lopaille mon pote ! C'est la grosse bite !... C'est l'entourloupe ! [...]' [...]» Céline, Mort à crédit, 632 (Denoël et Steele) - TGLF
louis d'or (n'être pas -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - FEW (5, 425b), 1867, Delv. ; absent TLF.
1791 - «[...] comme on n'est pas louis d'or, on ne sauroit plaire à tout le monde.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 78, 4 (EDHIS) - P.E.
loup (enfermer le - dans la bergerie) loc. verb. ACTION "fig." - FEW (5, 457b), 1680, Rich. ; L, Mme de Sév. ; TLF, cit. Acad., 1835 ; DG, GLLF, PR[77], ø d.
1676 - «Comme elle a bien de l'esprit, elle paroît entièrement délivrée de la crainte d'enfermer le loup dans la bergerie : sa beauté est extrême, et sa parure est comme sa beauté [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 7 août, II, 165 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
lune ((être) dans sa bonne -) loc. verb. non conv. CARACT. "être de bonne humeur" - FEW (5, 449b), GLLF, TLF, 1808, D'Hautel ; DEL et GR[85] (être dans une -), ø d.
1760-63 - «LA MERE FANCHETTE [...] C'pendant tiens, ma Chaplu, t'es ben heureuse de m' prendre dans ma bonne lune j' te l' dis et si c' n'etoit l' respect d' la considérance du respectable monde qui m'entend, j' t'aurions plutôt lâché un litron d'F. par les oreilles et une bardée de coups de poing sur la portraiture qu' tu n'aurois r'gardé par ou [...]» Beaumarchais, Les Députés de la Halle et du Gros-Caillou, in Beaumarchais, Parades, 115 (SEDES) - P.E.
lune (comme/plus que la -) loc. adv. non conv. , péjor. AFFECT. "dans une comparaison exprimant la peur" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1841 - «Ma foi, alors je deviens poltron comme la lune et je vais me reposer et fainéantiser dans quelque garnison... à moins que le diable ne me fasse encore entendre le canon quelque part.» A. de Saint-Arnaud, Let., I, 328 (M. Lévy) - P.E.
1857 - «Je viens de voir Lanier et Victor, plus coyons que la lune ; ils se croient déshonorés, et ils ont poussé la platitude jusqu'à faire la remise de librairie à M. l'inspecteur général de la presse, pour le séduire !!!» Baudelaire, Corresp., let., 11 juill., I, 413 (Gallimard) - P.E.
là (de -), delà (être/aller/marcher ... -) loc. verb. non conv. ACTION "accompagné d'un geste, d'une mimique" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1783 - «JAVOTTE. Comment, cruel ! vous n'y allez que de-là ? (A Madame Thomas.) Ah ! ma mère, escusez, il m'a fait donner dedans. (A Lucas.) Parfide ! Va, tu ne m'es pus rien.» Guillemain, Les Cent écus, 25 (Cailleau) - P.E.
1790 - «Mort de ma vie, si vraiment on nous veut raboter, je m'en [sic] fous ; j'ai encore une vieille rouillarde, et j'irai de là.» [Lemaire], 25e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 5 - P.E.
1791 - «Vous connaissez mal cet hom' la : / Jamais il n' parla / Que pour l' bien d' l'Etat ; / Puis chacun s'ra d' la, / Et' vous sûr de ça ? / - Oui da, oui da [...]» La Légende dorée, n° 10, 23 mars, 152 - P.E.
1792 - «Ah, ah, foutre, vous n'y allez que de là !» Hébert, in G. Walter, Hébert et le Père Duchesne, 396 (Janin) - P.E.
1800 - «NICOLAS [...] J'apperçois t'une demoiselle qu'avait un voile sur le côté... là, ployé... comme une toile de moulin à vent... de sorte qu'on ne lui voyait de l'aut côté que la moitié de la figure, et encore st' moitié était cachée par un batant l'oeil, et son éventail... et puis en marchant de là... avec un petit air pon pon... et le vent qui soufflait dans st' toile de mousseline...» Maillot, Le Repentir de madame Angot, 9 (Marchand) - P.E.
1810 - «GODINET [...] Nicole ! oh ! non. Elle a c'te jambe là plus courte que la gauche, elle va d' là. (il boite.) La p'tite Suzon... Eh ! eh ! la p'tite Suzon, oh ! j'y pense, elle louche, elle a un dragon dans l'oeil.» Sewrin, Grivois la malice, 16 (Barba) - P.E.
1823 - «JACQUES [...] t'nez, je me rappelle quand j'étais petit, que nous jouyons avec les aut' bambins, s'il y avait quelques torgnoles à donner, ou à recevoir, moi, j'étais d' là... (il fait mine de s'enfuir). Philippe était toujours de là (il se met en garde).» Duvert, Nicole et ***, Les Frères de lait, 6 (Fages) - P.E.
1827 - «Ils étaient delà, quiens, comme des jobards...» H. Lelièvre, Album grotesque, 25-26 (Impr. Bloquel) - P.E.
v. 1827 - «CARLIN [...] Moi qui n'entendais pas toutes ces belles choses, / J'étais resté delà ; mais deux de mes pays, / Des garçons perruquiers, en étaient ébahis...» Nerval, Le Nouv. genre, in Nerval, Oeuvres complètes, I, 215 (Gallimard) - P.E.
1856 - «FARIBOL [...] la mère Pichenette... une pauvre petite vieille ratatinée... avec des lunettes vertes... qui branle la tête... elle est toujours de là... (Il branle la tête.) ALEXANDRA. Bien sûr ? FARIBOL. Veux-tu que je te le jure ?» Labiche, Si jamais je te pince... !, in Labiche, Nouv. théâtre choisi, 120a (Denoël) - P.E.
léger (être -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1961 - «Cette solution était d'employer la technique moderne des grandes courses : être léger pour aller vite, et aller vite pour être léger. En été, avec un peu de technique, cela consiste à ne pas emporter de matériel de bivouac afin d'éviter celui-ci. En hiver, il faudra compter sur un minimum de trois bivouacs ; comment ferons-nous alors pour grimper léger ?» La Montagne et alpinisme, numéro 34, oct., 100 - C.T.
Madeleine (pleurer comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - FEW (6/I, 23a), GLLF, DHR, 1833, Balzac ; TLF, 1834, Balzac ; DEL, Balzac plourant com Magdaleine, 1393, Le Menagier de Paris, in BEI, n'a pu être vérifié
• se lamenter comme une Madeleine - ø t. lex. réf. ; absent TLF
av. 1827 - «T'auras beau pleurer / T' lamenter comme un' Madeleine [...].» A. Désaugiers, Chansons et poésies diverses, 356 (Bruxelles) - P.R.
Madeleine (pleurer comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - FEW (6/I, 23a), GLLF, DHR, 1833, Balzac ; TLF, 1834, Balzac ; DEL, Balzac plourant com Magdaleine, 1393, Le Menagier de Paris, in BEI, n'a pu être vérifié
• fondre en larmes comme des Madeleines, fondre en larmes comme une Madeleine - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1829 - «[...] les filles, quand on se lamente à propos de malheurs qui sont à leur portée, ne tardent pas à faire chorus ; j'en ai vu plusieurs avant la seconde chopine fondre en larmes comme des Madelaines [...].» Vidocq, Mém., 3, 184 (Tenon) - P.R.
maigre comme une arête loc. adj. non conv. CORPS - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1797 - «A propos de coiffure, ah pardienne va, j'ai de beaux cheveux actuellement, si tu me voyais tu dirais bien la v'la donc c'te belle !... maigre comme une arête, pâle comme la Mort ! Ah mon bon Dieu ! ce que c'est de nous !... le beau plaisir que de vieillir [...]» S. Arnould, let. à Belanger, 14 nov., in E. et J. de Goncourt, Sophie Arnould, 174 (Fasquelle, Flammarion, éd. définitive, s.d.) - M.C.
main (être comme les deux doigts de la -) loc. verb. RELAT. - L, DDL 13, 1680, Mme de Sév. ; FEW (6/I, 287a), 1690, Fur. ; DG, R, GLLF, PR[77], ø d.unis ainsi que - : TLF, cit. Barante, 1821-24.
1640 - «estre comme les deux Doigts de la main .i. grands amis.» Oudin, Curiositez fr., 167 (Slatkine) - P.E.
main (être comme les deux doigts de la -), main (être les deux doigts de la -) loc. verb. RELAT. "s'entendre parfaitement" - FEW (6/I, 287a), 1690, Fur. ; DG, GLLF, PR[73], TLF, ø d.
Compl.L (Mme de Sév.)
*1680 - «Vous êtes présentement les deux doigts de la main ; s'il abusoit de cette réconciliation, je vous conseillerois de vous rebrouiller [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 6 août, II, 809 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
mains (rien dans les -, rien dans les poches) loc. adv. non conv. PHRASÉOL. - L, GLLF, GR[85], 1869 ; TLF, cit. Vailland, 1945 ; DEL, ø d.
1855 - «PROCOPE [...] Un mandarin passe dans une rue de Pékin ou de Kanton... je touche le bouton de cette porte... il tombe... est-ce que je suis coupable ?... Je n'ai pas d'épées, pas de pistolets, pas de poignards, rien dans les mains, rien dans les poches...» Monnier et Martin, As-tu tué le mandarin ?, 7 (M. Lévy) - P.E.
mal-être n.m. SANTÉ "état pénible d'une personne qui souffre de troubles physiques" - GLLF, DHR, 1580, Mont. ; TLF, v.1590, Mont. ; Gc, Mont. ; FEW (3, 246b), 16e.
Au 19e "par ext. : inconfort" - ø t. lex. réf. ; absent TLF. 1813 - «Il y a bientôt un demi-siècle qu'un magistrat d'Anvers, frappé du mal-être qui résulte pour les insensés de leur réunion dans un même hôpital, obtint du gouvernement la permission de les faire transférer dans la commune de Gheel [...]» [Jouy], L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, III, 118 (Pillet) - P.E.
malheureux comme les pierres loc. adj. non conv. AFFECT. - DDL 19, 1791 [repris in DEL] ; BEI, 1828 ; GLLF, 1834, Balzac ; GR[85] (d'égout), 1835, Balzac ; FEW (8, 315b), 1852 ; L, ø d ; absent TLF.
1760 - «N'a-t-il pas pris en grippe ma pauvre mademoiselle Anselme, qui est si innocente et si jolie ? Sans les bontés de sa maîtresse, elle seroit malheureuse comme les pierres.» Diderot, Corresp., III, 211 (Ed. de Minuit) - P.E.
malheureux comme les pierres loc. adj. non conv. AFFECT. - DDL 19, 1791 [repris in DEL] ; BEI, 1828 ; GLLF, 1834, Balzac ; GR[85] (d'égout), 1835, Balzac ; FEW (8, 315b), 1852 ; L, ø d ; absent TLF.
• plus malheureux que les pierres - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1845 - «Les arbres eux-mêmes ont l'onglée la plus complète, les pierres s'y crevassent, ce qui est un signe évident d'engelure, et par conséquent les hommes qui se risqueraient à passer l'hiver dans ce pays seraient encore plus malheureux que les pierres.» Philipon et Huart, Parodie du Juif errant, 8 (Aubert) - P.E.
manchette (être de la -) loc. verb. arg. ÉROT. "être homosexuel" - ø t. lex. réf. ; absent TLFchevalier de la manchette : DHR, 1726 ; GLLF, v. 1770, Rousseau ; FEW (6/I, 209b), 1867 ; TLF, cit. dict. 19e ; parti de la manchette : FEW, mil. 18e ; donner dans la manchette : BEI, 1789 ; marquis de la manchette : DArg., 1845, Besch.
1738 - «ARGÉNIE [...] mille gens m'ont dit qu'il n'aimait pas le con. / Au contraire, on m'a dit qu'il est de la manchette, / Et que, faisant semblant de le mettre en levrette, / Le drôle, en vous parlant toujours de grand chemin, / Comme s'il se trompait, enfilait le voisin : / Par inclination, c'est un branleur de pique.» Grandval père, La Comtesse d'Olonne, 104 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
manger (être à -) loc. verb. VALEUR "fig. : joli" - FEW (6/I, 163b), 1680 ; TLF, cit. Acad., 1835.
Compl.L (Mme de Sév.)
1679 - «Pauline est une personne admirable ; elle n'est pas si belle que la Beauté, mais elle a des manières : c'est une petite fille à manger.» Mme de Sévigné, Let., à M., Mme de Guitaut , 7 oct., II, 467 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
manoeuvre (être de la -) loc. verb. ACTION "participer" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1879 - «Le Voltaire a pris grande allure ces temps derniers et il s'agit de profiter du vent favorable. Voulez-vous être de la manoeuvre et faire acte de bonne volonté.»J. Laffitte, let. à Vallès, 4 nov., 280 (Delfau) - J.Q.
marche en arête de poisson loc. nom. f. SKI - RSp. (montée en -), 1924, Encycl. sports ; absent TLF.
1906 - «Marche ... [...] : Ouvrir le ski droit plus ou moins, suivant la raideur de la pente, le poser sur la neige en le faisant passer par-dessus le ski gauche ; exécuter avec le ski gauche ce qui vient d'être prescrit pour le ski droit. La marche en arête de poisson est employée pour gravir, sur un faible parcours, un thalweg étroit ou un chemin encaissé qu'on ne peut franchir par une marche en gradins ou en lacets.» Rivas, Petit man. du skieur, 21 (Briançon) - C.T.
margouillis (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "dans une situation fâcheuse" - L, 1764, D'Alembert ; R, cit. Huysm.margouillis : FEW (6/I, 321a), GLLF, 1750, Ménage.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1738 - «GILLE. Oui, mais jarnonbille, il faut récompenser les gens quand on veut qu'ils se mettent dans le margouillis pour nous.» Fagan, Isabelle, in Fagan, Théâtre, IV, 392 (Duchesne) - P.E.
*1752 - «NADERI. [...] Vous allez, de malheurs, sans cesse être assailli, / Et vos pieds, à la fin, sont dans le margouilli.» Grandval, Les Deux biscuits, 30 (A Astracan) - P.E.
*1790 - «Nous y vla pourtant foutus, tout du long et du large dans le mergouilli des élections [...]» Journ. de la Rapée, numéro 2, 1 - P.E.
margouillis (dans le -) loc. adv. ÉVÉN. "dans une situation fâcheuse" - TLF, 1738, Fagan ; L, 1764, D'Alembert ; R, cit. Huysm.margouillis : FEW (6/I, 321a), GLLF, 1750, Ménage.
• dans le margouillés - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1794 - «[...] le Peuple ne sera plus duppe de ses sacrés filous qui n'avoient pris son encollure que pour le mettre dans les margouillés [...] la mettre dans le margouillés jusqu'aux bretelles [...]» Le Sappeur sans-culotte , numéro 1, 1-2 et numéro 2, 2 - P.E.
marier : n'être pas marié à loc. verb. RELAT. "être libre envers, ne rien devoir à" - GR[85], ø d ; absent TLF.
1859 - «Mais patience, tout peut changer, et nous ne sommes pas non plus mariés au Minnesota, comme vous me le disiez autrefois, chère belle-maman.» S. Bost, in Ch.M. Bost (éd.), Les Derniers puritains pionniers d'Amérique, 186 (Paris, Hachette, 1977) - P.R.
maître de soi (être -) loc. verb. CARACT. POUVOIR "se dominer" - DHR, 1538 ; GR[85], cit. Corn. ; TLF, cit. Ponson du Terrail, 1859 ; DEL, cit. Stendhal.
1531 - «IMPOS, impotis [...] Qui nest point maistre de soy, ne de son entendement. Hors du sens.» R. Estienne, Dictionarium, 388 v° - P.E.
mentir comme on respire loc. verb. non conv. RELAT. - TLF, cit. Maran, 1921 ; BEI, déb.20e ; GR[85], cit. Giraudoux, 1945 ; DEL, ø d.
Formule d'approche : 1852 - «Ce silence, cependant, Louis Bonaparte le rompt quelquefois. Alors il ne parle pas, il ment. Cet homme ment comme les autres hommes respirent.» Hugo, Napoléon le petit, 28 (Jeffs) - P.E.
meubles (mettre [une femme] dans ses -) loc. verb. GALANT. "installer [une maîtresse] dans un logement meublé" - FEW (6/III, 1b), GLLF, v. 1730 ; BEI, 1782, Rétif ; TLF, cit. Balzac, 1846 ; GR[85], ø d.
1732 - «DESPREZ [...] Un jeune homme [...] se prit de goût pour moi, et je fis la sottise de l'aimer de bonne foi ; il me mit dans mes meubles.» A.-C. de Caylus (?), Le Bordel, 23 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
meubles (être dans ses -) loc. verb. non conv. HABITAT - GLLF, 1691, Dancourt ; FEW (6/III, 1b), DEL, 1835, Acad. ; TLF, GR[85], cit. Zola, 1878.
• loger dans ses meubles - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1865 - «Non, le maigre salaire que reçoit la femme ne compense point la désertion du domicile et l'abandon des soins du ménage. Cette vérité n'exige ni phrases solennelles, ni démonstrations éloquentes [...] Sauf des exceptions très-rares, elle est applicable partout et à toutes les conditions, et elle intéresse au plus haut degré la population ouvrière de Paris, dont plus des quatre cinquièmes logent dans leurs meubles, terme vulgaire qui décore l'une des colonnes statistiques de l'enquête, et sous lequel il convient de saluer la famille et le foyer.» Ch. Lavollée, in R. des deux mondes, t.55, 15 févr., 1038 - M.C.
miel (être tout - et toute douceur) loc. verb. CARACT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1872 - «Le révolutionnaire [Blanqui] est tout miel et toute douceur ; à côté de lui, ses fidèles : Tridon, qui devait mourir d'épuisement en laissant sa fortune à son collaborateur Eudes ; Regnard le théophobe [...]» R. Simon, in Le Gaulois, 16 févr., B.N., Mss., nouv. acq. fr., 9592/3, 71 recto - J.Hé.
minute (dans la -) loc. adv. non conv. TEMPS - L, ø d ; absent TLF.
1779 - «ANDRE [...] Ne vous impatientez pas, je vas t'être ici dans la minute ; & pis si vous avez d'autre commission, nous les ferons ; pas vrai, Monsieur.» Dorvigny, L'Avocat chansonnier, 190-1 (s.l.n.d.) - P.E.
1782 - «NICODEME. Eh ben, portez-y... cinquante bouteilles de vin. GIGOT. Duquel ? NICODEME. Du pus cher. Je vas vous payer tout de suite. Je reste-là. GIGOT. Dans la minute, Monsieur.» [Guillemain], Le Faux talisman, in Recueil gén. des proverbes dramatiques, XV, 193-4 (A Londres) - P.E.
1783 - «JAVOTTE. Je vous attends. LUCAS. Dans la minute. (Il s'en va.)» Guillemain, Les Cent écus, 20 (Cailleau) - P.E.
1798 - «MANON. Vous allez être servis dans la minute. - Elle sonne un garçon [...]» Boullault, La Mort de Cadet-Roussel, 6 (Barba) - P.E.
1804 - «CENTIME. Voilà six francs, apportez nous une bouteille de bon. GARGOTIN. Dans la minute. (à part.) Faut qu'il soit vraiment riche pour faire une dépense comme ça. PHILISTIN. Comme tu fais aller l'argent !» Martainville, Une Demi-heure de cabaret, 4 (Barba) - P.E.
minute (être à la -) loc. verb. non conv. TEMPS "être très pressé" - FEW (6/II, 138a), R, GLLF, 1935, Acad. ; absent TLF.
1839 - «Laissez donc faire !... T'es donc bien pressé d'aller jouer ?.... Laisse couler ; nous ne sommes pas à la minute, mon garçon.» M. Alhoy, in Le Musée pour rire, numéro 9 - P.E.
minute (être à la -) loc. verb. non conv. CARACT. TEMPS "être exact" - FEW (6/II, 138a), 1835, Acad. ; GLLF, 1868, Littré. ; absent TLF.
1806 - «ALKALIN [...] ici nous n'avons que l' journal d'Evreux. SAINVILLE. Est-ce qu'il ne paraît pas exactement ? ALKALIN. Oh si fait : on est à la minute dans le département de L'Eure.» Henrion et Dumersan, Le Mariage à coups de pierres, 22 (Allut, Fages) - P.E.
misère (tomber comme la - sur les pauvres) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «[...] plusieurs tombent sur moi comme la misère sur les pauvres pour me demander une foutue prise de tabac [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Grand retour du père Duchêne de Coblents, 2 - P.E.
mitaines (sauter comme des -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «Ce seroit beau vraiment que ce foyer de malédictions éclatât tout-à-coup et nous fît sauter comme des mitaines !» [Lemaire], 6e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 2 - P.E.
1791 - «Ils ne savent donc pas, les bougres, qu'elle jouera pour eux, et qu'ils sauteront comme des mitaines. Garre le SUPPLEMENT !» [Lemaire], 63e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 4 - P.E.
moisi (ne pas être -) loc. verb. non conv. VALEUR "être excellent" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1799 - «Ne vous inquiétez pas, de tems en tems, dans mes numéros, je vous en fouterai [des chansons] qui ne seront pas moisies. Et vous verrez qu'en tous lieux et dans toutes circonstances, le père Duchêne est toujours solide au poste.» [R.F. Lebois], Le Père Duchêne, [numéro 2], 8 - P.E.
monde (n'être plus au -) loc. verb. SANTÉ "être décédé" - GLLF, 1679, Bossuet ; FEW (6/III, 219a), 1680, Bossuet ; DG, Bossuet.
Compl.L (Mme de Sév.), TLF (mêmes réf., ø texte)
1677 - «Il mouroit (l'abbé Bayard) et expiroit ; et le lendemain, quand je lui écrivis, en partant, une relation de ce qui s'étoit passé chez lui, dont il auroit été ravi, il n'étoit plus au monde, et c'étoit à un mort que j'écrivois.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 4 oct., II, 365 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
mot (en un - comme en mille) loc. phrast. EXPRESS. - FEW (- cent (mille)), 1674, La Fontaine ; GLLF, GR[85], 1731, Marivaux ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; DEL, ø d.
• autant dung mot que de mille
1531 - «Autant dung mot que de mille : quil ne me le faille plus dire, Et ce dict par menace.» R. Estienne, Dictionarium , 211 r° - P.E.
mot (en un - comme en mille) loc. phrast. EXPRESS. - FEW (- cent (mille)), 1674, La Fontaine ; GLLF, GR[85], 1731, Marivaux ; TLF, cit. Stendhal, 1835 ; DEL, ø d.
• autant en vng mot que en mille
1531 - «Cest assés dict, quil nen soit plus parlé. Autant en vng mot que en mille. Cest vng mot arresté.» R. Estienne, Dictionarium , 211 v° - P.E.
mou comme une chiffe loc. adv. non conv. CARACT. "fig." - DEL, BEI, fin 18e ; GR[85], cit. Balzac ; L, ø d ; TLF, cit. Butor ; GLLF, ø d.
v. 1714 - «[...] elle vous mettra à mort parce qu'elle vous fera vivre comme un vrai Niguedoüille qui ne songe à rien, votre coeur deviendra moû comme une chiffe.» Marivaux, Le Télémaque travesti, 68 (Droz) - P.E.
mouchoir (dans un -) loc. adv. SPORTS - TLF, 1895, Le Vélo ; E, PR[73], GLLF, 1909 ; FEW (6/III, 175a), 1959, Rob.
*1900 - «Si j'osais, je dirais que tous trois ont fini dans un 'mouchoir'.» Le Sport universel illustré, 11 août, 509b - M.H.
mouvement (être dans le -) loc. verb. non conv. HIST. MOEURS "fig. : être au courant de ce qui se fait" - TLF, 1881, Rigaud ; BEI, 1883 ; GLLF, DEL, GR[85], 1888, Lar. ; FEW (6/III, 168a), 1890.
1844 - «M. MATOU. Etre si avancé en politique et si arriéré en fait de danse ! LE COLONEL. Ah ! il y a long-temps que ce pauvre La Roquette n'est plus dans le mouvement.» J.T. Merle, in La Mode, 25 mars, 511 - P.E.
1867 - «PETERS. Remplissez mon verre ! (Lebranchu verse à boire.) JACOTTE, à Peters. Vous êtes dans le mouvement.» Duru et Chivot, Les Défauts de Jacotte, 16 (Libr. dramatique) - P.E.
1871 - «LARIFLA. Ce que j'en dis ?... vous êtes charmante, ravissante. NEREA. Topez-là, alors !... vous m'allez. AZOR, avec envie. Est-il chançard, mon frère ! NABUCHO. Dites-donc, Baladan, elle est dans le mouvement, votre fille... c'est une petite benoitonne.» Vanloo et Leterrier, Nabucho, 30 (Lachaud) - P.E.
mur (être au pied du - sans salade) loc. verb. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.- sans échelle : L, Cotgr. ; FEW (8, 298a), 1690, Fur. ; être au pied du mur : L, cit. Bossuet ; R, cit. Henriot ; TLF, cit. Anouilh, 1842 ; Lex.[75], ø d ; mettre - : FEW, GLLF, DELF, 1718, Acad. ; L, cit. Saint-Simon ; R, cit. Stendhal ; TLF, cit. Becque, 1882 ; DG, Lex.[75], PR[77], ø d
1590 - «[...] luy et tous Ministres de la parolle de Dieu sont au periode de leur fortune et n'ont moyen d'estre augmentez n'y conseruez, sinon par le different et discord de la religion, lequel cessant ils seroyent au pied du mur sans sallade [...]» Discours entre le Roy de Navarre, et Marmet son ministre, 40-41 (Du Glar) - P.E.
mur (être au pied du -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - L (cit.), FEW (8, 298a), Bossuet ; DEL, cit. Augier [1877] ; TLF, cit. Anouilh, 1942 ; GR[85], cit. Duhamel être - sans salade : DDL 19, 1590
• être/se trouver au pied du mur sans échelle - L, Cotgr. ; FEW, 1690, Fur. ; absent TLF.
1544 - «Ne te fie à la prosperité du temps present, pource qu'il ny ha chose plus muable, & instable, que le temps : lequel semble te promettre beaucoup de belles choses, & à la fin tu te trouues au pied du mur sans eschelle, delaissé de l'ayde de bonne fortune, repeu de vaine esperance, & frustré de tes intentions.» G. Corrozet, Le Conseil des sept sages de Grèce, 83 (Poncet, 1558) - P.E.
mur (être au pied du -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - L (cit.), FEW (8, 298a), Bossuet ; DEL, cit. Augier [1877] ; TLF, cit. Anouilh, 1942 ; GR[85], cit. Duhamel être - sans salade : DDL 19, 1590
• être à pied de mur - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1593 - «Je confesse qu'on traitta le Roy un peu rudement, mais il feignoit d'en prendre l'allarme beaucoup plus grande ; il paroissoit d'estre esbranlé, d'estre à pied de mur en ses affaires et qu'il ne savoyt comme se demesler de cette première pointe.» R. de Lucinge, Dialogue du Français et du Savoysien, 67 (Droz) - P.E.
musette (ne pas être dans une -) loc. verb. non conv. VALEUR "être remarquable" - FEW (6/III, 275b), GLLF, 1903, Lar. ; DELF, 20e et cit. L'Epatant, 1908 ; TLF, cit. Renard, 1910 ; R, PR[82], cit. Céline.
Add.DDL :
*1899 - «Mâtin, quelle allure, ça n'est pas dans une musette, ce décor antique. Ces Romains, quelle civilisation !» J. Lorrain, Heures d'Afrique, 302 (Fasquelle) - H.C.
musette (ne pas être dans une -) loc. verb. non conv. VALEUR "être remarquable" - DDL 25, 1899, Lorrain ; FEW (6/III, 275b), GLLF, GR[85], 1903, Lar. ; DELF, 20e et cit. L'Epatant, 1908 ; TLF, cit. Renard, 1910.
1896 - «Musette [...] Cela n'est pas dans une musette, dans un sac, c'est réel, cela se voit.» Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg. (Ollendorff) - A.Do.
myope comme une chaufferette loc. adj. non conv. SANTÉ "très myope" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1886 - «Le colonel lui jeta un coup d'oeil, rendit le salut et passa. Laigrepin, stupéfait, se dit : - Veine alors ! Il est myope comme une chaufferette.» Courteline, Les Gaîtés de l'escadron, in Courteline, Théâtre..., 786 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
mère (être/faire la -) loc. verb. rég. Afrique Nord RELAT. "être le chef d'une bande" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1895 - «Allez ! Qui c'est la mère ? Tous y disent : toi. Bon. Marchons, rue Bablouette place de l'arsenal [...]» Musette, Cagayous, pochades algériennes, 132 (Alger, Impr. Mallebay) - P.E.
1898 - «Moi, je fais la mère, pourquoi je me connais toutes les magatailles d'Alger et, marche la route !» Musette, Cagayous antijuif, 158 (Alger, Impr. Mallebay) - P.E.
mélasse (dans la -) loc. adv. non conv. ÉVÉN. tomber - : TLF, 1878, Rigaud ; FEW (6/I, 680b), GLLF, Lex.[75], 1884, Sachs-Villatte ; être - : FEW, GLLF, 1889, Larch. ; TLF, cit. Bloy, 1897 ; R, PR[77], ø d.
1871 - «GRANDE ALLOCUTION DU PERE DUCHENE Et sa motion bigrement patriotique Sa grande colère contre la citoyenne Thérésa, et les jean...... (j'allais le dire !) qui vont aux courses perdre l'argent des autres et généralement tous ceux qui veulent remettre Paris dans la mélasse.» Le Grelot, n° 10, 18 juin, 3c - P.E.
naissance (être constipé de -) loc. verb. non conv. CARACT. "être particulièrement guindé, embarrassé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
"Dans un jeu de mots :" 1897 - «- [...] Il avait pour cette thèse [de médecine], choisi un sujet qui paraîtrait bien démodé, maintenant [...] : De l'emploi de la presse hydraulique pour le traitement des constipations opiniâtres. - Tiens, interrompit encore le vieux monsieur solennel, il faudra que j'essaye ce procédé. - Inutile, vieux monsieur solennel : vous êtes constipé de naissance, ça ne se guérit pas !» A. Allais, Le Bec en l'air, 733-4 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
net (casser - comme ...) loc. verb. non conv. POUVOIR "fig." - L, ø d ; GR[85], cit. Zola, 1887 ; absent TLF.
1789 - «Après l'opération, mon ami Target qui n'est pas un sot, a parlé d'impôts, vous les a cassés net comme une pipe, puis vous les a racommodés le plus joliment du monde [...]» [Lemaire], Les Fers brisés, pour servir de supplément aux Vitres cassées, 5 (s.l.) - P.E.
1790 - «Ce Comité est une girouette dont nous sommes les vents : nous le menons d'un leste ! [...] et malheur à lui s'il regimboit, nous le casserions net comme un verre.» Let. de l'honorable Jean Rablu, maître crocheteur, 6 (s.l.) - P.E.
net (se briser - comme ...) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1807 - «Le Palais-Royal / Est l'écueil du meilleur ménage ; / Le noeud conjugal / S'y brise net comme un cristal.» Désaugiers, in Journ. des gourmands et des belles, V, 269 - P.E.
neuf (être dans son -) loc. verb. MÉD. "au 9e mois de sa grossesse" - L, 1677, Mme de Sév. ; FEW (7, 207b), 1694, Acad.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1675 - «Pour achever l'agrément de mon voyage, Hélène ne vient pas avec moi : j'ai tant tardé, qu'elle est dans son neuf.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 6 sept., I, 844 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
nez (donner du - dans qqn) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "rencontrer qqn" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1791-98 - «Et c'est précisément dans son mari que je dois donner du nez dans le moment que je veux m'informer d'elle.» Casanova, Hist. de ma vie, t. 7, ch. 7, 150 (1960-62) - R.R.
nombre ((être) du - de) loc. verb. ORGANISATION/RELATION - FEW (7, 237b), GLLF, TLF, DHR, 1538, Est.
1529 - «Des surnommez qu'on dict Solliciteurs, / Desquelz me tiens (à grand regret) du nombre [...].» E. de Beaulieu, Les Divers rapportz, 325 (Genève, Droz, 1964) - P.E.
1531 - «Excidit numero ciuium : Il nest point du nombre des citoiens.» R. Estienne, Dictionarium, 270 r° (Ex officina Roberti Stephani) - P.E.
nombrils dorés (être né sous des -) loc. verb. d'apr. sous des lambris dorés non conv. ARGENT "être né d'une famille aisée" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1899 - «[...] tu manques de race. - Dame, je ne suis pas né sous des nombrils dorés.» S. Boubée, La Marchande de frites, II. Maman Fricoteau, 191 (Paris et Cie) - Ch.G.
note (dans la -) loc. VALEUR "fig." - FEW (7, 196b ; être dans la note), 1881, Rigaud ; TLF (être -), cit. Gyp, 1928.
1879 - «[...] j'ai trouvé un autre réfractaire, que j'avais complètement oublié, et qui m'a semblé apte à faire de bonnes choses dans la note vraiment humaine, avec peut-être un peu de propension au brutalisme, mais qui s'amendera aisément.» E. Gautier, let. à Vallès, 19 sept., 260-1 (Delfau) - J.Q.
nuage (être dans un -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être dans un état de bonheur ou d'euphorie qui fait perdre le contact avec la réalité" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «GABAILLE. - [...] On me regardait... chacun semblait dire : C'est le père ! voilà le père !... Achille monte sur l'estrade d'un pas ferme... [...] Quant à moi, j'étais dans un nuage... je ne savais plus ce que je faisais... [...] !» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 614-5 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
nues (être aux -) loc. verb. non conv. AFFECT. "être au comble du bonheur" - FEW (7, 218b), Lacher ; R (- dans les nues), ø d ; absent TLF.
1785 - «Ma soeur dit qu'il était aux nues et qu'il avouait n'avoir jamais eu tant de plaisir [...]» Sade, Les 120 journées de Sodome, part. 1, t. 1, 184 ; cf. 190, 206, 207, sqq. (Coll. 10/18, 1975) - R.R.
numéro (être d'un bon -) loc. verb. CARACT. "ridicule" - TLF, 1844, Gautier (même texte) ; FEW (7, 238b), 1867, Delv.
1844 - «Deux papas très-bien, ce sont deux papas d'un bon numéro. Comprenez-vous ? - Pas trop. - Deux pères parfaitement ridicules dans leur genre.» Th. Gautier, Hist. de l'art dramatique en France, 3, 289, in Larchey, Dict. - P.W.
nègre (dire comme au -) loc. verb. EXPRESS. "continuer" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1896 - «Il faut dire à M. Brunetière comme au nègre : Continuez !» R. de Souza, in Mercure de France, numéro 80, août, 369 - P.E.
nègre (piocher comme un -) loc. verb. non conv. ACTION - TLF, ø dbûcher comme un nègre : TLF, cit. Flaubert, 1861 ; travailler comme un nègre : FEW (7, 135a), 1868 ; TLF, ø d.
1878 - «Je serais déjà allé à Londres si mes finances avaient été en meilleur état ; j'ai gagné assez d'argent en piochant comme un nègre [...]»A. Lançon, let. à Vallès, 2 nov., 198 (Delfau) - J.Q.
nègre (travailler comme un -) loc. verb. non conv. ACTION MESURE - TLF, 1812, Courier ; GR[85], cit. Balzac, 1830 ; L, FEW (7, 135a), GLLF, 1868 ; DELF, 19e ; DG, Lex.[79], ø d.
1811 - «[...] pour moi, je veux m'ensevelir ici ces derniers huit jours et travailler comme un nègre ; ce dérangement vient mal à propos [...]» Chateaubriand, Corresp. gén., II, 143 (Gallimard) - P.E.
oeil (donner dans l'-) loc. verb. non conv. ÉROT. "fig. : plaire, séduire" - DELF, Corn. (?) ; FEW (7, 312b), GLLF, 1779 ; L, DG, ø d ; TLF, cit. Colette, 1903 ; R, TLF, ø d.
1734 - «LE PAYSAN. [...] Je sis vaigneron, comme vous sçavez, ou comme vous ne sçavez pas, tout coup vaille ; quand les Troupes ont passé par notre Village, il a fallu que j'en logissions une partie ; il m'est échû un maudit Houssard, qui en deux jours de tems qu'il a resté cheux-moi, a donné dans l'oeil à ma coquine de femme ; ils se frotiont le grouin moi present [...]» L'Amour désoeuvré, in Le Théâtre de la foire, IX, 524 (Prault) - P.E.
1736 - «Madame Brochet. Elle a raison, elle a raison ? Est-ce que je t'aimois, toy, avant que de t'épouser ? Vrayment ouy, je veux qu'elle m'obéisse ; voilà tout, et si, en voilà assez. Sçavez-vous bien que je la regarde comme une née coiffée d'avoir donné dans l'oeil à Monsieur Ventru ?» Carolet, La My-Carême, in A.P. Moore, The Genre poissard and the French Stage, 369 (Institute of French Studies) - P.E.
1756 - «FESSARIDE. Le Prince son époux chatouille bien mon ame. / Peut-être est-il celui que le ciel a nommé / Pour apaiser l'ardeur de mon coeur enflâmé ; / Il m'a donné dans l'oeil : je n'ai pu vous le taire.» [Grandval], Le Tempérament, 10 (Au Grand Caire) - P.E.
1768 - «GENEVIEVE. [...] Ah ! vilain renégat d'amour, c'est donc comme çà que tu m'a abusée, c'est donc des Bourbonnoises qui te donnons dans l'oeuil ; tu préféreras donc une Demoiselle chien, une dévargondée riboteuse, une mariée dà tous les jours, za une honnête fille d'honneur.» La Bourbonnoise à la guinguette, 10 (Robustel) - P.E.
1777 - «HERMANN. [...] Elle m'a donné dans l'oeil ; j'ai projetté de lui parler de près.» [Marchand et Nougaret], Le Vuidangeur sensible, 6 (Bastien) - P.E.
oeil (donner dans l'-) loc. verb. non conv. ÉROT. "fig. : plaire, séduire" - DDL 19, 1734 [repris in GR] ; BEI, 1755 ; FEW (7, 312b), GLLF, 1779 ; L, ø d ; TLF, cit. Colette, 1903.
• bailler dans l'oeil - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1737 - «Jaquot [...] Tu me trouvois bien découplé ce jour-là, et je te baillis dans l'oeil si visiblement que toute la Rivière en rit depuis la Tournelle jusqu'à la Grenouillère.» Carolet, L'Assemblée des poissardes, in A.P. Moore, The Genre Poissard and the French Stage, 398 (Institute of French Studies) - P.E.
oeil (mettre dans l'-) loc. verb. CYCL. "distancer" - E, 1927 ; absent TLF.
1919 - «[...] les 20 minutes que l'autre lui avait mis dans l'oeil [...]» Vélo-Sport, 20 juill. - Lapaille, 33.
oeil (être à l'-) loc. verb. CARACT. "être vigilant, surveiller quelqu'un de près" - ø t. lex. réf. ; absent TLF."être filé, surveillé de près" : FEW (7, 311b), 1898, Daudet ; GLLF, fin 19e, Daudet
1875 - «Une heure, deux heures s'écoulent, et la jeune fille ne revient pas. [...] Agité, fiévreux d'impatience et d'anxiété, Piédevigne, n'y tenant plus, se dispose à partir à sa recherche, mais l'hôtelier qui était à l'oeil, exige au préalable le payement de la consommation, soit un franc cinquante, et le pauvre garçon ne possède plus que quatre sous !» Le Journ. amusant, 3 avr., 3b - G.S.
oeil : avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. SANTÉ - L, ø d ne pas avoir les yeux dans sa poche : DG, GLLF, GR[85], 1893 ; DELF, TLF (cit.), 1912, Claudel ; Lex.[79], cit. Bernanos
1809 - «Est-ce que tu as les yeux dans ta poche, avec ta voiture ?... Veux-tu bien te ranger de mon chemin, donc ?» La Savonade, in Les Méditations d'un hussard, 18-19 (Delacour et Levallois) - P.E.
oeil : ne pas avoir les yeux dans sa poche loc. verb. non conv. PERCEP. "fig." - TLF, 1859, Labiche ; GLLF, GR[85], 1893, Dict. gén. ; BEI, fin 19e ; DEL, 1912, Claudel.
• ne pas mettre ses yeux dans sa poche - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1842 - «Ah ! bien dit l'aubergiste, il était temps que Moreau fît son beurre. Oui, car une fois les maîtres là, dit Léger, ils ne mettent pas leurs yeux dans leurs poches.» Balzac, Un Début dans la vie, 94 (Droz) - P.E.
oublier : avoir oublié d'être bête loc. verb. non conv. INTELL. - FEW (7, 272a), 1868 ; L, GR[85], ø d ; absent TLF.
av. 1848 - «Que diable ! dit M. Pinchonnelle alléché, chacun son tour. Je veux acheter aussi, moi. - Je vous crois bien, reprend un des acheteurs, vous avez oublié d'être bête.» E. Ourliac, Proverbes et scènes bourgeoises, 296 (M. Lévy) - P.E.
ouvriers ((être) dans les -) loc. non conv. HABITAT "avoir des travaux en cours chez soi" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1883 - «Ma mère qui s'attendait à une bicoque infâme très surprise trouver petite maison solidissime, bien distribuée, pleine de placards et de débarras, sans compter un beau jardin, - qu'il va falloir défricher, par exemple, après plusieurs mois d'abandon ! Vais me mettre au travail sérieux dès aujourd'hui, - quoiqu'encore dans les affres de l'emménagement et "dans les ouvriers" ! » Verlaine, Let. inédites à Charles Morice, 30 sept., 13 (Textes litt. fr., 1964) - M.C.
pain (bon comme du/le bon -) loc. adj. non conv. AFFECT. - BEI, 1834 ; FEW (7, 545a), GLLF, DEL, 1835, Acad. ; L, TLF, GR[85], ø d.
1622 - «[...] vous n'avez rien dit de son bon naturel. Pour moy, je le trouve bon comme le bon pain.» Les Caquets de l'accouchée, 138 (Jannet) - P.E.
1733 - «Un tel est si bon, il est bon comme le bon pain, on en feroit un plus méchant de bois.» [J.-B. Arnoult], Traité de la prudence, 573 (s.l.) - P.E.
1745 - «doux, comme un agneau ; bon, comme le bon pain : éloquent, comme DEMOSTHENE ; clair, comme eau de roche [...]» [Saint-Hyacinthe], Le Chef-d'oeuvre d'un inconnu, Déification du docteur Aristarchus Masso, II, 440 (Bousquet) - P.E.
1790 - «Tenez, le pere Duchêne est bon comme le bon pain, il a le coeur aussi droit, aussi net que vous avez l'ame noire [...]» Colère du père Duchesne, au sujet de l'affreux massacre des patriotes de Nancy, 5 - P.E.
1790 - «Tu mériterois que je te foutisse un tapin avec ton foutu despotisse. T'nez donc c't'archevêque qu'est bon comme le bon pain, et qu' si n'étoit pas si bon, on n'y auroit pas fait tant de sottise, et tu ose parler de despotisse !» [Buée], De par la mère Duchesne, 25 (s.l.n.d.) - P.E.
1807 - «Il est bon comme du bon pain.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, I, 103 (Slatkine) - P.E.
pain (connaître qqn comme le/mieux que le -) loc. verb. non conv. RELAT. - Hu (cognoistre comme pain), Brantôme ; absent TLF.
1579 - «SYMEON. Cognoissois-tu pas bien monsieur Pomphile, ce viel advocat fameux ? THOMAS. Jésus ! mieux que le pain.» P. de Larivey, Le Laquais, 78 (Nizet, STFM) - P.E.
1627 - «Monsieur N. que vous cognoissez comme le pain, y ayant desja fait un tour, desire y retourner [...]» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 24 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
pain d'orge (grossier comme du -) loc. adj. non conv. CARACT. - L, GLLF, DELF, 1868 ; DG, R, ø d ; absent TLF.
1830 - «MADAME DESJARDINS. Vous fermerez le carreau... ; il s'en va. Maintenant ils sont grossiers comme du pain d'orge, dans les places. N'y avait qu'à voir autrefois !» H. Monnier, Scènes populaires, 60 (Flammarion) - P.E.
pains (se vendre comme des petits -) loc. verb. non conv. COMM. MESURE "se vendre très facilement, en grande quantité" - DEL, GR[85], ø d ; absent TLF. s'enlever comme des petits pains : TLF, cit. A. Daudet, 1890 ; GLLF, ø d
• se vendre comme du pain - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1766 - «Voilà un excellent Livre ; il va se vendre comme du pain.» [Du Laurens], Le Compère Matthieu, III, 233 (A Londres) - P.E.
1818 - «Il serait trop faible de dire, suivant l'expression vulgaire, que l'ouvrage se vend comme du pain ; il faut ajouter : Comme du pain en 1794, car on est à la queue pour s'en procurer des exemplaires.» Petite chronique de Paris, année 1818, 21 (Eymery) - P.E.
pains (se vendre comme des petits -) loc. verb. non conv. COMM. MESURE "se vendre très facilement, en grande quantité" - DEL, GR[85], ø d ; absent TLF.se vendre comme du pain : DDL 38, 1766, Du Laurens ; s'enlever comme des petits pains : TLF, cit. A. Daudet, 1890 ; GLLF, ø d
1927 - «[...] ils n'auront [...] que l'embarras du choix entre les nombreuses galeries où sont exposés des "petits tableaux" qui se vendront, nous l'espérons, comme des petits pains [...].» L'Art vivant, janv., 40, A - A.L.
pair (être au -) loc. verb. FAMILLE MÉTIER - TLF, cit. Balzac, 1840 (même texte) ; FEW (7, 595b), ND3, 1845, Besch. ; DG (employé au pair), PR[73], ø d.
1840 - «Deux ans après, elle était au pair : si elle ne gagnait rien, ses parents ne payaient plus rien pour son logis et sa nourriture [...]» Balzac, Pierrette, III, ch. 3, 13a (Ed. du Seuil) - Trav. Ling. et Litt., 10, 138.
palissandre (mettre dans la -) loc. verb. non conv. VIE SOC. "mettre dans ses meubles" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
• mettre dans la panissandre - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1890 - «LES ELANS d'EUPHRASIE, DU LAVOIR SAINT-MACAIRE. - Tu me mettras dans de la panissandre, et en échange je te blanchirai ... Connu, avant l'âge !» Le Journ. amusant, 22 mars, 5a, Légende d'un dessin de Mars [Echos de mi-carême] - G.S.
pape (... comme moi au -) loc. non conv. PHRASÉOL. "pour nier ce qui précède" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1892 - «- Comme ce jeune homme me ressemble ! Ne trouvez-vous pas ? Le greffier éclata de rire : - Il vous ressemble comme moi je ressemble au pape.» A. Allais, Vive la vie !, 160 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
pape (se foutre de qqch. comme des couilles du -) loc. verb. non conv. PHRASÉOL. "se moquer éperdument de qqch." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1732 - «TONTON Je me fous de tout cela comme des couilles du pape [...].» A.-C. de Caylus (?), Le Bordel, 49 (Pauvert et Terrain vague) - P.R.
papier rouge (être sur le -) loc. verb. VIE SOC. "fig. : être brûlé" - Gc, Pasquier ; FEW (7, 590b), 1640, Oudin ; L, ø d ; absent TLF.
• écrit au papier rouge - ø t. lex. réf. ; absent TLF.mettre au - : Hu, ø d
1612 - «[...] ie vous aduise qu'il a faict vn trou à la Lune, son nom est escrit au papier rouge, si vous le pouuiez enuoyer à la Nouuelle France, où le retirer avec honneur de l'autre monde, vous feriez vne bonne affaire.» Le Voy. de Me Guillaume en l'autre monde vers Henry le Grand, 70 (Paris) - P.E.
papiers (se mettre bien dans les - de qqn), papiers (se mettre mal dans les - de qqn) loc. verb. non conv. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF être dans les papiers de qqn : FEW (7, 591a), TLF, 1798, Acad. ; GLLF, 1875, Lar. ; DELF, Proust ; L, DG, ø d.
1807 - «ARLEQUIN. Je le sais, et je viens de lui dire ma façon de penser. Mlle CASSANDRE. Vous vous serez mal mis dans ses papiers. ARLEQUIN. Qu'importe, si je suis bien dans les vôtres !» Désaugiers et Servières, Arlequin double, 24 (Barba) - P.E.
pas (être au -) loc. verb. non conv. INTELL. "fig. : être au courant" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «NICOLAS. Ah ! Je te dis que nous v'là au pas !... et t'as affaire à un bon Ecoyer... (a part) quoique ça y me semble que ça m'écorche la bouche en passant. Je croyons toujours l'y dire queuque sottise ! s'il allait prendre ça de travers !... (haut), ah ça mais, c'est ti vraiment tout de bon ? là ? dittes nous vote dernier mot.» Dorvigny, La Parfaite égalité, 13 (Barba) - P.E.
1794 - «[...] c'est un peu fort. Les Parisiens disent que vous n'êtes pas au pas ; ah ! certes, ils ne se trompent pas.» L. Emery, let., 2 pluviôse an II, in E.B. Courtois, Rapport [...] des papiers trouvés chez Robespierre et ses complices, 303 (Impr. nat. des lois) - P.E.
1794 - «THEODORE. A merveille, bonne maman. CATHERINE. Ma marraine, vous voilà au pas. DOROTHEE. Encore un coup ! dame, c'est que si je m'y mets je vous tiendrai bien tête à tous.» J.S. Raffard, Les Volontaires en route, 36 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
1794 - «Nous sommes donc au pas sur cet article, comme beaucoup d'autres.» L.M. Henriquez, Les Aventures de Jérôme Lecocq, 75 (Impr. Célère) - P.E.
1805 - «Quoi ! vous connaissez les grands talens du théâtre Français ? - Vous n'êtes poinz encore au pas, père Lantimèche...» [L.M. Henriquez], Le Père Lantimèche, 47 (Basset et Martin) - P.E.
pavé (être sur le -) loc. verb. ÉVÉN. "fig. : être à la rue" - FEW (8, 81b), 1690, Fur. ; L, DG, Lex.[75], PR[77], ø d la date de 1658, dans GLLF et DELF, concerne un autre sens
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1637 - «En cet estat il nous convint estre sur le pavé trois heures durant sans pouvoir trouver de couvert ni d'hostellerie [...]» Cl. de Saumaise, let., in Les Correspondants de Peiresc, I, 390 (360) (Slatkine) - P.E.
peau (mourir dans la - d'un ...) loc. verb. non conv. TRANSF. - L (cit.), FEW (8, 166a), 1784, Beaum. ; TLF, cit. Acad., 1835 ; DG, PR[77], ø d mourir dans sa peau : FEW, GLLF, 1640, Oudin ; L, R, cit. Corn. ; Lex.[75], TLF, ø d
Add.DDL :
*1576 - «Le pere. [...] Ie ne doute plus si tu mourras en la peau d'vn fol.» [L. Le Jars], Lucelle, 26 (R. du Petit Val) - P.E.
*1606 - «[...] ie te proteste que tu mourras en la peau d'vn veau, si tu ne te fais escorcher en diligence, et possible auras-tu lors beaucoup meilleure mine.» Le Triomphe de maistre Guillaume, 22 (s.l.) - P.E.
*v. 1610 - «Alors je dis à mon médecin : il faut que je vous le déclare, pour vous ôter de songerie ; c'est signe que nous ne mourrons pas en la peau de veau comme vous autres.» Béroalde de Verville, Bénédiction, in Béroalde de Verville, Le Moyen de parvenir, II, 16 (Delarue) - P.E.
peau (mourir dans la - d'un ...) loc. verb. non conv. TRANSF. - DDL 19, 1576 ; L (cit.), FEW (8, 166a), GR[85] (cit.), 1784, Beaum. ; TLF, 1835, Acad.
1567 - «FINET. Mon Maistre, ce beau Capitaine / De foin, s'il ne change la sienne, / Mourra dedans la peau d'un veau.» Baïf, Le Brave, 71 (Droz) - P.E.
peau (être mal dans sa -) loc. verb. non conv. AFFECT. - GLLF, 1970 ; DELF, GR[85], TLF, ø d.
1961 - «Parce qu'il était mal dans sa peau T.E. Lawrence se jeta dans son aventure à corps perdu.» L'Express, 14 sept., 28 - P.W.
peigne (sale comme un -) loc. adj. non conv. HYG. CORPS - L, DG, ø d ; TLF, cit. Beauvoir, 1954 ; Lex.[79], ø d.
• malpropre comme un peigne - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «[...] je suis un plat gueux, si je veux tout faire à ma bougre de tête, boucaner le genre-humain, me souler, manquer aux appels, et être mal propre comme un peigne.» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Billet doux du père Duchesne, 5 - P.E.
peigne (sale comme un -) loc. adj. non conv. HYG. CORPS - L, DG, ø d ; TLF, cit. Beauvoir, 1954 ; Lex.[79], ø d.
Corr.FEW (8, 101b), GLLF, DELF, GR[85] (1808, D'Hautel)
1807 - «Sale comme un peigne. C'est-à-dire, au-delà de toute expression.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 212 (Slatkine) - P.E.
pendre : ça lui pend au nez comme un sifflet de deux ronds / sous loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. TEMPS "[de qqch. de fâcheux] être imminent" - BEI, déb. 20e ; DArg., cit. Lefèvre, 1955 ; DFNC, 20e ; DEL, GR[85], ø d ; absent TLF.
1919 - «[...] oui, mon vieux, elle t'épousera ! Cela te pend au nez comme un sifflet de deux sous !» Claudel, L'Ours et la Lune, 614 - FXT
pendre : ça lui pend au nez comme un sifflet de deux ronds / sous loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. TEMPS "[de qqch. de fâcheux] être imminent" - BEI, déb. 20e ; DArg., cit. Lefèvre, 1955 ; DFNC, 20e ; DEL, GR[85], ø d ; absent TLF.
• ... de quatre sous - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1899 - «DÉSIRÉE. Surtout qu'il ne dit pas comment les choses se sont passées. Car il le savait très bien, que ça lui pendait au nez comme un sifflet de quatre sous. Raconte donc un peu à monsieur comment les choses se sont passées ; non, mais raconte-le donc pour voir.» Courteline, L'Affaire Champignon, in Courteline, Théâtre..., 885-6 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
pendu (être - à la jupe de), pendu (être - aux jupes de) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : se tenir obstinément près de" - TLF, cit. Zola, 1880 (autre texte).
1871 - «Ses camarades /de Maxime/ se pendaient à sa blouse, comme à une jupe [...]» Zola, La Curée, ch. III, in La Cloche, 22 oct., [1ère page], col. 2 - M.C.E.
1876 - «[...] je n'ai pas grandi pendu à la jupe d'une femme savante [...]» Zola, Son Excellence Eugène Rougon, ch. III, 85 (Charpentier) - M.C.E.
1878 - «Pardi ! on ne vous la volera pas, votre maman. [...] Vous ne pouvez pas toujours être pendue à ses jupes.» Zola, Une Page d'amour, IV, ch. III, 278 (Charpentier) - M.C.E.
1880 - «Comme ça, les hommes ne viendraient pas se pendre après ses jupes.» Zola, Nana, ch. VIII, 261 (Charpentier)dans la pré-orig., in Le Voltaire, 7 déc. 1879, [1ère page], col. 2 : "se pendre à elle." - M.C.E.
peste (fuir qqn ou qqch. comme la -) loc. verb. non conv. RELAT. - GLLF, GR[85], Ronsard ; L, cit. Legrand ; TLF, cit. Leroux, 1907 ; DEL, ø d.
• fuir comme une peste - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1618 - «Et quoy ne sçauez-vous que celuy qui vous louë en vostre presence est vn flateur, & que le flateur doit estre fuy comme vne peste ?» P. Davity, Bannissement des folles amours, 85 (Vincent) - P.E.
peste (haïr comme la -) loc. verb. AFFECT. - TLF (haïr comme peste), 1564, Ronsard ; DEL (haïr plus que la peste), cit. Sorel, 1623 ; TLF, 1650, Scarron ; FEW (8, 310b), 1658, Scarron ; L, GR[85], ø d.
1584 - «FRANCOISE [...] Ne voyez-vous pas bien que si Rodomont meurt par vostre main vous augmentez tousjours les difficultez, et faites que Louyse vous hayra comme la peste ?» O. de Turnèbe, Les Contens, 121 (Didier, STFM) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• peut-êt' ben non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1796 - «BRUNO. Ah, pour la femme, peut-êt' ben a-t-i' tort, pour l'argent et le trousseau, c'est eune autre affaire.» Pigault-Lebrun, Les Sabotiers, 36 (Huet) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• p'têt ben non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1798 - «NICOLE. Comment, encore boire ? BELLE-POINTE. P'têt ben... On ne sait pas... La faiblesse humaine... (Il sort).» Testard, La Bible à ma tante, 14 (Paris) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• p't'être ben non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1803 - «MARTINET [...] Tu dis qu'il arrive ? GAULARD, lentement. Oh ! pas encore de sitôt... p't'être ben dans un demi-quart d'heure au plus tard. [...] GAULARD. Laissez donc ! vous vous gaussez, vous êtes plus futé que moi, p't'êt' ben.» Jacquelin et Désaugiers, Le Magister et le meunier , 13 et 23 (2e éd., Bezou) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• ptête ben non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1805 - «JAVOTTE. Ça s'echera, faut espérer. BENJAMIN. Ptête ben, mais ça sera long.» Servière et Duval, Jeanneton colère, 5 (Masson) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• p't-êt'e b'en non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1805 - «THERESE. Est-ce par ce qu'il a fait couper son pommier ? VALOGNE. P't-êt'e b'en. THERESE. Est-ce par ce qu'il a un château ? VALOGNE. P't-êt'e b'en. THERESE. Est-ce par ce qu'il m'aime. VALOGNE. P't-êt'e b'en, j' vous dis.» Désaugiers et Bosquier-Gavaudan, Le Diable en vacance, 16 (Masson) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel ; Lex.[79], ø d.
• p'tête ben non conv. - TLF (p't'ête ben), 1879, Pailleron.
1809 - «COLIFICHET. De quel accident êtes-vous donc mort ? JOCRISSE. P'tête ben d'un' chûte.» Francis et Désaugiers, Jocrisse aux enfers, 19 (Cavanagh) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel.
1738 - «LISETTE [...] N'est-ce pas de ces Gens que l'on nomme Poëtes ? MONDOR. Oui. LISETTE. Nous en avons un. MONDOR. C'est lui. LISETTE. Peut-être bien. MONDOR. Qui donc ? LISETTE. Le Personnage en tout ressemble au tien : / Sinon que ce n'est pas Damis que l'on le nomme.» Piron, La Métromanie, 4 (Le Breton) - P.E.
peut-être bien loc. adv. PHRASÉOL. - TLF, 1824, Joubert ; GLLF, 1920, G. Duhamel ; GR[85], cit. Duhamel.
• p'tête ben non conv. - DDL 32, 1796 (peut-êt' ben) et 1798 (p'têt ben) ; absent TLF.
1782 - «Madame BLAISE. Taisez-vous, morveuse. Allez-vous pas apprendre à votre mère ce qui en est. Je connaissons mieux que vous la tête de mon mari, p't'ête ben, & je vous disons que j'en faisons ce que je voulons.» Dorvigny, Blaise le hargneux, 4 (Cailleau) - P.E.
peut-être bien que loc. conj. PHRASÉOL. - TLF, cit. Zola, 1877 ; GR[85], cit. Zola.
1801 - «NIGAUDIN. Sans une femme. CASSANDRE. On m'avait pourtant dit que c'était un homme... SCAPIN. Ah ! peut-être bien qu'en effet... Enfin, le voilà.» Marsollier et Chazet, Le Joueur d'échecs, 14 (Masson) - P.E.
1806 - «NIGAUDINOS [...] Ah ! mon Dieu !... Qu'est-ce que c'est que ça, les portraits qui bâillent... Ils s'ennuyent peut-être d'être depuis si long-temps à la même place. Peut-être bien aussi que j'ai la vue trouble ; voyons...» Ribié et Martainville, Le Pied de mouton, 34 (Huet Masson) - P.E.
peut-être bien que loc. conj. PHRASÉOL. - TLF, cit. Zola, 1877 ; GR[85], cit. Zola.
• p'têt' ben que non conv. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1806 - «JACO [...] est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un pour nous recevoir ? BEAUJASMIN. Neny, mais p'têt' ben qu'on viendra ?» Barré, Radet, Desfontaines, Dieulafoy, Omazette, 22 (Masson) - P.E.
1810 - «JOCRISSE-Valet. Bah ! laisse donc ; il y a une providence ; y en a z'une. Si j' venais à me noyer, on m' tendrait la main. P'têt' ben qu' on m' ferait comm' j'ai fait. Sais-tu qu'une fois j' ons sauvé la vie à un homme ?» Sewrin, Jocrisse-maître et Jocrisse-valet, 7 (Masson) - P.E.
peut-être bien que ... loc. conj. PHRASÉOL. - DDL 32, 1801 ; TLF, cit. Zola, 1877 ; GR[85], cit. Zola.
• ptê't' ben que non conv. - DDL 32 (p'têt' ben que), 1806 ; absent TLF.
1784 - «Madame HUBERT. Ptê't'ben qu' vous en aimez une autre ?» Desforges, L'Epreuve villageoise, 18 (Prault) - P.E.
pied (être de plain/plein - avec qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "être sur le même plan" - TLF, 1862, Hugo ; GR[85], cit. Suarès, 1936 ; GLLF, déb. 20e.
1792 - «NICOLAS. Ah ben mais, c'est différent à elle !... toi !... pardine ! je sommes de plein pied avec Claudine. Mais avec vous !... ah ! sarpedié ! m'est avis que je jurerions si je vous disions toi.» Dorvigny, La Parfaite égalité, 9 (Barba) - P.E.
pierres (malheureux comme les -) loc. adj. non conv. AFFECT. - R, cit. Chénier [1793] ; GLLF, 1834, Balzac ; FEW (8, 315b), DELF (- une pierre), 1852 ; L, DG, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1791 - «Je me fous bien de voir un beau bâtiment si ceux qui l'habitent sont malheureux comme les pierres.» [Lemaire], 60e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 2 - P.E.
piler qqn comme poivre loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF piler du poivre "dire du mal de qqn" : E, 1866, Delv. ; FEW (8, 552b), 1867, Delv.
1790 - «[...] aimons-les, estimons-les, soutenons-les de tout notre pouvoir ; et, s'il le faut, pilons comme poivre les tonnerres de mille noms d'un chien qui voudroient en dire du mal.» [Lemaire], 2e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 4 - P.E.
pincettes (être à prendre avec des -) loc. verb. non conv. HYG. CORPS "être sale" - FEW (8, 543b), 1835, Acad. ; L, ø d n'être pas : FEW, GLLF, DELF, GR[85], 1835, Acad. ; Lex.[79], ø d ; ne pas toucher qqn avec des - : TLF, 1835, Acad.
1799 - «Vernier, voilà vingt-cinq louis ; va acheter quelque chose à ta femme, car elle est à prendre avec des pincettes, et ne faites pas de sottises en route.» Pigault-Lebrun, Mon Oncle Thomas, III, 98 (Barba) - P.E.
pipe (se foutre de qqch./qqn comme d'une -), pipe (se foutre de qqch./qqn comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF se soucier de qqch. comme d'une vieille - : TLF, cit. Ponson du Terrail, 1859
1790 - «Mais que dis-je ? on se fout de lui, comme d'une pipe.» [Lemaire], 3e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 4 - P.E.
1791 - «Vivre libre ou mourir, c'est-là ma devise. Je me fous de la vie comme d'une pipe, quand elle est sans honneur. [...] Je m'en foutrois comme d'une pipe. [...] Je me fouts de la calote comme d'une pipe. [...] on se fout de leurs personnes comme d'une pipe [...]» Jean Bart , n° 136, 6 et n° 159, 3 et n° 160, 4 et n° 165, 6 - P.E.
1791 - «[...] ce roi là est un véritable roi de carreau, une cinquieme roue à un carosse. Au reste, l'assemblée nationale s'est foutue de son veto comme d'une pipe, elle n'en a pas moins été son train.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 98, 2 (EDHIS) - P.E.
1792 - «on se foutoit tout comme une pipe d'en sacrifier deux ou trois cens milles.» Hébert, Le Père Duchesne, n° 183, 3 - P.E.
1797 - «ils se foutent des lois, des autorités, du gouvernement, de toute la république, comme d'une pipe de tabac [...]» Le Père Duchêne ou le défenseur de la Constitution, n° 9, 2 - P.E.
piquette (n'être que de la -) loc. verb. non conv. VALEUR "être sans aucune valeur" - GLLF, cit. Romains ; TLF (n'être que piquette), cit. Gide, 1943.
v. 1714 - «O Brideron, les Beautés impertinentes du Bal, n'étoient que de la Picquette au prix de celles-ci, quoiqu'elles fussent plus dévergondées ; quand une Femme n'est pas modeste, elle ne vaut rien.» Marivaux, Le Télémaque travesti, 154 (Droz) - P.E.
piqué (ne pas être - des vers) loc. verb. non conv. VALEUR "être remarquable" - BEI, 1832 ; DDL 14, 1837, Balzac [repris in GLLF, DEL, DArg.] ; GR[85], cit. Balzac ; FEW (8, 450b), 1859, Mozin ; L, ø d ; TLF, cit. Maupassant, 1885.
• ne pas être piqué des escargots - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1851 - «PAULIN, à part, regardant les femmes. Eh ! eh ! elles ne sont pas piquées des escargots.» Marc-Michel et Labiche, On demande des culottières, 24 (M. Lévy) - P.E.
piqué (être - au jeu) loc. verb. ÉROT. "être amoureux" - FEW (8, 466b), 1640, Oudin ; absent TLF.
1617 - «Cest Autheur fait paroistre au public, qu'il est picqué au ieu, qu'il n'a pas eu ce qu'il desiroit des femmes [...]» Vigoureux, La Défense des femmes, 15 (Chevalier) - P.E.
piqué des vers (ne pas être -) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - TLF, 1832, d'apr. Larchey ; FEW (8, 450b), 1859, Mozin ; L, DG, PR[77], ø d.
Compl.GLLF (1837, Balzac)
*1837 - «[...] vous auriez vu un petit casse-noisette de mon invention qui n'est pas piqué des vers.» Balzac, César Birotteau, 10, 216 (SEB) - J.H.-P.W.
*1842 - E. Sue, Les Mystères de Paris, I, 308 - Butler, 179.
pisser (prendre comme une envie de -) loc. verb. non conv. AFFECT. - TLF, cit. Céline, 1936 ; GLLF, 1962 ; DELF, cit. Sergent ; GR[85], ø d.
1792 - «On dit que madame Gontier, actrice des Italiens, dévote comme Saint-Madelaine, a fait hier dans la rue Poissonnière un reposoir magnifique, composé de toutes les richesses de son boudoir. Cette exemplaire dévotion l'a prise comme une envie de pisser.» [Lemaire], La Trompette du père Duchêne, n° 30, 7 - P.E.
pisser (prendre comme une envie de -) loc. verb. non conv. AFFECT. - DDL 32, 1792, Lemaire ; TLF, DArg., cit. Céline, 1936 ; GLLF, 1962 ; DEL, cit. Sergent ; BEI, fin 19e ; GR[85], ø d.
Formule d'approche : 1612 - «[...] ie voulu scauoir la verité de la verité, ne scachant si elle estoit chair où poisson, l'enuie m'en print comme de pisser, i'enrageois que ie ne la scauois.» La Responce de Guérin à Me Guillaume, 6 (Milot) - P.E.
planche pourrie (se méfier de ... comme d'une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «[...] comme tout cela nous paroit louche et qu'à chien brûlé eau tiéde fait peur, je nous en méfions comme d'une planche pourrie [...]» Journ. des Halles, n° 2, 7 - P.E.
1792 - «méfiez-vous comme d'une planche pourrie, des gredins qui ont cherché à faire triompher les assassins du brave et généreux Desiles [...]» [Le Père Duchêne de la rue Pavée], Billet doux du père Duchesne, 6 - P.E.
pleuvoir : comme s'il en pleuvait loc. phrast. non conv. MESURE - L, ø d ; GR[85], TLF, cit. Courteline, 1893.
Add.DDL :
*1790 - «LE PERE DUCHESNE. Oh la maison ! du vin, foutre, du vin comme s'il en pleuvoit ; j'apperçois Jeanbard. JEANBAR. Te voilà, papa !... sais-tu ce qui se passe ?» Ribote de Jeanbar et du père Duchesne, 2 (s.l.n.d.) - P.E.
*1792 - «[...] la terre s'est vue couverte de prêtres, de moines, de moinesses comme s'il en pleuvoit, c'étoit une inondation.» [Lemaire], 368e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 7 - P.E.
*1798 - «BELLE-POINTE. [...] Des tableaux de saints, de saintes ! des vierges comme s'il en pleuvait !... un tas de livres de dévotion que ça fait peur... C'était cependant ici où feue madame Gertrude, d'honorable mémoire, faisait ses oraisons, et j' dis, al' n'avait pas tort.» Testard, La Bible à ma tante, 7 (Paris) - P.E.
Corr.FEW (9, 80b), DELF (1808, D'Hautel)
*1807 - «'Il dépense de l'argent comme s'il en pleuvoit.' Se dit d'un dissipateur, d'un prodigue [...]» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 244 (Slatkine) - P.E.
pleuvoir : comme s'il en pleuvait loc. phrast. non conv. MESURE - DDL 32, 1790 ; FEW (9, 80b), 1808, D'Hautel ; L, ø d ; GR[85], TLF, cit. Courteline, 1893.
1784 - «Oh ! comm' ça s'ra joli !... Des violons, des marchands, / Tout comm' s'il en pleuvait, mais n' faut pas que j' m'arrête.» Desforges, L'Epreuve villageoise, 34 (Prault) - P.E.
pleuvoir : il a plu dans son écuelle loc. phrast. ÉVÉN. "fig. : il lui est arrivé qqch. d'utile" - FEW (9, 80b), 1690, Fur. ; L, ø d ; absent TLF.
1680 - «Il a bien plu dans l'écuelle de vos cadets ; il faut espérer, ma bonne, qu'il pleuvra dans la vôtre.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 23 févr., II, 615 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
pluie (se mettre dans l'eau de peur de la -) loc. verb. PROVERBE - absent TLF.se jeter - : FEW (9, 105b), 1694, Acad. ; DG, ø d
Compl.L (même texte, ø d)
1675 - «Je crains l'entre chien et loup quand on ne cause point, et je me trouve mieux dans ces bois que dans une chambre toute seule : c'est ce qui s'appelle se mettre dans l'eau de peur de la pluie [...]» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 13 nov., I, 910 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
poche (je ne l'ai pas dans ma -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pour dire qu'on n'a pas qqn ou qqch. à sa disposition" - DEL, ø d ; absent TLF.avoir qqn dans la / sa poche : GR[85], cit. Mauriac, 1952-57 ; TLF, ø d
1859 - «ALZÉADOR [...]. Les Alpes ! c'est facile à dire... mais je ne les ai pas dans ma poche !...» Labiche, Voy. autour de ma marmite, in Labiche, Théâtre, 549 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
poche (mets ça dans ta -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1793 - «VICTOR. Ce client qui vous doit de l'argent vous a apporté... GRIPARDIN. Eh ! donnez donc. VICTOR, lui remettant des papiers. Ces pièces à examiner. HYPPOLITE, à part. Mets ça dans ta poche.» J.B. Radet, La Bonne aubaine, 11 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
1807 - «Mets ça dans ta poche. Locution ironique qui se dit à quelqu'un qui s'est attiré des paroles piquantes ou quelque mauvais traitement.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 134 (Slatkine) - P.E.
poignard (tourner à qqn le - dans le coeur) loc. verb. RELAT. "fig." - GLLF, 1736, Volt. ; FEW (8, 512b), L, Volt. ; absent TLF.
1671 - «[...] si quelqu'un m'eût tourné un poignard dans le coeur, il ne m'auroit pas plus mortellement blessée que je l'étois de cette pensée.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 15 avr., I, 258 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
poil (flatter qqn dans le sens du/de son -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1797 - «On lit dans l'excellent journal des hommes libres, que pour flatter le bon Dupont dans le sens de son poil, il faut pleurer sur la mort de Louis XVI.» Le Déjeuner, n° 11, 22 nivôse, 43 - P.E.
pois (aller comme - en pot) loc. verb. non conv. DÉPLAC. "à toute allure" - Hu, Anc. poésies fr. ; L, cit. Sorel ; FEW (9, 264a), 1640, Oudin ; DELF, ø d ; absent TLF.
1593 - «[...] vos courriers ont la neufiesme peau du cul toute escorchee à force de cheuaucher pour vous trouuer, et par ce que vous courez et allez comme poix en pot, il n'y a si bon cheual qui ne soit percé iusques aux membranes intercostales à force d'esperons [...]» Les Paraboles de Cicquot, 13 (Paris) - P.E.
poisson blanc loc. nom. m. ICHTYOL. - FEW (8, 584a), GLLF, GR[85], TLF, 1701, Nouv. Maison rustique ; L, ø d.
1632 - «[...] y ayant abondance de saumons [...] : poisson blanc d'un pied de long : poisson doré, esplan [...].» Les Voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, faits par le Sr de Champlain, 1re part., 6 (Paris, chez Pierre Le Mur) - TLFQ
poisson de coque loc. nom. m. ICHTYOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1598 - «[...] nous continuasmes nostre chemin vers la mer morte [...] & ceste mer à deux mille de large & cinq mille de tour, me resouuenant auoir leu en Plutarcque que Lucius Lucullus grand personnage Romain, delicieux en son manger, signamment de poisson de cocque, auoit esté tant curieux d'enclorre ceste mer pour contenter son appetit [...]» J. de Villamont, Voy., I, ch. 23, 122 - R.R.
poisson de rivière loc. nom. m. ICHTYOL. - GLLF, DHR, 1875, Lar. ; TLF, ø d.
1798 - «Poisson de mer. Poisson d'eau douce. Poisson d'étang. Poisson de rivière. Prendre du poisson.» Acad., Dictionnaire, II, 317c (Smits) - P.E.
poisson pourri (engueuler qqn comme du -) loc. verb. non conv. RELAT. - FEW (8, 585a), GLLF, DEL, TLF, DHR 1920, Bauche.
• engueuler qqn tel du poisson pourri - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1904 - «[...] cet incomparable époux, qui l'engueulait, tel du poisson pourri, et la battait pour un oui ou pour un gnon.» Willy, En bombe, 122 (Nilsson) - P.E.
poisson pourri (engueuler qqn comme du -) loc. verb. non conv. RELAT. "réprimander véhémentement" - DArg., 1900-13, Rictus ; DDL 42 (- tel du poisson pourri), 1904, Willy ; FEW (8, 585a), GLLF, TLF, DEL, DHR, 1920, Bauche ; BEI, déb. 20e.
1888 - «[...] le voilà à c't heure qui nous engueule comme du poisson pourri !» Courteline, Le Train de 8 h 47, in Courteline, Théâtre..., 611 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
1894 - «L'EMPLOYÉ. - Eh ! monsieur, il y va de ma responsabilité. Supposons que vous ne soyez pas le destinataire de cette lettre et que je vous la remette cependant. Qu'arriverait-il ? Il arriverait : primo, que je serais engueulé comme du poisson pourri [...].» Courteline, L'Ami des lois, in Courteline, Théâtre..., 387 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
poisson volant loc. nom. m. ICHTYOL. "poisson s'élevant dans les airs grâce à ses nageoires pectorales" - FEW (8, 584b), GLLF, TLF, DHR, 1690, Fur.
Add.DDL :
*av. 1627 - «[...] quantité de poissons volants comme de la bonite, daurade et grandes marées qui flottent l'une contre l'autre. Et parce que plusieurs ne veulent croire qu'il y ait des poissons volants, nous les instruirons de la façon comme ils sont faits, comme on les prend et quel est leur vol. Ce poisson est de la grandeur d'une sardine [...], la tête plate, le dos carré, les ailes qui outrepassent un peu sa queue et sont faites presque en forme de celles d'une chauve-souris par les extrémités, et sont comme couleur de cristal, presque transparentes et fort déliées.» Un Flibustier, 72 (Seghers) - P.R.
poisson volant loc. nom. m. ICHTYOL. "poisson s'élevant dans les airs grâce à ses nageoires pectorales" - DDL 44, av. 1627, Un Flibustier ; FEW (8, 584b), GLLF, GR[85], TLF, 1690, Fur. ; L, cit. Bonnet, 1764.
1609 - «Les especes sont Marsouïns, Dauphins, Baleines, Stadins, Dorades, Albacorins, Pelamides, & le poisson volant, que nous voyons voler en troupe comme les etourneaux en nôtre païs.» M. Lescarbot, Histoire de la Nouvelle France, 153 (Paris, Jean Milot) - TLFQ
porter (se - comme le Pont-Neuf) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig." - FEW (9, 174a), v. 1780 ; L, cit. Galiani ; TLF, cit. Proust, 1921 ; R, PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1779 - «SUZON, à sa fenêtre. Ben obligée, fort ben, Monsieur Janot, et vous-même du depuis qu'on ne vous a pas vu ? JANOT. Oh ! moi, je me porte comme le Pont-Neuf.» Dorvigny, Janot, ou Les Battus payent l'amende, 13 (s.l.n.d.) - P.E.
porter (se - comme le Pont-Neuf) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig." - DDL 19, 1779, Dorvigny [repris in GR] ; FEW (9, 174a), v.1780 ; L, cit. Galiani [1728-1787] ; DEL, TLF, cit. Proust, 1921 être solide - : BEI, 17e
1766 - «A ce mot Pere Jean s'écria : Par la fressure de notre Saint Pere le Pape ! c'est mon ami Vitulos : ma foi, je me porte comme le Pont-neuf : pour ta femme, le diable sait où elle est.» [Du Laurens], Le Compère Matthieu, I, 212 (A Londres) - P.E.
porté (être - là-dessus) loc. verb. non conv. ÉROT. "être enclin aux plaisirs de l'amour" - ø t. lex. réf. ; absent TLF- sur la bagatelle : BEI, fin 19e ; DEL, DArg., ø d ; - sur la chose : BEI, 18e ; TLF, cit. Corbière, 1873 ; GR[85], cit. Mirbeau, 1900 ; DEL, DFNC, ø d ; - sur la créature : GLLF, cit. A. France ; - sur la question : BEI, mil. 20e ; sur l'article : FEW (24, 379a), 1808 ; BEI, 1872 ; DArg., 1878 ; - sur le truc : DArg., ø d
1829 - «- Mademoiselle, dis-je au charretier, a de trop jolis yeux pour que Vidocq, tant méchant soit-il, veuille lui faire du mal. - Oh ! on n'ignore pas qu'il n'est pas si rude avec les femmes. D'abord c'est un gaillard qu'on dit qu'il lui en faut. Oui, il lui en faut, et qu'il est fameusement porté là-dessus.» Vidocq, Mém., 3, 376 (Tenon) - P.R.
pots (mettre les petits - dans les grands) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig." - TLF, DEL, cit. Balzac, 1842 ; FEW (9, 264a), 1907, Lar. ; GR[85], ø d.
1806 - «[...] l'hôte, fort affable, / Met les petits pots dans les grands / Lorsqu'il nous met à table [...]» Le Caveau moderne, I, 58 (Capelle et Renand) - P.E.
pots (mettre les petits - dans les grands) loc. verb. non conv. US. ALIM. "fig." - TLF, DEL, cit. Balzac, 1842 ; FEW (9, 264a), 1907, Lar. ; GR[85], ø d.
• mettre les grands pots dans les petits plais. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1812 - «PAIN-SEC [...] chaud, chaud, que la broche bouille ; que la marmite tourne : que les casseroles sautent : il faut mettre les grands pots dans les petits ; il faut...» Martainville et Dumersan, Jean de Passy, 3 (Barba) - P.E.
pou (être vexé comme un -) loc. verb. non conv. AFFECT. - BEI, cit. Conchon, 1964 ; DEL, ø d ; absent TLF.
1940 - «Vous vous rendez compte : ce mec-là joue depuis l'âge de 14 ans ses six parties par jour ! Il était vexé comme un pou, il est parti, beau joueur, en me disant : "Bravo !"» Sartre, Let. au Castor, II, 183 (Gallimard) - P.E.
poule (empêché comme une - à trois poussins) loc. adj. non conv. CARACT. "fig." - L, ø d ; absent TLF.embarrassé - : FEW (9, 537a), 1640, Oudin
1640 - «[...] il est empesché comme vne Poulle à trois poulcins .i. il s'empesche de peu de chose, il a peu d'affaires. vulg.» Oudin, Curiositez fr., 447 (Slatkine) - P.E.
poule (empêché comme une -) loc. adj. non conv. CARACT. "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1614 - «Le Bourguignon. Et à vous, Messieurs, et à vous. Vous estes empeschez, non pas, comme vne poule qui n'a qu'vn poulet : mais si vous ne l'estes, à tout le moins vous le faictes [...]» Advis, remontrances et requestes aux Estats generaux, 3 (s.l.) - P.E.
poule mouillée (marcher comme une -) loc. verb. non conv. DÉPLAC. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1808 - «GREGOIRE. Ah ! je vas vous dire, mon oncle, j'ai laissé mes deux cousins en route. Ils marchent comme des poules mouillées ! moi quand j'ai vu çà, j'ai dit çà m'ennuye, adieu les amis, je joue des fourchettes, vous me retrouverez chez mon oncle ; ils m'ont laissé partir, j'ai arpenté et me voilà.» Frédéric et Boirie, La Famille des Jobards, 11 (Barba) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - L, FEW (9, 537a), GLLF, DELF, 1863 ; TLF, cit. Mérimée, 1870 ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
• comme les poules
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1636 - «[...] ne sortez pas du lict le matin que le soleil ne soit levé et bien advancé et vous renfermez en vostre chambre le soir comme les poulles avant le soleil couché, sans espargner le feu dans vostre chambre et de vous y frotter la teste quand vous viendrez de l'air et qu'aurez senti tant soit peu de froid.» Peiresc, Let., VII, 342 (Impr. nat.) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - L, FEW (9, 537a), GLLF, DELF, 1863 ; TLF, cit. Mérimée, 1870 ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
• se coucher avec les poules - PR[77], cit. Balzac.
Add.DDL :
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
*1813 - «BANCROCHE. [...] C'est vrai qu'elle travaille tous les jours jusqu'à je ne sais quelle heure, et quand on ne se couche pas avec les poules, on ne peut pas être aussi matinal que le coq.» Désaugiers, Brazier et Merle, Monsieur Croque-Mitaine, 8 (Barba) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - L, FEW (9, 537a), GLLF, DELF, 1863 ; TLF, cit. Mérimée, 1870 ; DG, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
Add.DDL :
*1829 - «[...] nos Béarnais, qui se couchent comme les poules, rentreront dans leurs quartiers, chanteront leurs psaumes pour s'endormir ; et nous, avant leur réveil, nous aurons pris la ville.» [L. Vitet], La Mort de Henri III, 82 (Fournier) - P.E.
*1832 - «Mme DUMEURIER. Tu ne viens pas avec nous, toi ? M. DUMEURIER. Pardipas ! je vais fumer ma pipe sur la terrasse, et je me coucherai avec le soleil comme les poules.» J. Méry, L'Assassinat, 141 (Canel et Guyot) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - DDL 19, 1829, Vitet [repris in DELF] ; L, FEW (9, 537a), GLLF, 1863 ; TLF, cit. mérimée, 1870 ; DG, Lex.[79], ø d 1636, dans GR[85], est erroné ; cf. DDL 19
1804 - «RICCO, d'un air important. Tu ne feras jamais de ces trouvailles-là, toi, tu te couches comme les poules ; mame Ricco, je vous l'ai dit un million de fois que quand je vat-au cabaret et que j'y boit-un coup, c'est toujours pour le bien.» Aude, Le Nouv. Ricco, 8 (Barba) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - DDL 32, 1804, Aude ; DEL, 1829 [d'ap. DDL 19] ; L, FEW (9, 537a), GLLF, BEI, 1863 ; TLF, ø d 1636, in GR[85], est erroné ; cf. DDL 19
• se coucher quand les poulles vont au jouc - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1611 - «BLAISE [...] N'estes-vous pas bien aise de dormir aussi bien comme moy ! Le soir vous allez coucher quand les poulles vont au jouc, et le matin vous levez au son des escuelles !» P. de Larivey, La Constance, in Anc. théâtre fr., VI, 196 (Jannet) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - DDL 32, 1804, Aude ; DEL, 1829 [d'ap. DDL 19] ; L, FEW (9, 537a), GLLF, BEI, 1863 ; TLF, ø d 1636, in GR[85], est erroné ; cf. DDL 19
• se coucher avant les poules - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
v. 1714 - «Ne vous affligez point, lui dit-il, & ne vous couchez point avant les poules, parce que nous partons [...]» Marivaux, Le Télémaque travesti, 353 (Droz) - P.E.
poules (se coucher comme les -) loc. verb. non conv. TEMPS - DDL 32, 1804, Aude ; DEL, 1829 [d'ap. DDL 19] ; L, FEW (9, 537a), GLLF, BEI, 1863 ; TLF, ø d 1636, in GR[85], est erroné ; cf. DDL 19
• se coucher avec les poules - DDL 19, 1813 [repris in GR[85], TLF] ; GLLF, ø d.
1777 - «LA FLEUR [...] le seigneur Raffle est un mortel que le chant du coq n'a jamais trouvé endormi quand il s'agit de gagner de l'argent. Son habitude est de se coucher avec les poules pour économiser sur le luminaire, et de se lever avant l'aurore pour ne point user ses draps.» J.J. Rutlidge, Le Train de Paris, in A. Franklin, La Vie de Paris sous Louis XVI, Début du règne, 240 (Plon) - P.E.
poux (chercher des - dans la tête de qqn) loc. verb. non conv. RELAT. "fig." - DELF, déb. 19e ; GLLF, cit. Romains ; FEW (rég.), R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
1831 - «Car nous ne sommes occupés qu'à nous découvrir mutuellement des chagrins, des maux de dents ou des cors aux pieds. C'est ce qu'on appelle à La Châtre [...] se chercher des pous [sic] dans la tête.» G. Sand, Corresp., I, 941 (Garnier) - P.E.
pratiquer (se -) (comme cela se pratique) loc. phrast. non conv. ÉVÉN. - GR[85], cit. Green ; absent TLF.
• comme ça se pratique - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1744 - «N'i a pas jusqu'à-t'un domestique, / Fort brave : il a reçu un coup, / D'une bombe à l'endroit du cou, / Dont il est mort, com-ça se pratique [...]» Chanson d'un joyeux grivois, à l'endroit de la prise de Menin, 2 (Impr. de Gonichon) - P.E.
v. 1751 - «Manzelle, n'y a pas d' réplique, / Dit-il, mais demain : / Quittons-nous comm' ça s' pratique / Le verre à la main.» Vadé, La Pipe cassée, 12 (A la Grenoullière) - P.E.
presse (être sous -) loc. verb. IMPRIM. - DDL 15, 1746, A.F. Prévost [repris in GR] ; FEW (9, 362b), 1787, Féraud ; GLLF, 1788, Féraud ; L, TLF (mettre -), cit. Campredon, 1948 mettre sous la presse : TLF, 1567, J. Grévin ; être sous la presse : DDL 15, 1630
1719 - «Dictionnaire Historique-Critique, Chronologique, Geographique & Litteral de la Bible par le Reverend Pere D. Aug. Calmet, Abbé de S. Leopold de Nancy, deux vol. in-fol. sous presse. [...] Il y a sous presse une relation de tout ce qui s'est passé de remarquable dans la Marine, tant ancienne que moderne [...]» Le Nouv. Mercure , janv., 141 et déc., 146 - P.E.
1721 - «En voici trois nouvelles [énigmes], qui, à ce que je crois, n'ont pas encore été mises sous presse.» Suite de la clef, ou journ. hist., mai, 320 - P.E.
1734 - «C'est un homme de beaucoup d'ésprit & profond sur la Politique ainsi que vous en pouvés juger par son Mahmoud. Vous en jugerés encore mieux par ses Eléments du Comerce qui sont actuellement sous presse en Hollande.» Le Blanc, let., 12 mai, in H. Monod-Cassidy, Un Voyageur-philosophe au XVIIIe siècle, l'abbé Jean-Bernard Le Blanc, 207 (Harvard University Press) - P.E.
pris (être - du nez) loc. verb. non conv. SANTÉ "avoir le nez bouché, être enrhumé" - FEW (9, 342b ; pris du nez), 1611, Cotgr. ; GR[85], cit. Zola ; TLF (avoir le nez pris), ø d.
*1620 - «A soif pour avoir dormy la bouche ouverte, il estoit prins du nés.» J. Héroard, Journ., 2, 2713 (Fayard) - P.R.
propre comme un sou neuf loc. adj. non conv. HYG. CORPS "[pour une personne], très propre" - FEW (12, 50b), GLLF, 1893, Dict. gén. ; DEL, fin 19e ; TLF, cit. Leroux, 1907 ; GR[85], cit. Malraux, 1967.
• propre comme un sou - FEW, GLLF, 1845, Besch. ; GR[85], cit. Hugo [1862] ; TLF, cit. Daudet, 1885.
1794 - «Pendant qu'il y rêvait, un-jour, en passant par la ruë de-la-Bûcherie, il aperçut une jeune Nymphe sans-culotes, qui passait avec sa Mère : Elle était mise en toile rouge, mais propre comme un sou (du temps qu'il y en avait).» Restif de La Bretonne, Les Nuits de Paris, t. 8, 1re nuit surnuméraire, 500 (Paris) - R.R.
punaise (avoir une - dans le bois de lit) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
punaise (plat comme une -) loc. adj. non conv. ESPACE/LIEU/FORME "sens concret" - FEW (9, 44b), BEI, 1640, Oudin ; GR[85], ø d ; absent TLF.
• aplati comme une punaise - absent TLF
Compl.Hu (même texte, ø d)
1584 - «Ma bourse est applatie comme une punaise, son apostume est crevée.» F. d'Amboise, Les Neapolitaines, in Anc. théâtre fr., VII, 226 (Jannet) - P.E.
pâle comme la mort loc. adj. SANTÉ - L, 1874, Lar. et cit. Barbey d'Aurevilly ; R, Lex.[75], PR[77], DELF, TLF, ø d plus pâle que la mort : L (cit.), GLLF, av. 1747, Lesage ; DELF, Lesage ; Lex.[75], ø d
1797 - «A propos de coiffure, ah pardienne va, j'ai de beaux cheveux actuellement, si tu me voyais tu dirais bien la v'la donc c'te belle !... maigre comme une arête, pâle comme la Mort ! Ah mon bon Dieu ! ce que c'est de nous !... le beau plaisir que de vieillir [...]» S. Arnould, let. à Belanger, 14 nov., in E. et J. de Goncourt, Sophie Arnould, 174 (Fasquelle, Flammarion, éd. définitive, s.d.) - M.C.
1854 - «PALE, adj. [...] Etre pâle comme un mort ou comme la mort.» La Châtre, Dict.
pâte (comme un coq en -) loc. adv. non conv. AFFECT. "fig. : dans une situation confortable" - FEW (7, 744b), ND3, PR[73], 1694 ; L, DG, GLLF, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1672 - «Mme de La Fayette est à sa petite campagne : je ne vois aucune liaison entre eux et la duchesse. Elle contemple son essence comme un coq en pâte : vous souvient-il de cette folie ?» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 20 avr., I, 521 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
péteux (s'enfuir comme des -) loc. verb. non conv. CARACT. DÉPLAC. "lâche" - R, ø d foutre le camp - : GLLF, Lex.[75], cit. Aragon ; R, ø d ; ficher le camp -, partir - : PR[77], ø d
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1790 - «[...] les autres s'enfuirent comme des peteux [...]» Jean Bart, numéro 113, 8 - P.E.
pétrin (dans le -) loc. adv. non conv. ÉVÉN. "fig." - FEW (8, 602b), R, GLLF, Lex.[75], PR[77], 1798, Acad. ; DELF, fin 18e ; L, DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1790 - «[...] dans un moment où l'on pousse la barbarie active, inventive, perfide et coercitive, jusqu'à les foutre sans rémission dans le pétrain noir comme le cul du diable.» [Lemaire], L'Ami des soldats, 3 (Impr. de Chalon) - P.E.
quarante-cinq (être sur son -) loc. verb. non conv. TOILETTE - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1803 - «PLATINET. Vous voyez q' je m' suis mis sur mon propre, tout c' que j'ai d' plus callé en fait d' garderobe ; je suis sur mon quarante cinq.» Tissot et Martainville, Georges le taquin, 10 (Barba) - P.E.
quarante-deux (être sur son -) loc. verb. non conv. TOILETTE "être bien habillé" - BEI, 1867, Delv. ; absent TLF.
1846 - «FANFINETTE. Attendez ! v'là le plus drôle ! je me requinque dar, dar... et je descends sur mon quarante-deux !... je trouve en bas... un équipage flambant... deux chevaux... un peu chouettes !... et qui, dedans ? M. chose, M. Bonhomme, votre oncle, qui me fait signe de monter.» Mélesville et Carmouche, Le Bonhomme Richard, 47 (M. Lévy) - P.E.
quart (être de -) loc. verb. MAR. "être de veille" - GLLF, 1875, Lar. ; DEL, 2e moitié 19e ; TLF, cit. Cendrars, 1948 être au quart : TLF, D'Aub.
1719 - «On pourra même en faire une particuliere qui sonnera les heures, pour la commodité de ceux qui sont de Quart, & de tout l'Equipage [...].» Haute-Feuille, in Le Nouveau Mercure, juin, 23 - P.E.
raisonner comme un comptoir loc. verb. non conv. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.raisonner comme une pantoufle : FEW (10, 110b), GLLF, DELF, TLF, 1798, Acad. ; L, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1790 - «[...] tu raisonnes la comme un comptoir [...]» La Bouillie pour les chats, 8 (Impr. de la petite Rosalie) - P.E.
raisonner comme une peinture loc. verb. non conv. INTELL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF. raisonner comme une pantoufle : FEW (10, 110b), GLLF, DELF, TLF, 1798, Acad. ; L, R, Lex.[75], PR[77], ø d.
1760-63 - «JEROME. ah ! sacrenon pas d'un chien, la mere Chaplu tiens tu raisonne [sic] comme une peinture !» Beaumarchais, Les Députés de la Halle et du Gros-Caillou, in Beaumarchais, Parades, 113 (S.E.D.E.S.) - P.E.
rang (rentrer dans le -) loc. verb. ACTION "fig." - TLF, cit. Albert, 1918 (même texte) ; GLLF, 1951, Giono ; DELF, 20e ; Lex.[75], ø d.
1918 - «La défaite et la famine engendrent le bolchévisme. Mais ici le bolchévisme est un état passager. Voyez les révoltes de Kiel et de Hambourg ! Les masses allemandes, où la discipline est incrustée dans l'être, après quelques jours d'effervescence sauvage, rentrent dans le rang, quand on leur promet qu'elles vont manger. La colère contre les dirigeants n'a pas suffi pour balayer les hommes de l'ancien régime.» H. Albert, in Mercure de France, numéro 491, 1er déc., 534 - P.E.
rasé (être -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être "fichu"" - absent TLF.
Add.DDL :
*1790 - «Après tout, vous qui criez tant sur cette expression, c'est foutu, peut-être bien ne l'entendez-vous pas dans son vrai sens. C'est foutu, veut dire, que c'est fini, que tout est dit, que c'est rasé, qu'on a fait de la bouillie pour les chats.» La Bouillie pour les chats, 4 (Impr. de la petite Rosalie) - P.E.
*1790 - «Madame Saumon. [...] Faut d'abord vous apprendre, mes bonnes amies, quand notre bon roi a fait venir les états-généraux, la banquerout ne tenoit plus qu'à un fil. Si ça fut arrivé, j'étions rasé ; l'herbe seroit grande d'un pied dans Paris [...]» Le Goûter de la Courtille, 6 (s.l.n.d.) - P.E.
*1791 - «Si cet homme là n'est pas pour nous, tout est rasé, foutu.» [Robin], Je suis le véritable père Duchêne, moi, foutre, numéro 9, 6 (Impr. de Henry IV) - P.E.
*1801 - «CADET. Allons, je vois que Blanchet aura la préférence, personne n'en veut ; cela n'est pas étonnant ; le bon goût est rasé ...» [A. Rosny], L'Enfant de trente-six pères, III, 192 (Huguin) - P.E.
rasé (être -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "être "fichu"" - DDL 19, 1790 [repris in GR] ; TLF, cit., 1867.
1789 - «LE PORTE-FAIX (à part.) O Arusticraches, secrets et déclarés, dans l'épée, dans la robe, et sous la calotte, vous êtes rasés sous tous les sens ; tout le monde, jusqu'aux Moines, veut venir à notre secours !» R. Du Pin, Gare la lanterne, 5-6 (Garnery et Volland) - P.E.
1790 - «BONIFACE [...] mais, pour au sujet de ce qui me regarde, c'est rasé ; pas plus d'espionnage que de beurre ; et, comme je dis, ça finira mal [...]» Le Grand espion réformé des Capucins, 15 (s.l.n.d.) - P.E.
1790 - «[...] vous avez prit [sic] la Bastille et vous avez travaillé dans l' bon genre les Delaunay, les Flesselles, les Foulon, et les Berthier, tous satans misérables encore ben plus coquins que l' bon dieu n'est saint. Mais c'est rasé çà, vous n' valez rien pour la vengeance [...]» L' Marignier d' la Guernouillère , 4 (Marchands de nouveautés) - P.E.
rat (avoir un - dans la contrebasse) loc. verb. non conv. INTELL. "être "toqué"" - GR[85], cit. Fallet, 1977 ; absent TLF.avoir des rats dans la tête : FEW (10, 125a), TLF, 1798-1878, Acad. ; DEL, ø d
1899 - «LA DAME. [...] il s'enferme dans les cabinets pendant des fois deux et trois heures pour déclamer tout haut contre la société, hurler que l'univers entier a une araignée au plafond, une punaise dans le bois de lit, et un rat dans la contrebasse. [...] FLOCHE. [...] ma femme [...] est devenue folle [...] LE COMMISSAIRE (faussement étonné). - Se peut-il !... Elle aurait une punaise dans le bois de lit ? FLOCHE. - Et un rat dans la contrebasse !» Courteline, Le Commissaire est bon enfant, in Courteline, Théâtre... , 153 et 161 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
rat (fait comme un -) loc. adj. non conv. ÉVÉN. - TLF, 1918, Dauzat ; GLLF, DELF, GR[85], 1932, Céline ; Lex.[79], cit. Aragon.
• cuit comme un rat - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1790 - «NICOLAS fut pris et cuit comme un rat à l'attrape, car il ne s'y entendait pas [...]» Jean Bart, n° 48, 4 - P.E.
rat (gueux comme un -) loc. adj. non conv. ARGENT - L (- des rats), cit. Mol. [1668] ; FEW (10, 121b), GLLF, GR[85], DEL, 1668, Mol. ; BEI (- d'église), 1690, Fur. ; TLF, cit. Chateaub., 1848.
• povres comme ratz - absent TLF
Compl.Gc (même texte, ø d), FEW (Du Fail)
1547 - «Ceux de Vindelles respondoyent pour leurs deffenses, bien eschauffez, que les Flameaux ne estoyent que petits Muguets [...] peu se soucians du Labeur de leur terre, aussi poures comme Rats, & quilz nauoient que le bec.» N. Du Fail, Les Propos rustiques, 65 (Lemerre) - P.E.
rat (gueux comme un -) loc. adj. non conv. ARGENT - L (- des rats), cit. Mol. [1668] ; FEW (10, 121b), GLLF, GR[85], DEL, 1668, Mol. ; BEI (- d'église), 1690, Fur. ; TLF, cit. Chateaub., 1848.
1652 - «Passe encor pour un majordome ; / Mais qu'homme né gueux comme un rat / Et depuis larron comme un chat / Puisse gouverner ton Royayme !» Scarron, Poésies diverses, II, 51 (Didier, STFM) - P.E.
rat mort (jurer comme un -) loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1776 - «SARPEDIE ! dit-i' ; moi qu'est r'tort, / Man'sell' v'là qu' vous m' rendez tout chose, / J' vois ben qu' vous ête' un esprit fort... / Ça m' f'roit jurer comme un Rat mort [...]» [Laujon], Les A propos de la folie, 237 (s.l.) - P.E.
rata (pisser dans le -) loc. verb. arg. ARG. MILIT. CARACT. "se vanter" - absent TLF, GR[92].
1918 - Dauzat, L'Arg. de la guerre, Vocab. gén. - K.G.
re-être v.intr. PHILOS. rêtre : L, 12e ; FEW (3, 246b), anc. fr. ; absent TLF.
Au 20e : 1935 - «Vivre p[our] la conscience c'est toujours re-vivre ; être, c'est re-être. Il n'y a pas d'entièrement inédit et il n'y a pas d'entièrement re-édit.» Valéry, Cahiers, vol. 1, 1053 (Pléiade, 1973) - J.S.
rebique marion (venir comme de -) loc. verb. ÉVÉN. "arriver mal à propos" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1750 - «[...] l'évêque d'Autun prononça un beau discours qu'il avoit fait faire dez longtems pour une autre occasion qui n'eut pas lieu. Ce discours là venoit assez icy comme de rebique marion, car c'étoit contre les athées ; et on ne voit pas que cela fût fort en place devant un auditoire mitré.» Piron, Let. à Jean-François Le Vayer, 45 (Gaultier et Thébert) - P.E.
rebut (ne pas être de -) loc. verb. non conv. VALEUR "être très bon" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1799 - «[...] ces fourneaux-là sont moustache, ces poëles-ci ne sont pas de rebut [...]» Prenez-garde !... Laissez-le passer !... Le grand départ du père Duchêne, in [R.F. Lebois], Le Père Duchêne , [numéro 11], 2 - P.E.
recavaler en/dans la mémoire loc. verb. "fig. : revenir rapidement à l'esprit" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1936 - «Ah ! La vache ! Il était terrible !... Il me recavalait en mémoire !... Je repensais à toutes les choses... Au bar des 'Emeutes'... à Naguère ! [...] C'était dégueulasse au fond... comme il avait pu nous mentir...» Céline, Mort à crédit, 682 (Denoël et Steele) - TGLF
record (dans/en un temps -) loc. adv. MESURE - TLF, cit. Saint-Exupéry, 1928 ; FEW (18, 103b), GLLF, 1964, Lar. ; DMC, 1969, Le Monde ; Lex.[79], GR[85], ø d.
*1952 - «Avec la MACHINE A LAVER 'ROYAL' la lessive devient un plaisir, car elle BOUT, LAVE, RINCE, ESSORE, intégralement dans un temps record. [...] en un temps record !» Annonce, in Arts ménagers , numéro 27, mars, 22 et 67 - P.E.
reine (comme une -) loc. adv. non conv. VALEUR "superbement, en beauté [par antiphrase]" - GLLF, DArg., DHR, 1843, Sue, d'ap. Esnault ; TLF, cit. Huysm., 1879.
1750 - «J'étais dans un déshabillé plus agaçant que coquet. [...] L'avidité de ses regards, l'impatience de ses mains ne me laissaient pas douter que je ne touchasse au dénouement de la pièce. Cependant, qu'arriva-t-il ? Après un badinage de trois quarts d'heure, je fus ratée comme une reine.» L.-Ch. Fougeret de Monbron, Margot la ravaudeuse, 708 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
ressembler comme deux gouttes d'eau à loc. verb. ÊTRE - L, FEW (4, 344b), 1715 ; TLF, cit. Balzac, 1835. se - : FEW (11, 625a), 1690, Fur. ; TLF, cit. Acad. 1798-1932 ; DG, PR[67], ø d.
1664 - «[...] des créatures qui seront sorties de moi, de petites figurines qui me ressembleront comme deux gouttes d'eau.» Molière, Le Mariage forcé, i - F.N.
1676 - «Je ressemble comme deux gouttes d'eau à votre bellissime.» Mme de Sévigné, Let., let. à Mme de Grignan, 5 août, II, 164 (Gallimard) - F.N.
1677 - «[...] il ressembloit comme deux gouttes d'eau à un petit homme qui se portoit parfaitement bien [...]» Mme de Sévigné, Let., 25 août, II, 337 ; cf. 816, 886 et III, 790 (Gallimard) - F.N.
av. 1693 - «Je ressemble comme deux gouttes d'eau à une femme ensorcellée.» Mme de La Fayette, in Lar. GDU, (s.v. ressembler) (1875)
rester comme deux rouleaux de chatterton (en -) loc. verb. plais. AFFECT. "en rester stupéfait" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1926 - «Un peu de gaz, s.v.p., mademoiselle, faut tomber sur le poil de la seconde Vallée, qui va en rester comme deux rouleaux de chatterton [...]» R. Dieudonné, Isabelle au volant, in Le Miroir des sports, 17 mars, 165a - G.S.
retour (être de -) loc. verb. ÉVÉN. - FEW (13/II, 65a), GLLF, TLF, DHR, 1549, Est.
v. 1490 - «Ledict evesque de Narbonne feit ce messaige au roy, quand il fut de retour, comme vous entendrez cy après.» Commynes, Mém., I, 8 (Champion) - P.E.
1524 - «[...] je suis d'oppinion de les mettre en repos jusques à ce que soyons à Bloys de restour, où vous viendrez faire la reverance [...]» Marguerite, let., in G. Briçonnet et Marguerite d'Angoulême, Corresp., II, 153 (Droz) - P.E.
1532 - «Et tous se mirent si bien à flacconner, que le bruyt en vint par tout le camp, comment le prisonnier estoit de retour, et qu'ilz debvoient avoir au lendemain l'assault [...]» Rabelais, Pantagruel, 147 (Droz) - P.E.
revue ((être) gens de -) loc. nom. m. non conv. RELAT. - R, cit. Nodier ; L, DG, PR[77], ø d être de revue : FEW (14, 424a), GLLF, 1835, Acad. ; Lex.[75], ø d
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1775 - «Je suis quelquefois interrompue par des personnes qui, de temps à autre, nous viennent voir. Tantôt c'est un bon Genevois [...] Voilà nos gens de revue, ils ne sont pas si assidus que les tiens.» Mme Roland, Let., nouv. série, I, 274-5 (Impr. nat.) - P.E.
*1808 - «MARGUERITE. Nous sommes gens de revue, et puis j'en ai encore à vous apporter, vous m' paîrez tout ensemble.» Désaugiers et Gentil, La Comédie chez l'épicier, 16 (Fages) - P.E.
*1831 - «RIQUEBOURG. Enfin, ça te regarde. Je vais avertir ma femme qu'il y a un vicomte qui la demande. Il se peut, malgré ça, qu'elle ne soit pas visible, car, depuis quelque temps, elle est souffrante. Mais nous sommes gens de revue. Votre serviteur de tout mon coeur.» Scribe, La Famille Riquebourg, in Scribe, Oeuvres complètes, XV, 215b (Delahays) - P.E.
ridé comme un sifflet à caille loc. adj. non conv. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1609 - «Si c'est quelque vieillard sans noise, / Il pensera de ma Bourgeoise, / Comme d'un excellent morceau, / En rechauffer sa vieille peau, / Et son membre flebry, descaille, / Ridé comme un chifflet à caille.» La Petite bourgeoise, in Sigogne, Oeuvres satyriques, 260 (Bibl. des curieux) - P.E.
1623 - «[...] il recommença de se baigner et fut soigneux de laver principalement son pauvre zest qui estoit plus ridé qu'un sifflet à caille.» Sorel, Hist. comique de Francion, 53-54 (Garnier-Flammarion) - P.E.
rien (en/dans un - de temps) loc. adv. non conv. TEMPS - FEW (10, 286a), GLLF, BEI, 1867, Delv. ; TLF, cit. Zola, 1877 ; GR[85], cit. Aragon ; DEL, ø d.
1831 - «MAURICE [...] Je l'amène à la bicoque ; en un rien de temps, c'est fini !» Duvert et Henry, Le Fils du colonel, 22 (Barba) - P.E.
1841 - «LA MERE CAMUS, en dehors. Pardon, excuse, Madame... je vous prenais pour la bonne du premier... Ne vous impatientez pas, je suis à vous dans un rien de temps. LA COMTESSE. J'attendrai, Madame.» Dumanoir et Brisebarre, Mme Camus et sa demoiselle, 7a (Impr. Lacombe) - P.E.
rien-être n.m. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1882 - «L'amour de vivre ne survit pas à la vie ; et il ne pouvait même plus concevoir l'espérance de renaître, tant ce qu'il avait eu de l'homme s'était évanoui dans la nonchalance ignominieuse du rien-être.» Jean qui passe, Le Perroquet, in La Vie pop., 9 avr., 98 - R.R.
rincé comme un verre à bière loc. adj. non conv. ARGENT "ruiné" - FEW, 1847, Balzac ; absent TLF.
1842 - «Merci, Jambe d'argent, ton antique est rincé. Rincé comme un verre à bière... il est nettoyé, c't homme, v'là ce que c'est.» Dupeuty et Cormon, Les Petits mystères de Paris, II, xvi - P.W.
rond comme une balle loc. adj. non conv. US. ALIM. "ivre" - DELF (- eun' balle), cit. Bruant ; FEW (10, 520b), TLF, DELF, DFNC, ø d.
• rond comme une boule - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1792 - «J'avois tapé joliment mon jabeau un certain soir, je reviens rond comme une boule à la boutique, je fous un coup de pied à mon chien, une giffe à ma ménagère, une morniffe à mon coco, personne ne bouge, on dit papa en tient un peu, faisons la paix, il se couchera.» [Lemaire], 305e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 1 - P.E.
rond comme une barrique loc. adj. non conv. US. ALIM. "complètement ivre" - GLLF, GR[85], TLF, DEL, DArg., ø d - comme une futaille : FEW (10, 520b), 1867, Delv.
• rond comme une bordelaise - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «Le guide est rond comme une bordelaise de deux cent vingt-huit litres.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 342 (Seghers) - P.R.
rond comme une pomme loc. adj. non conv. US. ALIM. "ivre" - FEW (10, 520b), 1867, Delv. ; absent TLF.
1837 - «DUMARAIS [...] il est rond comme une pomme d'api... HIPPOLYTE. A-t-il signé ? DUMARAIS? Pas encore ; mais c'est la même chose. Diable de petit vin blanc !» Vanderburch, L'Avoué et le Normand, 610a (Impr. Didot) - P.E.
rouleau ((être) au bout de son -) loc. verb. non conv. ACTION "fig. : n'avoir plus rien à dire" - DDL 19, 1828 [repris in DELF, GR[85], TLF] ; FEW (10, 513a), GLLF, 1835, Acad. ; L, DG, ø d ; Lex.[79], cit. Mauriac.
1789 - «Ensuite il dit à Moresquin : - Tu mérites cela ! et ne t'y fie pas ! une Femme irritée est pis qu'une Lionne ! Te voilà au bout de ton rouleau : cède, ou ma foi, je ne te répons de rien !» Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, 320 (10-18) - P.E.
rouleau (être au bout de son -) loc. verb. non conv. ACTION "fig. : n'avoir plus rien à dire" - FEW (10, 513a), GLLF, DELF, 1835, Acad. ; R, cit. Gautier ; L, DG, ø d ; Lex.[75], cit. Mauriac ; PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1828 - «Que dites-vous d'une coquette, / Quand elle a vu quarante hivers ? / Et de ce malheureux poète / Qui ne peut rajeunir ses vers ? / Que dit-on d'un froid nouvelliste / Qui, ne trouvant rien de nouveau, / Des autres se fait le copiste... / - Ils sont au bout de leur rouleau.» C. Sartrouville, in L. Castel, Nouv. anthologie, III, 298-9 (Libr. anc. et mod.) - P.E.
rouleau (être au bout de son -) loc. verb. non conv. SANTÉ - DDL 19, GR[85], TLF, 1828, Sartrouville ; FEW (10, 513a), GLLF, DELF, 1835, Acad. ; L, DG, ø d ; Lex.[79], cit. Mauriac.
1789 - «Tu mérites cela ! et ne t'y fie pas ! une Femme irritée est pis qu'une Lionne ! Te voilà au bout de ton rouleau : cède, ou ma foi, je ne te répons de rien - !» Restif de La Bretonne, Ingénue Saxancour, t.3, 41 (Liège et Paris, Maradan) - R.R.
roulettes (comme sur des -) loc. adv. non conv. ACTION "fig." - FEW (10, 499b), GLLF, DELF, 1835, Acad. ; R, PR[77], cit. Flaubert ; L, DG, Lex.[75], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1813 - «L'AUTEUR. [...] mais, pour dieu ! que mes chevaux aillent bien. MARTIN. Comme sur des roulettes.» Désaugiers, Brazier et Merle, Monsieur Croque-Mitaine, 7 (Barba) - P.E.
*1831 - «DUTRUC, après le changement de décoration. C'est cela..... çà va comme sur des roulettes. Les machines de Pontoise valent bien celles de Paris.» Brazier et Dumersan, L'Amphigouri, 24 (Barba) - P.E.
répétition (être en -) loc. verb. THÉÂTRE "préparer la représentation d'une pièce" - L [1870], ø d ; absent TLF.mettre en - : GLLF, DHR, 1875, Lar. ; TLF, GR[85], ø d
"/par méton., pour un auteur/" - L, ø d ; absent TLF. 1825 - «La vie privée des auteurs (je parle toujours de ceux qu'on range dans la petite littérature) est bornée à-peu-près à ceci : on se lève pour déjeuner à la fourchette chez un restaurateur si l'on est en répétition, avec une tasse de café, qu'on prend à crédit, si les eaux sont basses [...].» L. Montigny, Le Provincial à Paris, II, 132 (Ladvocat) - P.E.
rôtir (n'être bon ni à -, ni à bouillir) loc. verb. non conv. VALEUR "fig." - FEW (16, 683a), 1640, Oudin ; L, cit. D'Alembert, 1764 ; TLF, 1798, Acad.
• ne valoir ni à rôtir, ni à bouillir - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1793 - «Çà me scie le dos, foutre, d'entendre un tas de bougres, qui ne sont ni chair, ni poisson, qui ne valent ni à rotir, ni à bouillir, dire insolemment : Je suis républicain, tandis qu'ils prennent la chèvre par la barbe, et qu'ils marchent, vers la liberté, comme les écrevisses.» Hébert, Le Père Duchesne , n° 300, 2 (EDHIS) - P.E.
sabot (ressembler comme un - à un moulin à vent) loc. verb. non conv. ÊTRE - ø t. lex. réf. ; absent TLF. cela lui ressemble mieux qu'à un moulin à vent : BEI, 1640, Oudin.
v. 1714 - «Bon, répondit Brideron, frotez vos yeux, ou prenez une paire de Lunettes ; je connois nos Cantons, & cela y ressemble comme un Sabot à un Moulin à vent ; vous avez la vuë trouble.» Marivaux, Le Télémaque travesti, 194 (Droz) - P.E.
safran (être au -) loc. verb. non conv. ARGENT COMM. "fig. : faire banqueroute" - FEW (19, 202b), 1549 ; L, Rab. ; Hu, Habert ; Gc, Rivaudeau aller au safran : TLF, 1539, Est.
• se trouver à la foire du safran - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1584 - «[...] plusieurs pauures marchans sont tout esbahis, qu'ils se trouuent à la foire du safran, par leur negligence & mesgarde.» J. Des Caurres, Oeuvres morales, 605 v° (De La Noue) - P.E.
Saint-Jean (de la -), Saint-Jean (être de la -) loc. verb. non conv. VALEUR "être sans mérite" - FEW (5, 47b ; rég.), ø d ; absent TLF.
1791 - «On nous croit de la S. Jean, on veut nous faire voir aristocratiquement, lorsque nous ne pouvons voir que patriotiquement.» Journ. du faubourg Saint-Antoine, n° 2, 2 - P.E.
1791 - «J'avoue, que j'ai vu clair comme le jour que je n'étois que de la Saint-Jean.» [Lemaire], 258e let. bougrement patriotique du véritable père Duchêne, 1-2 - P.E.
1801 - «CADET [...] la pièce nouvelle de Beuglan, les aventures de François ou les passions d'un coeur vicieux : tenez au vis-à-vis de ce morceau, Grébillon est de la S. Jean ; j'y ai donné un coup de main pour les vers.» Aude, Cadet Roussel aux Champs Elysées, 23 (Fages) - P.E.
1807 - «Il n'est que de la saint Jean. Se dit pour abaisser le mérite de quelqu'un, et pour faire entendre qu'un autre lui est bien supérieur.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 62 (Slatkine) - P.E.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. AFFECT. "être sensible à l'injure" - FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, ø d "avoir du courage" : R, Lex.[79], PR[82], TLF, ø d
• avoir du sang dans le coeur - absent TLF.
1574 - «Que s'il nous reste encor' quelque masle vigueur, / Si nous avons encor' quelque sang dans le coeur [...]» Garnier, Cornélie, III, vers 813-4 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 36.
sang (avoir du - dans les veines) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - DELF, fin 18e (?) ; FEW (11, 175a), GLLF, 1835, Acad. ; L, Lex.[79], GR[85], TLF, ø d.
1803 - «PISTACHE [...] Mais avant je t'appelle / En combat singulier. / As-tu du sang dans les veines ? BOUT-RIME. Oui, du collier je suis franc. PISTACHE. Je vais te percer le flanc / Pour tes étrennes.» Francis et Désaugiers, M. Pistache, 22 (Cavanagh) - P.E.
sang (avoir le - qui bout dans les veines) loc. verb. AFFECT. - DG (le sang bouillait aux veines), cit. Rotrou [1637] ; FEW (11, 176a), 1656, Corn. ; L, cit. Corn. ; GLLF, 1694, Acad. ; Lex.[79], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1624 - «Pour moy ce peu de sang qui me boût dans les veines, / Ne permettra des Dieux les ordonnances vaines [...]» Hardy, Didon, II, 3, vers 501-2 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 37.
sang (le - (de qqn) se glace dans les veines) loc. verb. AFFECT. - TLF, 1583, Garnier ; GLLF, GR[85] (cit.), 1677, Racine ; L (cit.), DG (cit.), FEW (11, 176b), 1689, Racine.
*1636 - «Le sang à ce récit dans mes veines se glace [...]» Tristan, Mariane, I, 3, vers 108 (Hachette, 1917) - Wiedemann, 37.
sang (le - (de qqn) se glace dans les veines) loc. verb. AFFECT. - TLF, 1583, Garnier ; GLLF, GR[85] (cit.), 1677, Racine ; L (cit.), DG (cit.), FEW (11, 176b), 1689, Racine.
• le sang se gèle dans les veines - DG, GR[85], cit. Marmontel il nous gèle le sang : DG, cit. Régnier Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1574 - «Lors le sang me gela dans mes errantes veines / Le poil me herissa comme espics dans les plaines [...]» Garnier, Cornélie, II, vers 403-4 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 37.
sang (nager dans le/son -) loc. verb. littér. SANTÉ - TLF, 1671, Pomey ; L, cit. Racine [1674] ; FEW (11, 172a), 1675 ; DG, cit. Bossuet ; GR[85], cit. Fénelon, 1699 ; GLLF, Lex.[79], ø d.
1574 - «[...] que des corps démembrez / Nageans dans leur sang propre [...]» Garnier, Cornélie, V, vers 1756 (Les Belles Lettres, 1973) - Wiedemann, 32.
1649 - «Voyant d'un oeil troublé Syra rendre l'esprit / Et nager dans son sang Mardesane sans vie [...]» Rotrou, Cosroès, V, 5, vers 1726-7 (Didier, 1950)1ère représentation en 1648 - Wiedemann, 32.
sang (être altéré de -) loc. verb. CARACT. "être cruel" - DG, GLLF, GR[85], cit. Corn. [1640] ; FEW (11, 174a), 1647, Corn. ; L, cit. Fénelon ; DELF, TLF, ø d.
1625 - «Quel Buzire altéré de carnage et de sang [...]» Hardy, La Force du sang, 915 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 34.
saoul comme un âne loc. adj. non conv. US. ALIM. "complètement ivre" - DEL, ø d ; absent TLF.
1886 - «Saoul comme un âne - selon sa louable habitude - Marjalet présidait la cérémonie en sa qualité de capitaine-commandant, les poignets enfouis dans les poches, l'oeil en dedans, en proie à une vague somnolence [...].» Courteline, Les Gaîtés de l'escadron, in Courteline, Théâtre..., 764 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
saoul comme une vache loc. adj. non conv. US. ALIM. "complètement ivre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1892 - «Le gentelman était saoul comme une vache, si j'ose m'exprimer ainsi.» A. Allais, Oeuvres posthumes, 240 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
sap (taper dans le -) loc. verb. abrév. de [taper dans le] sapinnon conv. SANTÉ "être mort et enterré" - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1867 - Delvau, Dict. de la langue verte (2e éd.) - K.G.
sauterelle (avoir une - dans la guitare) loc. verb. plais. INTELL. "être un peu "toqué"" - DArg. (- dans la vitrine), 1982, Perret ; absent TLF.
1907 - «SAUTERELLE DANS LA GUITARE (AVOIR UNE). Même sens qu'avoir une araignée dans le plafond, être un peu toqué.» H. France, Dict. de la langue verte, 395 (Nigel Gauvin) - Ch.Bu.
sel (être d'un bon -) loc. verb. iron. , non conv. CARACT. "se moquer du monde" - absent TLF
1804 - «CADET [...] vous n' pouvez pas m'empêcher de renouveller connaissance avec mon ancien objet. Vous êtes d'un bon sel encore ?» Bosquier-Gavaudan, Cadet Roussel chez Achmet, 7 (Cavanagh-Barba) - P.E.
Corr.FEW (11, 77a) (1808, D'Hautel)
1807 - «Il est d'un bon sel. Expression ironique qui équivaut à, il est d'une bonne pâte, d'un bon foie ; il se moque pas mal du monde.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 338 (Slatkine) - P.E.
sept (être dans le -) loc. verb. MÉD. "être au septième jour d'une maladie" - FEW (11, 478b), 1740, Acad. ; absent TLF.
Compl.L (Mme de Sév.)
1672 - «Le petit duc de Rohan est à l'extrémité d'avoir bu deux verres d'eau-de-vie après avoir bien bu du vin ; il est dans le sept d'une fièvre très-mortelle.» Mme de Sévigné, Let., à Mme de Grignan , 27 janv., I, 463 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
servante (être votre -) loc. verb. POLITESSE "dans les formules de civilité dont usent les femmes" - TLF, 1649, Mme de Sèv. ; L, GLLF, GR[85], 1656, Mme de Sév. ; FEW (11, 539a), Mme de Sév. ; DG, cit. Molière ; Lex.[79], ø d.
1596 - «[...] et de vous je suis votre humble servante à votre service. M. Arbalestre.» Let., 8 oct., in Mme de Mornay, Mém., II, 217 (Renouard) - P.E.
1622 - «Vostre tres humble servante, Marthe de Mornay.» Let., 22 nov., in Mme de Mornay, Mém., II, 258 - P.E.
1641 - «estant, monsieur mon frère, votre très-humble, très-fidelle et obéissante servante, JEANNE DE CARDILHAC.» Let., 12 juin, in H. Bonhomme, Madame de Maintenon et sa famille, 45 (Didier) - P.E.
1644 - «Mr. Je suis votre humble servante [...]» La Serre, Les Complimens de la langue françoise, 12 (2e éd., Amsterdam) - F.N.
1649 - «Votre très-humble et très-obéissante servante [...]» Mme de Sévigné, Let., 14 mars, I, 100 (Gallimard, 1953) - F.N.
service-service (être -) loc. verb. non conv. CARACT. "par ext." - GLLF, 1964, Lar. ; R, Lex.[75], PR[77], ø d ; absent TLF.
1901 - «Tenez : je suis service-service, comme disent les tirailleurs (1) ; je ne suis pas tendre ; mais, des fois, ils vous feraient pitié si on pouvait avoir pitié pour des salauds comme ça ! [...] /Note/ (1) Abréviation de la phrase de sabir : 'Serbice serbice, camrade après', qui signifie que le service passe avant tout, même avant l'amitié.» G. Dubois-Desaulle, in R. blanche, n° 188, 1er avr., 503 - P.E.
sillage (être dans le - de qqn) loc. verb. CYCL. - TLF, 1919, Vélo-Sport.
1919 - Vélo-Sport, 12 juill. - Lapaille, 30.
*1934 - «[...] dans son sillage [...]» L'Auto, 7 juill. - Lapaille, 59.
singe (malin comme un -) loc. adj. CARACT. - FEW (11, 632a), GLLF, 1718, Acad. ; BEI, 18e ; L, TLF, GR[85], DEL, ø d plus malin qu'un vieux - : FEW, 1658, Scarron ; L, DEL, cit. Diderot
• aussi malicieux qu'un vieux singe - FEW et BEI (plus -), 1640, Oudin ; absent TLF. malicieux comme - : L (cit.), FEW, Scarron
1622 - «Madame de Verneuil, qui naguères estoit arrivée, la voulut faire jazer pour s'en donner du passe-temps ; mais elle, qui est aussi malicieuse qu'un vieux singe, après avoir recité quelques sornettes, elle ne feignit de rechercher le moyen de la picquer, parlant de la chasteté des courtisanes [...]» Les Caquets de l'accouchée, 168 (Jannet) - P.E.
siphon (se fourrer qqch. dans le -) loc. verb. non conv. INTELL. "comprendre"
Corr. et compl.TLF (mêmes réf., 1889-1902)
1894 - «Ce qu'il faut se fourrer dans le siphon, c'est que nous n'avons aucun appui à espérer. Notre biceps peut seul nous émanciper.» E. Pouget, Le Père Peinard, 40, oct. (Galilée) - P.E.
Compl.DFNC (même texte, ø d)
*1897 - «[...] que les patrons se fourrent bien dans le siphon que [...]» E. Pouget, Le Père Peinard, 56, 19 sept. (Galilée) - P.E.
soleil (avoir le - dans l'estomac) loc. verb. arg. SANTÉ "avoir faim" - FEW (12, 27b) et BEI (le soleil luit dans son ventre), 1690, Fur. ; absent TLF.
1829 - «Un SOLDAT. Elle bat la breloque, on voit qu'elle a le soleil dans l'estomac.» Vidocq, Mém. , 4, 171 (Tenon) - P.R.
soleil (le - me luit dans l'estomac) loc. phrast. arg. SANTÉ "j'ai faim" - FEW (12, 27b) et BEI (le soleil luit dans son ventre), 1690, Fur. ; absent TLF.
1829 - «- [...] je ne sais pas si tu es comme moi, mais quand le soleil me luit dans l'estomac, je ne suis bon à rien : quand le coffre est plein, c'est différent.» Vidocq, Mém. , 3, 162 (Tenon) - P.R.
solide (être -) loc. verb. ALP. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1889 - «Je monte. Attention. - Oui, montez. Je suis solide.» Cité in La Montagne, numéro 255, janv. 1934, 9 - C.T.
1922 - «Là, nous jugeons prudent d'enfoncer un de nos crampons à anneau (la corde passée dans l'anneau, tenue par le second, limiterait la chute du premier), la dalle à franchir est très relevée, les prises suffisantes [...] Une terrasse herbeuse inclinée fait suite à ce mauvais pas et m'amène à une autre terrasse ; étant à bout de ma corde de 25 mètres et n'étant pas assez solide pour surveiller la montée de mon camarade, je plante un crampon léger.» La Montagne , numéro 155, oct., 180 et 181 - C.T.
1932 - « - Plus que deux mètres. - Ca va, j'y suis. Effectivement, en touchant le rocher, je sens la corde se tendre derrière moi. - Arrive, maintenant, je suis 'solide'.» La Montagne, numéro 237, févr., 75 - C.T.
sort (c'est comme un -) loc. phrast. non conv. AFFECT. - absent TLF
Add.DDL :
*1799 - «PIERRE, seul, attrapant des mouches. De cette fois-là, je la tiens. (Il presse sa capture, et la jette avec colère). Y en a des fourmilieres, je crois, c'est comme un sort : on ne voit que ça sur les tabes, dans les pintes [...]» [Aude et Hapdé], Cadet Roussel misantrope et Manon repentante, 11 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
sort (c'est comme un -) loc. phrast. non conv. AFFECT. - DDL 32, 1799 ; absent TLF.
1779 - «SUZON. Pardine ! si m'en souvient ! témoin, que j'y ai t'oublié mon petit couteau que vous m'aviez donné, où ce que j'en ai t'eu ben du chagrin, allez. JANOT. Comment ? St ustache Dubois que je vous avois fait présent ? Ah ben ! voyez, c'est comme un sort !» Dorvigny, Janot, ou Les Battus payent l'amende, 14 (s.l.n.d.) - P.E.
1780 - «JACQUOT. Eh ben, Monsieur, j'avois beau mettre mon esprit à la tortue pour ben faire, j'avois toujours tort avec lui [...] j'ai fait marcher le Cocher dans trois ou quatre maisons où ce qu'il alloit d'habitude les matins ; mais ce jour-là, c'étoit comme un sort, on ne l'avoit vu nulle part.» Dorvigny, Les Fausses consultations, 11 (Dufour) - P.E.
sortie (être de -) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "[d'une chose] manquer, faire défaut" - E, BEI, DEL, DHR, 1925 ; absent TLF.
1889 - «A force d'y penser, d'en causer avec des copains, je me suis dit : "Pourquoi pas moi ? Si l'instruction est un peu de sortie, y a du bon sens dans ma caboche !..."» Almanach du Père Peinard, 33, citant son n° 1 (Papyrus éd.) - P.R.
sortir dans la rue du dehors loc. verb. non conv. DÉPLAC. "pour se battre" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1767 - «Moi qu'avoit là z'un bon fricot, / Je vous pris mon homme au gavio, / Et lui dis : allons, patronet, va-t'en vendre ton gâteau plus loin, sinon j' te vas donner la féve sur l'oeil. Il vouloit me faire sortir dans la rue du dehors ; mais moi tout de suite, pif, paf, z'on [...]» Taconet, Les Ecosseuses de la Halle, 36 (Langlois) - P.E.
sou (être / se trouver sans le -) loc. verb. non conv. ARGENT "être sans argent" - FEW (12, 50b), GLLF, DEL, DHR, 1845, Besch. ; TLF, cit. Renard, 1906.
1775 - «"[...] Il est trop honnête pour qu'on le trompe ; cependant, j'y serai forcée, vu mon épuisement actuel, et je dois lui préférer un prince russe qui vient de me faire faire les plus séduisantes propositions. Je suis sans le sou [...] ; il me faut des roubles et beaucoup [...]."» A. de Nerciat, Félicia, ou mes fredaines, 1114 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
1780 - «Cet homme [...] qui, sans nous, se serait trouvé sans le sou [...] !» H. de Mirabeau, Let. écrites du donjon, 61-62 - FXT
sou (être / se trouver sans un -) loc. verb. ARGENT "être totalement dépourvu de ressources" - FEW (12, 50b), GLLF, DHR, 1681, Mme de Maintenon ; DEL, cit. Zola ; TLF, ø d.
• se trouver sans un sol - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1642 - «[...] n'ayant pas receu depuis ce temps-là 500 livres, tellemant que je me suis trouvée sans un sol, devant à tout le monde, trois cartiers de la maison où j'estois, à boulanger et autres gens.» J. de Cardilhac, lettre, in H. Bonhomme, Madame de Maintenon et sa famille, 52 (Didier, 1863) - P.E.
sou (être sans le -) loc. verb. ARGENT "ne pas avoir d'argent du tout" - DDL 44, 1775, A. de Nerciat ; FEW (12, 50b), GLLF, 1845, Besch. ; TLF, cit. Renard, 1906 ; GR[85], ø d se trouver sans un sou : DDL 47, 1642, J. de Cardilhac
• être sans le sol - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1768 - «Mais comment veux-tu que je fasse. Je suis sans le sol. Je suis toute nue et si pauvre qu'on me voit le cu [...].» D. Diderot, Salon de 1767, 94-95 - FXT
1770 - «Ces infortunés entierement ruinés et sans le sol (excepté le Capitaine) travaillent dans ce païs avec beaucoup de peine pour vivre.» La Gazette de Québec, 16 août, 3 (Québec) - TLFQ
souffrir comme les cinq cents diables (faire -) loc. verb. non conv. SANTÉ - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - «Un' vieille blessure reçue en Afrique l'faisait souffrir comme les cinq cents diables, vu qu'elle s'était réouverte par suite d'la chose d'la fatigue.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 585 (s.l.n.d.) - G.S.
souliers (être dans ses petits -) loc. verb. non conv. AFFECT. "fig. : être mal à l'aise" - GLLF, DEL (cit.), GR[85], BEI, 1834, Balzac ; TLF, 1835, Balzac ; FEW (12, 363b), 1835, Acad. ; L, TLF, ø d.
1830 - «PICOT, seul. Ces jeunes filles ; c'est ben fantasque ! c'est des êtres ben taquinans ! Aujourd'hui, ça vous tend les bras : demain, ça vous regarde par-dessus l'épaule ; sans compter qu' les trois quarts du temps ça vous joue par-dessous la jambe. Avec elles, on n' sait jamais sus queu pied danser... Oh ! j' suis vraiment un peu dans mes petits souliers...» C. Lemesle, Proverbes dramatiques, 322 (Mongie) - P.E.
soupe au lait (s'emporter comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. "personne qui se fâche facilement" - FEW (17, 285b), GLLF, 1808, D'Hautel ; L, DG, TLF, ø d.
1774 - «[...] comme tu t'emportes donc, c'est comme une soupe au lait.» La Joie des Halles, 1 (Impr. de D'Houry) - P.E.
soupe au lait (s'élever comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. "personne qui se fâche facilement" - FEW (17, 285b ; faire élever -), v. 1760 ; GLLF, av. 1765, Caylus ; L (faire élever -), TLF (n.m.), cit. Caylus ; Lex.[75], ø d.
1760-63 - «LA MERE CHAPLU. C'est vrai all's'eleve tout d'un coup de d'même qu'une soupe au lait. Et ne te souviens tu pas de c' que te disoit ta peauvre tante Saumon qu'une femme, au lieur de s' facher avoit toujours plus d'acquet d' prendre les choses en douceur [...]» Beaumarchais, Les Députés de la Halle et du Gros-Caillou, in Beaumarchais, Parades, 113 (S.E.D.E.S.) - P.E.
sourd (frapper comme un -) loc. verb. non conv. ACT. OBJET "sans ménagement" - FEW (12, 453a), Régnier ; BEI, 1640, Oudin ; TLF, 1680, Mme de Sévigné ; L, cit. Scarron ; GLLF, 1690, Fur. ; DEL, 17e ; GR[85], ø d.
1593 - «[...] taschez ce pendant d'esquiuer & euiter les coups de marjolet que vous donnera le Duc de Mayenne, il est mauuais garçon, il frappe comme vn sourd [...]» Les Paraboles de Cicquot, 43 (Jouxte la coppie imprimée à Lyon) - P.E.
1606 - «Qui leur iroit faire ces discours, trouueroit, à mon aduis, que ces muets-la frapperoyent comme des sourds.» [C. de Plaix], Le Passe-par-tout des pères jésuites, 191 (2e éd., s.l.) - P.E.
souris (éveillé comme une portée de -) loc. phrast. non conv. CARACT. "[d'un enfant] vif, éveillé" - FEW (12, 111a), GLLF, TLF, BEI, DHR, 1640, Oudin.
• éveillé comme une souris - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1603 - «A neuf heures et demie, esveillé comme une souris, bon visage ; bon teinct.» J. Héroard, Journ., 1, 427 (Fayard) - P.R.
sous (comme quatre -) loc. adv. non conv. TOILETTE "mal, sans soin" - TLF, cit. Zola, 1885 ; DEL, cit. Zola ; FEW (12, 51a ; rég.), GLLF, GR[85], ø d.
• comme quatre sols - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1752 - «Elle est couverte de diamans et des habits roide d'or. La notre a l'air d'une dame ruinée à côté. Sa maison a l'air d'un vieux chateau, et elle est faite comme quatre sol.» Mme de Graffigny, let., 4 janv., in Helvétius, Corresp. gén., I, 267 (University of Toronto Press) - P.E.
sous (comme quatre -) loc. adv. non conv. TOILETTE "mal, sans soin" - TLF, cit. Zola, 1885 ; DEL, cit. Zola ; FEW (12, 51a ; rég.), GLLF, GR[85], ø d.
1807 - «Il est fait comme quatre sous. Pour dire malproprement vêtu, mal arrangé ; ses vêtemens sont tout en désordre.» [D'Hautel], Dict. du bas-langage, II, 346 (Slatkine) - P.E.
sous (ficelé comme quatre -) loc. adj. non conv. TOILETTE "mal habillé" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.fait comme quatre sous : DDL 38, 1807, D'Hautel
1909 - «Et l'amour d'enfant, à peine rentrée dans ses appartements, confiait à sa compagne de jeux, la petite Lilie, ébaubie de telles révélations, qu'elle avait cru mourir de rire en voyant la poire de la dame aux cheveux blancs ; que Mme L... était ficelée comme quatre sous et possédait une voix de perroquet ; elle traita une des fidèles de sa mère, en manière de gentillesse, de dromadaire et une autre de grenouille de bénitier, par fine allusion à ses sentiments de piété.» Y. Sarcey, La Route du bonheur, part. 3, ch. 1, 303-4 (2e éd., Libr. des Annales) - R.R.
1934 - «Elle est ficelée comme quatre sous, she's a regular guy.» J.E. Mansion, Harrap's standard French and English dictionary, part. 1 (1963) - R.R.
sous (fichu comme quatre -) loc. adj. non conv. TOILETTE "mal habillé" - TLF, cit. Colette, 1910.
1907 - «FICHU. Habillé. "Être bien ou mal fichu ; fichu comme quatre sous."» H. France, Dict. de la langue verte, 127a (Libr. du Progrès) - TGLPF
soûl comme un Basque loc. adj. non conv. US. ALIM. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
• saoul comme un basque - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1612 - «Enfin apres auoir bien banqueté estant saoul comme vn basque, ioyeux comme vn tambour à nopces tousiours sonnant, tousiours ronflant, tousiours rotant, bourdonnant et petant [...]» La Responce de Guérin à Me Guillaume, 59 (Milot) - P.E.
soûl comme un cachalot loc. adj. non conv. US. ALIM. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - «L'domestique du commandant est encore saoul comme un cachalot, empêche la manoeuv'e [...]» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 658 (s.l.n.d.) - G.S.
soûl comme une bourrique loc. adj. non conv. US. ALIM. - TLF, ø d.
1904 - «Tu sais... tu peux lui demander tout ce que tu veux ! il est soûl comme une bourrique !» M. Maurey, Asile de nuit, I, x - P.S.
soûl comme une bourrique loc. adj. non conv. US. ALIM. - GLLF, 1876, Lar. ; DDL 5, 1904, M. Maurey ; R, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
• saoul comme plusieurs bourriques - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - «[...] mon cochon d'ami n'pouvait p'us marcher. Etait saoul comme plusieurs bourriques, c'qui m'obligea à l'laisser roupiller [...]» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 790 (s.l.n.d.) - G.S.
stasse (être en -) loc. verb. arg. ARG. TAXIS - E (se mettre en stass), 1935 ; absent TLF, GR[92].
1960 - «Stasse (Etre en). Chauffeur attendant le client dans une file de taxis en station.» Sandry et Carrère, Dict. de l'arg. mod. (5e éd.) - K.G.
sucre (rouler qqn dans du -) loc. verb. non conv. RELAT. "fig. : être aux petits soins pour qqn" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1868 - «GABAILLE. Vous attendez M. Bufquin... Il s'agit de le dorloter... de le rouler dans du sucre.» Labiche, Le Papa du prix d'honneur, in Labiche, Théâtre, 667 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
sucre (être en -) loc. verb. non conv. PROPRIÉTÉS ET ÉTATS "fig. : être fragile" - TLF, cit. Colette, 1901 ; BEI, déb. 20e ; GR[85], DEL, ø d.
1873 - «Elle se secouait comme un caniche, disait qu'elle en avait vu d'autres, qu'elle n'était pas en sucre, pour fondre comme ça, aux premières gouttes d'eau.» Zola, Le Ventre de Paris, 731 - FXT
1874 - «MONTGISCAR. - [...] (il lève violemment son parapluie, attrape un des bras de la statue de Pollux et le casse.) Oh ! saperlotte ! [...] C'est donc en sucre ces machines-là ?» Labiche, Madame est trop belle, in Labiche, Théâtre, 911 (Laffont, Coll. Bouquins) - P.R.
suer comme des porcs loc. verb. non conv. SANTÉ - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1745 - «Avec tant d'ardeur ils remuent, / Que comme des porcs ils en suent.» [Fougeret de Monbron], La Henriade travestie, 117 (A Berlin) - P.E.
suite (comme ça tout de -) loc. phrast. non conv. TEMPS - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1792 - «LAVIGNE. Ell' n' t'a pas dit qu'elle avoit fait un aut' choix ? CADICHON. Un aut' choix, comm' çà tout d' suite ?» J.B. Pujoulx, Cadichon, 46 (Cailleau) - P.E.
1797 - «TURLUTUTU. [...] Citoyens Députés du Prince de Madalagargargar, j' n'ons pas pour habitude de m' décider com' ça tout d' suite, quand i' s'agit d' chose importante [...]» Beffroy de Reigny, Turlututu, empereur de l'Isle verte, 62 (Moutardier) - P.E.
sujet au vin (être -) loc. verb. US. ALIM. - L, cit. Caylus ; absent TLF. être sujet à : FEW (12, 340a), 1559
1643 - «Et tachez de ne pas acquerir la reputation que beaucoup de Chantres ont d'estre sujets au vin, car encores qu'on die que tous les Musiciens sont des yvrongnes, sçachez aussi que tous les yvrongnes ne sont pas musiciens.» A. Gantez, L'Entretien des musiciens, 46 (Claudin) - P.E.
sujet à caution (être -) loc. verb. VALEUR - FEW (12, 340a), lire 1673, Molière (et non 1653) ; GLLF, 1673, Molière ; R, cit. Molière ; L, cit. Lesage ; DG, cit. Regnard ; TLF, cit. Amiel, 1866 ; PR[77], cit. Martin du Gard ; Lex.[75], DELF, ø d.
1615 - «Tripotin sous bonne et authentique charge y doit faire sa comparution en faueur des Ecclesiastiques Iodels, à condition de se faire ratifier à la noblesse, qui est vn peu subiette à caution, a desia dressé son equipage prest à chausser la tricousse de cuir [...]» Gabriel le Bien-Venu, Foucade aux Estats, 3 (s.l.) - P.E.
1646 - «Il ne rencontre point d'affaire difficile, / Et passe pour devot, mais sa devotion / Est, entre vous et moy, sujette à caution.» J. Du Lorens, in Fleuret et Perceau, Les Satires fr. du XVIIe siècle, I, 280 (Garnier) - P.E.
1671 - «M. GRIPAUT. [...] Car entre nous, la Dame est d'assez bas aloy ; / Elle est un peu sujette à caution.» Champmeslé, Les Grisettes, 35 (Le Monnier) - P.E.
sur-être n.m. PHILOS. - Hu (sur-estre), cit. Charron.
Au 20e - TLF, cit. NRF, 1927 (même texte). 1927 - «[...] les contradictions se résolvent moins qu'elles ne se dépassent en une sorte d'échappement métaphysique vers les régions à la fois obscures et affranchies du sur-être.» G. Marcel, in NRF, numéro 164, mai, 679 - P.E.
tablier ((aller) comme un - à une vache) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "fig." - DDL 32, TLF, 1809 [Leclair] ; FEW (14, 98a), GLLF, 1876, Lar. ; BEI, fin 19e ; DEL, cit. M. Cardinal, 1977 ; GR[85], ø d.
• convenir comme un tablier à une vache espagnole - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1756 - «LEANDRE. Mais encore une fois, charmante z'Isabelle, à quoi bon me charger de ces ameublemens de femmes qui me conviennent comme un tablier à une Vache Espagnole.» Théâtre des boulevards, III, 179 (A Mahon) - P.E.
tablier (aller comme un - à une vache) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "fig." - FEW (14, 98a), GLLF, 1876, Lar. ; DELF, cit. M. Cardinal, 1977 ; GR[85], ø d.
Compl.TLF ([Leclair], mêmes réf., ø texte)
1809 - «LA COMMERE. [...] n'ayez donc pas l'air de vous gausser du monde : ça vous va comme un tablier z'à une vache.» Les Méditations d'un hussard, 49 (Delacour et Levallois) - P.E.
tablier (aller à qqn comme un - à une vache) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "mal convenir" - DDL 32, 1809 [repris in DEL] ; FEW (14, 98a), 1876, Lar. ; BEI, 1890 ; absent TLF.convenir comme un tablier à une vache espagnole : DDL 38, 1756
• aller à qqn comme des manchettes à un cochon - FEW (6/1, 209b ; rég. Neuchâtel), ø d ; absent TLF.
Formule d'approche :
1828 - «[...] Tout beau monde, des pêcheuses de crevettes en robes de soie ; c'est la noblesse du pays. O Dieu ! le ciel est poignardé ! des manchettes à des cochons.» Vidocq, Mém., 2, 130 (Tenon) - P.R.
tablier (aller à qqn comme un - à une vache) loc. verb. non conv. ORGANISATION/RELATION "mal convenir" - DDL 32, 1809 [repris in DEL] ; FEW (14, 98a), 1876, Lar. ; BEI, 1890 ; absent TLF.convenir comme un tablier à une vache espagnole : DDL 38, 1756
• aller à qqn comme des guêtres à un lapin - DEL, ø d ; absent TLF.
1883 - «- Ça me va comme des guêtres à un lapin, disait Yves d'un air d'enfant, en contemplant ses manches pagodes et sa robe en soie bleue de Birmanie.» P. Loti, Mon Frère Yves, 121 - FXT
tailler des cathédrales dans un dé à jouer loc. verb. VALEUR "fig." - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1891 - «Même pour d'aucuns, épris du chatoiement des mots et du miraillé de ce style toujours rouant qui japonise d'un air de bibelot rare les étagères de notre littérature, elle [Rachilde] détonne sur l'universelle application à [...] tailler des cathédrales dans un dé à jouer. Ce sera vertu de ma part à le confesser, peut-être artialise-t-on un peu trop de nos jours au détriment de la nature sans laquelle c'est, comme chez les illusionnistes, faire pousser des roses au bout d'un manche de parapluie.» C. Lemonnier, in Mercure de France, 13, t.2, 71 - M.C.
tal (taper dans le -) loc. verb. abrév. de taper dans le talonarg. ARG. PROSTIT. ÉROT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF, GR[92].
1881 - «[...] faire rétrograder Eros.» Rigaud, Dict. d'arg. mod. - K.G.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• aller visiter le royaume des taupes - absent TLF.
Compl.Gc (même texte, ø d)
1579 - «NICOLAS. Il pourra mourir ce pendant, encores qu'il soit medecin. HIPPOLITE. La fortune me seroit trop amye. NICOLAS. Ou bien, je pourray moy-mesmes aller visiter le royaume des taulpes.» P. de Larivey, Les Escolliers, in Anc. théâtre fr., VI, 107 (Jannet) - P.E.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• aller au royaume des taupes - GLLF, 1876, Lar. ; TLF, ø d.
1633 - «[...] je crains que ce ne soit un somme d'airain, et que ma femme ne soit allée au royaume des taupes [...]» Cramail, La Comédie de proverbes, in E. Fournier, Le Théâtre fr. au XVIe et au XVIIe siècle, 200a (Laplace, Sanchez) - P.E.
taupes (aller dans le/au royaume des -) loc. verb. non conv. SANTÉ "fig. : mourir" - BEI (être -), 1611 ; GLLF (- voyager au -), 1690, Fur. ; L (aller dans le -), cit. Volt., 1770 ; TLF (partir pour le -), cit. Mérimée, 1859. 1611, Cotgr., in DEL, correspond à royaume des taupes "fosse pour les morts" ; cf. FEW
• s'en aller au pays des taupes - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1634 - «[...] ie suis en peine de mon pere qui s'en va au grand galop au païs des taupes.» Trad. : [A.J. de Salas Barbadillo], Le Matois mary, 210 (Billaine) - P.E.
temps (dans l'ancien -) loc. adv. TEMPS "autrefois" - GR[85], TLF, ø d.
1877 - «Cependant le monde meurt tout comme dans l'ancien temps, lorsqu'il n'y avait pas de "remèdes infaillibles" de découvert.» Le Nouvelliste, 13 mars, 4 (Québec) - TLFQ
terme (planté comme un -) loc. adj. ESPACE/LIEU/FORME "qui est figé, à la même place" - FEW (13/I, 240a), GLLF, TLF, DHR, 1718, Acad. ; DEL, ø d immobile comme un terme : TLF, 1619, H. d'Urfé
1628 - «FLORESTAN. Cette ombre deuant moy comme vn terme plantée / Me defend d'approcher de la glace enchantée.» J. Mairet, La Sylvie, 152 (Société nouvelle de librairie et d'édition, 1905) - P.E.
terre (vouloir être à cent pieds sous -) loc. verb. AFFECT. - FEW (8, 298b), GLLF, 1685, Fur. ; DELF, 1690, Fur. ; L, cit. Volt. ; TLF, 1808, D'Hautel ; DG, PR[77], ø d.
1573 - «PHILADELFE. Hé Dieu ! seroit-ce bien la mon pere, qui est venu de Mets icy ? Ha, las ! je voudrois maintenant estre cent pieds sous terre.» J. de La Taille, Les Corrivaux, 145 (Didier) - P.E.
terrine (être dans la -) loc. verb. non conv. US. ALIM. "être ivre" - FEW (13/I, 256b), 1788 ; absent TLF.
1781 - «THOMAS. Pas possible ! VIEUX-CANON, gaiment. C'est comme ça. Auprès de Péronne, le père la Grange, le Fermier cheux qui je logeois, il vouloit me donner sa fille, âgée de seize ans. THOMAS. Ah ! il est bon, là, le lapin ! Tu n'as pas voulu ? VIEUX-CANON. T'entends ben que st' homme étoit dans la terrine, quand il me disoit ça.» [Guillemain], L'Enrôlement supposé, 13 (Cailleau) - P.E.
tomate (rester comme une -) loc. verb. non conv. AFFECT. - GLLF (en -), 1964, Lar. ; GR[85], TLF, ø d.
1896 - «Rester comme une tomate, rester ébahi [...]» Delesalle, Dict. arg.-fr., 286 (Ollendorff) - P.E.
tonnerre de Dieu (... comme un -) loc. adv. non conv. JURON MESURE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «Cadedis dè Cazalès s'est fait foutre presque la gueule en l'air, et je m'en fouts comme un tonnerre de Dieu.» Jean Bart , numéro 57, 3 - P.E.
torchette (net comme -) loc. adv. non conv. TEMPS "immédiatement" - BEI, 1867, Delv. ; FEW (13/II, 104b), ø d ; absent TLF.
1829 - «Il n'y a pas moyen de vous refuser. Allons, je me laisse aller, mais qu'on nous serve promptement ; une chopine, pas plus, et je pars. Il n'y a pas de bon Dieu, il en pleuvrait, je file nette [sic] comme torchette. Voyez-vous, j'en fais le serment.» Vidocq, Mém., 4, 68 (Tenon) - P.R.
touillas (foutre dans le -) loc. verb. non conv. RELAT. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «[...] il cherchiont dans l'imagination de leux esprit à nous relicher notre beure, et à nous foutre dans le touillas [...]» Journ. de la Rapée, numéro 4, 1 - P.E.
toupet (se ficher dans le -) loc. verb. non conv. AFFECT. "s'imaginer" - FEW (17, 343b ; se foutre dans le toupet), 1867, Delv. ; absent TLF.
1904 - «Le temps... le temps... Et mon habilleuse ? Est-ce que vous vous fichez dans le toupet que je vais m'agrafer toute seule ?» P. Berton et C. Simon, Zaza, I, ix - E.S.
tout (être à - faire) loc. verb. CARACT. "adroit en toutes choses" - Gc, Desparron ; GLLF, 1690, Fur. ; absent TLF.
*1604 - «[...] et moy qui suis à tout faire, comme la Chambriere d'vn Ministre, m'auez posturé à vostre Noble fantasie [...]» La Response de maistre Guillaume au Soldat fr., 4 (s.l.) - P.E.
*1640 - «[...] il est à tout Faire .i. il s'acccommode à tout. Item, il est adroit à tout.» Oudin, Curiositez fr., 210 (Slatkine) - P.E.
tout se passe comme si loc. phrast. PHRASÉOL. "dans le discours didactique ou scientifique" - GR[85], cit. Bergson, 1907 ; TLF, cit. Saint-Exupéry, 1939.
1657 - «Ainsi dans Aeschyle tout se passe comme si veritablement Agamemnon estoit poignardé.» Abbé d'Aubignac, La Pratique du théâtre, 36 (Alger, J. Carbonel, 1927) - FRANTEXT
tout se passe comme si loc. phrast. PHRASÉOL. "dans le discours didactique ou scientifique" - GR[85], cit. Bergson, 1907 ; TLF, cit. Saint-Exupéry, 1939.
Aux 19e et 20e : 1863 - «Eh bien ! en présence de tant d'exemples divers, d'une signification si éclatante, ne nous sera-t-il pas permis de dire, comme font les savans dans des circonstances semblables, que tout se passe comme si la cause, quelle qu'elle soit, qui a fait les organes dans l'être vivant avait eu devant les yeux l'effet particulier que chacun d'eux devait produire, et l'effet commun qu'ils devaient produire tous ensemble, en d'autres termes que cette cause a eu un plan et s'est proposé un but ? Ce but, prévu et déterminé à l'avance, est ce que l'on appelle une cause finale.» P. Janet, in R. des deux mondes, t.48, 1er déc., 558 - M.C.
1899 - «Bien qu'il soit impossible et quelque peu oiseux de chercher à se représenter tous les détails du mécanisme, on peut dire que tout se passe comme si les courants de déplacement avaient pour effet de bander une multitude de petits ressorts.» H. Poincaré, La Théorie de Maxwell, 16 (Carré et Naud) - FRANTEXT
train (être dans le -) loc. verb. non conv. MODE "fig. : être à la mode" - TLF, 1889, Bourget ; FEW (13/II, 163b), 1907, Lar. ; Rs, cit. Proust ; Lex.[75], PR[77], ø d.
v. 1889 - «[...] nous avons beau ne pas être du grand grand grand monde, nous autres petites bourgeoises, nous ne tenons pas à rester trop en arrière non plus. On est dans l'train, ou on n'y est pas. Dixi. - D'accord. Mais ton pauvre dogue géant [...] n'est-ce pas, eh bien ! il ne doit pas, lui, se trouver très heureux, 'dans l'train', s'il t'aimait ? [...]» E. d'Hervilly, Trop grande, 72 (Libr. d'éducation de la jeunesse) - G.S.
tremper ses mains dans le sang loc. verb. CRIMES "être responsable ou complice d'un meurtre" - TLF, 1625, Hardy ds M. Wiedemann ; FEW (11, 174a), GLLF, 1636, Corn. ; DG, cit. Racine ; L, cit. Vaugelas ; GR[85], cit. Fénelon ; Lex.[79], ø d.
• tremper ses mains au sang - FEW, 1636, Monet ; absent TLF.
1594 - «Celuy seul est loué qui ne trempe ses mains / Au sang de ses vassaus clement et pacifique [...]» J.B. Chassignet, Sonnet CCXCII, in Le Mespris de la vie et consolation contre la mort (Ed. Lope, Genève, Droz, 1967) - Wiedemann, 33.
tremper ses mains dans le sang loc. verb. CRIMES "être responsable ou complice d'un meurtre" - TLF, 1625, Hardy (mêmes réf.) ; FEW (11, 174a), GLLF, 1636, Corn. ; DG, cit. Racine ; L, cit. Vaugelas ; GR[85], cit. Fénelon ; Lex.[79], ø d.
1625 - «Recevoir les baisers du pire des humains / Qui trempa dans le sang de mon pere ses mains [...]» Hardy, Mariamne, II, 1, vers 343-4 (Elwert, 1883-84) - Wiedemann, 33.
trique (sec comme un coup de -) loc. adj. non conv. CORPS - TLF, 1896, Verlaine ; DEL, BEI, fin 19e ; GLLF, GR[85] (cit.), 1926, Maurois.
1896 - «Maigre. Asperge [...] Sec comme un coup de trique, un cotteret, un fagot.» Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 384 (Ollendorff) - P.E.
trou (boire comme un -) loc. verb. non conv. US. ALIM. - TLF, 1650-86, Chapelle et Bachaumont ; FEW (13/II, 230a), 1658 ; BEI, mil.17e ; GLLF, av.1686 ; L, cit. Bachaumont ; DEL, mil.17e ; GR[85], ø d.
1649 - «[...] je buron apres queme dez trous.» Agréables conférences, 52 (Les Belles Lettres) - P.E.
trou du cul (jusque dans le -) loc. adv. non conv. MESURE "complètement, profondément" - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1875 - «[...] les meilleurs ouvriers en chapellerie renoncent à être compagnons. Ils sont nommés droguins. Entre eux et les compagnons, on est ennemis à se poignarder comme des Espagnols. [...] Sur la route, deux ouvriers arrivent l'un vers l'autre. Si des deux il s'en trouve un qui a une canne en jonc de quatre ou cinq pieds chamarrée de rubans, il s'arrête, met sa canne en travers à ses pieds, prend la pose et procède au hurlement sacramentel. Il crie : "Top, pays, quelle vocation, chapelier ?" L'autre répond : "Compagnon, non, droguin jusque dans le trou du cul." Voilà deux ennemis. Ils mettent leur chèvre à terre, l'un a sa canne, l'autre un bon gros bâton.» J.-A. Péray, Le Chapelier pirate, 118-9 (Seghers) - P.R.
trouver : comme ça se trouve loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pour une coïncidence" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1838 - «CASIMIR [...] monsieur Frédéric ! FREDERIC. Moi-même, mon brave Casimir. CASIMIR. Comme ça se trouve ! moi qui suis écrasé de recommandations et d'allocutions paternelles de votre oncle pour vous...» Duport et Laurencin, Casimir, 657a (Impr. Didot) - P.E.
1840 - «FLAMBERGE [...] je viens la chercher. Il va pour entrer à gauche. TRIM, le retenant. Comme ça se trouve !... elle est partie. FLAMBERGE. Hein !...» Bayard et Biéville, Les Enfans de troupe, 13b (Magasin théâtral) - P.E.
tête (se mettre dans la -) loc. verb. AFFECT. "se convaincre" - FEW (13/I, 273b), 1665 ; TLF, cit. Augier, 1955 ; PR[73], ø d.
1654 - «C'est que notre abbé, qui entend dire de tous côtés que l'on vous aime, se va mettre dans la tête de vous aimer aussi [...]» Mme de Sévigné, Let., à Ménage , 1er oct., I, 105 (Ed. Gérard-Gailly) - Nies.
un (comme pas -) loc. adv. non conv. MESURE "plus que tout autre" - FEW (14, 54b), GLLF, DEL, 1876, Lar. ; TLF, cit. Aragon, 1936 ; GR[85], ø d.
1786 - «JEANNETTE [...] C' que j' sçavons d' scienc' ben certaine, / C'est q' guia [sic]-z-un queuqz'un / Vars qui je n' sais quoi m'entraîne ; / I' m' plaît comm' pas un ! / Quand j' ne l' vois pas, ça m' chagreine, / D'mandez-moi pourquoi !» Beffroi de Reigny, Les Ailes de l'amour, 5 (Cailleau) - P.E.
un (comme pas -) loc. adv. non conv. MESURE "plus que tout autre" - DDL 38, 1786 [repris in DEL] ; TLF, cit. Aragon.
• plus ... que pas ung - ø t. lex. réf. ; absent TLF
1607 - «Il estoit a demy endormi, luy prend là dessus envie de danser, y va et plus esveillé que pas ung.» J. Héroard, Journ., 1, 1152 (Fayard) - P.R.
usage (être en -) loc. verb. LING. - TLF, 1370, Oresme ; GLLF, 1559, Amyot ; GR[85], Ronsard ; GLLF, ø d. usage : FEW (14, 84b), Malherbe ; usaige :TLF, 1549, Du Bellay.
*1531 - «Insolens verbum, Vng mot qui nest point en vsaige.» R. Estienne, Dictionarium, 420 r° - P.E.
vache espagnole (parler (le) français comme une -) loc. verb. non conv. EXPRESS. "fig." - FEW (14, 97b), GLLF, GR[85], DEL, BEI, TLF, 1640, Oudin ; L, ø d.
• parler latin comme une vache espagnol - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1627 - «J.B. [...] L'occasion est chauve, et qui ne la retient, soudain elle s'envole, et jamais ne revient. Fronte capillata est, que post occasio calva. P. Tu parles latin comme une vache Espagnol. J.B. Quand j'ay beu du vin, je parle latin.» D. Martin, Les Colloques fr. et all., 96 (Strasbourg, Faculté des Lettres) - P.E.
veau (crier/pleurer comme un -) loc. verb. non conv. EXPRESS. - pleurer - : FEW (14, 546b), DELF, 1643, Scarron ; GLLF, 1648, Scarron ; L, cit. Scarron ; R, cit. Flaubert ; DG, Lex.[75], PR[77], ø d ; crier - : R, GLLF, TLF, Lex.[75], PR[77], ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1606 - «Maistre Guillaume le recogneut, et criant comme vn veau luy dit, c'est moy, c'est moy de par le diable mon amy, tes fortes fiebures quartaines c'est moy [...] L'vn commence à rire comme vn fol, et l'autre à pleurer comme vn veau : ie fus tout estonné de ceste façon de faire.» La Rencontre merveilleuse de Piedaigrete avec maistre Guillaume , 6 et 11 (s.l.) - P.E.
veau qu'on mène à l'abattoir (geindre comme un -) loc. verb. non conv. EXPRESS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1885 - «Dès qu'il aperçut son colonel, il se mit à geindre comme un veau qu'on mène à l'abattoir en criant : Mon col'nel, mon col'nel, on r'fuse d'me soigner, on veut m'faire mourir.» G. Frison, Les Aventures du colonel Ronchonot, 614 (s.l.n.d.) - G.S.
veine (être en -) loc. verb. non conv. ÉVÉN. "avoir de la chance" sens gén. : FEW (14, 229a), 1872 ; DG, ø d.
Compl.TLF (mêmes réf., ø texte)
1801 - «Hélas ! il n'était plus en veine, / Il vient de perdre son va tout. / Le sort qui toujours nous ballotte / Et qui varie à tout moment, / Entre la vie et la bouillotte / Offre plus d'un rapprochement. / Vous croyez que, d'une partie, / Damis se plaint ? Vous avez tort : / Je vous ai raconté sa vie, / Et je vous préviens qu'il est mort.» A. Gouffé, La Bouillotte, in Les Dîners du Vaudeville, numéro 43, germinal an 9, 16 - P.E.
ventre d'un petit poisson loc. interj. JURON - absent TLF.
Corr.G (1564, même texte)
1558 - «Mais laissons là ces beaux enseignemens : ventre d'ung petit poysson, rions : Et dequoy ? de la bouche, du nez : du menton, de la gorge, et de tous noz cinq sens de nature.» B. Des Périers, Nouv. récréations et joyeux devis, 14 (Champion, STFM) - P.E.
verre (être à mettre sous -) loc. verb. iron. , non conv. CARACT. "fig." - DDL 19, 1835 [repris in GR] ; L, ø d ; absent TLF.
1832 - «BOUGINIER [...] Ah ! mais il est stupide, le marchand de chevaux ! pardon de l'expression ! mais, parole d'honneur, il est stupide, il est encadrer, à empailler, à mettre sous verre, lui et son raisonnement. Ah ! ah ! ah !» Xavier et Duvert, Mademoiselle Marguerite, 41 (Barba) - P.E.
verrier (courir comme un - déchargé) loc. verb. non conv. DÉPLAC. - L, ø d ; absent TLF.
1612 - «[...] ie trousse mes quilles et ma robbe en cordelier ie metz mes guestres et comme vn voërrier deschargé, ie couru si fort qu'à la fin i'arriué dans la forest de Gabarre [...]» La Responce de Guérin à Me Guillaume, 8 (Milot) - P.E.
1640 - «Il court comme vn Verrier deschargé .i. fort viste.» Oudin, Curiositez fr., 615 (Slatkine) - P.E.
vieux comme Hérode loc. adj. non conv. SEXE ET ÂGE "très âgé" - FEW (4, 416b), GLLF, BEI, DHR, 1690, Fur. ; DEL, TLF, ø d.
1653 - «Et c'est d'elle que vient la mode / De faire enrager les Maris / Alors qu'ils sont vieux comme Herode.» A Mademoiselle du Guerchy, in Poésies choisies, I, 152 (5e éd., Sercy, 1660) - P.E.
vieux comme le déluge loc. adj. non conv. TEMPS - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1804 - «BOULETTE. Pour toi qu'as du judiciaire, c'est vieux comme le déluge, ce que tu veux lui faire avaler.» Duval, Languille de Melun, 9 (Cavanagh) - P.E.
vieux du bon (être -) loc. verb. rég. SEXE ET ÂGE - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1929 - «Figurez-vous un peu un vieux type - celui-là, il était vieux du bon - mal embraillé, des oreilles en paravent comme une mule qui voit son ombre, du poil roux semé à l'avare sur les joues, une grande bouche qui rit et un front qui lui allait jusque derrière la tête avec comme une couronne de cheveux rouges.» Giono, Un de Baumugnes, 67 (Grasset) - TGLF
ville (être en -) loc. verb. VIE SOC. "être sorti" - L, DG, cit. Molière ; R, Lex.[75], PR[77], TLF, ø d.
1567 - «FINET. Il est aisé de s'en faire [...] El' n'y est pas, elle est en ville, / El' dort, el' disne, elle s'abille, / Elle ne peut, elle est faschee, / Elle est maintenant empeschee : / Et tant d'autres inuentions [...]» Baïf, Euvres, Le Brave, III, 211 (Lemerre) - P.E.
vingt-quatre heures (dans les -) loc. adv. TEMPS - GLLF, 1797, Klinglin ; TLF, cit. Acad., 1935 ; GR[85], ø d.
• dedans les vingt-quatre heures - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1590 - «Articles accordez à l'Armée en général. Que dedans les vingt-quatre heures sera publié, à son de trompe, commandement à tous Catholiques rebelles [...] de porter en personne leurs armes, jusques aux dagues et poignarts, en l'Hotel de Ville [...]» In P. de L'Estoile, Mém.-journ., IV, 153 (Tallandier) - P.E.
vingt-quatre heures (dans les -) loc. adv. TEMPS - GLLF, 1797, Klinglin ; TLF, cit. Acad., 1935 ; GR[85], ø d.
1775 - «Il a demandé en outre, que personne autre dans son Département ne pût en délivrer [de lettre de cachet], pas même le Lieutenant général de Police, sauf à permettre à celui-ci, dans les cas extrêmement urgens, de faire arrêter l'accusé sur un ordre signé de sa main, mais à la charge qu'il seroit interrogé dans les 24 heures, et qu'il en rendroit compte sur le champ.» Mém. secrets, VIII, 147 (Adamson) - P.E.
1776 - «Comme l'honneur lui prescrivoit de vous payer dans les vingt-quatre heures, il a été obligé de confesser son embarras à son beau-père [...]» J.J. Rutlidge, La Quinzaine angloise à Paris, in A. Franklin, La Vie de Paris sous Louis XVI, Début du règne, 100 (Plon) - P.E.
voile (être à la -) loc. verb. SANTÉ US. ALIM. "être pris de vin" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.avoir du vent dans les voiles : GLLF, 1835, d'apr. Esnault ; BEI, fin 19e ; FEW (14, 223a), 1907, Lar. ; TLF, 1916, Barbusse ; GR[85], ø d
1748 - «Le P. bon est souvent à la Voile : yvre etc.» P. Potier, in P.W. Halford (éd.), Le français des Canadiens à la veille de la Conquête, 120 (Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1994) - P.H.
voir (il faut - comme ...) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. - GR[85], cit. Hugo ; TLF, cit. Goncourt, 1861 ; L, DEL, ø d.
v. 1714 - «Je sai bien que je n'étois par [sic] la femme du Défunt ; ce Vieux Crasseux ne voulut jamais m'épouser : aussi il faut voir comme je le rembarrois quand il vouloit rire.» Marivaux, Le Télémaque travesti, 184 (Droz) - P.E.
voitures (être garé des -) loc. verb. non conv. CARACT. "fig." - FEW (17, 534a), GLLF, 1907, Lar. ; TLF, ø d rangé des - : DDL 32, 1807, etc. ; se ranger des - : TLF, 1946, dans Rey-Chantr.
1861 - «GARE DES VOITURES : Prudent et rangé. - L'effrayant tohu-bohu de la circulation parisienne devait enfanter ce synonyme.» Larchey, Les Excentricités du langage fr., 144 (R. anecdotique) - P.E.
volume (être le second - de) loc. verb. non conv. ÊTRE "fig. : ressembler à" - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
[1832] - «Winckelmann était le second volume du célèbre abbé de Voisenon.» Mém. de Jacques Casanova de Seingalt, t. 7, ch. 8, 315 (Bruxelles, Libr. Rozet, 1826-38) - R.R.
vue (mettre dans la -) loc. verb. CYCL. - E, 1949 ; absent TLF.
1919 - «[...] le nombre de minutes qu'ils avaient mis dans la vue [...]» Vélo-Sport, 16 juill. - Lapaille, 33.
éléphant (comme un - dans un magasin de porcelaine) loc. adv. CARACT. - R, GLLF, PR[77], TLF, ø d.
1849 - «A une séance où Avond avait endommagé l'orteil du joli M. Fresneau, celui-ci dit à son voisin : 'Voilà un gaillard qui se comporte parmi nous comme un éléphant dans un magasin de porcelaines..'» R. comique, 24 févr., 235 - P.E.
épitaphe (menteur comme une -) loc. adj. CARACT. RELAT. - FEW (6/I, 747b), 1721, Trév. ; TLF, cit. Acad., 1798 ; L, DG, ø d.
1633 - «[...] nous avons premierement en France, au moins à Paris, un proverbe qui dist menteur comme un espitaphe [...]» G. Naudé, in Les Correspondants de Peiresc, II, 20 (28) (Slatkine) - P.E.
état (former un - dans l'état) loc. verb. SOCIOPOLIT. - DEL, TLF, GR[85], ø d.
1793 - «Voudrions-nous former, au sein de ce sénat, / Une caste orgueilleuse, un état dans l'état ?» F. Pagès, La France républicaine, 17 (Impr. Grand) - P.E.
éternuer dans le sac loc. verb. non conv. CRIMES "être guillotiné" - TLF, cit. Balzac, 1830 ; FEW (12, 262b), GLLF, 1867, Delv.
1793 - «[...] les jean-foutres qui n'avaient pu le faire éternuer dans le sac, ont armé d'un couteau le bras d'une furie [...]» Hébert, Le Père Duchesne, nov., n° 317, 7 (Edhis) - LTP
être n.m. PHILOS. - TLF, cit. Alquié, 1950 ; FEW, ø d.
1757 - «Je me contente de remarquer que le style [de Diderot] est en général embarrassé et contraint ; [...] qu'il y a une foule de mots parasites, tels que ceux d'Etres, de préjugés, de vertu, d'accent inarticulé [...]» Palissot, Petites let., 58, critique du Fils naturelautres ex. en 1760, 1763, 1767, 1772 - Proschwitz, 111.
être (en -) loc. verb. non conv. ÉROT. "être homosexuel" - GR[85], cit. Rousseau ; GLLF, TLF, DEL, cit. Proust déb. 17e, in DFNC, n'a pu être vérifié
1657-59 - «Menage, dans ses Origines, sur le mot de bougre, a mis ainsy : 'BOUGRE, je suis de l'avis, etc. 'Ah !' luy dit Bautru, 'vous en estes donc aussy, et vous l'imprimez ! tenez : il y a, bien moulé : Bougre je suis.'» Tallemant des Réaux, Historiettes, I, 371 (Gallimard) - P.E.
être : c'en est loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "à propos des excréments humains" - L, ø d ; absent TLF.
1779 - «SIMON, lui jettant sur le corps. Tiens, attrape. JANOT, qui a tout reçu, etc. Ah ! sarpédié ! qu'est-ce que c'est que ça ?.... Vous ne pouvez pas prendre garde à ce que vous faites. On crie, garre l'eau du moins avant que de jetter.... Mais comme ça sent donc !.... Est-ce que ça serait... (Il flaire) Ah ! jarniguoi ! C'en est. Vlà ma veste toute perdu, y ny a pas à dire non ; c'en est ben !» Dorvigny, Janot, ou Les Battus payent l'amende, 17 (s.l.n.d.) - P.E.
1794 - «[...] ce n'étoit que quand ils vous avoient mis du margouillis jusqu'à la ceinture que vous commenciez à dire c'en est, et que vous ouvriez les yeux [...]» Le Sappeur sans-culotte, numéro 3, 4 - P.E.
être : on est ... ou on ne l'est pas loc. verb. non conv. PHRASÉOL. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1790 - «Ca doit être par-tout comme ça, foutre ; on est homme, ou on ne l'est pas.» Je m'en fouts, numéro 4, 7 - P.E.
1794 - «NOIRET. Mon fils, comm' invalide, aura une pension ; et d' mon côté, j' travaille pour lui. BLANCHET. On est père, ou on n' l'est pas.» Demautort, Les Marchandes de la Halle, 7 (Théâtre du Vaudeville) - P.E.
être : on est ce qu'on est / on est comme on est loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "pour indiquer qu'on ne peut changer son comportement" - DEL (on est ce qu'on est), cit. Beckett, 1951 ; DHR, ø d ; absent TLF.on est ... ou on ne l'est pas : DDL 19, 1790
1734 - «On est ce qu'on est, et le monde n'y a que voir [...].» Marivaux, Le Paysan parvenu, 175 - FXT
1887 - «Il tâcha de faire bonne contenance. - On est comme on est. A quoi ça sert de se fâcher, puisque vous dites vous-même que ça ne changerait rien.» Zola, La Terre, 470 - FXT
1911 - «- [...] mais qu'est-ce que tu veux : on est comme on est, pas !... Y a pas moyen de se r'faire...» N. Casanova, Le Journ. à Nénesse, 47 (Ollendorff) - P.R.
être avec [quelqu'un] loc. verb. non conv. FAMILLE "vivre en concubinage" - GR[85], cit. Flaubert, 1845 ; GLLF, av.1870, Mérimée ; TLF, ø d.
1835 - «Leuwen FILS est actuellement avec Mademoiselle Gosselin. - Ah ! Diable, et est-il amant en pied ?» Stendhal, Lucien Leuwen, t.2, ch. 46, 379 (Le Divan, 1929) - P.W.
être en soi loc. nom. m. PHILOS. "ce qui caractérise la substance dont la qualité est d'exister en elle-même" - L, ø d ; TLF (s.v. en-soi), cit. Mantoy, 1971 ; GR[85], ø d.
1833 - «Hegel, comme je l'ai déjà dit, prend pour point de départ de la philosophie l'être en soi, l'absolu Dieu [...].» A. Prévost, in Revue de Paris, XLVI, 119 - P.E.
être-comme n.m. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1986 - «A l'insistance de Michel Deguy à dire : 'l'effet poétique provoque un 'être-comme', un 'être-proche', un 'être-ensemble', devrait peut-être s'ajouter une autre insistance : en regard des choses, l'effet artistique provoque l'émerveillement-angoisse de ce que je nommerais, mimant les expressions de Michel Deguy, leur 'être-là'.» M. Le Bot, c.r. : M. Deguy, Brevets, in La Quinzaine littéraire, n° 464, 1er juin, 16 - K.G.
être-ensemble n.m. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1975 - «'Jaxlé' [un film] montre comment les cultures africaines traditionnelles valorisent le groupe, la solidarité, la chaleur communautaire aux dépens de l'individu. Exister, pour certains, c'est être dans la lignée et dans le groupe, non pas isolé, mais relié aux ancêtres et aux autres. C'est renoncer à l'être individuel, particulier, compétitif, égoïste, agressif, conquérant, pour l''être ensemble' [...]» Le Monde, 10 déc., 23 - AFC
1981 - «Mais il ne sert à rien de craindre ainsi les mots : n'en demeurent pas moins les problèmes - ici, la nécessité, sous une forme ou une autre, de penser 'l'être-ensemble'. Novalis, autrefois, eut le génie, dans sa théorie du conte, de dire que le peuple, au fond, cela n'existe pas, ou plutôt qu'il est une image, où inscrire le rêve d'une communauté éthique des hommes - autrement dit, qu'une communauté, cela ne se décide pas par des lois et des codes, et qu''être ensemble' pourrait se dire d'abord une manière commune de rêver.» M. Le Bris, in Le Nouv. Observateur, 2 févr., 81 - AFC
1981 - «Un 'être-ensemble' à la substance indéfiniment approfondissable, entouré du même halo de ferveur, pourvu de la même saveur à la fois indéfinie et inépuisable que le rapport traditionnel à Dieu.» M.-C. Betbeder, in Le Monde dimanche, 22 nov., V - AFC
1986 - «A l'insistance de Michel Deguy à dire : 'l'effet poétique provoque un 'être-comme', un 'être-proche', un 'être-ensemble', devrait peut-être s'ajouter une autre insistance : en regard des choses, l'effet artistique provoque l'émerveillement-angoisse de ce que je nommerais, mimant les expressions de Michel Deguy, leur 'être-là'.» M. Le Bot, c.r. : M. Deguy, Brevets, in La Quinzaine littéraire, n° 464, 1er juin, 16 - K.G.
être-là n.m. d'apr. all. PHILOS. - absent TLF.
Add.DDL :
*1964 - «Le monde des objets aussi se définit comme un 'être-là', point d'application éventuel d'une contemplation esthétique, surtout lorsqu'il est dépouillé de présence humaine. Cette manière d'être de l'univers en supprime le mouvement historique.» R. Mucchieli, A. Bourcier, La Dyslexie, maladie du siècle, 27 (Les éd. sociales) - AFC
*1969 - «Ce retour à la question de l'Etre s'effectue à partir d'une analytique de la finitude, celle du Da-sein, mot intraduisible en français, que l'on peut rendre par 'réalité-humaine', 'être-là', et qui désigne cet étant particulier : l'homme, qui seul a le pouvoir de s'interroger sur l'être.» J.-M. Palmier, in Le Monde, 27 sept., I - AFC
*1986 - «A l'insistance de Michel Deguy à dire : 'l'effet poétique provoque un 'être-comme', un 'être-proche', un 'être-ensemble', devrait peut-être s'ajouter une autre insistance : en regard des choses, l'effet artistique provoque l'émerveillement-angoisse de ce que je nommerais, mimant les expressions de Michel Deguy, leur 'être-là'.» M. Le Bot, c.r. : M. Deguy, Brevets, in La Quinzaine littéraire, n° 464, 1er juin, 16 - K.G.
être-là n.m. d'apr. all. PHILOS. - DDL 37, 1964 ; absent TLF.
1953 - «[...] le discours [...] exige [...] que tout objet naturel ou donné soit tiré de son être-là et dérivé vers une destination inattendue.» Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, 153 (1972) - AFC
être-proche n.m. PHILOS. - ø t. lex. réf. ; absent TLF.
1986 - «A l'insistance de Michel Deguy à dire : 'l'effet poétique provoque un 'être-comme', un 'être-proche', un 'être-ensemble', devrait peut-être s'ajouter une autre insistance : en regard des choses, l'effet artistique provoque l'émerveillement-angoisse de ce que je nommerais, mimant les expressions de Michel Deguy, leur 'être-là'.» M. Le Bot, c.r. : M. Deguy, Brevets, in La Quinzaine littéraire, n° 464, 1er juin, 16 - K.G.
|