| BESTIOLE, subst. fém. Petite bête : 1. Elle déclamait ces choses d'une voix drôle, parmi les jappements du petit chien rageur qui tentait de mordre les bottes du général. Durant plusieurs minutes on ne put s'entendre : la fureur de la bestiole dominait tout.
Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 502. 2. dalila. − Un homme, c'est d'abord la force. Je suis née peureuse, comme toutes les femmes. La moindre bestiole me plonge en transes. Mais, contre la souris et le moustique, je ne me sens rassurée que par la présence d'un mari qui étrangle la panthère entre deux doigts.
Giraudoux, Sodome et Gomorrhe,1943, II, 4, p. 107. − Au fig. [En parlant d'une pers.] Personne de peu d'esprit : 3. Il vous plaît de déclarer que vous êtes une inconsciente et pacifique bestiole. Cependant j'ai cru voir en vous quelque chose comme de la bonté. (...) je n'arrive pas à concevoir que vous ne soyez jamais, fût-ce une seule heure, tourmentée par l'inquiétude.
Bloy, Journal,1897, p. 256. PRONONC. : [bεstjɔl]. ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1170 « petite bête » (I Rois, 24, 3, éd. E. R. Curtius, p. 47 : les dérubes, u a peine nule bestiole pout cunverser).
Empr. au lat. class. bestiola « id. », dimin. de bestia « bête ». STAT. − Fréq. abs. littér. : 103. |