| BERSAGLIER, subst. masc. Chasseur à pied de l'armée italienne, dont l'uniforme comporte un chapeau garni de plumes : 1. Devant le péristyle [d'un petit ermitage], à demi couchés sur un tapis de thym, un moine recollet et un aspirant de bersagliers se chauffaient côte à côte, au soleil.
Giono, Bonheur fou,1957, p. 137. − [Avec valeur de caractérisation, en constr. d'appos.] :
2. Quand ma mère est morte, en 1907, on trouva dans ses cartons et ses boîtes à chapeaux des panaches, des aigrettes, des couteaux, des toupets, des paradis, des touffes de coq noir, genre bersaglier, et de coq blanc, genre casoar...
Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 22. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bε
ʀsalje]. Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968 indiquent [bε
ʀsaglie]; Rob. Suppl. 1970 [bε
ʀsaljε:ʀ]. 2. Forme graph. − Il existe également bersailler (Littré). Au plur. on rencontre soit bersagliers (G. Nadaud, Chansons, 1870, p. 526; Lar. 19eet supra ex. 1), soit la forme ital. bersaglieri (Mérimée, Lettres à Viollet-le-Duc, 1870, p. 148; Guérin 1892; Quillet 1965; Rob.); les 2 formes sont concurrentes dans Lar. 20e, Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. ÉTYMOL. ET HIST. − 1867 milit. ital. (Le Siècle dans Lar. 19e).
Empr. à l'ital. bersagliere « soldat de l'infanterie, réputé pour la précision de son tir et sa rapidité » attesté dep. 1858 (Nievo dans Batt.). Le corps des bersagliers fut créé en 1836 (Batt., DEI). L'ital. bersagliere dér. de bersaglio « but, cible à laquelle on tire à l'arc » (xviiies., DEI); suff. -iere (-ier*) et bersaglio étant empr. à l'a. fr. bersail « id. » (fin xiies. dans Gdf.), lui-même dér. de l'a. fr. berser « tirer à l'arc » (xiies. dans Gdf., T.-L.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. |