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BERGE1, subst. fém.
A.− Bord d'un cours d'eau (ruisseau, rivière, fleuve, canal) ou d'un lac, en pente, souvent escarpé, formé naturellement ou dû à la main de l'homme. Berge(s) du fleuve; berge opposée; suivre la berge :
1. La berge du canal, escarpée, était couverte de ronces; la digitale pourprée y mirait ses fleurs dans l'eau, ... Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 360.
SYNT. Berge abrupte, élevée, fleurie, plate, sablonneuse, solitaire; descendre, gagner, gravir, longer, remonter la berge; s'asseoir, monter sur la berge; être amarré à la berge; les arbres de la berge; le long de la berge.
B.− P. ext.
1. Chemin, route longeant un cours d'eau. Je me vois (...) me promenant une heure sur la berge du quai d'Orsay (E. et J. de Goncourt, Journal,1889, p. 1013).
P. anal. Tout ce qui rappelle le bord d'un cours d'eau, d'une voie de communication, par sa forme ou son usage :
2. Langlois regardait un portrait accroché sur le mur le plus sombre. Je dis un portrait à cause de la forme des berges d'or de son cadre... Giono, Un Roi sans divertissement,1947, p. 156.
P. métaph.
a) Bord, limite d'un inanimé abstrait, souvent assimilé à un cours d'eau :
3. ... l'on peut distinguer dans le fleuve de l'histoire deux régimes différents. Tantôt il coule lentement, sa surface reste unie et l'historien qui remonte ses berges trouve le paysage monotone; tantôt au contraire, il descend d'un bond. A. Maurois, Mes songes que voici,1933, p. 62.
b) Lieu souvent privilégié, où on se trouve à l'écart de la vie, de ses problèmes :
4. Tiré sur la berge, mis à part de la vie [dans sa captivité], Jacques Rivière mesure d'un œil lucide le danger mortel que va subir sa foi dès qu'il aura été rendu au courant. F. Mauriac, Écrits intimes, Du côté de chez Proust,1947, p. 233.
2. Forme de relief ou élément surélevé.
a) Côte accidentée et en particulier rocher voisin d'une côte dont le sommet s'élève plus ou moins au-dessus du niveau de la mer. Les berges d'Olonne (Will.1831).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
b) Bord surélevé d'un fossé, d'un chemin, d'une route :
5. Elle [Hélène] venait d'un temps où j'avais quinze ans, elle seize et que, le soir, elle menait les chèvres de sa mère tondre la berge des chemins. Maurras, Le Chemin de Paradis,1894, p. 70.
FORTIF., vx. Ensemble des déblais d'un fossé formant une partie de fortification.
Rem. Attesté dans Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Guérin 1892.
c) Flanc de montagne qui se dresse au-dessus d'une vallée :
6. ... ces hauteurs uniformes [la chaîne Arabique] n'ont pas de revers; ce sont les berges d'une grande vallée d'érosion. E. Renan, Hist. du peuple d'Israël,1887-92, t. 1, p. 185.
PRONONC. : [bε ʀ ʒ]. Pour le caractère ,,bref`` (Grammont Prononc. 1958) et ,,moyen`` de [ε], cf. berce1.
ÉTYMOL. ET HIST. − a) 1380 berche « bord escarpé de fortifications » (A.N. JJ 116, pièce 182 dans Gdf. Compl. : berches de la forteresse); b) 1403 berge « bord escarpé d'un cours d'eau » (Arch. Nord, B 5055, fol. 9 dans IGLF Litt.). Peut-être empr. au lat. pop. *barica, d'orig. celt., à rapprocher du kymr. bargod « bord » (Dottin, Manuel pour servir à l'Antiquité celtique, Paris 1915, p. 123; FEW t. 1, p. 254; Dauzat 1968; BL.-W.5; v. aussi Diez5, p. 43 et Thurneysen, pp. 43-44). Cette hyp. est contestée dans EWFS2, où berge est rapproché de l'ang. berne qui remonterait à un gallo-rom. *bergina, corresp. du gaul. *bergna (d'apr. le bret. bern « élévation »).
BBG. − Bernelle (A.). Mons, oros, berg, gora, mal, sar, parkâlne. Vie Lang. 1962, p. 400.