| ![]() ![]() ![]() ![]() BERGÈRE, subst. fém. A.− Vx. Coiffure de femme pour le négligé, au xviiiesiècle (cf. Besch. 1845, etc.). B.− Fauteuil large et profond, muni de joues pleines, dont le siège est pourvu d'un coussin. Une bergère Louis XV; une bergère de soie, de tapisserie, etc.; s'asseoir, s'enfoncer dans une bergère : 1. Ne pouvant plus payer la pension de Pépé, elle l'avait repris et le couchait sur une vieille bergère prêtée par Bourras.
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 564. 2. Elle les « couvrait » soigneusement [ses livres] puis, après avoir choisi l'un d'eux, s'installait près de la fenêtre, dans sa bergère à oreillettes, chaussait ses besicles, soupirait de bonheur et de lassitude, baissait les paupières avec un fin sourire voluptueux que j'ai retrouvé depuis sur les lèvres de la Joconde; ...
Sartre, Les Mots,1964, p. 31. − Région. ,,Chaise berceuse`` (Canada 1930, Bél. 1957); ,,sorte de banc (d'église, d'école, etc.)`` (Canada 1930). PRONONC. : [bε
ʀ
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ε:ʀ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1746 ameubl. « sorte de fauteuil » (Angola, 94 dans Quem. : une duchesse, des bergères, des chaises longues...); 2. 1752 modes (Trév. : Les femmes appellent une bergère certaine coëffure qui n'a pas tant de façon que leurs coëffures ordinaires de parade).
Fém. de berger*; bien que le rapport sém. ne semble pas très bien établi pour le sens 1, on peut y voir une certaine analogie avec l'emploi de duchesse pour désigner un fauteuil semblable, en liaison avec le goût pour les scènes de bergers en vogue au début du xviiies., et volontiers représentées sur les tapisseries garnissant ces fauteuils. STAT. − Fréq. abs. littér. : 191. |