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BELZÉBUTH, subst. masc.
A.− [Nom propre] Prince des démons (cf. étymol. et hist.; attesté à partir de Ac. Compl. 1842).
P. ext. En démonologie cour.Esprit malin, démon :
1. Ève à Meudon achèvera Le rire ébauché sous le masque Avec le diable à l'Opéra. Le démon dans ces bois repose; Non le grand vieux Satan fourchu; Mais ce petit belzébuth rose Qu'Agnès cache dans son fichu. Hugo, Les Chansons des rues et des bois,1865, p. 52.
2. ... tous les belzébuths de l'expérience et de la crédulité, de la foi et du scepticisme, de l'ardeur finale et des prémices du gel, de la puissance presque intacte et des voluptés tatillonnes de la décadence se donnent rendez-vous aux jours et aux nuits de ces saisons-là... A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 846.
B.− ZOOL. ,,Nom vulgaire d'une espèce de singe`` (Lar. 19e), (cf. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845 et Nouv. Lar. ill.).
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bεlzeby], ou [-byt]. Land. 1834 transcrit uniquement la 2eforme, Littré la 1re. Barbeau-Rodhe 1930 donne les 2 possibilités de prononc. Passy 1914 transcrit [beεlzeby'b] (pour la forme graph. béelzébub). 2. Forme graph. − La majorité des dict. écrit belzébuth pour désigner le démon. Gattel 1841 donne belzébut. Lar. 20eet Lar. encyclop. admettent belzébuth ou belzébul. Les dict. traitent en même temps le terme de myth. orientale; il apparaît sous diverses formes : Béelzébub (Ac. Compl. 1842), Béelzébuth (Besch. 1845, Lar. 19e), Belzéboul (Lar. 19e), Baal-zébub, -sébub (Guérin 1892).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1756 « singe de la famille des sapajous » (M. Brisson, Le Règne animal divisé en IX classes ou Méthode contenant la division gén. des Animaux en IX classes, Paris, p. 211 : le Belzébut. Carco pithecus [.] Je lui ai laissé le nom de Belzébut, qui est celui sous lequel il a paru à Paris aux yeux du Public); 2. 1832 « démon » (Hugo, Notre-Dame de Paris, p. 327 : en ce moment, il entendit une voix forte et sonore articuler derrière lui une série formidable de jurons. − Sang-Dieu! ventre-Dieu! bédieu! corps de Dieu! nombril de Belzébuth). Tiré de Belzébuth, forme altérée du nom d'une divinité cananéenne dans l'A. T. (2 Rois, 1, 2) et du prince des démons dans le N. T. (Mt 12, 24). Hébr. ba'al-zebūb « seigneur [qui chasse les] mouches » alternant avec ba'al-zebūl « Baal le Prince » ou « Baal du fumier », gr. β ε ε ζ ε ϐ ο υ ́ λ ou β ε ε λ ζ ε ϐ ο υ ́ λ (N. T.) : lat. Beelzebub (Vulgate, A. T. et N. T.) v. Bible, s.v. béelzébub. (La confusion des deux personnages semble apparaître aussi en a. fr. dans la trad. du Livre des Rois, ca 1170, éd. Curtius, 4 Rois 1, 2 : il en alassent a Belsebub, le deable de Acharon [deum Accaron]). Le -t ou -th final, usuel dans la démonologie courante, est dû prob. à l'anal. de noms comme Béhémoth, Astarot, qui ont servi à désigner des démons au Moy. Âge.