| BELLES-LETTRES, subst. fém. plur. A.− Ensemble de textes envisagés du point de vue de leur valeur littéraire. 1. [Comme textes créés ou à créer] :
1. ... De là naissent les langages techniques, − et parmi eux, la langue littéraire. On voit dans toutes les littératures apparaître, plus ou moins tard, une langue mandarine, parfois très éloignée de la langue usuelle; mais, en général, cette langue littéraire est déduite de l'autre, dont elle tire les mots, les figures, les tours les plus propices aux effets que recherche l'artiste en belles-lettres.
Valéry, Variété 3,1936, p. 27. 2. [Comme textes étudiés] Étudier les belles-lettres : 2. On sentira que ce n'est pas assez qu'une idée soit bonne, mais qu'il faut encore qu'elle soit exprimée avec clarté pour être facilement comprise et avec charme pour être généralement adoptée. C'est dans cet esprit qu'il faut commencer la lecture des ouvrages de belles-lettres.
Laclos, De l'Éducation des femmes,1803, p. 475. B.− P. méton. Ensemble d'études consacrées aux textes littéraires. Synon. Lettres humaines (Trév. 1704, s.v. lettres), humanités. − Vieilli. Enseignement littéraire dispensé dans les écoles. Classe de belles-lettres : 3. Il revint à Paris lorsque les troubles furent apaisés, et fut nommé professeur de belles-lettres au collège de Louis le Grand; il a occupé cette chaire pendant dix ans.
Chênedollé, Journal,1833, p. 151. 4. J'eus le premier prix de belles-lettres avec acclamation, j'eus un accessit ou un second prix aux mathématiques, et celui-là fut dur à enlever.
Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 2, 1836, p. 349. − Spéc. Société de savants, formant une des cinq classes de l'Institut de France, et ayant pour mission l'étude historique des langues et civilisations, en particulier de l'antiquité au seuil de l'époque moderne. Académie des inscriptions et belles-lettres : 5. Avec Boileau, Rainssant, Charpentier, Tallemant le Jeune, Quinault et Félibien, il [Racine] s'occupa à inventer des inscriptions pour les médailles frappées en l'honneur des grandes actions du roi. L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres est née de ce cénacle de courtisans érudits.
Mauriac, La Vie de Jean Racine,1928, p. 181. C.− Goût de la création ou des études littéraires : 6. − (...) je me souviens que Dauvergne, dans sa jeunesse, a fait jouer à Dijon une pièce (...). Et c'est une ville littéraire que Dijon, ça lui donne tout de suite un petit parfum de belles-lettres.
Zola, Paris,t. 1, 1898, p. 311. 1reattest. 1691 (Pomey, s.v. Lettres); composé de belle, fém. de beau* et de lettres*, fém. plur. (opposé à sciences). − [bεllεtʀ
̥]. − Fréq. abs. littér. : 109.
Rem. On rencontre dans la docum. le mot (rare et vieilli) bellettrien, ienne, adj. Qui étudie les belles-lettres. Les étudiants bellettriens. − Subst. Élève de la classe de belles-lettres. Les jeunes belletriens lausannois (Gide, Journal, 1933, p. 1188). |