| BAVARDAGE, subst. masc. A.− Assez souvent avec une nuance péj. Action de parler longuement, familièrement, souvent pour ne rien dire; p. méton. ensemble de paroles abondantes, souvent dépourvues d'intérêt : 1. Quel bavardage, que de paroles creuses à la Faculté de Droit! Et il faut voir ceux qui reviennent de Bologne, (...) : ils babillent comme des étourneaux en cage, sans souci de ce qu'ils disent, ...
Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 93. ♦ Spéc., péj. Action de parler d'une façon indiscrète, médisante, voire calomnieuse; p. méton. ce qui est exprimé de la sorte : 2. [Catherine, à Madame Graslin :] − (...) il a été au-dessus de mes forces de rester dans le pays. Je n'ai pas douté de moi, mais des autres, j'ai eu peur des bavardages, des caquets.
Balzac, Le Curé de village,1839, p. 232. − P. ext. Action de s'exprimer longuement ou indiscrètement par d'autres moyens que la parole (écrit, pensée, signes extérieurs); p. méton. ce qui est exprimé de la sorte : 3. Rupture avec la comtesse, place Vintimille, là où elle est venue se donner; en voiture, prétextant qu'elle ne peut marcher. Les femmes ont le bavardage des larmes.
E. et J. de Goncourt, Journal,1855, p. 210. B.− P. anal., et fréquemment péj. 1. [En parlant d'un animal, d'une plante ou d'un obj. personnifié] Action de s'exprimer abondamment ou indiscrètement dans un langage qui lui est propre : 4. (La vérité, c'est que Renaud aime le bavardage des miroirs et leur lumière polissonne...)
Colette, Claudine en ménage,1902, p. 98. 2. P. méton. Ce qui est superflu ou sans valeur dans une œuvre d'art (morceau de musique, tableau, sculpture, etc.) ou dans une œuvre littéraire : 5. L'enflure est le défaut général de nos acteurs; je crois que cela peut venir en partie du bavardage éternel des pièces de Racine et de Voltaire. Là où il fallait deux mots, il y a dix vers; ...
Stendhal, Journal,t. 1, 1801-18, p. 119. Rem. Pour le synon. bavardise, cf. bavard dér. PRONONC. : [bavaʀda:ʒ]. ÉTYMOL. ET HIST. − [Ne se trouve pas dans La Muse normande, éd. Héron 1891-94, t. 2, p. 172, réf. donnée par Quem. et corresp. par ailleurs à la date de 1638 et non 1647; confusion probable avec bardage*]; 1746 « propos de bavard » (La Morlière, Angola, Paris, 1879 p. 198 : Angola renvoya à l'instant les femmes destinées à déshabiller la Princesse. Il se chargea volontiers de ce soin et ferma les verrous pour se mettre à l'abri de tous les bavardages dont ils eussent été accablés); 1798 (Ac. : Bavardage. Action de bavarder).
Dér. de bavard*; suff. -age*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 647. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 657, b) 841; xxes. : a) 1 095, b) 1 080. BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 273. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 358. |