| BAUDROIE, subst. fém. ICHTYOL. Poisson de la famille des lophiidés, vivant dans l'océan Atlantique et la Méditerranée, appelé aussi diable ou crapeau de mer à cause de sa voracité, remarquable par la grosseur de sa tête et de sa gueule et par ses nageoires pectorales portées sur des moignons. La baudroie erre et semble un monstre chimérique (Hugo, Dieu,1885, p. 188).Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. Prononc. : [bodʀwa]. Warn. 1968 admet également [bodrwɑ]. Land. 1834 transcrit encore la finale comme ê. Étymol. et Hist. xvies. baudroy (Du Pinet, 9, 24 dans Quem.); forme baudroye encore dans Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 5, p. 457 : dans quelques cartilagineux, comme la baudroye, il y a toujours trois osselets; 1751 baudroie, id. (Encyclop. t. 2 : Baudroie [...] poisson de mer ainsi nommé, parce que sa bouche est si grande qu'on l'a comparée à un baudrier [...] La baudroie est plate et de couleur brune ou enfumée; sa tête est grosse, ronde, applatie, et garnie de plusieurs aiguillons). Empr. au prov. baudroi « id. » attesté sous la forme boudron dès 1452 dans Pansier t. 3, 1927; prov. mod. buldroy (Companyo, Hist. nat. des Pyr. Orient., 1861 dans Roll. Faune, t. 3, p. 155), baoüdroï (Doumet, Catal. des poissons de Cette, 1860, ibid.), baudroilh (R. de La Colombière, Les cris pop. de Marseille, ibid.), baudroi (Mistral t. 1, 1879, s.v. boudroi et Alib. 1965), d'orig. inconnue; un rapprochement avec la racine baldr-, baudr- désignant la « boue » : prov. baudraca « fondrière », baldras, baudras, « bourbier », balbros, baudros, « boueux », baldrier, baudrier « bourbier », (ibid., s.v. baldra), [le poisson se tenant dans les fonds vaseux] semble peu probable; FEW t. 15, 1, p. 294a rattache ces mots désignant la boue au germ. *brod « bouillon » (v. brouet). Fréq. abs. littér. : 12. |