| ![]() ![]() ![]() ![]() BASILIC2, subst. masc. ZOOL. (herpétologie) A.− Serpent venimeux existant en Palestine et dans le désert de Cyrénaïque, et auquel les Anciens attribuaient la faculté de tuer par son seul regard : 1. Il [le basilic] est long d'environ douze doigts; il a sur la tête une tache blanche qui lui fait un diadème; et, quand il siffle, les serpents s'enfuient. La Bible dit qu'il a des ailes. Ce qui est prouvé, c'est que, du temps de Saint Léon, il y eut à Rome, dans l'église de Sainte-Luce, un basilic qui infecta de son haleine toute la ville.
Hugo, Le Rhin,1842, p. 158. 2. Le dragon de Saint Riok était long de six toises; sa tête tenait du coq et du basilic, son corps du bœuf et du serpent; il désolait les rives de l'Elorn, au temps du roi Bristocus.
A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 106. − P. métaph. [En parlant d'un être humain sous le rapport de son regard] :
3. Elle arrache ses parures et les jette à terre.
Tout, tout! Reprenez tout! Je vous dépouille, vanités, et je sortirai d'ici toute nue! Et maintenant laissez-moi sortir, si je le puis, car je ne puis supporter le regard de ce basilic!
Claudel, Tête d'or,2eversion, 1901, p. 254. − De basilic. [En parlant du regard humain] Qui a l'acuité foudroyante d'un regard exprimant la colère, le dépit, la haine.
Œil, yeux, regard de basilic : 4. Ni les regards de basilic, ni les sanglots, ni les évanouissements n'eurent le don de m'émouvoir; j'assistai, sans sourciller, au spectacle des grands et des petits artifices à l'usage des femmes.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 410. 5. Esther aperçut tout d'abord les yeux de basilic du prêtre espagnol, et la pauvre créature, atteinte comme d'une balle, jeta un cri d'effroi.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 73. B.− Saurien à crête dorsale de l'Amérique tropicale. Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. C.− P. anal., ARM. ,,Pièce d'artillerie de très fort calibre et moins allongée que la coulevrine`` (Gay t. 1 1887). Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle. Prononc. : [bazilik]. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. myth. « sorte de reptile fabuleux » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 90, 13 dans T.-L. : sur serpent e basilisc iras); mil. xiiies. « id. » (J. de Thuin, Jules César, éd. F. Settegast, 156, 18 ibid. Car il i avoit culuevres, laissardes, bos, escorpions et baseliques; et voelent aucun dire ke li baseliques est rois des sierpens, pour çou k'il est si crueus k'autres sierpens ne puet a lui durer; et dïent pluisor k'il porte enmi son front une piere c'om apiele rubin); 2. 1534 p. anal. « sorte de gros canon » (Rabelais, Gargantua, 26, 104 dans Quem. : en laquelle [artillerie] feurent contés neuf cents quatorze grosses pièces de bronze, en canons, doubles canons, bazelicz, serpentines); 3. 1809 « serpent » (J.-B. Lamarck, Philos. zool., p. 336 : Uroplate, tupinambis, basilic, lophyre, dragone, crocodile); 1845 (Besch. : Basilic. Genre de reptiles de la famille des iguaniens, ayant pour espèces principales le basilic à capuchon [...]). Empr. du lat. basiliscus; subst. (gr. β
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ς), nom d'un reptile de caractère fabuleux (Pline, Nat., 29, 66 dans TLL s.v., 1770, 12 : basilisci, quem etiam serpentes ipsae fugiunt alias olfactu necantem, qui hominem, vel si aspiciat tantum, dicitur interemere, sanguinem magi miris laudibus celebrant); v. Der Kleine Pauly, s.v. Basilik. Linné a utilisé ce mot (d'apr. le mot gr. qui pouvait désigner un serpent) pour désigner un reptile saurien vivant sur les arbres : lat. sc. basiliscus; cf. 1768 Laurenti Specimen medicum exhibens Synopsin Reptilium dans Agassiz, Nomenclator Zoologicus, Reptilia, 1842-46, p. 5. Fréq. abs. littér. : 33. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 454. − Ineichen (G.). L'Autorité de Moamin. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 1, p. 429. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. gen. 1905, t. 36, p. 357. |