| ![]() ![]() ![]() ![]() BARCA, interj. et adj. A.− Interj., pop. Assez, cela suffit : 1. Ah, et puis barca, je dirai au major que j'ai mal à la gorge.
Courteline (dsLar. Lang. fr.,1971). B.− P. ext. 1. Interj. Rien à faire, impossible : 2. Mais pour m'endormir, barca! je ne marche pas.
G. Duhamel (dsLar. Lang. fr.,1971). 2. Emploi adj. (attribut). Impossible : 3. C'était barca d'en mettre à gauche, d'économiser.
Esn.1966. PRONONC. : [baʀka]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1868 adj. « impossible » (arg. des soldats d'Afrique dans Esn.); 1886 adv. « assez » (L. Merlin, La Lang. verte du troupier, p. 15 : Basta. Assez, − de l'espagnol. On dit aussi Barka, − de l'arabe).
Empr. à l'ar. (cf. A. Lanly, Le Français d'Afrique du Nord, Paris, P.U.F., 1962, pp. 91-92) forme abrégée pour baraka r'las!, « de grâce, assez! », composé de baraka « bénédiction », prononcé barka en Algérie et de hlas « assez! suffit! il n'y a plus rien » et dont la forme abrégée aurait gardé le sens total. D'apr. Dozy t. 1, p. 76a, l'ar. baraka suffirait à rendre compte du sens de l'empr. : baraka « bénédiction, faveur du ciel; cadeau; abondance » et, à partir de ce dernier sens, en Barbarie, emploi adv. dans le sens de « assez »; cette hyp. rend moins bien compte de l'extension de sens en fr., qui suppose « de grâce ». STAT. − Fréq. abs. littér. : 5. BBG. − George (K. E. M.). Formules de négation et de refus en fr. pop. et arg. Fr. mod. 1970, t. 38, p. 313. |