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BARBARISME, subst. masc.
GRAMM. Faute contre le langage soit dans la forme, soit dans le sens du mot (mot créé ou altéré, dévié de son sens, impropre). Faire un malheureux, un vilain barbarisme; le plus étrange barbarisme; les barbarismes du latin d'Église :
1. Une langue (...) ne saurait changer sa syntaxe qu'en changeant son génie. Un barbarisme heureux reste dans une langue sans la défigurer; des solécismes ne s'y établissent jamais sans la détruire. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 702.
2. ... on pensait, devant ses traits fautifs et qu'on eût voulu rectifier, à ces noms de petites villes normandes sur l'étymologie desquels mon curé se trompait parce que les paysans, articulant mal ou ayant compris de travers le mot normand ou latin qui les désigne, ont fini par fixer dans un barbarisme qu'on trouve déjà dans les cartulaires, comme eût dit Brichot, un contresens et un vice de prononciation. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 913.
3. Barbarisme. Faute caractéristique d'un étranger (gr. barbaros), particulièrement celle qui consiste dans l'emploi d'une forme inexistante, par opposition avec le solécisme, qui est l'emploi fautif dans un cas donné d'une forme par ailleurs correcte. Mar. Lex.1933, p. 39.
P. ext. Faute contre la règle ou le goût; incorrection :
4. « Daignez m'excuser, noble châtelain, si je viens frapper moi-même à la poterne de votre forteresse sans me faire précéder d'un page ou d'un nain sonnant du cor, et cela à une heure avancée. Nécessité n'a pas de loi et force les gens du monde les plus polis à des barbarismes de conduite. » T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 22.
PRONONC. : [baʀbaʀism̥].
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1265 ling. (Brunet Latin, Trésor, éd. Chabaille, 9 dans T.-L. : escrire a droit, sanz vice de barbarisme et de soloecisme). Empr. au lat. barbarismus « expr. vicieuse » (Rhétorique à Herennius, 4, 12, 17 dans TLL s.v., 1734, 3), lui-même empr. au gr. β α ρ ϐ α ρ ι σ μ ο ̀ ς « id. » (Aristote dans Liddell-Scott).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 38.
BBG. − Feugère (F.). Apr. sept cents ans. Le gd s. de Saint-Louis et son vocab. Déf. Lang. fr. 1970, no53, p. 11. − Gall. 1955, p. XXXI.