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BANQUE2, subst. fém.
A.− Domaine du comm., de l'industr., etc.
1. Sorte de banc ou de banquette; ,,espèce de banc triangulaire sur lequel l'ouvrier en peignes travaille, assis à califourchon`` (Besch. 1845) :
1. On était assis sur des banques ou bancs, tantôt élevés, tantôt assez bas, et la table montait et descendait en proportion. Chateaubriand, Essai sur la littér. angl.,t. 1, 1836, p. 41.
2. Sorte de comptoir ou de table, généralement de forme allongée, et servant :
a) [comptoir ou table] pour la communication avec la clientèle, avec le public :
2. Les personnages dominants y sont sans contredit [au restaurant Lemeunier] d'abord le groupe des musiciens au nœud du huit, puis les caissières assises en surélévation derrière leurs banques, d'où leurs corsages clairs et obligatoirement gonflés tout entiers émergent, ... Ponge, Le Parti pris des choses,1942, p. 51.
b) [comptoir ou table servant] À divers autres usages professionnels. ,,Instrument propre à porter les rochets ou bobines pour ourdir`` (Besch. 1845); ,,plateau qui fait partie du métier dans les manufactures de soie, et qui sert à retenir le tenant de l'ensouple de devant`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); ,,billot qui porte la meule à aiguiser les épingles`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
B.− Spécialement
1. ,,Théâtre de Saltimbanques`` (Nouv. Lar. ill.); boutique de forains :
3. ... j'avais alors pour passe-temps de battre comtois devant la banque de lutteurs tenue par Dubois. J. Richepin, Truandailles,1891, p. 15.
Monter en banque. ,,Faire le baladin. De là le mot Saltimbanque`` (Besch. 1845).
2. P. ext.
a) Troupe de saltimbanques, de comédiens ambulants (cf. Dict. d'arg., ou Guide des gens du monde [par un Monsieur comme il faut, ex-pensionnaire de Ste-Pélagie], 1827).
b) Le monde des saltimbanques. Gonze de banque. ,,Forain`` (Sandry-Carr. Forains 1963, p. 221). La grande banque. ,,Les directeurs de ménageries, de grands théâtres, de cirques, les propriétaires des étincelants manèges`` (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227). La petite banque. ,,Les camelots, les montreurs de phénomènes`` (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 227).
c) Profession de saltimbanque (cf. F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 1, 1828-29, p. 16).
d) ,,Manière d'exploiter la curiosité du public`` (Esn. 1966).
C.− Domaine de la géol. et de la navigation.
1. Région. Amas de matériaux formant une couche horizontale; ,,talus peu élevé le long des routes ou des rivières`` (R. Mensire, Le Patois cauchois, 1939, p. 60). Banque de galet(s) :
4. L'onde, qui cache ses bords sous des banques étroites de gravier ou des touffes de cresson pareilles à des édredons verts, va se perdant parmi les troncs d'arbres, dont les bas rameaux trempent dans l'eau; ... Flaubert, La Tentation de st Antoine,1849, p. 382.
2. MAR. ,,Navire qui fait la pêche à la morue sur le banc de Terre-Neuve`` (Littré); cf. banquier2.
PRONONC. : [bɑ ̃:k].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1376 « sorte de comptoir, table » (Fagniez, Industrie au XIIIeet XIVe, 109n d'apr. Viollet, s.v. boutique dans Delb. dans Quem. : Jehan Le Leu [...] avoit mis sur ycellui hestaut − sorte d'étal − une banque, huis ou fenestre en empeschant le chemin ou voie de lad. poissonnerie et aussi pour une banque qui à deux chevilles estoit atachée à l'estal), connaît diverses accept. techn. dep. 1751 Encyclop.; 2. 1549 géol. dial. norm. « levée de terre servant de clôture, gén. plantée d'arbres » (Journ. du s. de Gouberville, p. 621 dans Moisy : Le 27 juin 1559, les enfants Jehan Liot abbattirent une cuysse [grosse branche] d'un fau [hêtre] entre céans et la Vente, sur la banque); 3. av. 1615 « théâtre, tréteau de bateleur » notamment dans l'expr. monter en banque « faire le baladin » (E. Pasquier, Préf. de la Defense, p. 6 dans La Curne : Je ne croyois pas qu'un jésuite voulust dépouiller sa gravité et monter en banque pour nous faire monstre de ses folies), considéré comme ,,vx`` par Besch.; p. ext. 1750 « troupe théâtrale » d'apr. Esn., sans attest.; 1833 « boniment de charlatan » d'apr. Esn., sans attestation. Forme fém. de banc* étymol. 2 et 3; cf. lat. médiév. banca « comptoir de marchand » 1253 (Statuta Massil., p. 305 dans Du Cange, p. 544c); v. aussi banche.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 563. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 868, b) 2 119; xxes. : a) 2 339, b) 2 510.
BBG. − Duch. 1967, § 12, 42. − Kemna 1901, p. 86. − Sain. Lang. par. 1920, p. 238, 245.