| BANDAGE, subst. masc. I.− MÉDECINE A.− [Correspond à bander* A] . Action de disposer une bande textile pour maintenir un pansement ou comprimer une partie du corps, une blessure, etc. − P. anal. : 1. ... nous franchîmes l'enceinte du fort grâce au coupe-file du photographe; et le photographe prit des photos de tout le déroulement de la cérémonie, la lecture du verdict de mort, la dégradation du militaire, le tirage au sort du peloton, le chargement des armes, l'attachage du condamné au poteau planté dans un fossé, le bandage des yeux, tout cela photographié avec des éclairs au magnésium, ...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 163. B.− P. méton. La bande dont on se sert : 2. Leur conduite m'a paru un peu mieux raisonnée dans le traitement des fractures; ils mettent les bouts des os fracturés en contact, et les y maintiennent par un bandage, en assujettissant le membre dans une écorce d'arbre qui l'emboîte par le moyen de lisières de peau : le malade garde le repos jusqu'à la parfaite consolidation des parties.
Voyage de La Pérouse,t. 4, 1797, p. 59. 3. Mes yeux s'habituent à la pénombre qui stagne dans la cave, et je discerne à peu près cette rangée de personnages dont des bandages et des emmaillotements tachent pâlement les têtes et les membres. Éclopés, balafrés, difformes − immobiles ou agités − cramponnés sur cette espèce de barque, ils figurent, clouée là, une collection disparate de souffrances et de misères.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 307. SYNT. Bandage amovible, compressif, ouaté; bandage circulaire, étoilé; bandage en croix, en écharpe, en fronde, en T, en X; avoir la main immobilisée dans un bandage, la tête serrée dans des bandages; enlever, serrer un bandage; arracher ses bandages; faire, refaire un bandage à qqn. − En partic. Appareil utilisé pour contenir les hernies. Bandage herniaire. − P. anal., TECHNOL. Cercle de métal ou de caoutchouc dont on entoure le moyeu d'une roue : 4. Il n'est qu'un système pratique de bandages pour les roues de voitures mécaniques : c'est le pneumatique ou bandage à air comprimé.
H. de Graffigny, Les Industries du Caoutchouc,1928, p. 152. SYNT. Bandage de roue; bandage métallique, pneumatique, tubulaire; le frottement, la rupture des bandages d'un wagon. Rem. On rencontre dans la docum. le dér. bandagé, adj., technol. (1951, M. Bailleul, Notions de matériel roulant des ch. de fer, p. 12; suff. -é*). Protégé par un bandage. Roues bandagées. II.− [Correspond à bander B] . Action de tendre avec effort. Le bandage d'un arc. PRONONC. : [bɑ
̃da:ʒ]. Fér. 1768 note la 1resyll. longue et la 2ebrève. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1508 bendaïge « pièce servant à bander une arbalète » (cité dans Pope d'apr. FEW t. 151, p. 114a); 1514 bendage « id. » (Invent., A. Vienne dans Gdf. Compl.); 2. 1521 technol. bandage « bande de fer qui entoure une roue » (A. Gir., Not., Cochet, 104, 1 dans Gdf. Compl. : 10 quintaulx de bandage de charrete); 1653 « ce qui sert à bander une plaie » (Saint-Amant, Moyse dans
Œuvres, éd. Livet, t. 2, p. 188 : d'un lin dechiré Que de son chaste sein la vierge avoit tiré ... Faisant un cher bendage à l'endroit douloureux); 1671 en partic. méd. (Pomey, Le Dict. royal augmenté, Lyon, p. 90 : Bandage, contre les ruptures, les descentes de boiaux); 1751 fond. (Encyclop.).
Dér. de bander* étymol. 1 et 2; suff. -age*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 103. BBG. − Duch. 1967, § 44. |