| * Dans l'article "SONDE,, subst. fém." SONDE, subst. fém. I. − [Corresp. à sonder I] A. − 1. Instrument composé d'un plomb fixé à l'extrémité d'une ligne servant à déterminer une hauteur d'eau et/ou la nature d'un fond aquatique. Ligne, plomb de sonde; homme de sonde (synon. sondeur A 1 a); jeter la/une sonde; naviguer à la sonde; donner un coup de sonde. À neuf heures du matin, la sonde ayant rapporté vingt-une brasses, et une minute après, onze brasses, fond de roche, je crus ne pas devoir continuer une recherche si dangereuse (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 369).Il commença par mouiller une sonde et reconnut qu'il y avait sous l'arrière beaucoup de fond (Hugo,Travaill. mer, 1866, p. 219).V. brasse ex. 1. − P. métaph. Le chevalier avait jeté la sonde dans les eaux de du Bousquier; et, comme on va le voir, il ne s'était trompé dans aucune de ses conjectures (Balzac,Vieille fille, 1836, p. 280). 2. Instrument acoustique, électronique, mécanique servant à pratiquer des mesures, à étudier les fonds aquatiques. Les sondes modernes sont des appareils mécaniques. Un fil d'acier est enroulé sur un tambour; son extrémité est terminée par un plomb qui contient un tube coloré dont le contenu se décolore plus ou moins sous l'effet des entrées d'eau dues à la pression (Le Clère1960).Cette sonde, reliée à un microphone, donne des sons différents selon la condition du sol marin (Neyron1970). 3. P. méton. Mesure obtenue en jetant une sonde, en utilisant un appareil sondeur. Prendre la sonde; les sondes augmentent. Le 14 janvier, nous eûmes enfin la sonde de la côte des Patagons, par 47 degrés 50 minutes de latitude Sud, et 64 degrés 37 minutes de longitude occidentale (Voy. La Pérouse,, t. 2, 1797, p. 46).La plupart des sondeurs modernes sont à ultra-sons et permettent d'enregistrer les sondes de façon continue (SizaireMarine1972). − Au plur. Relevés de sondages portés sur une carte. On était sur le point de former l'autre [passe], celle de l'ouest, sans s'être procuré la connaissance exacte et précise de toutes les sondes de la rade (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 885). ♦ Être sur les sondes. Être sur des fonds dont on a pu mesurer la profondeur à la sonde. Un membre de la cour fait observer qu'on ne voit jamais de baleines quand on est sur les sondes (Dumont d'Urville,Voy. Pôle Sud, t. 8, 1845, p. 212). B. − 1. Instrument, appareil servant à pratiquer des mesures en altitude par des procédés mécaniques, électroniques, par réflexion ou diffraction d'ondes ou de radiations. Sonde aérienne, atmosphérique, ionosphérique. Les sondes sont destinées à faire des mesures in situ au voisinage immédiat de l'engin spatial auquel elles sont incorporées. Il en existe une grande variété suivant les paramètres à mesurer: composition électronique à l'aide des sondes de Langmuir, composition ionique par des spectromètres de masse, température (Encyclop. univ.t. 9, 1971, p. 80). 2. Sonde (spatiale). Engin non habité destiné à explorer l'espace, muni d'instruments de mesure et d'enregistrement pouvant transmettre des informations à la terre. Les sondes vers les planètes ne peuvent être envoyées à une époque quelconque, il faut choisir des intervalles de calendrier assez brefs, appelés « fenêtres » (Muller1980): L'exploration par sondage direct s'arrêtait naguère à une quarantaine de kilomètres d'altitude, et depuis peu les fusées permettaient de rapides incursions à quelque 500 km. Le satellite étend la recherche dix fois plus haut et la sonde spatiale atteint les distances interplanétaires...
Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 585. II. − [Corresp. à sonder II] MÉD. Tige pleine, creuse ou en forme de gouttière, en métal, en caoutchouc ou en matière plastique servant à explorer un conduit, une cavité naturelle ou accidentelle et éventuellement à en évacuer le contenu ou à y injecter un liquide, un gaz. Sonde exploratrice; sonde gastrique, œsophagienne, trachéale, urétrale; uriner à la sonde; nourrir qqn à la sonde. Si les urines ne coulent pas, on aura recours à la sonde pour vider l'urine amassée dans la vessie, et pour éviter de la poser trop souvent, ce qui fatigue les malades, on la laissera en place jusqu'à ce qu'on voye l'urine couler entre la sonde et les parois de l'urèthre (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 404).Inciser alors la gaine vaginale suivant son grand axe en guidant la pointe du bistouri à l'aide de la rainure de la sonde canelée, en prenant soin de ne pas blesser les organes enflammés qu'elle contient (Garcin,Guide vétér., 1944, p. 84). III. A. − GÉOL., TECHNOL. Engin formé le plus souvent d'une tige munie d'une tête en forme de vis ou de gouge, actionné par un trépan et servant à creuser un terrain pour prélever un échantillon ou pour pratiquer un forage. Sonde artésienne; sonde à calcaire; sonde de forage; tige de sonde. Si les tiges [d'une sonde] participent au mouvement [de percussion], la sonde est dite mobile, sinon elle est fixe (J. Cahen, Bruet,Carrières, 1926, p. 44).Tous les pays prospectèrent leur sous-sol à la recherche du précieux liquide, les derricks surgirent du sol en des endroits où la sonde avait rencontré des nappes de naphte (Romanovsky,Mer, source én., 1950, p. 5). − Coup de sonde. Prospection d'un terrain en sondant en divers endroits pour repérer un gisement, déterminer la qualité, la nature de ce terrain. Lorsque l'on a lieu de craindre une brusque venue d'eau, on procède par coups de sonde divergents, poussés en avant des travaux (E. Schneider,Charbon, 1945, p. 257). ♦ P. anal. Enquête rapide cherchant à mettre en évidence la nature, la validité, la réalité de quelque chose. On donnait même de timides coups de sonde dans la direction des questions sociales pour essayer de les résoudre sans antagonisme de classe (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p. lxii).Vers cette même époque, les missionnaires portugais poursuivent leurs investigations en Afrique. Ce sont en général de patientes recherches, bien différentes des rapides coups de sonde jetés par les conquérants et les marchands (Hist. sc., 1957, p. 1452). ♦ STAT. Sondage rapide effectué en constituant un échantillon d'unités à caractéristiques connues. Lorsque l'on choisit a priori certaines unités, on dira plutôt que l'on effectue un coup de sonde (Branc.Écon.1978). − Trou de sonde. Puits de petit diamètre pratiqué par une tarière, un trépan, servant à l'exploitation ou à l'analyse permanente d'un gisement. On établit deux trous de sonde, l'un en amont pour introduire l'eau douce, et l'autre en aval pour retirer l'eau salée. Les trous de sonde sont garnis sur toute leur hauteur d'un tubage en fer percé de trous au droit des couches de sel (Ch. Durand, Industr. minérales Lorr., 1893, p. 24). B. − TECHNOL Instrument en forme de tige creuse permettant de prélever à la main un échantillon conique ou cylindrique d'une matière à des fins d'analyse. 1. [Échantillon de terrain] La sonde du tourbier (...) est une petite tarière que l'on enfonce en tournant (Haton de La Goupillière,Exploitation mines, 1905, p. 211). 2. [Échantillon d'une masse alimentaire] Sonde à fromage, à melon, à beurre. L'échantillon de râpure fine [de betterave] est (...) obtenu (...) au moyen d'une sonde à main (Saillard,Betterave, t. 1, 1923, p. 105). C. − SC. ET TECHN. Sonde électronique. Appareil qui concentre un faisceau d'élection sur la surface d'un objet permettant l'analyse chimique de celui-ci. R. Castaing et A. Guinier ont mis au point un appareil dans lequel une sonde électronique, constituée par un pinceau d'électrons extrêmement fin, vient explorer un volume de l'ordre du micron cube à la surface d'un cristal (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 287).Sonde logique. ,,Petit instrument économique de test servant à visualiser à l'aide de diodes électroluminescentes, un état logique ou plusieurs états, tels ceux apparaissant aux broches d'un circuit intégré`` (Morvan 1980). Sonde microphonique. ,,Microphone permettant d'explorer un champ acoustique sans le perturber sensiblement`` (Piéron 1973). Sonde thermométrique, sonde de température. ,,Appareil qui mesure la température et délivre un signal électrique qui représente cette température`` (Lav.-Pollet 1982). Synon. thermosonde (infra rem.). D. − Tige métallique que l'on enfonce dans les ballots et les colis pour y découvrir des objets de contrebande. La sonde est parfois funeste aux arts, et une main barbare l'a lancée dans une caisse de tableaux (Boucher1835). REM. -sonde, élém. de compos.représentant le subst. sonde dans des termes techn.; dans les mots ainsi constr., -sonde est soudé au 1erélém. ou séparé par un trait d'union.a) [Corresp. à supra I A 1; le 1erélém. désigne la nature de la chose analysée ou la méthode utilisée pour sonder] Échosonde, subst. fém.,,Sondeur à écho, sondeur à ultrasons`` (Hydrol. 1978). Synon. échosondeur (s.v. écho-). b) [Corresp. à supra I B 1]
α) [Le 1erélém. désigne un aéronef transportant des instruments de mesure] Ballon-sonde, subst. masc.Les conditions idéales consisteraient à disposer d'un grand nombre de sondages par ballons-sondes ou radiosondes, dans lesquels l'altitude du ballon serait connue à des intervalles de temps suffisamment rapprochés (Maurain,Météor., 1950, p. 65). Fusée-sonde, subst. fém.Grâce aux fusées-sondes, la portée des investigations en altitude peut maintenant atteindre une centaine de kilomètres (Météor. fr., 1963, p. 23).
β) Radiosonde*. c) [Corresp. à supra III C; le 1erélém. désigne la nature du sondage effectué] Thermosonde, subst. fém.Sonde thermométrique. La thermosonde est utilisée pour connaître la température des grains dans les installations de stockage (Clém.Alim.1978). Prononc. et Orth.: [sɔ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1529 jeter la sonde (Journ. du Voy. de J. Parmentier ds Jal 1848); 1687 la sonde à la main (Abbé De Choisy, Journ. du Voy. de Siam, p. 138); b) 1732 p. métaph. aller la sonde à la main « être prudent » (A.-R. Lesage, Hist. de Guzman d'Alparache, éd. 1732, t. 1, p. 322); 2. 1557 « action de mesurer la profondeur » (Thevet, Cosmographie, III, 12 ds Hug.); 3. 1694 « ce que l'on rapporte sur le plomb de sonde et qui indique la nature du fond (Corneille (Th.)); 4. 1694 sondes « indications, sur la carte, des profondeurs en divers points » (ibid.). B. 1. 1575 « instrument servant à explorer la cavité de certains organes ou les plaies, à y pratiquer certaines opérations, ou à permettre l'évacuation de corps liquides » (A. Paré,
Œuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 158; t. 2, p. 271, pp. 462-463); 2. 1812 « instrument servant à désobstruer une canalisation » (Mozin-Biber). C. 1. 1694 « instrument pour mesurer quelque chose » ici sonde de pompe « sonde pour mesurer la quantité d'eau qui est à fond de cale » (Corneille (Th.)); 2. a) 1680 (Rich.: Sonde [...] Terme de Commis aux portes. C'est un fer emmenché de bois dont se sert le commis, pour discerner les marchandises qui entrent); b) 1723 « instrument qu'on enfonce dans certaines masses alimentaires pour en connaître la qualité » (Savary t. 2, p. 1560); c) 1896 ballon-sonde (C.r. des séances de l'Ac. des Sc., t. 123, p. 961); d) 1907 sonde aérienne (Nouv. Lar. ill. Suppl.); e) 1964 sonde électronique (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, p. 329); f) 1966 sonde spatiale (Muller); 3. 1752 (Trév. Suppl.: Le Mineur se sert d'une sonde à tarrière). D. 1660 p. métaph. (Racan, Les Pseaumes, éd. Tenant de Latour, t. 2, p. 103). Soit déverbal de sonder*, soit issu du vieil angl. sund « mer, étendue d'eau » prob. empr. par l'a. fr. à partir d'un des comp. sundzyrd, -line, -ráp « perche, ligne, corde utilisées pour sonder la profondeur de la mer » avec report du sens de « instrument à sonder » sur le 1erélém. (L. Spitzer ds Z. rom. Philol. t. 43, p. 596; FEW t. 17, p. 271b; NED, s.v. sound sb1et sound sb5). Fréq. abs. littér.: 218. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 438, b) 420; xxes.: a) 162, b) 229. Bbg. Meier (H.). Zwei Wortfamilien zweifelhafter Herkunft. Mél. Lommatzsch (E.). München, 1975, pp. 299-303. − Quem. DDL t. 27, 36 (s.v. sonde à neige). |