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BALAFRÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de balafrer*.
II.− Adjectif
A.− Qui est marqué d'une balafre :
1. Était-il [Alfred] assez risible... toujours balafré de coups de rasoir maladroits, lorsqu'il venait les mercredis et les dimanches rendre visite à son ancien camarade... P. Bourget, Un Crime d'amour,1886, p. 32.
2. Il avait une large figure rouge, balafrée sur la joue et le menton d'une cicatrice violette, ... R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 651.
− P. métaph. :
3. J'ai le cœur et le cerveau tout balafrés de blessures. Zola, Contes à Ninon,1864, p. 5.
− Au fig. [En parlant d'un tableau, d'un dessin, etc.] Fait, dessiné à grands traits :
4. − Une femme nue, se baignant, pas mal du tout, d'un joli argentin, tremula luna. − Un paysage au-dessous, très trifouillé, balafré comme au fusain : grand caractère. E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1064.
B.− P. anal.
− Front balafré de rides, de cendre; face balafrée desuie :
5. Rouletabille était là, le visage tout balafré de raies rouges, sans faux col ni cravate, ayant hâtivement repassé ses habits. G. Leroux, Rouletabille chez le tsar,1912, p. 63.
− Éraflé, déchiré :
6. ... la maison de la baronne conservait toute sa splendeur aux yeux de la cousine Bette, qui n'était pas frappée, comme le marchand parfumeur parvenu, de la détresse écrite sur les fauteuils rongés, sur les draperies noircies et sur la soie balafrée. Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 32.
− Qui présente des fentes, lézardé :
7. ... les tours du moyen âge balafrées et percées; vieux champions du temps, blessés à la tête et la poitrine, restés seuls debout sur le champ de bataille des siècles. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 461.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 57.