| BAISO(T)TER,(BAISOTER, BAISOTTER) verbe trans. I.− Emploi trans. A.− Fam. Donner des baisers nombreux, légers, rapides, en signe d'amour : 1. ... − Est-ce que vous connaissez la Croix de Malte? Elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Alors, il la pria de fermer les yeux, et avec des zigzags qui dessinaient des pointes, il la baisotta sur le front d'abord, puis sur les deux paupières, puis sur le petit bout du nez, sur les joues, sur les lèvres et enfin sur le menton. Elle se plaignit, frissonnant quand la bouche du jeune homme touchait la sienne; mais elle trouva tout de même que c'était bon.
Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 145. − P. anal. [En parlant des bruits répétés de la pluie] :
2. La lune buvait, hier soir. Oh pas de la vraie pluie, de la pluie qui mouille. Enfin ça crachotte, ça bézotte.
A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur,1945, p. 181. B.− Pop., péj. Baiser fréquemment, faire l'amour souvent et médiocrement : 3. Revenue quelque temps à Paris, la vieille femme se mettait à soupailler, à boire du champagne, à baisoter, à mener une vie d'étudiante de quarantième année, vie qui la faisait tomber malade...
E. et J. de Goncourt, Journal,1884, p. 376. II.− Emploi pronom., rare. Se baiser, s'embrasser de façon répétée, rapide. ... les couples (...) se baisotant entre eux (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 209). PRONONC. ET ORTH. : [bεzɔte]. Warn. 1968 admet [bezɔte], avec la mention ,,cour.`` Graphie phonétique dans ex. 2. ÉTYMOL. ET HIST. − 1556 « donner de petits baisers répétés » (Ronsard, Od., 1. IV,
Œuv., p. 360 dans Gdf. Compl. : Et vous nouvel essain d'abeilles, Qui les fleurs jaunes et vermeilles De vostre bouche baisotez).
Dér. de baiser1*; suff. -oter, -otter*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 8. BBG. − Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, pp. 32-45. |