| BAILE1, BAYLE1, subst. masc. FORTIF. Au Moyen Âge, terrain clos par le (ou les) mur(s) d'enceinte d'un château, d'une forteresse : 1. ... notaires et assesseurs se rendent à la tour du côté des champs. Une centaine d'hommes d'armes, qui se trouvaient dans le bayle, les accueillent par des vociférations et des menaces.
A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 374. Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842 (s.v. baile, renvoyant à baille), ds Lar. 19e(s.v. bayle), ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop. ♦ Baile intérieur. Celui qui se trouvait entre l'enceinte intérieure et le donjon : 2. À droite régnait un vaste bayle, ou place d'armes, destiné au logement de la garnison et à la défense du château du milieu.
A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. 182. Rem. 1. Lar. 19edonne comme synon. basse-cour. 2. Attesté comme subst. fém. par Ac. Compl. 1842, comme subst. masc. et fém. par Guérin 1892; Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop. donnent comme autres orth. possibles baille, bayle, beille, belle. Étymol. et Hist. Ca 1160 baile « palissade, enceinte » (Énéas, éd. Salverda de Grave, 9632 ds T.-L. : Tot le baile a fait alumer); fin xiies. baille « id. (autour d'un château) » (Garin le Loh., 2echans., XXX, P. Paris ds Gdf.); en partic. av. 1218 « courtine (mur de jonction) » (Villeh., 437, Wailly, ibid. : Reniers de Trit ere as bailles des murs), qualifié de ,,vieux langage`` ds Trév. Suppl. 1752, demeuré en pic. baille « barrière » (Corblet; Jouanc. t. 1); cf. 1872 (Littré : Baille. Nom donné, dans le nord de la France, aux perches dont on entoure les pâturages). Sans doute du lat. baculum « bâton » (Cicéron, Verr., 6, 142 ds TLL s.v., 1670, 74), FEW t. 1, p. 201; la finale en -aille s'explique à partir du plur. bacula, la palissade étant composée de nombreux bâtons (cf. tenaille < lat. tenacula). Sur baille le lat. médiév. a fait un bajulus « pieu » (v. Du Cange). |