| BADINGOUIN, INE, BADINGREDIN, INE, BADINGUEUSARD, ARDE, BADINGUEUX, EUSE, subst. HIST., arg. [P. réf. à Badinguet, sobriquet de Napoléon III] Surnom donné aux bonapartistes sous le second Empire : 1. Parmi ce troupeau, Sturel, le cœur baigné dans du sublime, contemple son Général, écoute ces communards et ces « badingueusards » mêlés, qui gardent la tradition « des plus fortes journées du siècle ».
Barrès, L'Appel au soldat,1900, p. 211. − Emploi adj. : 2. Lisez-vous les journaux anglais sur la crise actuelle en France? (...) Du coup, ils ne sont plus badingouins!
Verlaine, Correspondance,t. 1, 1873, p. 318. Rem. Autres synon. attestés : badingredin, ine, adj. et subst. et badingueux, subst. (cf. étymol.). Étymol. et Hist. I. Badingueux, euse 1878-79 subst. (Gill, Petite Lune, 48, p. 2 : Le canut lyonnais. C'est aussi à cause d'une grande conspiration des badingueux et Cie). II. Badingo(u)in, adj. 1873, supra (Verlaine); subst. 1877 gazette anecdotique. III. Badingredin 1878-79 subst. (Gill, Petite lune, 48, p. 2 : C'est Noël. Le badingredin − Ratapoil a dit à Basile ...). IV. Badingeusard, subst. 1878-79 (Gill, Petite lune, 18, p. 2 : Ça fait rudement faire leur pif aux réacs, aux cléricaux et aux badingueusards); adj. 1914 (Jehan Rictus, Le Cœur populaire, p. 142 ds Rheims : Ces vieux, à tournure guerrière, à pantalons à la housard et à chapeaux badingueusards, qui vous tutoyaient, ma Maman!). I dér. de Badinguet, sobriquet donné à Napoléon III, empr. selon certains à une légende d'une lithographie de Gavarni où il est question d'une certaine Eugénie, qui est « l'ancienne à Badinguet », mais plus prob. rappelant que Louis Napoléon s'était évadé du fort de Ham (1846) en utilisant pour se déguiser les vêtements d'un ouvrier maçon du nom de Badinguet (Lar. 19eSuppl., Lar. encyclop.); suff. -eux* (rapprochement plaisant de badin1* et de gueux*); II croisement de Badinguet et de gouin*; III croisement de Badinguet et de gredin*; IV croisement de Badinguet et de g(u)eusard « grand coquin ». |