| BÛCHER2, verbe trans. I.− TECHNOLOGIE A.− Emploi abs. Abattre des arbres, couper des branches et les débiter en bûches : 1. Esdras et Légaré prirent leur hache et bûchèrent pendant trois jours; ...
Hémon, Maria Chapdelaine,1916, p. 112. B.− P. ext., BÂT., CHARPENT. DE NAVIRE 1. Détruire une poutre qui doit être remplacée. Rem. Attesté dans la plupart des dict. du xixes. ainsi que dans Ac. 1932 et Quillet 1965. 2. Dégrossir une pièce de menuiserie ou de charpente. − P. anal. a) Dégrossir, tailler toute pièce de bois. ... il bûchait son fauteuil avec son canif pour faire croire qu'il travaillait (Balzac, Les Employés,1837, p. 279). b) MAÇONN. Enlever les parties saillantes d'un bloc de pierre. Rem. Attesté dans Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill., ainsi que dans la plupart des dict. du xxesiècle. II.− Au fig. A.− [P. réf. à l'action de frapper] Pop., région. Battre, frapper quelqu'un. Synon. fam. rosser.... le chasseur s'emporta, menaça de bûcher l'autre (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes,1930, p. 231). − Emploi abs. : 2. félix. − Le général n'a qu'un défaut (...) il est jaloux. (...) Dès qu'il a un soupçon, il bûche. Et ça lui a fait tuer deux hommes, là, roide sur le coup...
Balzac, La Marâtre,1848, II, 1, p. 38. − Emploi pronom. réciproque. Se bûcher.Se battre. Synon. fam. se bagarrer : 3. Oh! mes enfants, ce qu'on s'est bûché là, ce qu'il y a eu de ventres ouverts et de cervelles écrabouillées, c'est à ne pas croire! ...
Zola, La Débâcle,1892, p. 63. B.− [P. réf. à l'idée d'effort] 1. Fam. [En parlant d'une activité intellectuelle en vue d'un examen, d'une production, etc.] Travailler d'une manière acharnée. Synon. pop. potasser.Bûcher ferme, dur. ... je vais à la bibliothèque Sainte-Geneviève bûcher mon droit et mon arithmétique (Verlaine, Correspondance,t. 3, 1869-96, p. 270). 2. P. ext., emploi abs., fam. [En parlant de toute activité] Travailler avec ardeur, sans répit. Synon. pop. trimer.Bûcher comme un furieux, bûcher comme un ours. Tout l'atelier, maintenant, n'ayant plus de distraction bûchait ferme, tapait dur (Zola, L'Assommoir,1877, p. 515). Rem. La plupart des dict. gén. du xixes. et Lar. 20e, Lar. encyclop., Quillet 1965 enregistrent le sens (en fauconn.) « mettre l'oiseau sur la perche ». PRONONC. : [byʃe], (je) bûche [byʃ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1200-06 buskier « frapper (à la porte) » (R. de Clary, Constantinople, 78 dans T.-L.); 2. 1360-70 buscher « travailler le bois à la hache » (Baudoin de Sebourc, II, 67 dans Littré); 1835 spéc. (Ac. : Bûcher. Détruire une pièce qu'on veut remplacer par une meilleure); 1866 constr. (Lar. 19e: Bûcher une pierre, En abattre les saillies); 3. p. ext. 1856 fam. « travailler beaucoup » (Flaubert, Correspondance, p. 108).
Dér. de bûche1* « morceau de bois »; dés. -er; v. aussi buquer. STAT. − Fréq. abs. littér. : 40. DÉR. Bûchement, subst. masc.a) Action de dégrossir une pièce de charpente (cf. bûché, ée, ex.). b) Action d'enlever les parties saillantes des pierres sur un mur. c) Action de mettre le bois en bûches. − Seule transcr. dans Littré : bu-che-man. − 1reattest. 1863 constr. (Littré); dér. de bûcher2, suff. -ment1*. BBG. − Duch. 1967, § 8. − Richter (E). Etymologisches. Boche. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, p. 129. − Sain. Lang. par 1920, p. 367, 445. |