| AÇAINTE, subst. fém. ARCHIT. MÉDIÉV. [En parlant d'une église] Bas-côté : [D'après] Villard de Honnecourt (...), les bas côtés [des églises] sont acaintes.
A. Lenoir, Architecture monastique,t. 2, 1856, p. 223. Rem. Le dict. de Guérin 1892 consacre des art. à aceint et aceinte où il mentionne les sens attestés ds Gdf. (l'art. aceint est signé de Gdf.) qui pour le sens ci-dessus cité, s'inspire de l'album de Villard de Honnecourt (cf. étymol.-hist.). Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1170 « attaque », terme de chasse (Benoit, Chron. Ducs de Norm., 43 031, éd. Fahlin : Li reis out une aceinte faite, Si cum la chose m'est retraite, E li autre furent as fuz Sor que li reis s'est embatuz, La ou li més avint plus beiaus.); 2. a) 1195 « enceinte (d'une ville) » (Ambroise, L'estoire de la Guerre sainte, éd. G. Paris, 10171 ds T.-L. : l'açainte de la citié... Est si grant...); b) 1198 « espace de terre formant enclos » (J. Bodel, Li jus S. Nicolaï, Bibl. Nat. 25 566 ds Gdf. : Sees vaus cha en ceste achinte); xiiies. « enceinte, enclos (terme de chasse) » (Lai du Desirré, éd. Michel, 22 ds T.-L. : Arcse s[ɑ]etes funt porter, As aceintes volent berser); 3. a) ca 1260 « collatéral, bas-côté d'un édifice » terme d'archit. relig. (Villard de Honnecourt, Album, éd. F. Éd. Schneegans, 18, fol. 17 vods Z. rom. Philol., XXV, p. 50 : Ves ci les carpenteries d'une forte acainte; ibid., 35, fol. 31 vo: Entendez bien a ces montees : devaunt le covertiz des accaintes doit aver voie, sur l'entaulement et desur le combe des acaintes redoit aver voie...); b) 1340 « appentis, échoppe » (Charta ann. 1340 ex Reg. 71, Chartoph. reg. Ch. 399 ds Du Cange s.v. accincta : Cent soulz parisis de rente ou d'ostaiges sur les achaintes de la ville de S. Quentin, seans au marché à S. Quentin, tenant à la hale aus draps); ca 1425 « constr. en flanquant une autre, remise » (Lille, ds La Fons, Gloss. ms, Bibl. Amiens ds Gdf. s.v. aceinte : Ung hangard a maniere d'achinte pour les tailleurs de gres). N'est plus attesté postérieurement à cette date.
Part. passé fém. de a. fr. aceindre, attesté au sens 1 « cerner, rabattre le gibier » dep. Wace, Brut, 141 ds T.-L. : Une herte de cers troverent Li peres al fil les acainst.), lat. accingere, terme milit. « cerner, presser, attaquer » ds Vulg., Gen., 49, 19 ds TLL s.v., 302, 81 : Gad accinctus proeliabitur ante eum et ipse accingetur retrorsum; au sens 2 « entourer (un obj.) » dep. fin xiie-début xiiies., Brut, ms Munich, 1080, éd. Vollm. ds Gdf. : Ailleurs volrent la terre achaindre; le lat. est attesté en ce sens dep. Varro Atacinus, Poet., 16 (14) ds Oxford Lat. Dict., p. 20, col. 3, s.v. : quinque aethereis zonis accingetur orbis; cf. Cod. Laures hamensis 229, (a. 780) ds Mittellat. W., 88, 53, ibid. : terra accingitur ex utraque parte rebus sancti Nazarii; le lat. accingere est attesté dep. Térence, Eunuque, 1060 ds TLL, 303, 31, ibid., au sens de « se mettre en tenue » c.-à-d. en retroussant et attachant le manteau à la ceinture (cf. Eunuque, éd. Budé, p. 309, note 2). |