| ![]() ![]() ![]() ![]() AVANT1, prép. et adv. I.− Avant exprime un rapport spatial. A.− Antériorité de rang spatial. 1. Emploi prép. Marquant l'antériorité spatiale par rapport à quelque chose. La maison située juste avant le bois : 1. Hélas, avant le pont il y avait d'extraordinaires plaques de fer, plaques de treillis, je ne sais, horizontalement, verticalement, de sorte qu'il était impossible de passer des maisonnettes du quartier aux poutrelles du pont, ...
Jouve, La Scène capitale,1935, p. 49. Rem. Dans les deux ex. suiv., les compl. introduits par avant sont ell. et dans l'ex. 2 les derniers maraîchers signifient les jardins des derniers maraîchers. En outre, dans l'ex. 3, le syntagme chez la tante signifie la maison, l'appartement de la tante, et est considéré comme un subst. (sur le modèle de un chez soi) : 2. Avant les derniers maraîchers, commençait la ville véritable.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 36. 3. Les avenues avant chez la tante [la maison de la tante] c'était plein de marrons.
Céline, Mort à crédit,1936, p. 51. − Arch. Synon. de devant. ♦ Proverbe, au fig. Mettre la charrue avant les bœufs. Commencer par la fin : 4. Mais c'est déjà le même défaut, ce contresens d'aligner des mots bien sonores en ne se souciant qu'ensuite du fond. C'est mettre la charrue avant les bœufs.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 474. Rem. Oppos. avant/devant. Avant signifie à la fois l'antériorité spatiale et l'antériorité temp. (des choses quelconques situées avant une autre sont découvertes au fur et à mesure) tandis que devant n'exprime qu'un rapport spatial et signifie « vis-à-vis de » si le compl. désigne un lieu. Attendre qqn devant la porte du théâtre. 2. Emploi adv. (le compl. reste inexprimé) : 5. Avant, la rangée de soldats sous la treille : cafetan jaune, variété de coiffures; bonnet pointu sans turban, surtout en haut sur la terrasse.
E. Delacroix, Journal 1,1852, p. 122. − Arch. Synon. de devant : 6. Le mousse qui épiait à la clôture s'avança et dit tout bas :
− Passe donc avant, dépêche-toi.
La fillette cria :
− Non, non, non! Je ne peux pas.
Schwob, Le Livre de Monelle,1894, p. 31. 3. Emploi adj. invar. De nombreux syntagmes composés à l'aide d'un subst. suivi de avant tendent à remplacer les tours formés à l'aide d'un subst. suivi de d'avant (cf. infra d'avant ex. 13) ou de l'avant (cf. avant2I A 1). a) Situé à l'avant. Banquette avant : − AUTOMOBILE : 7. Rameur, direction sur roues avant.
Catal. de jouets (Magasins du Bon Marché), 1936. 8. Car il vient d'entrer par le panneau avant de la voiture, qui a tourné silencieusement sur ses gonds, comme une porte ordinaire.
Bernanos, L'Imposture,1927, p. 508. ♦ En partic. Traction avant. Dont les roues motrices sont à l'avant : 9. Lorsque Citroën a fermé, il avait en projet une voiture à traction avant qui surclassait tout ce qu'on a fait jusqu'ici.
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 30. − AVIAT. Tourelle avant (Malraux, L'Espoir, 1937, p. 792). − MAR. Plage avant (Claudel, Partage de midi, version pour la scène, 1949, I, p. 1067), pont avant (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 30), tube avant (Cendrars, Bourlinguer, 1948 p. 41). b) Qui se dirige vers l'avant : 10. Au reste, usant de la marche avant et arrière, elles y pénètrent également par la tête et par la queue.
Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 66. B.− [Avec un verbe exprimant un mouvement ou le résultat d'un mouvement et en emploi adv.] Désigne un point avancé dans un espace (c.-à-d. éloigné des limites initiales de l'espace considéré). 1. Rare. [Non modifié par un adv. mais précisé par un compl. prép.] :
11. Son front blanc [du glacier] dans la nuit semble une aube éternelle,
...
L'œil ose à peine atteindre à sa face sereine,
Tant il est avant dans les cieux!
Hugo, Les Feuilles d'automne,1831, p. 732. 2. [Modifié par un adv. (assez, fort, plus, si, trop...) et éventuellement précisé par un compl. prép.] :
12. ... pendant la nuit, ils chassent les parfums des végétaux bien avant en pleine mer : on sent quelquefois une île avant de l'apercevoir.
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 222. − Le plus souvent empl. au fig. (Creuser) plus avant (un problème) : 13. Rivarol caresse les surfaces de la vérité; mais il ne pénètre pas plus avant.
J. Joubert, Pensées,t. 2, 1824, p. 199. 14. Voici des vers que j'ai écrits ce matin en me promenant sur la mer, entre les îles de Pomègue et la côte de Provence; c'est un adieu à Marseille, que je quitte avec des sentiments de fils. Il y a aussi quelques strophes qui portent plus avant et plus loin dans mon cœur.
Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 18. 15. Il faut pénétrer très avant, se mêler aux choses, par la science, soit! par l'amour surtout, ...
Barrès, Le Jardin de Bérénice,1891, p. 76. Rem. Synon. de en avant : 16. À peine le tronc s'est-il élevé de quelques pieds au-dessus du sol, qu'il écarte laborieusement ses membres, comme un bras qui tire avant le faisceau de cordes qu'il a empoigné.
Claudel, Connaissance de l'Est,1907, p. 48. II.− Avant exprime un rapport d'antériorité temporelle. A.− [Suivi d'un compl. (syntagme) nom.] 1. [Le compl. exprime un moment du temps ou un espace de temps pris globalement comme un moment] a) [Le compl. est un syntagme nom. indiquant un moment précis (date)] Avant huit heures, avant Noël, avant l'été, avant les vacances, avant 1830 : 17. ... il jouit déjà du printemps avant même le solstice d'hiver.
Senancour, Rêveries,1799, p. 100. 18. À défaut, un interminable train mixte, partant très avant l'aube, l'y déposerait encore à 8 heures et demie du matin...
Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 234. 19. Anne ne devait pas arriver avant une semaine.
F. Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 23. Rem. Hormis le cas des noms propres : Noël, Pâques... ou de certains mots comme demain, qui ne comportent pas l'art.; l'art. est gén. présent devant les substantifs. Il peut toutefois être omis : on m'avait fait lever avant jour (Stendhal, Vie de Henry Brulard, t. 2, 1836, p. 357), en lui donnant le jour avant terme, sa mère était morte en couches (L. Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 105) b) [Le compl. est un syntagme nom. ou un adv. indiquant un moment vague ou approximatif] − Syntagme nom. : 20. Prenez des milliers d'événemens, faites sur ces milliers d'événemens ce que vous avez fait sur les corps, multipliez-les indéfiniment, et ils ne suffiront pas au temps qui les précède et qui les surpasse. Avant tous les temps finis, et par delà tous les temps finis, est encore le temps illimité, infini, inépuisable.
Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes.,1829, p. 171. − Adverbe ♦ Avant peu* [Peu indique que le laps de temps est relativement court] : 21. Un jour, entre autres, il [le duc d'Orléans] s'emporta tellement en présence du roi, qu'il dit qu'avant peu il irait lui-même en personne délivrer le Saint-Père.
Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1824, p. 272. ♦ Avant longtemps*. [Gén. empl. en phrase négative, l'espace de temps exprimé par longtemps est une longue période] :
22. Mais comment dire : Je suis loin, je ne reviendrai pas avant longtemps, j'appartiens à une autre vie?
S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 353. Rare. [En phrase positive, synon. de avant peu] :
23. Il tapotait le téléphone, sachant qu'avant longtemps il signalerait ce décollage.
Saint-Exupéry, Courrier Sud,1928, p. 55. 2. [Le compl. exprime un événement ou un fait datés ou datables] Avant la 3ecroisade, avant sa mort : 24. ... « Il y a des choses que j'aurais dû te dire, mon chéri, avant nos fiançailles. J'ai du remords de ne pas te l'avoir avoué... Oh! Rien de grave, rassure-toi... »
Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 23. − [Le compl. est un subst. (autre qu'un inf. substantivé) non actualisé] :
25. Pas plus que Schopenhauer dont il avait autrefois raffolé, mais dont la spécialité d'inventaires avant décès et les herbiers de plaintes sèches l'avaient lassé, l'Église ne décevait l'homme et ne cherchait à le leurrer, ...
Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 41. − [Le compl. est un inf. subst. (tel que déjeuner, dîner, goûter, souper...) actualisé] :
26. Peu avant le dîner l'abbé rentra de Pont-L'Évêque; ...
Gide, Isabelle,1911, p. 634. Rem. Non actualisés, ils peuvent être considérés comme des subst. ou comme des inf. suiv. la prép. avant (cf. infra B 2 a). Toutefois pour les inf. cités ci-dessus, on y verra plutôt des subst. non actualisés puisqu'ils existent en tant que subst. et non à l'occasion du discours; ce qui n'est pas le cas pour des verbes comme dormir ou naître qui peuvent être considérés comme des survivances d'un tour arch. : 27. Mais ce que j'ai désir de voir avant souper,
C'est le mufle pointu de maître Nicolo.
Barbier, Satires,César Borgia, 1865, p. 245. − [Le compl. est un pron. neutre se référant à des faits énoncés précédemment] :
28. ... il faut même dire que cette folie n'était qu'intérieure. Avant cela, il n'était venu à la pensée de personne que la fille de Kermelle fût folle.
Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 50. 3. [Le compl. est un subst. ou un pron. pers. exprimant elliptiquement un procès dont ce subst. ou ce pron., dans un énoncé verbal, seraient le suj. ou l'obj.] a) [Le compl. est un subst. exprimant un moment du temps qui précédé de avant signifie « avant que le temps ne fût venu »] Avant l'âge (mourir avant l'âge [Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 108]), avant le temps (l'hérédité mentale et ma première éducation avaient fait de moi un intellectuel avant le temps [P. Bourget, Le Disciple, 1889, p. 83]), avant l'heure (des oasis d'ombre aromatique et de murmures s'étaient épanouies là avant l'heure [Pesquidoux, Le Livre de raison, 1928, p. 517]). Rem. Bien que n'exprimant pas un moment du temps, lettre dans avant la lettre a, au fig., même signif. : ,,L'établissement de ces étonnants aventuriers (...) n'avait été (...) qu'une croisade avant la lettre`` (Grousset, L'Épopée des croisades, 1939, p. 8). b) [Le compl. est un subst. nom de chose pouvant exprimer un procès] Avant le thé. Avant qu'on ne prenne le thé. Rem. Cette constr. où l'ell. n'est plus sentie, suppose gén. l'emploi des mots tels que thé, café comme subst. d'action, qui les assimile à des subst. d'orig. verbale tels que goûter, dîner. c) [Le compl. est un nom de pers. ou un pron. pers.] Et ce moi a succombé, car nos jours meurent avant nous (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2,1848, p. 10);la terre tournait avant Copernic (Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 183);je m'allai coucher bien avant les couturières [bien avant que les couturières ne se couchent] (G. Duhamel, La Confession de minuit,1920, p. 154);éveillée (...) avant tous... avant presque tous (Colette, La Naissance du jour,1929, p. 6);rêver que des populations naïves et ignorantes étaient bien heureuses avant nos gendarmes [avant que nos gendarmes n'arrivassent], c'est toujours rêver (Alain, Propos,1931, p. 1020). − Loc. Avant Jésus-Christ (avant que Jésus-Christ ne naisse). La naissance du Christ sert de point de référence à partir duquel a été établi le calendrier. Rem. Le subst. ou le pron. pers. seraient gén. suj. dans une constr. verbale; les cas où ils seraient compl. d'obj. sont rares et paraissent forcés au regard de l'usage. Dans l'ex. suiv., p. ex., avant semble avoir le sens adversatif de plutôt que : 29. ... et naturellement il avait des amis, avant des écus.
Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 3. B.− [Suivi d'un syntagme verbal] 1. Arch. ou fam. Avant + subst. + part. passé. a) Subst. actualisé : 30. Une petite lumière rouge s'allume sur la chaire cinq minutes avant l'heure achevée.
A. Siegfried, Savoir parler en public,p. 187 (Grev. 1964, § 779, p. 708) b) Syntagme figé : 31. Et surtout ne t'en reviens pas vers elle avant vêpres tombées.
Aragon, Le Roman inachevé,1956, p. 108. 2. Avant suivi de l'inf. a) Arch. [Le tour avant + inf. blâmé par Vaugelas n'est plus empl., il s'est cependant maintenu dans le lang. jur. : avant faire droit, avant dire droit; Ac. 1835-1932 qui citent ces loc. signalent qu'elles peuvent s'employer substantivement : ,,Un avant faire droit. Un jugement provisoire ou interlocutoire``.] b) Usuel. Avant de + inf. : 32. Il me fallait un monde de fictions, et je n'avais jamais cessé de m'en créer un que je portais partout avec moi, dans mes promenades, dans mon immobilité, au jardin, aux champs, dans mon lit avant de m'endormir et, en m'éveillant, avant de me lever.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 12. 33. L'hôtel a appartenu au duc de Charost qui lisait un livre alors qu'on le menait à la guillotine et qui, avant de s'aller faire couper la tête, a corné la page.
Green, Journal,1946, p. 20. Rem. Pour la valeur log., cf. infra III, ex. 44. c) Littér. Avant que de + inf.Ce tour class., exigé par Vaugelas, est encore très usité dans la lang. littér. : 34. Il m'avait cependant lu sa lettre avant que de la cacheter.
Musset, Il ne faut jurer de rien,1840, II, 2, p. 142. 35. premier soldat. − Ce sont les roturiers qui ne pèsent pas. Mais lui, avant que d'être un mort royal, c'était un royal bon vivant, ...
Sartre, Les Mouches,1943, II, tabl. 2, 2, p. 68. 3. [Avant que suivi d'un verbe au subj. (précédé ou non de ne explétif)] a) Sans ne explétif : 36. Deux ans s'écoulèrent avant qu'un évêché fût vacant, et presque un an et demi avant que (...) le bourdon annonçât, (...), la prise de possession par procureur du siège épiscopal...
Billy, Introïbo,1939, p. 51. 37. La question avait jailli de moi en flèche, avant que je songeasse à la retenir.
Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 208. b) Avec ne explétif : 38. Mais sur le froid mortel où l'étoile s'allume,
Avant qu'un lent tombeau ne se forme de brume,
Tiens ce baiser qui brise un calme d'eau fatal!
Valéry, Album de vers anciens,1900, p. 83. 39. Dieu était dans l'île avant que n'y débarquât le prêtre, mais comme le feu dans les rameaux avant que le sauvage ne les frotte.
Queffélec, Un Recteur de l'île de Sein,1944, p. 15. Rem. 1. Avant même que, avant seulement que. Seulement et même peuvent s'intercaler entre avant et que : ,,Deux hommes avaient été enlevés brusquement, passant de vie à trépas sous le nez du major, avant seulement que ce cancre ahuri eût eu le temps de se reconnaître`` (Courteline, Les Tire-au-cul ds Sandf. t. 2 1965, § 274); ,,Elle dit ces mots au nouveau venu (...) avant même qu'il eût échangé les premiers saluts avec les autres visiteurs`` (P. Bourget, Mensonges ds Sandf., op. cit.). Sandf. (op. cit.) a relevé l'intercalation de tout-à-fait qu'il juge ,,poétique et recherchée`` dans oiseau qui saute avant tout à fait qu'il s'envole (E. Rostand, Cyrano de Bergerac, 1898, IV, 8). 2. Avant que peut être précédé d'une indication quelconque de temps : deux jours avant que ,,marquant la mesure de l'antériorité`` (Grev. 1964, § 1017, N.B.). C.− Adv. de temps 1. Exprimant l'antériorité par rapport à un procès, à un fait déjà exprimé dans le contexte. a) Synon. auparavant − [Empl. seul ou en corrélation avec d'autres adv. de temps (ou des compl. de temps)] Ni avant ni après (Lamennais, Les Paroles d'un croyant, 1834, p. 127), avant... pendant... après (Stendhal, Lucien Leuwen, t. 2, 1836, p. 9), avant... en même temps (Vigny, Le Journal d'un poète, 1837, p. 1086), avant... autrefois (Flaubert, Correspondance, 1852, p. 463), avant... maintenant (Montherlant, Le Maître de Santiago, 1947, I, 4, p. 616) : 40. Mais j'étais venue chez toi pour que tu me prennes hier soir, pour que je sois ta femme avant.
Anouilh, Antigone,1946, p. 158. − [Modifié par les adv. bien, fort, juste, longtemps, (si) peu, plus, presque, si, très, trop... ou par des indications de temps un mois avant, dix ans avant...] :
41. Quelques jours avant, j'étais allée recevoir ma nomination de la directrice.
Frapié, La Maternelle,1904, p. 11. Rem. Avant/auparavant. Si le sens de ces deux adv. est le même, leur emploi diffère quelque peu. Auparavant, forme renforcée de avant ne peut être modifié par des adv. d'intens. tels que assez, trop... b) Emploi adj. La semaine avant. La semaine précédente. 2. Marquant un point avancé du temps (c.-à-d., éloigné des limites initiales de l'espace de temps considéré) dans l'espace temp. exprimé par le compl. de temps qui suit immédiatement. Il peut être ou non précédé d'adv. le modifiant. Assez avant en octobre (Baudelaire, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym,trad. d'E. Poe,1858, p. 7),avant dans la soirée (Barrès, L'Appel au soldat,1900, p. 373). Rem. Il s'agit d'une transpos. temp. et quasi métaph. de l'emploi spatial de avant (cf. supra I B) comme le montre l'emploi possible de assez. Rem. gén. Lorsque avant exprime un rapport d'antériorité temp., soit en emploi prép., soit en emploi adv., il peut toujours être précédé d'une indication de temps (cf. aussi II B 3 rem 2 et C 1 a). III.− Avant exprime un rapport d'antériorité préférentielle. A.− Emploi prép. : 42. ... il se promit... de terminer dignement sa vie heureuse par la possession de cette jeune femme qu'il appréciait avant tout le monde...
A. France, Le Lys rouge,1894, p. 27. 43. L'église, c'est-à-dire le Christ, vient avant la patrie dans la hiérarchie de notre amour.
Maritain, Primauté du spirituel,1927, p. 65. − Avant de + inf. : 44. Je vois un passant, je vous demande ce que c'est, et vous répondez : « C'est un ouvrier. » Supposons que la réponse soit juste et que ce passant soit, en effet, un ouvrier, ce n'est cependant pas une réponse complète, ni même la plus profonde que l'on puisse faire, car avant d'être un ouvrier, ce passant est un homme : ...
Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,t. 1, 1931, p. 185. B.− Emploi adv. − Au fig. : 45. ... c'est mettre notre Seigneur après et non avant; ...
Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 18. C.− Loc. Avant tout, avant toute chose, ... Principalement : 46. L'auteur veut avant tout venger l'opium de certaines calomnies : ...
Baudelaire, Paradis artificiels,1860, p. 411. 47. Hélas, il faut, avant toute chose, vivre à présent les heures les plus pénibles de votre vie.
Valéry, Variété 4,1938, p. 83. − D'abord et avant tout : 48. C'est donc, d'abord et avant tout, la conviction de l'immanence de Dieu dans notre âme, c'est la notion de l'être.
P. Leroux, De l'Humanité,t. 2, 1840, p. 319. Rem. Dans des phrases du type on le fera passer avant ou dans l'ex. suiv., il y a hésitation sur l'interprétation temp. ou préférentielle : 49. Il convient, avant tout autre soin, de déterminer la période sur laquelle on raisonne.
Perroux, L'Écon. du XXes.,1964, p. 236. |