| AUTAN, subst. masc. A.− Vent du Sud-Est particulier au Haut-Languedoc et à la région située à l'ouest de la Montagne Noire et des Corbières. Autan chaud, sec, violent. B.− P. ext. Vent violent. Autan pluvieux, fougueux, impétueux : 1. Le docteur Tschudi, patient voyageur qui a vu la Suisse dans ses moindres détails, assure qu'au souffle de l'autan qui en douze heures fait fondre les neiges, d'innombrables armées de hannetons ravagent le pays.
Michelet, L'Oiseau,1856, p. 315. − Poét. Vent fort, froid, annonciateur d'orages : 2. Mais tout change : l'autan fait place aux vents propices,
La nuit fait place au jour,
...
M. Desbordes-Valmore, Élégies,Le Berceau d'Hélène, 1833, p. 144. SYNT. Autan froid, furieux, détesté; le souffle glacé, la rage, la rigueur des autans. ♦ P. métaph. : 3. Jouvenceaux, le printemps
Ne dure pas toujours
Mais bientôt les autans
Glaceront vos amours.
Apollinaire, Casanova,1918, I, 7, p. 978. PRONONC. − 1. Forme phon. : [otɑ
̃]. Durée mi-longue sur la 1resyll. ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. 2. Homon. : autant, ôtant (verbe ôter). ÉTYMOL. ET HIST. − 1545 « vent orageux qui souffle du Sud ou du Sud-Ouest » (Paré, Plaies d'arqueb., 2 ds Gdf. Compl. : Vent méridional qu'ils appellent aultan).
Empr. à l'a. prov. auta « id. », auj. autan, attesté dep. le mil. du xives. (Elucidari de la proprietaz de totas res naturals, fos36 et 134 ds Rayn. s.v. autan), empr. au lat. altanus « vent qui vient de la haute mer » (dep. Vitruve, De architectura, 1, 6, 10 ds TLL s.v., 1725, 9), dér. de altum (mare) « haute mer »; v. M. Alleyne ds R. Ling. rom., t. XXV, 1961, p. 106 sqq. STAT. − Fréq. abs. littér. : 84. BBG. − Barber. 1969. − Chass. 1970. − Dainv. 1964. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 287. − Delc. t. 1 1926. − Duval 1959. − Esn. 1966. − George 1970. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Larch. 1880. − Le Clère 1960. − Métrol. 1969. − Michel 1856. |