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AURA, AURE, subst. fém.
I.− Aure, PHYS. ANC. Souffle, air :
1. Présidez aux exercices et aux jeux de nos enfants, esprits invisibles qui animez toute la nature, zéphirs, aures, génies, amours! les poëtes, les peintres vous représentent sous les formes d'enfants ailés, comme les papillons et les oiseaux; mais vous n'avez pas besoin d'ailes pour parcourir la terre. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 253.
2. On était caressé d'un petit souffle que notre ancienne langue appelait l'aure; sorte d'avant-brise du matin baignée et parfumée dans la rosée. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 329.
II.− Aura
A.− Émanation, atmosphère qui semble entourer un être ou envelopper une chose :
3. La diane me tira d'une torpeur sans rêves, d'un éther sans forme et cotonneux. Il me fallut dissiper cet étrange aura, m'ébrouer de ce bain, rassembler ma force fluente. Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 88.
4. ... nous savons mal de quoi est faite l'aura qui émane d'une statue sumérienne, mais nous savons bien qu'elle n'émane pas d'une statue cubiste. Malraux, La Voix du silence,1951, p. 64.
Aura seminalis :
5. Mais à quoi servent ces tubes? Seroient-ils, comme le pollen des plantes, des capsules qui contiennent l'aura seminalis, et qui ne doivent se rompre, pour la lâcher, que dans le lieu convenable? Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 5, 1805, p. 169.
Rem. Certains aut. donnent à aura le genre masc. que favorise l'initiale vocalique du mot. Les dict. consultés le donnent au fém. (cf. ex. 4).
En partic., OCCULT. ,,Sorte d'émanation colorée, d'auréole qui flotte autour du corps humain, de la tête en particulier`` (Masson 1970). L'aura serait faite de matière astrale ou de fluide vital :
6. L'auréole dont les peintres entourent la tête des Saints n'est qu'une représentation exagérée de l'aura. F.-Ch. Barlet, J. Lejay, L'Art de demain,1897, p. 146.
B.− MÉD. ,,Ensemble des symptômes moteurs, sensitivo-sensoriels, végétatifs ou psychiques marquant le début d'une crise d'épilepsie secondairement généralisée`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Aura visuelle :
7. Chez ces trois malades, nous notons des auras psychiques, c'est-à-dire un trouble intellectuel très net, parfaitement reconnaissable pour l'entourage et pour le malade, trouble qui précède et qui annonce l'accès. P. Janet, Les Obsessions et la psychasthénie,1903, p. 68.
8. Depuis, les accès de cette étrange aura, loin de devenir moins fréquents, s'acclimatèrent, mais tempérés, maîtrisés, apprivoisés pour ainsi dire, de sorte que j'appris à n'en être effrayé, non plus que Socrate de son démon familier. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 485.
P. ext. ,,L'aura est un souffle − étymologiquement, − une atmosphère, un état particulier, qui accompagne tous les tournants, toutes les crises (...) de cette chose fragile qu'est la personnalité`` (L. Daudet, L'Homme et le poison, 1925, p. 21) :
9. Il [Jules Lemaître] avait un faible pour Faguet. Il devait néanmoins reconnaître l'atmosphère bizarre, l'ambiance, l'aura, le malaise émanant de Faguet. L. Daudet, L'Entre-deux-guerres,1915, p. 220.
PRONONC. : [oʀa] ou [ɔ-]. Pt Lar. 1968 transcrit uniquement [o] fermé; Pt Rob. donne les deux possibilités de prononciation.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Apr. 1170 aure « vent doux, souffle du vent » (B. de Ste Maure, Ducs Normandie, II, 1787, éd. F. Michel ds Gdf. : Qu'od l'aure dulce, el tens novel, Quant reverdiront li ramel, E la mer ert paisible e quoie, Tendron vers France nostre voie), rare en a. fr. − xvies. ds Hug., considéré comme ,,vx mot`` par Chateaubriand, Mém. d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 328; d'où 2. av. 1553 fig. aure vitale « souffle vital » (Epistre du Lymosin ds Rabelais, Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 278 : Si tu ne veux veoir tes aures vitales Bien tost voller aux Parques, et Fatales); 1577-1644 physiol. anc. aura vitalis, nom donné par Van Helmont au principe vital, ds Nysten 1814-20; 3. 1814-20 méd. aura epileptica (Nysten : Aura [...] on a enfin nommé aura epileptica une sorte de frémissement et de sentiment douloureux qui, commençant dans une partie quelconque, semble se propager jusqu'au cerveau et déterminer l'accès épileptique). Aura mot lat., dep. Ennius au sens de « atmosphère, espace céleste » (Ann., 21 ds TLL s.v., 1476, 73); aure forme francisée du lat. aura attesté en partic. au sens 1 (Lucilius, 248, ibid., 1471, 83).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Dainv. 1964. − France 1907. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − March. 1970. − Masson 1970. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Moor 1966. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Porot 1960. − Privat-Foc. 1870. − Séguy 1967. − Timm. 1892.