| AUGMENT, subst. masc. A.− Augmentation, accroissement, extension. 1. Vieux : 1. L'augment des peines n'en est pas encore la fin. Triste vérité!
L'augment de la fortune est moins délectable que son premier sourire.
S. Mercier, Néologie,t. 1, 1801, p. 63. 2. De là l'impression d'augment de la vie, de décuplement des forces, de hantise générale et peuplée, qui s'impose aux amants.
L. Daudet, Le Monde des images,1919, p. 41. Rem. L. Daudet, qui était médecin, a été sans doute influencé par l'emploi médical du mot. 2. Spéc., MÉD. ,,Exacerbation, augmentation de l'intensité des symptômes d'une maladie`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Phase d'augment (d'une maladie). B.− P. méton. 1. DR. ANC. Augment de dot. Portion des biens dotaux que la loi permettait de donner à la femme survivante. Contre-augment. Gain nuptial et de survie, en vertu duquel le mari survivant retenait une portion de la dot de sa femme. 2. LING. ,,Dans le système des formes verbales indo-européennes, adjonction (gr. α
υ
́
ξ
η
σ
ι
ς, lat. augmentum) à certaines formes des temps passés de l'indicatif d'un préverbe de forme e-. L'augment est dit syllabique lorsqu'il accroît le mot d'une syllabe : gr. ε
́-φ
ε
ρ
ο
ν; temporel quand il s'unit à un élément vocalique initial pour former une longue ou une diphtongue : gr. ε-α
γ
ο
ν > η
̃
γ
ο
ν`` (Mar. Lex. 1951) : 3. Bien plus embarrassée est la marche du grec. Il faut considérer la caractéristique, la terminaison, l'augment, et la pénultième de certaines personnes des temps des verbes; choses d'autant plus difficiles à connoître, que la caractéristique se perd, se transpose ou se charge d'une lettre inconnue, selon la lettre même devant laquelle elle se trouve placée.
Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 1, 1803, p. 544. PRONONC. : [ogmɑ
̃] ou [ɔ-]. Cf. augmenter. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xiiie-début xives. « augmentation, accroissement » (J. de Meung, Remonstr. de Nat., 77 ds Gdf. Compl. : Homs ont l'estre comme metaulx, Vie et augment des vegetaulx) − xvies. (Le Loyer, Hist. des Spectres, II, 8 ds Hug.); 2. xvies. dr. anc. (Contrat de mariage du prince d'Espagne et de MeElisabeth de France, ms. Bibl. Louvre, pièce 109 ds Gdf. Compl. : Est aussi conclud et accordé qu'au lieu de douaire dont l'on a accoustumé d'user en France, ladite dame Elisabeth aura pour augment le dot dudit mariage selon l'usage des pais du roy d'Espagne, 166, 666 escus d'or sol deux tiers); 3. 1680 gramm. gr. (Rich.).
Empr. au lat. augmentum « augmentation » (très rare av. le iies. Varron et Sénèque n'en présentent que quelques attest., TLL s.v., 1360, 42); 3, t. gramm. Macrobe, Exc. gramm. V. 621, 7, ibid., 1361, 55; 2, lat. médiév. augmentum, ann. 1289, Consuetudines Tolosanae a Philippo Pulcro confirmatae, part. 3, De dotibus tit. 3, art. 2 ds Du Cange. STAT. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barr. Suppl. 1967. − Bouillet 1859. − Dupin-Lab. 1846. − Gramm. t. 1 1789. − Lep. 1948. − Littré-Robin 1865. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mots rares 1965. − Nysten 1824. − Pierreh. 1926. − Pierreh. Suppl. 1926. − Springh. 1962. |