| ATTRAPEUR, EUSE, subst. A.− Personne qui attrape, qui prend à un piège (un animal) : 1. Pierrot aperçut aussi, étendu sur une chaise longue, Crouïa-Bey qui prenait un bain de soleil. Il le reconnut fort bien, et s'étonna. Le domestique interrogé lui répondit que c'était là le frère de M. Voussois, trappeur professionnel et attrapeur distingué d'animaux, et qui avait voyagé en maints pays.
Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 205. B.− Personne qui obtient par ruse ou intrigue. C'est un attrapeur de filles, un attrapeur de successions (Ac. 1932). − Personne qui trompe, qui berne : 2. 19 juin. Tantôt Dieu m'apparaît comme un terrible et sinistre bourreau et tourmenteur, un de Sade d'en-haut. Tantôt comme un farceur et un attrapeur qui, comme ceux qui vous coupent des crins dans votre lit, a empoisonné tous les Paradis du monde, les beaux climats, les pays chauds avec les fièvres, les maladies, les reptiles, les insectes, etc.
E. et J. de Goncourt, Journal,1863, p. 1283. C.− Rare. Critique acerbe : 3. Ainsi les attrapeurs, francisons le mot, ne pouvant s'en prendre à une scène hasardée, s'en prirent-ils aux mots. (A. Dumas fils, 1866).
Larch.1872, p. 36. PRONONC. : [atʀapœ:ʀ], fém. [-ø:z]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1524 attrapar adj. « (d'une personne) qui trompe, qui obtient par séduction » (Sotie à 9 personnages [Voyez Bibliothèque du Théâtre françois, par le Duc de La Vallière, t. I, p. 91] : Monde, tu ne te troubles pas De voir ces larrons attrapars, Vendre et acheter bénéfices); 1542 attrapeur subst. « celui qui trompe » (Cl. Marot, L'Enfer, v. 233 ds Dict. hist. Ac. fr. : Car la plus seure a bien craincte et grand'peur De se trouver devant tel attrapeur); 2. 1866 « critique acerbe », supra ex. 3.
Dér. du rad. de attraper* étymol. II 1 et 4; 1 suff. -ar(d); 2 suff. -eur2*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Larch. 1880. |