| ATTENDANT, ANTE, part. prés., loc. adv., adj. et subst. A.− Part. prés. de attendre*. B.− Emploi adj. et subst. 1. Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] (cf. attentif et attentiste) : 1. Tu ne sais pas ce que c'est qu'une femme et combien merveilleusement avec toutes ces manières qu'elle a, il lui est facile de céder et tout à coup de se trouver abjecte et soumise et attendante, et pesante et gourde et interdite entre la main de son ennemi et incapable de remuer aucun doigt.
Claudel, Partage de midi,1949, II, p. 1113. a) Littér. Qui se trouve dans une position d'attente. − P. anal. [En parlant d'un inanimé abstr. ou concr.] Des réponses attendantes; des navires attendants : 2. Devant l'attendante beauté de la brute nature, mon cerveau libéré s'échauffait plus que devant l'œuvre d'art.
Gide, Feuillets,1911, p. 344. b) MUS. Cadence attendante. ,,Cadence imparfaite qui se fait en montant d'une quinte, et ainsi nommée parce que loin d'achever la phrase, elle est particulièrement propre à l'interrogation qui oblige d'attendre la réponse`` (Lar. 19e, Littré, Guérin 1892; manque dans les dict. du xxes.). 2. Emploi subst. a) [Pour désigner une pers. ou un groupe de pers. qui attend] Un attendant. (Unique attest. lexicogr. ds Littré) : 3. Là, toute une populace d'attendants, près de voitures vides rangées des deux côtés de la chaussée; une populace silencieuse d'hommes et de femmes.
E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 623. b) HISTOIRE − HIST. ECCL. Les attendants. ,,Sectaires qui soutiennent qu'il n'y a dans le monde aucune église véritable`` (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892; manque dans les dict. gén. du xxes.). − HIST. MILIT. ,,Soldats qui furent levés dans plusieurs villes de Hollande pendant les troubles excités par les Gomaristes et les Arméniens`` (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845; manque dans les autres éd. de l'Ac. et dans les dict. du xxes.). Rem. ,,On les appela ainsi parce qu'ils attendaient les ordres du magistrat, et qu'ils n'obéissaient point au stathouder`` (Ac. Compl. 1842). C.− Loc. En attendant. [Indique en gén. qu'un événement se situe dans l'espace de temps qui sépare le moment prés., du moment à venir suggéré dans le cont.] 1. Emploi verbal (gérondif figé). a) En attendant l'heure. Jusqu'à ce que l'heure sonne. Rem. Attesté ds Ac. 1798-1878 et ds la plupart des dict. gén. le plus souvent au xixesiècle. b) Ell. En attendant mieux. Jusqu'à ce que mieux arrive. Rem. Attesté ds tous les dict. gén. à partir de Ac. 1798 et avec la mention ,,fam.`` ds Lar. 19e. 2. Emploi en loc. Élément d'une locution prépositive ou conjonctive. a) En attendant de + inf.Jusqu'à ce qu'arrive l'instant, le moment de : 4. Le traitement [de l'hémorragie artérielle] consiste en la compression de l'artère entre la plaie et le cœur au moyen d'un garrot en caoutchouc ou la mise en place d'une pince à forcipressure en attendant de procéder à la ligature de l'artère.
E. Garcin, Guide Vétér.,1944, p. 34. Rem. Attesté ds Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. b) En attendant que + subj.Jusqu'à ce que : 5. ... le site se trouve traversé par la route Forbach-Sarreguemines. En attendant qu'une déviation soit faite, il a été décidé de ne pas utiliser cette voie pour l'accès aux bâtiments.
Les Gds ensembles d'habitation,1963, p. 34. Rem. Attesté ds tous les dict. gén. à partir de Ac. 1798. 3. Emploi adv. a) [La durée de l'attente et la suspension de l'action sont déterminées par le cont.] Jusqu'à. Synon. provisoirement : 6. Gardons-nous, en attendant, de rendre les individus responsables des travers de l'espèce.
Dusaulx, Voyage à Barège,t. 2, 1796, p. 24. 7. Confondu, j'offre timidement une augmentation de cent francs à titre de compensation. Il accepte.
« En attendant », dit-il.
Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-Cuir,1893, p. 117. Rem. Attesté ds tous les dict. gén. à partir de Ac. 1798. b) [Dans la lang. parlée contemp., la loc. manifeste une oppos. dans la phrase] En attendant la solution du problème qui vient d'être exposé; p. ext. quoi qu'il en soit, toujours est-il que : 8. Cette classification souffrait contestation, tant du point de vue juridique qu'au nom de l'histoire; en tout cas, les paysans soutinrent que, le principe posé, il fallait obliger le seigneur à présenter le titre primordial de sa concession, lequel, en général, n'avait jamais existé ou ne subsistait plus; en attendant, ils ne rachetèrent pas et n'en payèrent pas mieux.
G. Lefebvre, La Révolution fr.,1963, p. 184. Rem. Attesté ds Dub. et Lar. Lang. fr. PRONONC. : [atɑ
̃dɑ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1269 part. prés. empl. comme prép. attendens « considérant » (Arch., S 4947, pièce 4 ds Gdf. : Attendens la devotion et l'affection que je ai envers l'ordene de la chevalerie dou temple) − 1402, ibid.; 2. a) xiiies. subst. « aspirant, tenant d'une joute » (Rutebeuf,
Œuvres, éd. Jubinal, t. 2, p. 73 : N'i a empereor ne roi Ne seigneur, qu'il est trespasseiz; Mais atendans i a asseiz Qui beent a la seignorie) − xviies., Malherbe ds Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 291; b) xives., adj. « qui est en attente » (Froissart, Chroniques, ibid. : Cependant, et la fête attendant, il se partit de Nantes à grand'foison de gens d'armes); 3. ca 1300 loc. conj. en attendant que (Marc Pol, Le Livre, ibid., p. 292 : les deux freres demourerent à Venisse deux ans, en atendant que Papes fust faiz); xves. loc. prép. en attendant de + inf. (Villon, Petit testament, ibid.).
Part. présent de attendre*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 4 441. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 546, b) 7 898; xxes. : a) 6 863, b) 5 794. BBG. − Dam.-Pich. Gloss. 1949. |