| ATAVIQUE, adj. A.− BIOL. Qui se transmet par atavisme. Synon. héréditaire : 1. Les faux stigmates sont donc des vestiges d'un état antérieur; ce sont, comme l'on dit des caractères ataviques.
H. Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 305. B.− P. ext., cour. 1. Lié à la transmission des caractères héréditaires ou qui en résulte : 2. Je ne veux pas évoluer plus loin que l'homme. Mon être a trop, déjà, de l'effort atavique; j'ai fait tant de chemin à travers mes ancêtres, depuis le carrefour lointain où la matière a rencontré la vie, ...
Romains, La Vie unanime,1908, p. 201. 3. ... dans une interview donnée il y a quelques années, la propre nièce du poète confirmait au journaliste, remarquant en elle ce détail, qu'elle l'avait hérité de famille et que son oncle déjà avouait ce trait atavique.
Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 369. 4. 1871 : étude du criminel calabrais Villela, qui lui apporte, en une sorte d'illumination, l'idée du criminel atavique; ...
A. David, La Cybernétique et l'humain,1965, p. 113. Rem. Atavique ne qualifie que rarement un animé (cf. ex. 4). 2. Dû à des habitudes ancestrales : 5. Cette peur atavique est souvent sincère : ...
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 206. 6. Quand c'est dans un Charlus, qu'il soit d'ailleurs noble ou bourgeois, qu'agit un tel sentiment de politesse instinctive et atavique envers des inconnus, c'est toujours l'âme d'une parente du sexe féminin, (...), qui se charge de l'introduire dans un salon nouveau...
Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 906. SYNT. Amour, courant, grâce, grandeur atavique; haine, instinct, respect, sagesse atavique; croyances, désirs, expériences, signes, souvenirs ataviques. − Emploi subst., néol. Un atavique. Représentant-type : 7. Le symbole de cet état d'âme est l'épée, l'outil de bataille, quand vous la prenez par la poignée. Au repos et plantée dans le sol, c'est la croix. De tels individus sont-ils de purs ataviques, comme le prétendait Ortègue?
P. Bourget, Le Sens de la mort,1915, p. 200. Rem. On rencontre dans la docum. l'adv. ataviquement, néol. (1936, A. Wicart, L'Orateur, t. 2, p. 93; suff. -ment2*). Par atavisme. PRONONC. : [atavik]. ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Adj. a) 1876, 15 févr. biol. « qui se transmet par atavisme » (Ch. Martins, Rev. des Deux-Mondes, p. 759 ds Littré 1884 [1877]); b) 1876 « qui tient aux aïeux » (Le Progrès médical, p. 272, 2ecol., ibid. : Circonstances ataviques).
B.− 1915 subst., supra ex. 7.
Dér. du rad. de atavisme*; suff. -ique*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 32. BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 151. − Méd. Biol. t. 1 1970. |