| ![]() ![]() ![]() ![]() ASPIC2, subst. masc. BOT. Aspic ou spic. Nom vulgaire de la grande lavande ou lavande mâle (lavandula spica) de la famille des labiées : 1. Ce ne sont, il est vrai, qu'herbes dures et sèches, cytises, thyms, aspics, lavandiers et chardons gris : sur ces plateaux pierreux qu'a grillés l'été. Mais Arnaviel, depuis trente ans qu'il conduit les troupeaux vers les Alpes, n'a jamais pris d'autre chemin, à son retour. Il aime les lieux sauvages, les hauteurs. Il est dans sa nature de hanter volontiers les crêtes des collines.
Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 324. − Huile ou essence d'aspic. Substance liquide, volatile, jaunâtre, d'odeur camphrée, obtenue par distillation des fleurs de cette lavande et utilisée en médecine vétérinaire et en droguerie : 2. « La maison A. Popinot tient également des huiles de la droguerie, comme néroli, huile d'aspic, huile d'amande douce, huile de cacao, huile de café, de ricin et autres. »
Balzac, César Birotteau,1837, p. 182. ÉTYMOL. ET HIST. − xies. bot. espig « Lavandula spica et parfum que l'on en tire » (Gloses de Raschi, éd. Darmesteter et Blondheim ds T.-L.); 1170-1200 espis (Lambert Le Tort, A. de Bernay, Alexandre, éd. H. Michelant, 525, ibid. : Lins, alöès et ambre, nardus et autre espis Ardoient en la sale); ca 1170 espic (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 6803, var., ibid.); 1492 eau d'espic « eau de lavande » (G. Tardif, Fauconnerie, 1, 108, Jouaust ds Quem. : Baigne son past et sa cure en eau d'espic); 1525-30 aspicq « lavandula spica » (J. Thénaud, Le Voyage et itéraire [sic] de oultre mer, éd. Schefer, p. 8 ds Fr. mod., t. 23, p. 300 : A ceste cause, nous convint jecter maintes charges de graines d'aspicq et de papier en mer).
Empr. à l'a. prov. espic « épi » (xiies. ds Rayn.) et « lavande » (xiiies. ds T.-L. s.v. espic) v. épi; la forme avec initiale a- est due sans doute a) à l'influence (par étymol. pop.) de aspic, désignation du serpent ou de la vipère dans nombre de dialectes cf. FEW t. 1, p. 157b, s.v. aspis (du point de vue de l'usage : la plante pouvant être utilisée contre les piqûres d'aspic − ou du point de vue de la forme : la feuille lancéolée pouvant être comparée à un aspic); b) peut-être aussi influence du syntagme lat. sav. lavandula spica. BBG. − Bouillet 1859. − Brard 1838. − Comm. t. 1 1837. − Duch. 1967, § 19. − Duval 1959. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Grand. 1962. − Littré-Robin 1865. − Mots rares 1965. − Nysten 1824. − Pope 1961 [1952], § 750. − Privat-Foc. 1870. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 353. |