| ASCENSEUR, adj. et subst. masc. I.− Adj., vx. Qui monte ou fait monter. ,,... un chemin de fer ascenseur, mû par la vapeur... vous y transporte en deux minutes`` (Journ. offic., 8 nov. 1876, p. 8048, 3ecol. ds Littré). Rem. Guilb. Aviat. 1965 mentionne : appareil, gaz ascenseur. II.− Subst. masc. Appareil permettant la montée ou la descente aux différents étages d'un immeuble d'une cabine transportant des personnes : 1. Mme Desforges, pour éviter l'encombrement des escaliers, parla de prendre l'ascenseur; mais elles durent y renoncer, on faisait queue à la porte de l'appareil.
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 788. 2. Sans la timidité ni la tristesse du soir de mon arrivée, je sonnai le lift qui ne restait plus silencieux pendant que je m'élevais à côté de lui dans l'ascenseur, comme dans une cage thoracique mobile qui se fût déplacée le long de la colonne montante, mais me répétait : « Il y a plus autant de monde comme il y a un mois. On va commencer à s'en aller, les jours baissent. »
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 799. Rem. Néol. pour DG. SYNT. Ascenseur électrique, hydraulique; cabine, cage de l'ascenseur; attendre, envoyer, renvoyer l'ascenseur; faire monter, faire descendre l'ascenseur. Rem. ,,Prendre l'ascenseur pour descendre, quoique illogique (un ascenseur, par déf., servant à monter), est entré dans l'usage`` (Thomas 1956). − Vx. Synon de monte-charge* : 3. ... l'ingénieur installa un cylindre à palettes qui se raccordait à l'extérieur avec une roue enroulée d'un fort câble supportant une banne. De cette façon, au moyen d'une longue corde qui tombait jusqu'au sol et qui permettait d'embrayer ou de désembrayer le moteur hydraulique, on pouvait s'élever dans la banne jusqu'à la porte de Granite-House. Ce fut le 17 mars que l'ascenseur fonctionna pour la première fois, et à la satisfaction commune. Dorénavant, tous les fardeaux, bois, charbons, provisions et colons eux-mêmes furent hissés par ce système si simple, qui remplaça l'échelle primitive, que personne ne songea à regretter.
Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 294. − Expr. fam. Renvoyer l'ascenseur. ,,Être reconnaissant`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]). PRONONC. : [asɑ
̃sœ:ʀ]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 2esyll. du mot. Barbeau-Rodhe 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées : as/s/-. Pour [ss], cf. aussi Littré et DG (à ce sujet, cf. ascendance1). ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Subst. 1. 1508-17 « celui qui monte un cheval, cavalier » (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux., 10509 fo227 rods Gdf. : Ulixes le cuidant vengier brandist sa lance contre Paris, mais le cop chei sur son cheval, lequel tomba mort non sans son ascenseur Paris); emploi partic. à Fossetier v. Gdf.; 2. 1867 ascenseur de Edoux à l'Exposition ds Fr. mod., t. 16, p. 62 : [« appareil qui sert à monter mécaniquement des fardeaux ou des personnes »]; 1874 « id. », supra ex. 3.
II.− Adj. 1876, supra, Littré.
Dér. du rad. du supin ascensum de ascendere, v. ascendre; suff. -eur2*. Le sens 1, directement empr. au b. lat. ascensor « celui qui monte un cheval, cavalier » (Vulgate, Exode, 15, 1 ds TLL s.v., 759, 72). STAT. − Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) néant, b) 127; xxes. : a) 176, b) 718. BBG. − Chabat 1881. − Colas-Cab. 1968. − Criqui 1967 →. − Galiana Déc. sc. 1968. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 181. − Guilb. Aviat. 1965. − Jossier 1881. − Lar. comm. 1930. − Lar. mén. 1926. − Pomm. 1969. − Sandry-Carr. Planeur 1963. |