| ![]() ![]() ![]() ![]() ASCENDANT2, ANTE, adj. et subst. I.− Emploi adj. Qui s'élève au-dessus de l'horizon. A.− ASTRON. Signe ascendant. ,,Les signes ascendants sont ceux que parcourt le soleil quand il s'éloigne de plus en plus sur l'horizon : ce sont les trois premiers et les trois derniers du zodiaque, le Bélier, le Taureau, les Gémeaux; le Capricorne, le Verseau, les Poissons. Les autres signes sont dits descendants`` (Bouillet 1859). B.− ASTROL. Astre, signe ascendant. Astre, signe du zodiaque qui s'élève au-dessus de l'horizon au moment de la naissance (cf. infra II B) : 1. Le soleil, ma belle, traverse le signe de la Balance au moment de ta naissance, ce qui autorise à te considérer comme Vénusienne, ton signe ascendant étant le Taureau, dont chacun sait qu'il est gouverné par Vénus. Ta nature est donc émotive, affectueuse et agréable.
Camus, L'État de siège,1948, p. 201. 2. Il [Jérôme] touchait à sa trente et unième année (...) au terme de cette longue impuissance qui avait désolé dix ans de sa jeunesse et que lui avait value la conjugaison (...) de Jupiter ascendant et de Vénus dominante dans son ciel de naissance.
A. Arnoux, Le seigneur de l'heure,1955, p. 21. II.− Emploi subst. masc. A.− ASTRON., vx. Mouvement par lequel un astre s'élève au-dessus de l'horizon. Tel signe était à l'ascendant quand la tempête s'éleva (Ac.1835-1878). B.− ASTROL. Degré du zodiaque qui monte sur l'horizon au premier instant de la naissance, et qui, selon les astrologues, exerce une grande influence sur tous les événements de la vie : 3. ... le Lion à l'ascendant, l'exaltation des signes favorables, l'affliction des funestes lui promettaient une carrière royale longue et fortunée [à Édouard VI].
A. Arnoux, Le seigneur de l'heure,1955p. 122. − P. méton. Cette influence : 4. J'aurais voulu lui apporter cette lumière; mais elle n'éclaire que moi, et, en moi, malgré mon désir violent qu'on y pénètre, nul n'entre qu'avec de la peine, et des mois de ténacité, comme si l'ascendant d'un mauvais astre m'obligeait à me refuser à ceux que j'aime, cependant qu'intérieurement je me donne à eux tout entier, mais en silence.
Bosco, Le Mas Théotime,1945, p. 130. − P. ext., usuel (toujours au sing.). Pouvoir d'influence exercé sur quelqu'un soit par une personne à la faveur du sentiment de la supériorité qu'elle inspire, soit par l'autorité de certaines doctrines ou la force de certaines tendances ou valeurs morales, intellectuelles, affectives, etc. ♦ [En parlant des pers.] :
5. Voyons, même au séminaire on a dû vous dire quelque chose de votre extraordinaire ascendant? Un prêtre de votre âge n'a pas d'habitude cette assurance profonde qui... On croirait que vous avez longtemps vécu.
Bernanos, Un Crime,1935, p. 790. 6. Comment pourrais-je vous dire cette bizarre impression qui me subjugue? Bien sûr un homme mûr donne parfois cette impression, mais ce qui surprend, c'est cette force de suggestion, cet ascendant chez un être si jeune.
Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 31. ♦ [En parlant de valeurs morales] :
7. ... c'est parmi un peuple sensible et bon que les vertus publiques prennent cet ascendant, cette force, qu'on ne leur connaît point partout ailleurs.
Le Moniteur,t. 2,1789, p. 427. 8. Elles [l'Intelligence et l'Opinion] seront toujours exposées à paraître ce qu'elles ont été, sont et seront souvent, les organes de l'Industrie, du Commerce, de la Finance, dont le concours est exigé de plus en plus pour toute œuvre de publicité, de librairie, ou de presse. Plus donc leur influence nominale sera accrue par les progrès de la démocratie, plus elles prendront d'ascendant réel, d'autorité et de respect. Un écrivain, un publiciste donnera de moins en moins son avis, dont personne ne ferait cas : il procédera par insinuation, notation de rumeurs « tendancieuses », de nouvelles plus ou moins vraies.
Maurras, L'Avenir de l'Intelligence,1905, p. 73. PARAD. (synon.). Assurance, autorité, force attractive, force de suggestion, prestige, séduction. − SYNT. Ascendant considérable, déplorable, exceptionnel, extraordinaire, intellectuel, irrésistible, moral, réel, secret, spirituel; l'ascendant s'exerce sur un compagnon, un ennemi, un esprit, une femme, un gendre, un homme, l'humanité; on subit l'ascendant de son aîné, d'un écrivain, des familles, d'une femme, d'un homme, de l'humanité; abuser de son −, avoir de l'− sur, céder à l'− de, conquérir son −, conserver son −, croire à son − déplorer son −, détruire l'− de, s'emparer de son − pour, employer son − exercer son − sur, infliger son − à, mesurer son −, perdre son −, posséder de l'-, profiter de son − pour, subir l'− de, user de son − pour. Rem. À l'inverse de empire et de autorité, mots avec lesquels il entre souvent en concurrence, ascendant fait plus appel à un don secret. ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Adj. 1363 astrol. (Guy de Chauliac, La Grande Chirurgie ds Fr. mod., juill. 1965, p. 202, sans attest.); 1532 id. « (d'un astre) qui est dans son ascension » (Rabelais, Pant. Prognost., IV ds Gdf. Compl. : A cause de Pisces ascendant).
B.− Subst. [1372, Corbichon, Propriété des choses, 13, 26, 1522 ds Quem.]. 1. Ca 1389 astron. « point où un astre, passant de l'hémisphère austral dans l'hémisphère boréal traverse le plan de l'orbite terrestre » (Ph. de Mézière, Songe du viel pel., II, 77 ds Gdf. Compl. : La lune estoit lors a son ascendent); xives. astrol. « astre s'élevant au-dessus de l'horizon au moment de la naissance d'une personne », p. méton. « prédiction d'après cet astre » (Raoul de Presle, Cité de Dieu, 5, 5, 1531 ds Quem. : l'oroscope, c'est-à-dire l'ascendant); 1554 (Tahureau, Sonnet, 35 ds Hug.); 1616-20 p. ext. « astre qui préside à la destinée (sans considération de naissance) » (Aubigné, Hist. univ., I, 1, ibid.); d'où 2. a) av. 1613 « influence subie, penchant, inclinaison naturelle, plus ou moins déterminée par l'astre ascendant » (Regnier, Sat., XV, ds Littré : Or si parfois j'écris suivant mon ascendant); b) 2emoitié xives. « influence dominante, autorité exercée » (J. Lefèvre, Trad. La Vieille, éd. H. Cocherie, Paris, 1861, p. 196 : Tant l'ascendant com l'ascendue); 1648 (Rotrou, Vencesl., I, 1 ds Littré).
Substantivation de ascendant1*; v. aussi ascendre. BBG. − Beer 1939 (s.v. as). − Feugère (F.). En marge de l'exposition Charles V. Ds le vocab. de Duguesclin. Déf. Lang. fr. 1968, no45, p. 26. − Feugère (F.). La Première Renaissance et notre vocab. : d'Oresme à Christine de Pisan. Déf. Lang. fr. 1970, no51, p. 14. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 41. − Lacr. 1963. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 35. − Marcel 1938. − Mots rares 1965. − Noter-Léc. 1912. − Timm. 1892. |