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ARROGANT, ANTE, adj. et subst.
A.− Emploi adj.
1. [En parlant d'une pers.]
a) [Dans sa nature ou dans sa manière d'être gén.] Qui va à l'encontre des bienséances par une estime excessive de soi :
1. Ô contretemps par trop fâcheux pour une âme noble! Être vu, sous un accoutrement grotesque en cette fonction indigne et basse de divertir la canaille avec des grimaces par une dame si hautaine, si arrogante, si dédaigneuse devant qui pour l'humilier et lui rabattre la superbe on n'eût voulu faire qu'actions magnanimes, héroïques, surhumaines! T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 265.
2. jean. − Je suis un peu moins ridicule maintenant que nous sommes deux, le jour et moi! Je viens ici pour travailler, madame, à l'heure convenue... Mais si ces messieurs n'ont pas achevé leurs travaux... l'invité. − Vous êtes bien arrogant, monsieur... S. Guitry, Le Veilleur de nuit,1911, I, p. 5.
3. − Tu la connais, toi, la petite juive à Dani? − Oui. − Une étudiante crasseuse? − Pas crasseuse. Une jeune fille qui se trouve tout à coup au centre d'un grand drame à multiples faces : la vie, la guerre, la persécution, l'amour, − et qui essaie de se défendre... − Je vois ça d'ici : vingt ans, pédante, arrogante, sans pudeur. À son âge, je n'étais pas encore sortie sans ma mère... Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 28.
SYNT. Une audace, une fierté arrogante, un silence arrogant; l'arrogante humilité de qqn. − PARAD. Synon. dédaigneux, hautain, insolent, suffisant, superbe.
b) [Dans une attitude concr., dans le comportement] Un regard arrogant :
4. Enfin, après lui, entrèrent deux jeunes gens de haute taille, le teint brûlé par le soleil, les joues enterrées sous d'épais favoris, l'œil fier, arrogant, montrant une impertinente curiosité. Orso avait eu le temps d'oublier les physionomies des gens de son village... Mérimée, Colomba,1840, p. 96.
5. le vicomte, suffoqué. Ces grands airs arrogants! Un hobereau qui... qui... n'a même pas de gants! Et qui sort sans rubans, sans bouffettes, sans ganses! cyrano Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances. Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet, Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet; ... E. Rostand, Cyrano de Bergerac,1898, I, 4, p. 43.
6. Les gravures qui représentent le vieux duc descendant de cheval, avec son bel habit bleu, son pantalon blanc, son grand nez arrogant, la dureté orgueilleuse de son regard, font comprendre sa fureur devant la populace, qui osa en 1831 lui casser ses vitres. Morand, Londres,1933, p. 168.
SYNT. Une bouche arrogante, un geste, un visage arrogant; plus gén. un air arrogant, une mine arrogante, un sourire arrogant.
2. P. ext. [En parlant d'un pays, d'un groupe hum.] Une arrogante bourgeoisie (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 335),une noblesse arrogante (Barrès, Greco,1911, p. 93):
7. Demande d'armistice immédiat, ouvertement formulée. Plausibles, car le dernier discours du chancelier au Reichstag est une franche proposition de paix. L'Allemagne, hier encore si arrogante! R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 998.
3. P. anal. [En parlant d'un inanimé]
a) [Abstr.] Une critique arrogante.
b) [Concret] :
8. Il y a un contraste pénible − répété partout sur la surface de notre pauvre planète qui a tellement enlaidi, semble-t-il, depuis cent cinquante ans − entre le découpage tintamarresque de ces arrogantes masures et la ligne sévère et pure des remparts de Saint-Malo qui se prolonge jusque dans la pleine mer par le trait fragmentaire des forts qui couronnent plusieurs récifs. P. Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 187.
B.− Emploi subst. Celui, celle qui manifeste de l'arrogance :
9. Il est toujours tout d'un côté de sa pensée, au bout le plus extrême. Hôte de Saint-Pétersbourg, il écrit n'étant qu'à un pôle. Le tranchant, l'arrogant, l'insultant, percent à chaque rencontre dans cette pensée éminente, et en compromettent les incontestables élévations, les vraies sublimités. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 181.
10. Omer ne tarda point. Dès qu'il l'eut seule à seul, il morigéna Denise. Aux premières ripostes de l'arrogante, il s'emporta. Leur père serait-il vaincu dans la mort même? Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 450.
Rem. Dans l'ex. 9 il pourrait s'agir aussi d'un emploi neutre de l'adj. substantivé : le caractère arrogant.
PRONONC. ET ORTH. : [aʀ ɔgɑ ̃], fém. [ɑ ̃:t]. Warn. 1968 signale qu'on peut entendre parfois la prononc. : ar-r ɔ- avec [rr] géminées. Durée longue sur la 1resyllabe du mot ds Land. 1834 et Gattel 1841. Fér. 1768 note que le mot ,,s'écrit avec deux rr et se prononce avec une seule`` et Fér. Crit. t. 1 1787 ainsi que Gattel 1841 ajoutent que r se prononce ,,forte``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xiiies. adj. « (d'une pers.) qui manifeste une insolence méprisante » (Bible, B.N. 901, fo4bds Gdf. Compl. : Cil ki crient est miudres ke cil qui est arrogant); 1636 subst. « id. » (Corneille, Le Cid, I, 5 ds DG : Va contre un arrogant éprouver ton courage); 2. xves. adj. « (d'une chose) id. » (Juvén. des Ursins, Charles VI, 1380 ds Littré : Et y eut plusieurs paroles d'un costé et d'autre aucunement arrogantes). Empr. au lat. arrogans « id. »; 1 adj. Rhet. Her., 4, 38, 50 ds TLL s.v., 653, 44; subst. Cicéron, Agr. 2, 2, ibid., 654, 8; 2 Rhet. Her., 4, 38, 50, ibid., 654, 22.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 158.
BBG. − Le Breton Suppl. 1960.