| AROBE, ARROBE, ARROBA, subst. fém. Ancienne mesure de poids (variant de 11 à 15 kg) et de capacité (valant de 10 à 16 litres), encore usitée en Espagne, au Portugal et dans plusieurs pays d'Amérique latine : 1. ... le docteur Miguel Vargas fait, avec la plus naïve admiration, le portrait d'un jeune porc qui, à l'âge candide d'un an et demi, pesait vingt-quatre arrobes, c'est-à-dire six cents livres.
G. Sand, Un Hiver à Majorque,1842, p. 17. 2. ... − Gloire au vin! Nunc te, Bacche, canam! Pardon, mesdemoiselles, c'est de l'espagnol. Et la preuve, senoras, la voici : tel peuple, telle futaille. L'arrobe de Castille contient seize litres, le cantaro d'Alicante douze, l'almude des Canaries vingt-cinq, le cuartin des Baléares vingt-six, la botte du czar Pierre trente. Vive ce czar qui était grand, et vive sa botte qui était plus grande encore!
Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 173. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʀ
ɔb]. 2. Forme graph. : Rob., s.v. arobe avec un seul r renvoie à arrobe avec 2 r. Lar. encyclop. enregistre parallèlement arobe, arrobe ou arroba; Quillet 1965 arrobe ou arobe. 3. Hist. : arrobe ds Ac. 1798-1878, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré et DG; arroba ou arobe ds Ac. Compl. 1842; arobe ou arrobe ds Besch. 1845, Guérin 1892 et Pt Lar. 1906; aroba ou arroba ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1555 métrol. arrobe « mesure esp. de poids » (J. Poleur, traducteur de l'Hist. nat. et gén. des Indes ... de l'Esp. Oviedo, fo45 vods R. Arveiller, Fr. mod., t. 33, p. 300 : les navires vont en Espagne chargés de sucre : car l'Arrobe vault icy un ducat ou moins, et est fort bon); 2. 1610-13 arobe « mesure esp. de capacité » (Compt. de la cathéd. de Léon, A. Finist. ds Gdf. Compl. : 2 quarts d'arobe d'huile a lampe).
Empr. à l'esp. arroba « mesure de poids », attesté dep. 1088 (sous la forme arrobo; arroa en 1194, arroba en 1219, d'apr. Cor.) et qui avait aussi le sens 2 (cf. 1607, C. Oudin, Tesoro de las dos lenguas francesa y española ds Gili t. 1). Le fait que le mot apparaît en fr. ds un texte traduit de l'esp. confirme cette étymol. L'esp. arroba est lui-même empr. à l'ar. al rub' « le quart » (v. FEW t. 19, s.v. rub'). STAT. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Comm. t. 1 1837. |