| ![]() ![]() ![]() ![]() APPUYÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. masc. I.− Part. passé de appuyer*. II.− Emploi adj. A.− Insistant, marqué, souligné. − [En parlant du toucher] (Cf. Michaux ds Rob. Suppl. 1970). − [En parlant du comportement : démarche, expression] Pas appuyé : 1. Vanessa se leva, serra son manteau autour d'elle et chercha mes yeux d'un regard appuyé.
Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 87. ♦ P. ext. [En parlant d'applaudissements] :
2. ... la célébrité paraît [sur la scène], une salve bien appuyée lui fait sentir qu'elle a des admirateurs; ...
D. Poulot, Le Sublime ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être,1872, p. 128. − Spéc., MUS. Voix appuyée : 3. ... lorsque le chanteur passe de la voix appuyée (poitrine, médium ou tête) à la voix de fausset, il éprouve une détente brusque des organes vocaux et doit porter son souffle vers le haut pharynx. −
Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 3610. − PEINTURE : 4. Il faudra traiter un jour de l'émotion technique. (...) Cette émotion technique naîtrait du drame même de la recherche plastique, des traces visibles de l'inquiétude de l'artisan : repentirs, faux traits, autant que de ses subites crises de certitude et d'orgueil : lignes de composition un peu trop appuyées, formes simplifiées à l'excès; ...
A. Lhote, Peinture d'abord,1942, p. 144. − Au fig. et volontiers péj. Allusion, politesse appuyée : 5. Depuis leur rencontre de l'avant-veille à l'Académie espagnole, ils [trois amis] restaient en deçà d'eux-mêmes. Parr, toujours hôte cordial, affichait à présent des manières trop appuyées d'homme du monde.
Morand, Fin de siècle,1957, p. 42. B.− [En parlant d'une pers.] Soutenu moralement : 6. Hélas! la voir, cette enfant seule et si peu appuyée, lancée dans la vie inconnue et soumise au dur travail dont elle était si peu capable! J'en fus triste.
Michelet, Journal,1849-60, p. 590. III.− Emploi subst. masc., rare. L'appuyé d'un regard. Sa fixité : 7. La rapidité et l'appuyé de ses regards [de Marchand] décelaient un bon observateur, toujours hanté par quelque grand rêve.
L. Daudet, Salons et journaux,1917, p. 159. − [En parlant de sons] :
8. (...) je dois donner cinq notes (...) pour prévenir mon maître (...) Il sonna de longs appuyés...
J. de La Varende, Le Troisième jour,1947, p. 324. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 613. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 822, b) 3 794; xxes. : a) 3 703, b) 3 590. |