| ANTINOÜS, subst. masc. I.− HIST. ROMAINE. Nom de personne (cf. étymol.) : 1. Antinoüs était Grec. (...) Il avait d'un jeune chien les capacités infinies d'enjouement et d'indolence, la sauvagerie, la confiance. Ce beau lévrier avide de caresses et d'ordres se coucha sur ma vie. (...) Quand je me retourne vers ces années, je crois y retrouver l'Âge d'Or.
M. Yourcenar, Mémoires d'Hadrien,Paris, Plon, 1951, pp. 162-163. − ARCHÉOL. ROMAINE. (Un Antinoüs). Médaille à l'effigie d'Antinoüs, favori d'Hadrien. II.− LITTÉRATURE 1. [Antinoüs, en tant que symbole d'un certain type de beauté masculine] :
2. Derrière elle, suivait une manière d'Antinoüs ... Roger de Tainchebraye.
J. de La Varende, Cœur pensif,1957, p. 112. 2. (Un) Antinoüs. (Un) Homme jeune d'une grande beauté un peu molle : 3. ... O squelettes musqués
Antinoüs flétris, dandys à face glabre,
Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
Le branle universel de la danse macabre
Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus!
Baudelaire, Les Fleurs du Mal,1857-61, p. 170. Rem. Le mot est toujours resté à la limite du nom propre et du nom commun, comme le montre le maintien constant de l'A majuscule. D'où aussi sa présence dans les seuls dict. encyclop. ou à caractère encyclop. (Besch. 1845, Lar. 19e, etc.). PRONONC. ET ORTH. − Seule transcription mod. ds Barbeau-Rodhe 1930 : ɑ
̃tinɔy:s. Durée longue sur la dernière syllabe également ds Land. 1834 et ds Littré. Land. 1834 et Gattel 1841 écrivent antinous sans tréma sur u. ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1857 nom symbolique (E. Sue ds Lar. 19e: L'autre prétendant est le prince de Montbar, jeune homme de vingt-cinq ans, beau comme un Antinoüs).
De Antinous, nom propre (1765 Encyclop. t. 11, p. 533), forme latinisée du gr. Α
ν
τ
ι
́
ν
ο
ο
ς, nom d'un jeune esclave originaire de Bithynie, dont la grande beauté est restée proverbiale, favori de l'empereur Hadrien. BBG. − Lavedan 1964. |