| ANTIMORAL, ALE, AUX, adj. Rare. [En parlant de pers. ou de leurs attitudes] Qui est opposé aux règles de la morale ou aux bonnes mœurs jugées inutiles ou dépassées : 1. M. me disait : « Je ne regarde le roi de France que comme le roi d'environ cent mille hommes, auxquels il partage et sacrifie la sueur, le sang et les dépouilles de vingt-quatre millions neuf cent mille hommes, dans des proportions déterminées par les idées féodales, militaires, antimorales et antipolitiques qui avilissent l'Europe depuis vingt siècles. »
Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 151. 2. « Je crois qu'après ce récit, vous ne vous étonnerez plus de ma mauvaise opinion de Shelley. Je reconnais ses talents, mais je ne puis croire qu'un homme puisse être, comme vous le dites, « antimoral jusqu'à la folie » et avoir de l'honneur. J'ai entendu parler de l'honneur des voleurs, mais cela ne signifie que leur propre intérêt, et bien qu'il puisse être de l'intérêt de Shelley de paraître aussi respectable que possible avec les opinions qu'il professe publiquement, il est clair pour moi que l'honneur n'inspire pas une seule de ses actions. (...) »
Maurois, Ariel ou la Vie de Shelley,1923, p. 286. PRONONC. : Seule transcription ds Littré : an-ti-mo-ral, ra-l'. ÉTYMOL. ET HIST. − 1782 (Mercier, Tableau de Paris, X, 86 ds Gohin 1903, p. 287 : conceptions antimorales et antipolitiques).
Dér. de moral*; préf. anti-*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Lal. 1968. |