| ANTI(-)ÉVANGÉLIQUE,(ANTI ÉVANGÉLIQUE, ANTI-ÉVANGÉLIQUE) adj. RELIG. [En parlant d'une doctrine] Contraire à l'esprit de l'Évangile : 1. Je n'hésiterai donc pas à le dire : le catholicisme de Jean Gerson est anti-évangélique, et, pris au pied de la lettre, c'est une doctrine d'abominable égoïsme.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 288. − [En parlant d'une attitude spirituelle ou morale] :
2. Je connaissais le peu de résistance de ma femme; je savais la place dont nous pouvions disposer et nos ressources, très limitées. J'avais agi, comme je le fais toujours, autant par disposition naturelle que par principes, sans nullement chercher à calculer la dépense où mon élan risquait de m'entraîner (ce qui m'a toujours paru antiévangélique).
Gide, La Symphonie pastorale,1919, p. 884. Rem. 1. 1reattest. 1834 (Land.) [en parlant d'une attitude morale]; dér. de Évangile, préf. anti-*, suff. -ique*. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Quillet 1965 et Lar. Lang. fr.; Ac. Compl. 1842, Besch. 1845 et Littré le considèrent comme néol. 2. Formé sur évangile, p. anal. avec la relation évangélique/évangile, on trouve chez P. Leroux, De l'Humanité, t. 2, 1840, p. 993, le subst. masc. anti-évangile « doctrine présentée comme l'antithèse de l'Évangile » : ,,J'entends que les dix-huit siècles écoulés doivent être le développement de cet évangile, et non pas se composer de cet évangile d'une part, et d'une antithèse à cet évangile de l'autre. Autrement la négation vaudrait l'affirmation, l'anti-évangile vaudrait l'évangile; et, sur la ruine de l'un par l'autre, il ne resterait que le néant.`` PRONONC. ET ORTH. − Dernière transcription ds Littré : an-ti-é-van-jé-li-k'. Les dict. gén. écrivent le mot sans trait d'union. On trouve cependant des ex. de antiévangile et de antiévangélique écrits avec trait d'union (supra ex. 1). STAT. − Fréq. abs. littér. : 2. |