| * Dans l'article "ANNUEL, ELLE,, adj." ANNUEL, ELLE, adj. I.− [En parlant du mouvement de certaines planètes, des cycles naturels] Qui s'accomplit cycliquement en un an. Le mouvement annuel du soleil. Anton. éternel, perpétuel, mensuel, hebdomadaire, journalier, etc. : 1. Lorsqu'ils [les enfants] auront une notion générale de la grosseur de la terre, de sa distance au soleil et de son mouvement journalier et annuel, cela doit leur suffire.
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 131. 2. C'est l'oiseau du retour. Si je l'appelle ainsi, ce n'est pas seulement pour la régularité du retour annuel, mais pour son allure même, et la direction de son vol, si varié, mais pourtant circulaire, et qui revient toujours sur lui.
Michelet, L'Oiseau,1856, p. 150. II.− Qui ne dure qu'un an (et qu'il faut remplacer tous les ans). A.− [En parlant d'une charge, d'une dignité, ou de la pers. qui les détient] Ambassadeur annuel, pontife annuel : 3. Le consulat à Rome était annuel.
Ac.1835-1932. B.− BOT., HORTIC. [En parlant d'une plante, d'une de ses parties] ,,Qui accomplit tout son cycle vital en une seule année.`` (Forest. 1946); p. oppos. à bisannuelle, vivace : 4. En abordant dans un lieu où l'on se proposera de faire des semis, le premier soin du jardinier doit être de s'informer de la température du climat, d'examiner si les productions du sol, sur-tout dans les plantes annuelles, sont dans un état de croissance, de repos, ou de dépérissement.
Voyage de La Pérouse,t. 1, 1797, p. 209. − P. ext. : 5. Il y a des animaux vivaces, des plantes vivaces, des animaux annuels (papillon) qui ne se reproduisent qu'une fois, etc.
C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 57. III.− Qui a lieu, qui revient chaque année. A.− [En parlant du temps humain : des événements mondains, fêtes et rites, de l'organ. de la société] Cérémonie annuelle, congé annuel, nettoyage − : 6. Ce dimanche-là, c'était la fête du village, la fête annuelle et patronale qu'on nomme assemblée, en Normandie.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Père Amable, 1886, p. 229. 7. Passy-Auteuil est une grande province où les familles se connaissent, se surveillent et parfois se haïssent, pour peu que l'une ait eu plus d'invités, plus de politiciens ou de poètes que l'autre à son thé hebdomadaire, mensuel ou annuel ...
Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 70. Rem. Annuel est except. antéposé pour des raisons de mise en relief ou de coloration affective : cet annuel banquet du lord-maire (Maurois, La Vie de Disraëli, 1927, p. 316). − Spéc., LITURG. Appliqué à une fête solennelle ne revenant qu'une fois chaque année (Pâques, la Pentecôte, etc.), à un office : 8. Tout le monde ne peut pas être de ceux de qui le nom est maintenu par les pouvoirs publics dans la conscience de leurs concitoyens. Il y a les obscurs, les modestes, qui se contenteraient d'une messe annuelle et qui même la préfèrent à toutes nos gloires de bronze ou de marbre, parce qu'ils y attachent des faveurs surnaturelles.
Barrès, Mes cahiers,t. 6, 1907-1908, p. 111. − Emploi subst. 1. Fête annuelle. Annuel majeur, fête du premier ordre (Noël, Pâques); annuel mineur, fête du second ordre (l'Assomption, la Pentecôte, la Toussaint). Rem. Attesté ds Lar. 19e− Lar. 20e. 2. Messe dite tous les jours ou chaque semaine pendant un an pour le repos de l'âme d'un défunt, à compter du jour de sa mort. Faire dire un annuel (Ac. 1835-1932). B.− ÉCON., FIN., fréq. Calculé chaque année pour une année (passée ou à venir). Bénéfice annuel, budget annuel, déficit annuel : 9. La consommation annuelle d'un particulier est la somme de toutes les valeurs consommées par ce particulier dans le courant d'une année. La consommation annuelle d'une nation est la somme totale des valeurs consommées dans l'année par tous les individus et les corps dont cette nation se compose.
Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 437. 10. Il se trouvait donc en état d'avoir un confortable train de maison. Il payait 1 100 florins de loyer annuel. Il avait des domestiques et une gouvernante, qui lui coûtaient 1 700 florins par an.
R. Rolland, Beethoven,t. 1, 1928, p. 42. DÉR. Annualité, subst. fém.,Qualité de ce qui est annuel. Annualité budgétaire, ou annualité du budget, annualité de l'impôt (cf. Belorgey, Le Gouvernement et l'admin. de la France, 1967, p. 195);− spéc. annualité des revenus : ,,Paiement en une seule fois, annuellement depuis le 1erjanvier 1949, et pour un exercice déterminé, de l'ensemble des revenus afférents aux valeurs mobilières (arrérages, intérêts, dividendes).`` (Banque 1963). (1789, Mirabeau, Disc., ds Brunot t. 9, p. 758; suff. -ité*). PRONONC. − 1. Forme phon. : [an(n)ɥ
εl]. Passy 1914, Goug. 1958, Dub., Pt Rob. et Pt Lar. 1968 transcrivent un seul [n]. Barbeau-Rodhe 1930, Harrap's 1963 et Warn. 1968 signalent la possibilité d'une prononc. avec [n] simple et avec [nn] géminé (cf. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 317). Groupe -uel. : l'ensemble des dict. du xxes. transcrivent ce groupe avec la consonne [ɥ] : [-ɥ
εl]. Goug. 1958 signale également la prononc. avec la voyelle [y] : [-yεl]. Enq. : /anɥe2l/. 2. Hist. − Les dict. du xixes. transcrivent le mot avec [nn] géminé, à l'exception de Fél. 1851, qui note un seul [n]. Comparer aussi Fér. 1768 : A-nu-èl, et Fér. Crit. t. 1 1787 : An-nu-èl. La consonnification de la voyelle [y] en [ɥ] dans -uel n'est notée qu'à partir de DG, u et e étant regroupés dans sa transcription sous la même syllabe : -nuèl, et ,,en vers, -nu-èl``. − Dér. Annualité, [an(n)ɥalite]. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Adjectif
A.− Ca 1100 « qui a lieu chaque année » (Rol., éd. Bédier, 2860 : A Eis esteie, a une feste anoel); 1287 « id. » (Vic. d'Avranche, A. Thouars ds Gdf. Compl. : de anueil rente).
B.− a) 1355 « qui dure une année (d'une charge, d'une dignité) » (Bersuire, Rom. de Tite-Live, fo1 vods Littré : Une dignité qui duroit à vie et n'estoit pas annuel comme estoient les autres); b) 1718 d'une plante (Ac.); c) id. du mouvement du soleil (ibid.).
II.− Subst. 1. 1165-1170 anual « fête annuelle, anniversaire » (Troie, éd. L. Constans, 17496 ds T.-L. : Mout fu festivez li anvaus), attest. isolée; d'où 2. 1469 « messe dite chaque jour pendant un an » (Compt. de Nevers, GG 58 ds Gdf. Compl. : Item soit dit ung annuel, c'est assavoir que durant ung an soit dit et celebré chacun jour une messe).
I empr. au b. lat. annualis. Au sens 1 dep. Pseud. Aug., Serm., 155, 2 ds TLL s.v., 114, 79; au sens B a ds Vulg., Sirach, 37, 14, ibid., 114, 77; II empr. au lat. médiév. annualis, attesté au sens 1 en 921, Charta Notkeri Episcopi Veronensis ds Du Cange s.v. annuale; 2 au xiies., Regula S. Stephani Grandimont (✝ 1124), cap. 5, ibid. STAT. − Fréq. abs. littér. : 628. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 465, b) 857; xxes. : a) 593, b) 604. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Banque 1963 (et s.v. annualité). − Barr. 1967 (et s.v. annualité). − Bouillet 1859. − Brunel (C.). Le Traitement du groupe nu à propos de prov. marvier, fr. manivelle et amanevi. Romania. 1935, t. 61, pp. 210-213. − Éd. 1913. − Forest. 1946. − Fournier 1961. − Guyot 1953. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1824. − Privat-Foc. 1870. − Romeuf t. 1 1956 (et s.v. annualité). |