| ![]() ![]() ![]() ![]() AMBRÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de ambrer2*. II.− Emploi adj. Qui a le teint ou la couleur de l'ambre jaune. A.− [En parlant d'une chose naturelle, notamment d'une partie du corps hum. (surtout fém.) ou d'un élément du paysage] :
1. La journée est lente à s'écouler; elle finit, comme elle a commencé, par des demi-rougeurs, un ciel ambré, des fonds qui se colorent, de longues flammes obliques qui vont empourprer à leur tour les montagnes, les sables, les rochers de l'est; ...
E. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 192. 2. Il y avait là des roses jaunes effeuillant des peaux dorées de filles barbares, des roses paille, des roses citron, des roses couleur de soleil, toutes les nuances des nuques ambrées par les cieux ardents.
É. Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1340. 3. Leur couleur [des vins blancs] varie comme teinte depuis le jaune paille clair jusqu'au jaune ambré ou doré, caractéristique des vins vieux doux, très alcoolisés.
Ali-Bab.Gastronomie pratique,1907, p. 129. 4. Des cheveux et des sourcils très fins, des yeux changeants, gris, ambrés, capables de prendre des reflets verdâtres ou dorés, des yeux de chatte.
R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, p. 1160. B.− [En parlant d'une œuvre d'art ou d'archit., etc.] :
5. Mais la mosquée de Mehmed Sokoli est peut-être plus belle que son mezzar. Figurez-vous une nef toute de marbre blanc, ciselée et dorée comme un bijou. Le marbre est ancien, ambré par places et diaphane; l'or terni se perd délicatement parmi ces teintes d'ambre.
C. Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 258. 6. Le matin, au soleil levant, les tours jaillissantes de New-York, ambrées ou roses, avaient la douceur lumineuse et lisse des murs de Vermeer ou de Guardi.
A. Maurois, Journal,États-Unis, 1946, p. 11. C.− [En parlant d'un teint, d'une couleur, d'un aspect de la lumière] :
7. ... la peau, d'un brun clair, avait la nuance blonde d'un bronze florentin neuf; et ce ton ambré et chaud qu'on admire dans les peintures de Giorgione ou du Titien, enfumées de vernis, ne devait pas différer beaucoup du teint de la jeune Égyptienne en son vivant.
T. Gautier, Le Roman de la momie,1858, p. 187. 8. [Ricard] c'est vraiment un magicien. On perçoit, devant une de ses œuvres, une puissante impression de couleur ambrée, d'ombre mordorée, translucide, ardente et éteinte, mais l'analyse s'y perd.
C. Mauclair, De Watteau à Whistler,1905, p. 150. 9. À la clarté jaune des deux lampes, la pâleur de son menu visage [de la sœur] prenait une transparence ambrée (...). Elle avait de très larges yeux admirables de profondeur sombre.
M. Genevoix, Fatou Cissé,1954, p. 180. STAT. − Fréq. abs. litt. : 87. |